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Fascicule 80. L’expansion andite en Occident |
Table des matières
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Fascicule 82. L’évolution du mariage |
81:0.1 INDÉPENDAMMENT des hauts et des bas dans l’avortement des plans conçus pour l’amélioration du monde dans les missions de Caligastia et d’Adam, l’évolution organique fondamentale de l’espèce humaine continua d’entrainer les races en avant sur l’échelle du progrès humain et du développement racial. Il est possible de retarder l’évolution, mais non de l’arrêter.[1][2]
81:0.2 Les membres de la race violette furent moins nombreux que prévu, mais leur influence, depuis l’époque d’Adam, a produit, dans la civilisation, une avance qui dépasse de loin les progrès que l’humanité avait pu accomplir au cours de toute son existence antérieure de presque un million d’années.
81:1.1 Pendant environ trente-cinq-mille ans après l’époque d’Adam, le berceau de la civilisation se trouva en Asie du Sud-Ouest, s’étendant vers l’est et légèrement vers le nord, depuis la vallée du Nil, à travers l’Arabie du Nord et la Mésopotamie, jusqu’au Turkestan y compris. Le climat fut le facteur décisif de l’établissement de la civilisation dans cette zone.
81:1.2 Ce furent les grands changements climatiques et géologiques en Afrique du Nord et en Asie occidentale qui mirent fin aux migrations initiales des Adamites en leur fermant le passage vers l’Europe, du fait de l’agrandissement de la Méditerranée, et en détournant le courant de migration vers le nord et l’est en direction du Turkestan. À l’époque où se parachèvent ces soulèvements de terrains et les changements climatiques correspondants, environ 15 000 ans av. J.-C., la civilisation était arrivée dans le monde entier à un point mort, sauf en ce qui concernait les ferments culturels et les réserves biologiques des Andites. Ceux-ci restaient enserrés à l’est par les montagnes d’Asie et à l’ouest par les forêts envahissantes d’Europe.[3]
81:1.3 L’évolution climatique allait maintenant réussir là où tous les autres efforts avaient échoué, c’est-à-dire qu’elle allait contraindre les Eurasiens à abandonner la chasse en faveur des métiers plus civilisés de l’élevage et de l’agriculture. L’évolution est peut-être lente, mais elle est terriblement efficace.[1][2][3][4][1][2][3][4]
81:1.4 Les premiers agriculteurs employèrent très généralement des esclaves, et, en conséquence, les paysans furent autrefois méprisés par les chasseurs et les éleveurs. Pendant des âges, on considéra la culture du sol comme une occupation subalterne, d’où l’idée que le travail de la terre est une malédiction, alors qu’il est la plus grande de toutes les bénédictions[1]. Même à l’époque de Caïn et d’Abel, les sacrifices de la vie pastorale étaient encore tenus en plus haute estime que les offrandes de l’agriculture[2].[5]
81:1.5 Les hommes évoluèrent, en général, de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs avec une ère transitoire de pasteurs, et ce fut également vrai chez les Andites ; mais il arriva plus souvent que la contrainte évolutionnaire des changements climatiques amena des tribus entières à passer directement de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs prospères. Toutefois, ce phénomène du passage immédiat de la chasse à l’agriculture ne se produisit que dans les régions où le mélange racial comportait une forte proportion de sang violet.[5]
81:1.6 En observant la germination de graines accidentellement humidifiées ou placées dans les tombeaux comme nourriture pour les trépassés, les peuples évolutionnaires (notamment les Chinois) apprirent de bonne heure à planter des graines et à faire pousser des récoltes. Mais, dans toute l’Asie du Sud-Ouest, le long des alluvions fluviales fertiles et des plaines adjacentes, les Andites mettaient en œuvre les techniques agricoles améliorées qu’ils avaient héritées de leurs ancêtres, pour qui le fermage et le jardinage avaient été la principale occupation à l’intérieur des limites du second jardin.[5]
81:1.7 Pendant des milliers d’années, les descendants d’Adam avaient cultivé, dans les hautes terres de la bordure supérieure de la Mésopotamie, des variétés de blé et d’orge améliorées dans le Jardin. Les descendants d’Adam et d’Adamson s’y rencontraient, commerçaient et se fréquentaient socialement.
81:1.8 Ce furent ces changements forcés dans les conditions de vie qui amenèrent une si grande proportion de la race humaine à pratiquer un régime alimentaire omnivore. La combinaison du blé, du riz et des légumes avec la chair des troupeaux marqua un grand pas en avant dans la santé et la vigueur de ces anciens peuples.
81:2.1 La croissance de la culture humaine est fondée sur le développement des outils de la civilisation, et les outils que les hommes employèrent pour sortir de l’état sauvage se révélèrent efficaces dans la mesure exacte où ils libéraient la main-d’œuvre humaine pour des tâches plus élevées.[6][7]
81:2.2 Vous qui vivez aujourd’hui dans un cadre moderne de culture naissante et de commencement de progrès dans les affaires sociales, vous qui disposez même d’un peu de temps libre pour réfléchir au sujet de la société et de la civilisation, ne perdez pas de vue le fait que vos ancêtres primitifs n’avaient que très peu ou pas du tout de loisirs susceptibles d’être consacrés à des réflexions sérieuses et à des méditations sociales.[5]
81:2.3 Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent :[2]
81:2.4 1. La conquête du feu.[8]
81:2.5 2. La domestication des animaux.
81:2.6 3. La mise en esclavage des prisonniers.
81:2.7 4. La propriété privée.
