© 1999 Jeffrey Wattles
© 1999 Association Urantia Internationale (IUA)
L'Avenir de Notre Planète Comme Réalité «Connue » et «Inconnue» — Partie II et III | Journal — Septembre 1999 — Table des matières | Le cadre mental du choix |
JefFrey Wattles, États-Unis
Jésus fut-il jamais pressé ? Page LU 100:7.14 dit : « jamais» ; page LU 136:0.1 dit: «seulement quelques fois ». Pouvons-nous discerner la vérité, la beauté la bonté dans les phénomènes du monde matériel ? Oui (LU 195:7.4) et non (LU 103:6.13). Avez-vous jamais remarqué ce qui semble être une contradiction dans Le Livre d’Urantia ? Comment avez-vous réagi ? Les auteurs offrent-ils un guide pour aider à rendre compréhensible une telle expérience ? Quelques fois nous n’avons besoin que de faire une simple distinction pour résoudre le problème ; quelques fois la question dépasse la capacité du mental humain ; quelques fois il y a un challenge demandant une maturité émotionnelle et une croissance de l’âme.
Certaines tensions semblent comparativement insignifiantes. Notre premier devoir est-il de s’efforcer d’atteindre la perfection (LU 1:0.4) ou d’adorer Dieu (LU 27:7.1) ? Je ne pense pas qu’il y ait une raison pour résoudre cette différence. Même la question de savoir si le Livre de Job présente un concept de Dieu excellent (LU 96:7.5) ou pauvre (LU 148:6.11) semble être un sujet que le commentateur a choisi de mettre en exergue. D’autres tensions sont difficiles. En essayant de faire la synthèse des perspectives et des allusions dans les fascicules, concernant la gestion d’une révélation d’époque, c’est un des travaux d’interprétation les plus difficiles que je connaisse.
En général, les 196 fascicules démontrent une co- hérence magnifique, mais il y a des manques apparents dans cette cohérence et des leçons importantes qui demandent réflexion. Dans une logique formelle, une contradiction est un désastre, puisqu’elle permet la déduction de toute affirmation quelle qu’elle soit. Il est évident que mettre ensemble des œuvres d’auteurs venant des quatre coins de l’univers n’était conduit que par «l’idéal » de produire un système formel. Parce que les tensions entre différents passages sont si rares, quelques lecteurs refusent d’accepter une contradiction apparente prétendant qu’une révélation ne devrait pas comporter une telle chose, et assumant