81:2.8 Le feu, la première grande découverte, finit par ouvrir les portes du monde scientifique, mais, sous ce rapport, il avait peu de valeur pour les hommes primitifs. Ceux-ci refusaient de reconnaitre que les phénomènes ordinaires pouvaient s’expliquer par des causes naturelles.[9]
81:2.9 Quand on leur demanda d’où leur venait le feu, ils ne tardèrent pas à substituer, à la simple histoire d’Andon et du silex, la légende d’un Prométhée et de la manière dont il déroba le feu du ciel. Les anciens cherchaient une explication surnaturelle à tous les phénomènes naturels qui sortaient des limites de leur compréhension personnelle, et bien des modernes continuent à en faire autant. La dépersonnalisation des phénomènes dits naturels a nécessité des âges et n’est pas encore parachevée. Par contre, la recherche honnête, franche et intrépide des véritables causes a donné naissance à la science moderne : elle a transformé l’astrologie en astronomie, l’alchimie en chimie et la magie en médecine.[4]
81:2.10 Au cours de l’âge antérieur aux machines, la seule manière dont l’homme pouvait accomplir un travail sans le faire lui-même consistait à utiliser un animal. La domestication des animaux mit entre ses mains des outils vivants, dont l’emploi intelligent prépara la voie à l’agriculture et aux transports. Sans ces animaux, l’homme n’aurait pas pu s’élever de son état primitif aux niveaux de la civilisation ultérieure.
81:2.11 La plupart des animaux convenant le mieux à la domestication se trouvaient en Asie, spécialement dans les régions du centre et du sud-ouest. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles la civilisation y progressa plus rapidement que dans d’autres parties du monde. Beaucoup de ces animaux avaient déjà été domestiqués deux fois ; dans l’âge des Andites, ils furent domestiqués une fois de plus. Mais le chien était toujours resté avec les chasseurs depuis son adoption par les hommes bleus longtemps, très longtemps, auparavant.[5]
81:2.12 Les Andites du Turkestan furent les premiers à domestiquer les chevaux en grand nombre, et c’est une autre raison pour laquelle leur culture fut si longtemps prédominante. Vers l’an 5 000 av. J.-C., les fermiers de Mésopotamie, du Turkestan et de Chine avaient commencé à élever des moutons, des chèvres, des vaches, des chameaux, des chevaux, des volailles et des éléphants. Ils employaient comme bêtes de somme le bœuf, le chameau, le cheval et le yak. Autrefois, l’homme était lui-même la bête de somme. Un chef de la race bleue eut jadis une colonie de portefaix de cent-mille hommes.[5]
81:2.13 L’esclavage et la propriété privée de la terre furent institués en même temps qu’apparaissait l’agriculture. L’esclavage éleva le niveau de vie des maitres et leur procura plus de loisirs pour se cultiver socialement.[5]
81:2.14 Les sauvages sont les esclaves de la nature, mais la civilisation scientifique confère lentement à l’humanité une liberté croissante. Par les animaux, le feu, le vent, l’eau et l’électricité, les hommes se sont libérés de la nécessité de travailler sans répit ; ils continueront dans cette voie en découvrant de nouvelles sources d’énergie. Indépendamment des troubles provisoires engendrés par l’invention prolifique de machines, les bénéfices ultimes que l’homme retirera de ces inventions mécaniques sont inestimables. La civilisation ne peut jamais fleurir, et encore bien moins s’établir, avant que les hommes aient le loisir de penser, de faire des plans et d’imaginer de nouvelles et meilleures méthodes pour faire les choses.[10][11][12]
81:2.15 Au début, l’homme s’appropria simplement son abri, il vivait sous des corniches de rochers ou dans des grottes. Ensuite, il adapta des matériaux naturels, tels que le bois et la pierre, à la création de huttes pour sa famille. Enfin, il entra dans le stade créatif d’édification des maisons et apprit à fabriquer des briques et autres matériaux de construction.
81:2.16 Les peuplades des hauts plateaux du Turkestan furent les premières, parmi les races relativement modernes, à bâtir leurs habitations en bois ; leurs maisons ressemblaient assez aux cabanes primitives en rondins des pionniers américains. Dans toutes les plaines, on éleva des demeures humaines en briques crues et, plus tard, en briques cuites.
81:2.17 Les anciennes races fluviales bâtissaient leurs huttes en enfonçant de grands poteaux en cercle dans le sol ; on réunissait ensuite les sommets des poteaux, ce qui formait une armature pour la hutte ; on l’entrelaçait avec des roseaux transversaux, et l’ensemble ainsi créé ressemblait à un immense panier inversé. On pouvait ensuite recouvrir cette structure d’une couche d’argile et, après séchage au soleil, on disposait d’une habitation étanche rendant de grands services.
81:2.18 Ce fut à partir de ces huttes primitives que prit naissance indépendamment l’idée ultérieure de tresser toutes sortes de paniers. Dans une tribu, l’idée de faire des poteries naquit en observant l’effet produit quand on barbouillait les cadres de bois avec de l’argile humide. La pratique de durcir les poteries par cuisson fut découverte lors de l’incendie accidentel d’une de ces huttes primitives recouvertes d’argile. Les arts de l’antiquité eurent souvent pour origine des circonstances fortuites de la vie quotidienne des peuplades primitives. Du moins, ce fut à peu près entièrement vrai pour les progrès évolutionnaires de l’humanité jusqu’à l’arrivée d’Adam.[13]
81:2.19 La poterie avait d’abord été introduite par l’état-major du Prince, il y a environ cinq-cent-mille ans, mais la fabrication de récipients d’argile avait pratiquement cessé depuis plus de cent-cinquante-mille ans. Seuls les Nodites présumériens de la côte du golfe continuèrent à faire des récipients d’argile. L’art de faire des poteries fut ranimé durant l’époque d’Adam. La propagation de cet art coïncida avec l’extension des déserts d’Afrique, d’Arabie et d’Asie centrale ; il se répandit dans l’hémisphère oriental en partant de Mésopotamie par vagues successives de techniques améliorées.[13][2]
81:2.20 Ces civilisations de l’âge andite ne peuvent pas toujours être retracées par les stades de leurs poteries ou de leurs autres arts. Le cours normal de l’évolution humaine fut prodigieusement compliqué par les deux régimes de Dalamatia et d’Éden. Il arrive souvent que la qualité des vases et outils des époques plus tardives soit inférieure à celle des produits initiaux des peuples andites plus purs.[13]
81:3.1 La destruction climatique des riches prairies, terrains de chasse et de pâturages du Turkestan, commencée vers l’an 12 000 av. J.-C., contraignit les hommes de ces régions à recourir à de nouvelles formes d’industrie et de manufactures rudimentaires. Certains s’orientèrent vers l’élevage de troupeaux domestiqués, d’autres devinrent agriculteurs ou recueillirent des aliments d’origine aquatique, mais les Andites intelligents de type supérieur choisirent de se lancer dans le commerce et la manufacture. Il devint même habituel que des tribus entières se consacrent au développement d’une seule industrie. De la vallée du Nil à l’Hindu Kush et du Gange au fleuve Jaune, la principale occupation des tribus supérieures devint la culture du sol, avec le commerce comme activité secondaire.[5]
81:3.2 L’accroissement des échanges et la transformation des matières premières en divers articles commerciaux contribuèrent directement à faire naitre les communautés primitives et semi-pacifiques, qui eurent tant d’influence pour répandre la culture et les arts de la civilisation. Avant l’ère d’un commerce mondial extensif, les communautés sociales étaient des tribus — des groupes familiaux agrandis. Le commerce amena des êtres humains de différentes sortes à s’associer, ce qui contribua à une hybridation plus rapide de la culture.
81:3.3 Il y a environ douze-mille ans, l’ère des cités indépendantes était à son aurore. Ces cités primitives commerçantes et manufacturières étaient toujours entourées de zones d’agriculture et d’élevage de bétail. S’il est vrai que l’industrie fut encouragée par l’élévation du niveau de vie, il ne faudrait pas se faire d’idées fausses sur les raffinements de la vie citadine à ses débuts. Les premières races n’étaient ni très propres ni très soigneuses ; par la simple accumulation des ordures et des détritus sur le sol, les communautés primitives moyennes s’élevaient de trente à soixante centimètres tous les vingt-cinq ans. Certaines cités antiques s’élevèrent aussi rapidement au-dessus des terres environnantes parce que leurs huttes d’argile non cuite ne duraient pas longtemps et que l’on avait coutume de bâtir de nouvelles demeures directement sur les ruines des anciennes.[2]
81:3.4 L’emploi généralisé des métaux fut une caractéristique de l’ère des premières villes industrielles et commerciales. Vous avez déjà découvert, au Turkestan, une culture de l’âge du bronze datant de plus de 9 000 ans av. J.-C., et les Andites apprirent de bonne heure à travailler également le fer, l’or et le cuivre. Mais, à de grandes distances des centres les plus avancés de la civilisation, les conditions étaient très différentes. On n’y retrouve pas de périodes distinctes comme les âges de la pierre taillée, du bronze et du fer ; tous trois existaient simultanément dans des localités différentes.[1][2]
81:3.5 L’or fut le premier métal recherché par les hommes ; il était facile à travailler et fut d’abord employé uniquement comme parure. On se servit ensuite du cuivre, mais assez peu avant le moment où on le mélangea à l’étain pour faire du bronze plus dur. La découverte du mélange cuivre-étain fut faite par un Adamsonite du Turkestan, dont la mine de cuivre se trouvait être située dans les hautes terres au voisinage d’un gisement d’étain.[14]
81:3.6 Avec l’apparition d’une manufacture rudimentaire et d’une industrie à ses débuts, le commerce devint rapidement le truchement le plus puissant pour répandre la civilisation culturelle. L’ouverture des routes commerciales terrestres et maritimes facilita les voyages et les mélanges de cultures ainsi que la fusion des civilisations. Vers l’an 5 000 av. J.-C., le cheval était d’emploi général dans tous les pays civilisés et semi-civilisés. Les races assez récentes possédaient non seulement des chevaux domestiqués, mais encore différents modèles de charrettes et de charriots. La roue était utilisée depuis des âges, mais, alors, des véhicules munis de roues furent universellement employés tant pour le commerce que pour la guerre.[15]
81:3.7 Les commerçants voyageurs et les explorateurs nomades firent plus progresser la civilisation historique que toutes les autres influences conjuguées. Les conquêtes militaires, la colonisation et les entreprises missionnaires entretenues par les religions plus récentes furent aussi des facteurs de diffusion de la culture, mais ils furent tous secondaires par rapport aux relations commerciales, constamment accélérées par les arts et les sciences de l’industrie qui se développaient rapidement.[2][3]
81:3.8 Non seulement l’infusion de sang adamique dans les races humaines accéléra la civilisation, mais aussi elle stimula grandement leur penchant à l’aventure et à l’exploration, de sorte que la majeure partie de l’Eurasie et de l’Afrique du Nord fut bientôt occupée par les descendants mixtes des Andites, qui se multipliaient rapidement.[3]
81:4.1 Au moment où nous touchons à l’aurore des temps historiques, toute l’Eurasie, l’Afrique du Nord et les iles du Pacifique sont peuplées par les races composites de l’humanité, et ces races modernes proviennent du mélange et du brassage des cinq souches humaines fondamentales d’Urantia.[3]
81:4.2 Chacune des races d’Urantia était identifiée par certaines caractéristiques physiques distinctes. Les Adamites et les Nodites étaient dolichocéphales ; les Andonites étaient brachycéphales. Les races Sangiks avaient des têtes moyennes, avec tendance de leurs branches jaune et bleue à être brachycéphales. Les races bleues, après mélange avec des souches andonites, étaient nettement brachycéphales. Les têtes des Sangiks secondaires étaient moyennes ou allongées.[16][3]
81:4.3 Bien que ces dimensions crâniennes rendent service pour déchiffrer les origines raciales, il est plus sûr de se fier à l’ensemble du squelette. Dans le développement initial des races d’Urantia, il y eut, à l’origine, cinq types distincts de structures osseuses qui furent ceux :[16][2][3]
81:4.4 1. Des Andonites, les premiers habitants d’Urantia.
81:4.5 2. Des Sangiks primaires, rouges, jaunes et bleus.
81:4.6 3. Des Sangiks secondaires, orangés, verts et indigo.
81:4.7 4. Des Nodites, descendants des Dalamatiens.
81:4.8 5. Des Adamites, la race violette.
81:4.9 Au cours du brassage de ces cinq grands groupes raciaux, les mélanges continuels tendirent à atténuer le type andonite par une prédominance d’hérédité Sangik. Les Lapons et les Esquimaux sont des métis d’Andonites et de Sangiks de race bleue. La structure de leur squelette est celle qui conserve le mieux le type andonique originel. Mais les Adamites et les Nodites se sont tellement mêlés aux autres races qu’ils ne peuvent être détectés que sous un aspect d’ensemble dit caucasoïde.[16][3]
81:4.10 Quand les restes humains des vingt derniers millénaires seront déterrés, il sera donc généralement impossible de distinguer clairement les cinq types originels. L’étude des structures osseuses révèlera que l’humanité est maintenant divisée à peu près en trois classes :[16][3][6][7]
81:4.11 1. Les Caucasoïdes — le mélange andite des souches adamites et nodites, modifié ensuite par un apport de Sangiks primaires et (d’un peu) de secondaires, et par des croisements considérables avec les Andonites. Les races blanches occidentales ainsi que certains peuples indiens et touraniens sont compris dans ce groupe. Le facteur unifiant de cette division est la plus ou moins grande proportion d’hérédité andite.[17]
81:4.12 2. Les Mongoloïdes — les Sangiks du type primaire, y compris les races originelles rouge, jaune et bleue. Les Chinois et les Amérindiens appartiennent à ce groupe. En Europe, le type mongoloïde a été modifié par un mélange de Sangiks secondaires et d’Andonites, et plus encore par un apport d’Andites. Les Malais et autre peuples indonésiens sont inclus dans cette classification, bien que leur sang contienne un pourcentage élevé d’hérédité Sangik secondaire.
81:4.13 3. Les Négroïdes — les Sangiks du type secondaire, qui incluaient, à l’origine, les races orangée, verte et indigo. C’est le Nègre qui fournit le meilleur exemple de ce type, que l’on retrouve en Afrique, aux Indes et en Indonésie, dans tous les lieux où les races Sangiks secondaires s’étaient installées.
81:4.14 En Chine du Nord, il existe un certain mélange des types caucasoïde et mongoloïde. Dans le Levant, les Caucasoïdes et les Négroïdes se sont mêlés ; aux Indes ainsi qu’en Amérique du Sud, les trois types sont représentés. Les caractéristiques du squelette des trois types survivants subsistent encore et aident à identifier les récents ancêtres des races humaines d’aujourd’hui.
81:5.1 L’évolution biologique et la civilisation culturelle ne sont pas nécessairement liées ; au cours d’un âge quelconque, l’évolution organique peut poursuivre son cours sans obstacle, même au milieu d’une décadence culturelle. Mais, quand on passe en revue de longues périodes de l’histoire humaine, on constate finalement que l’évolution et la culture ont un lien de cause à effet. L’évolution peut progresser en l’absence de culture, mais la civilisation culturelle ne fleurit pas sans un arrière-plan approprié de progrès racial antérieur. Adam et Ève n’introduisirent aucun art de la civilisation étranger au progrès de la société humaine, mais le sang adamique accrut les aptitudes inhérentes aux races et accéléra le développement économique et le progrès industriel. L’effusion d’Adam améliora le pouvoir cérébral des races, ce qui hâta considérablement les processus d’évolution naturelle.[15][16][18]
81:5.2 Par l’agriculture, la domestication des animaux et une meilleure architecture, l’humanité échappa graduellement aux pires phases de la lutte incessante pour vivre et commença à rechercher le moyen d’adoucir la manière de vivre ; ce fut le début de ses efforts pour parvenir à un niveau de plus en plus élevé de confort matériel. Par la manufacture et l’industrie, les hommes augmentent graduellement la somme des plaisirs de la vie de mortel.
81:5.3 Cependant, la société culturelle n’est pas un grand club bienfaisant de privilèges hérités dans lequel tous les hommes sont nés membres sans droits d’entrée, et entièrement égaux. Elle est plutôt une haute corporation, toujours en progrès, d’artisans terrestres, n’admettant dans ses rangs que les plus nobles des travailleurs qui s’efforcent de faire du monde un cadre meilleur, dans lequel leurs enfants et les enfants de leurs enfants pourront vivre et progresser au cours des âges à venir. Et cette corporation de la civilisation exige des droits d’admission couteux, impose des disciplines strictes et rigoureuses, inflige de lourdes amendes à tous les dissidents et non conformistes, tandis qu’elle confère peu de licences ou de privilèges personnels en dehors d’une sécurité accrue contre les dangers communs et les périls raciaux.[19]
81:5.4 L’association sociale est une forme d’assurance pour la survie, et les hommes ont appris qu’elle était profitable ; c’est pourquoi la plupart des individus sont disposés à payer les primes de sacrifice de soi et de restrictions des libertés personnelles que la société extorque à ses membres comme rançon de cette protection collective accrue. Bref, le mécanisme social d’aujourd’hui est un plan d’assurance par essai et erreur destiné à fournir un certain degré de protection contre un retour aux terribles conditions antisociales caractéristiques des premières expériences de la race humaine.[7]
81:5.5 La société devient ainsi un plan coopératif pour obtenir la liberté civile par des institutions, la liberté économique par le capital et les inventions, la liberté sociale par la culture, et la protection contre les violences par des règlements de police.[11]
81:5.6 La force ne crée pas le droit, mais elle fait respecter les droits communément reconnus de chaque génération successive. La mission majeure du gouvernement consiste à définir le droit, la règlementation juste et équitable des différences de classes, et l’obligation d’une égalité de chances devant la loi. Chaque droit humain est associé à un devoir social ; un privilège de groupe est un mécanisme d’assurance qui exige infailliblement le paiement total des primes astreignantes de service au groupe. Et les droits collectifs, aussi bien que ceux des individus, doivent être protégés, y compris la règlementation des penchants sexuels.[20]
81:5.7 La liberté soumise à des règles collectives est le but légitime de l’évolution sociale. La liberté sans restrictions est le rêve chimérique et vain du mental d’humains instables et superficiels.[11][21]
81:6.1 Alors que l’évolution biologique a constamment progressé vers le mieux, une grande partie de l’évolution culturelle est sortie de la vallée de l’Euphrate en vagues successives qui s’affaiblirent avec le temps, jusqu’à ce que, finalement, la totalité des descendants de pur sang adamique fût partie enrichir les civilisations d’Asie et d’Europe. Les races ne s’amalgamèrent pas complètement, mais leurs civilisations se mêlèrent dans une large mesure. La culture se répandit lentement à travers le monde. Il faut que cette civilisation soit maintenue et encouragée, car il n’existe plus aujourd’hui de nouvelles sources de culture, plus d’Andites pour renforcer et stimuler le lent progrès évolutif de la civilisation.[23]
81:6.2 La civilisation qui évolue maintenant sur Urantia est fondée sur les facteurs suivants dont elle est issue :[15][6]
81:6.3 1. Les circonstances naturelles. La nature et l’étendue d’une civilisation matérielle sont déterminées, dans une large mesure, par les ressources naturelles disponibles. Le climat, le temps qu’il fait et de nombreuses conditions physiques sont des facteurs dans l’évolution de la culture.[3][7]
81:6.4 Au début de l’ère andite, il n’y avait, dans le monde entier, que deux zones étendues et fertiles constituant des territoires de chasse ouverts. L’une se trouvait en Amérique du Nord et fut envahie par les Amérindiens ; l’autre se trouvait au nord du Turkestan et fut partiellement occupée par une race andonique-jaune. Les facteurs essentiels de l’évolution d’une culture supérieure dans le Sud-Ouest de l’Asie furent la race et le climat. Les Andites étaient un grand peuple, mais le facteur décisif qui détermina le cours de leur civilisation fut l’aridité croissante de l’Iran, du Turkestan et du Sin-Kiang, qui les força à inventer et à adopter des méthodes nouvelles et avancées pour arracher des moyens d’existence à leurs terres de moins en moins fertiles.
81:6.5 La configuration des continents et d’autres dispositions géographiques exercent une grande influence pour déterminer la paix ou la guerre. Très peu d’Urantiens ont pu bénéficier d’une occasion aussi favorable pour se développer avec continuité, et sans être molestés, que celle dont ont joui les peuples de l’Amérique du Nord — protégés pratiquement de tous côtés par de vastes océans.
81:6.6 2. Les biens d’équipement. La culture ne se développe jamais sous le règne de la misère ; les loisirs sont essentiels au progrès de la civilisation. Les individus peuvent acquérir, sans fortune matérielle, un caractère ayant une valeur morale et spirituelle, mais une civilisation culturelle ne peut dériver que de conditions de prospérité matérielle qui encouragent les loisirs conjugués avec l’ambition.[19][3]
81:6.7 Durant les temps primitifs, la vie sur Urantia était une affaire sérieuse et grave. Ce fut pour échapper à cette lutte incessante et à ce labeur interminable que l’humanité tendit constamment à se laisser porter vers les climats salubres des tropiques. Ces zones plus chaudes d’habitation adoucirent sans doute quelque peu la lutte acharnée pour l’existence, mais les races et les tribus qui recherchèrent ainsi la facilité utilisèrent rarement leurs loisirs non gagnés pour faire avancer la civilisation. Les progrès sociaux sont invariablement venus des idées et des projets des races qui, par leurs efforts intelligents, ont appris à tirer de la terre des moyens d’existence avec moins d’efforts et avec des journées de travail raccourcies, ce qui leur permettait de disposer d’une marge profitable de loisirs bien mérités.[16]
81:6.8 3. Les connaissances scientifiques. Les aspects matériels de la civilisation doivent toujours attendre l’accumulation des données scientifiques. Après la découverte de l’arc et de la flèche, et l’utilisation des animaux comme force motrice, il se passa longtemps avant que les hommes apprennent à mettre en valeur la puissance du vent et des chutes d’eau, suivie de l’emploi de la vapeur et de l’électricité. Cependant, les outils de la civilisation s’améliorèrent lentement. Le tissage, la poterie, la domestication des animaux et le travail des métaux furent suivis par un âge d’écriture et d’imprimerie.[3]
81:6.9 Le savoir, c’est le pouvoir. Les inventions précèdent toujours l’accélération du développement culturel à l’échelle mondiale. La science et les inventions furent les plus grands bénéficiaires de la presse à imprimer, et l’interaction de toutes les activités culturelles et inventives a considérablement accéléré le rythme de la civilisation.[15][8]
81:6.10 La science enseigne aux hommes à parler le nouveau langage des mathématiques et leur apprend à penser selon des lignes d’une exigeante précision. La science stabilise aussi la philosophie en éliminant les erreurs, et purifie en même temps la religion en détruisant les superstitions.[24][25][26][27][28][29][4]
81:6.11 4. Les ressources humaines. La main-d’œuvre est indispensable pour répandre la civilisation. À conditions égales par ailleurs, un peuple nombreux dominera la civilisation d’une race plus réduite. En conséquence, une nation qui ne réussit pas à accroitre le nombre de ses citoyens jusqu’à un certain chiffre se trouve empêchée de réaliser pleinement sa destinée nationale, mais, au-delà d’un point donné, tout accroissement supplémentaire de la densité de la population devient un suicide. La multiplication des habitants au-delà du rapport normal hommes-sol conduit soit à abaisser le niveau de vie, soit à étendre immédiatement les frontières terrestres par pénétration pacifique ou par conquête militaire, l’occupation par la force.[30][31][3]
81:6.12 Vous êtes parfois révoltés par les ravages de la guerre, mais vous devriez reconnaitre la nécessité de faire naitre un grand nombre de mortels pour fournir d’amples occasions au développement social et moral ; mais avec cette fécondité planétaire surgit bientôt le grave problème de la surpopulation. La plupart des mondes habités sont petits. Urantia est dans la moyenne, peut-être un peu au-dessous. La stabilisation de la population nationale au niveau optimum rehausse la culture et empêche la guerre. Et sage est la nation qui connait le moment de s’arrêter de croitre.[31][32]
81:6.13 Mais le continent le plus riche en dépôts naturels et le plus avancé en équipements mécaniques fera peu de progrès si l’intelligence de son peuple est sur son déclin. On peut obtenir la connaissance par l’instruction, mais la sagesse, qui est indispensable à la vraie culture, s’acquiert seulement grâce à l’expérience et par des hommes et des femmes nés intelligents. Des gens de cet ordre sont capables d’apprendre par expérience et de devenir véritablement sages.[19][31][33][8]
81:6.14 5. L’efficacité des ressources matérielles. Bien des choses dépendent de la sagesse déployée dans l’utilisation des ressources naturelles, des connaissances scientifiques, des biens d’équipement et des potentiels humains. Le facteur principal de la civilisation primitive fut la force exercée par de sages chefs sociaux. Les hommes primitifs se virent littéralement imposer la civilisation par leurs contemporains de type supérieur. Ce monde a été largement régi par des minorités supérieures et bien organisées.[4][3]
81:6.15 La force ne crée pas le droit, mais la force crée bien ce qui existe et ce qui a historiquement existé. Urantia vient seulement d’atteindre le point où la société est disposée à mettre en discussion l’éthique de la force et du droit.[34]
81:6.16 6. L’efficacité du langage. La civilisation doit attendre le langage pour se répandre. Des langues qui vivent et qui s’enrichissent assurent l’expansion de la pensée et des projets civilisés. Durant les âges primitifs, d’importants progrès furent apportés au langage. Aujourd’hui, il y a grand besoin d’un développement linguistique additionnel pour faciliter l’expression de la pensée en évolution.[35][36][37][38][39][40][41][42][3]
81:6.17 Le langage prit naissance dans des associations de groupes, chaque groupe local établissant son propre système d’échange de mots. Le langage se développa par des gestes, des signes, des cris, des sons imitatifs, des intonations et des accents, et parvint plus tard à la vocalisation d’alphabets. Le langage est le plus grand et le plus utile des instruments de la pensée humaine, mais il n’a jamais fleuri avant que des groupes sociaux eussent acquis certains loisirs. La tendance à jouer avec le langage crée de nouveaux mots — l’argot. Si la majorité adopte l’argot, l’usage en fait le langage. Un exemple de l’origine des dialectes est l’habitude de « parler bébé » dans un groupe familial.[42][43]
81:6.18 Les différences de langage ont toujours été le grand obstacle à l’extension de la paix. Il faut triompher des dialectes avant de pouvoir répandre une culture dans une race, sur un continent ou dans un monde entier. Un langage universel encourage la paix, assure la culture et accroit le bonheur. Il suffit même que les idiomes d’un monde soient réduits à un petit nombre pour que leur maitrise, par les peuples cultivés dirigeants, influence puissamment la réalisation de la paix et de la prospérité mondiales[3].[34][43]
81:6.19 Urantia a fait très peu de progrès dans le développement d’un langage international, mais l’établissement des échanges commerciaux internationaux a beaucoup apporté. Toutes ces relations internationales devraient être encouragées, qu’il s’agisse de langages, de commerce, d’art, de science, de jeux de compétition ou de religion.[44]
81:6.20 7. L’efficacité des dispositifs mécaniques. Le progrès de la civilisation est directement lié au développement et à la possession d’outils, de machines et de canaux de distribution. Des outils améliorés, des machines ingénieuses et efficaces, déterminent la survie des groupes rivaux dans le cadre de la civilisation qui progresse.[3]
81:6.21 Dans les temps primitifs, la seule énergie employée pour la culture du sol était la main-d’œuvre humaine. Il fallut une longue bataille pour substituer les bœufs aux hommes, car cela réduisait des hommes au chômage. Plus récemment, les machines ont commencé à remplacer les hommes, et toute avance dans ce domaine contribue directement au progrès de la société parce qu’elle libère de la main-d’œuvre pour des tâches de plus grande valeur.
81:6.22 La science, guidée par la sagesse, peut devenir la grande libératrice sociale des hommes. Un âge de machinisme ne peut tourner au désastre que pour une nation dont le niveau intellectuel est trop faible pour découvrir les méthodes sages et les techniques saines lui permettant de s’adapter avec succès aux difficultés de transition causées par la perte soudaine d’un grand nombre d’emplois dus à l’invention trop rapide de nouveaux types de machines économisant la main-d’œuvre.[45][46][4]
81:6.23 8. Le caractère des porte-flambeaux. L’héritage social permet aux hommes de se tenir sur les épaules de tous ceux qui les ont précédés et qui ont contribué, si peu que ce soit, à la somme de culture et de connaissance. Dans cette œuvre de transmission du flambeau culturel à la génération suivante, le foyer restera toujours l’institution fondamentale. Les jeux et la vie sociale viennent ensuite, avec l’école en dernier lieu, mais également indispensable dans une société complexe et hautement organisée.[19][47][48][49][3]
81:6.24 Les insectes naissent pleinement éduqués et équipés pour la vie — une existence en vérité très étriquée et purement instinctive. Le bébé humain nait sans éducation ; les hommes possèdent donc, en contrôlant l’entrainement éducatif des jeunes générations, le pouvoir de modifier considérablement le cours évolutionnaire de la civilisation.[49][50][51][52][53][54][55][56]
81:6.25 Au vingtième siècle, les plus grandes influences qui contribuent à faire avancer la civilisation et progresser la culture sont l’accroissement marqué des voyages dans le monde et les améliorations sans précédents dans les moyens de communication. Mais les progrès de l’éducation n’ont pas marché de pair avec l’expansion de la structure sociale ; l’appréciation moderne de l’éthique ne s’est pas non plus développée en proportion de la croissance dans les domaines plus purement intellectuels et scientifiques. En outre, la civilisation moderne se trouve à un point mort dans son développement spirituel et dans la sauvegarde de l’institution du foyer.[49][57][58]
81:6.26 9. Les idéaux raciaux. Les idéaux d’une génération creusent les chemins de la destinée pour sa postérité immédiate. La qualité des porte-flambeaux sociaux déterminera l’avancement ou le recul de la civilisation. Les foyers, les églises et les écoles d’une génération prédéterminent la tendance de caractère de la suivante. La force vive morale et spirituelle d’une race ou d’une nation détermine largement la rapidité du développement culturel de sa civilisation.[19][49][59][3]
81:6.27 Les idéaux élèvent la source du courant social. Nul courant ne peut remonter plus haut que sa source, quels que soient la technique de pression ou le contrôle de direction employés. La force propulsive des aspects, même les plus matériels, d’une civilisation culturelle réside dans les accomplissements les moins matériels de la société. L’intelligence peut contrôler le mécanisme de la civilisation, la sagesse peut le diriger, mais l’idéalisme spirituel est l’énergie qui élève réellement la culture humaine et la fait progresser d’un niveau d’accomplissement au suivant.[15][36][49][60][61][62]
81:6.28 Au début, la vie était une lutte pour l’existence ; aujourd’hui, c’est pour le niveau de vie ; demain, ce sera pour la qualité de pensée, prochain but terrestre de l’existence humaine.[32][59][63][64][65]
81:6.29 10. La coordination des spécialistes. La division du travail effectuée de bonne heure et son corolaire ultérieur de spécialisation ont prodigieusement fait avancer la civilisation ; celle-ci dépend maintenant de la coopération efficace des spécialistes. Au fur et à mesure de l’expansion de la société, il faudra trouver une méthode pour regrouper les divers spécialistes.[3]
81:6.30 Les spécialistes des affaires sociales, de l’art, de la technique et de l’industrie continueront à se multiplier et à accroitre leur habileté et leur dextérité. Cette diversification d’aptitudes et cette dissemblance d’emplois finiront par affaiblir et par désintégrer la société humaine si des moyens efficaces de coordination et de coopération ne sont pas mis en œuvre. Des intelligences capables d’une telle fécondité d’invention et d’une telle spécialisation devraient être entièrement compétentes pour imaginer des méthodes appropriées de contrôle et d’adaptation permettant de résoudre tous les problèmes issus du développement rapide des inventions et de l’accélération de l’expansion culturelle.
81:6.31 11. Les procédés pour trouver des emplois. Le prochain âge de développement social sera concrétisé par une meilleure coopération et une coordination plus efficace des spécialisations en accroissement et en expansion continus. À mesure que le travail se diversifie davantage, il faut imaginer une technique pour orienter les individus vers des emplois appropriés. Le machinisme n’est pas la seule cause de chômage chez les peuples civilisés d’Urantia. La complexité économique et l’accroissement régulier des spécialités industrielles et professionnelles compliquent les problèmes de placement de la main-d’œuvre.[3]
81:6.32 Il ne suffit pas d’apprendre aux hommes un travail ; une société complexe doit aussi fournir des méthodes efficaces pour leur trouver un emploi. Avant d’apprendre aux citoyens des techniques hautement spécialisées pour gagner leur vie, il faudrait leur enseigner une ou plusieurs méthodes de travail non spécialisé de commerce ou d’occupations qu’ils pourraient pratiquer pendant un chômage temporaire dans leur travail spécialisé. Nulle civilisation ne peut survivre au maintien prolongé de grandes classes de chômeurs. Avec le temps, l’acceptation du soutien par le Trésor public déforme la mentalité des citoyens, même des meilleurs, et les démoralise. La charité privée, elle-même, devient pernicieuse si elle entretient longtemps des citoyens valides.[66][67][68]
81:6.33 Une société très spécialisée ne s’adonnera pas volontiers aux anciennes pratiques communautaires et féodales des peuples d’autrefois. Il est vrai que beaucoup de services communs peuvent être utilement et profitablement socialisés, mais la meilleure manière de gouverner des êtres humains hautement entrainés et ultraspécialisés est une technique de coopération intelligente. Une coordination modernisée et une règlementation fraternelle aboutiront à une coopération plus durable que les anciennes et primitives méthodes de communisme ou les institutions règlementaires dictatoriales basées sur la force.
81:6.34 12. L’ouverture à la coopération. L’un des grands obstacles au progrès de la société humaine est le conflit entre les intérêts et le bienêtre des collectivités humaines les plus nombreuses et les plus socialisées d’une part, et les groupements moins nombreux d’opposants asociaux d’autre part, sans compter les individus isolés à mentalité antisociale.[3]
81:6.35 Nulle civilisation nationale ne dure longtemps à moins que ses méthodes éducatives et ses idéaux religieux n’inspirent un patriotisme intelligent et un dévouement national de type élevé. Sans cette espèce de patriotisme intelligent et de solidarité culturelle, toutes les nations tendent à se désagréger par suite des jalousies régionales et des égoïsmes locaux.[69]
81:6.36 Pour maintenir une civilisation mondiale, il faut que les êtres humains apprennent à vivre ensemble dans la paix et la fraternité. Sans coordination efficace, la civilisation industrielle est mise en péril par les dangers de l’ultraspécialisation : monotonie, étroitesse et tendance à engendrer la méfiance et la jalousie.[70][3]
81:6.37 13. Le commandement efficace et sage. La civilisation dépend, dans une grande, une très grande mesure, de l’état d’esprit consistant à s’atteler à la besogne avec enthousiasme et efficacité. Dix hommes n’en valent pas beaucoup plus qu’un pour soulever un lourd fardeau, à moins qu’ils ne le soulèvent ensemble — tous en même temps. Ce travail d’équipe — la coopération sociale — dépend de la qualité des chefs. Les civilisations culturelles du passé et du présent ont été basées sur la coopération intelligente des citoyens avec des chefs sages et progressifs. Jusqu’à ce que les hommes aient atteint par évolution des niveaux plus élevés, la civilisation continuera à dépendre d’un commandement sage et vigoureux.[63][71][72][73][74][75][76][77][78][9]
81:6.38 Les hautes civilisations naissent d’une liaison sagace entre la richesse matérielle, la grandeur intellectuelle, la valeur morale, l’habileté sociale et la clairvoyance cosmique.[79][80]
81:6.39 14. Les changements sociaux. La société n’est pas une institution divine ; elle est un phénomène d’évolution progressive ; une civilisation qui progresse est toujours retardée quand ses chefs sont lents à effectuer, dans l’organisation sociale, les changements essentiels pour marcher de pair avec les développements scientifiques de l’âge. Ceci dit, il ne faut pas mépriser certaines choses simplement parce qu’elles sont vieilles, ni embrasser sans réserves une idée simplement parce qu’elle est originale et neuve.[15][3][10]
81:6.40 Les hommes ne devraient pas avoir peur d’expérimenter avec les mécanismes de la société, mais les aventures d’adaptation culturelle devraient toujours être contrôlées par ceux qui sont pleinement au courant de l’histoire de l’évolution sociale ; il faudrait toujours que les innovateurs soient conseillés par la sagesse de ceux qui ont l’expérience pratique dans les domaines des tentatives sociales ou économiques envisagées. Nul grand changement social ou économique ne devrait être essayé soudainement. Le temps est essentiel à tous les types d’adaptations humaines — physiques, sociaux ou économiques. Seuls les ajustements moraux et spirituels peuvent être effectués sous l’impulsion du moment, et, même pour ceux-là, il faut du temps pour mettre pleinement en œuvre leurs répercussions matérielles et sociales. Ce sont les idéaux de la race qui servent principalement d’appui et de soutien pendant les périodes critiques où une civilisation se trouve en transition entre deux niveaux consécutifs.[81][82][83][84][85][86][87][88]
81:6.41 15. Les mesures préventives contre les brusques déclins en périodes de transition. La société est issue de nombreux âges d’essais et d’erreurs ; elle représente ce qui a survécu aux ajustements et rajustements sélectifs dans les stades successifs de l’ascension millénaire des hommes depuis les niveaux animaux jusqu’aux niveaux humains de statut planétaire. Le grand danger pour toute civilisation — à n’importe quel moment — est la menace de déclin pendant la transition entre les méthodes établies du passé et les procédés nouveaux et meilleurs, mais non éprouvés, de l’avenir.[89][90][3][8]
81:6.42 La qualité des chefs est vitale pour le progrès. La sagesse, la perspicacité et la prévoyance sont indispensables aux nations pour durer. La civilisation n’est jamais réellement en péril tant que les chefs capables ne commencent pas à disparaitre. Le nombre de ces chefs sages n’a jamais dépassé un pour cent de la population.[4][91]
81:6.43 Par ces échelons de l’échelle évolutionnaire, la civilisation s’est élevée au niveau où pouvaient être mises en œuvre les puissantes influences qui ont culminé dans la culture en expansion rapide au vingtième siècle. C’est seulement en adhérant à ces principes essentiels que les hommes peuvent espérer maintenir leurs civilisations actuelles, tout en assurant leur développement continu et leur survie certaine.
81:6.44 Telle est l’essence de la longue, longue lutte des peuples de la terre pour établir la civilisation depuis l’époque d’Adam. La culture d’aujourd’hui est le résultat de cette évolution opiniâtre. Avant la découverte de l’imprimerie, les progrès étaient relativement lents, parce que les hommes d’une génération ne pouvaient bénéficier aussi rapidement des accomplissements de leurs prédécesseurs. Mais, en ce moment, la société humaine fonce en avant avec la puissance de la force vive accumulée de tous les âges au cours desquels la civilisation a lutté.[15][92][93]
81:6.45 [Parrainé par un archange de Nébadon.]
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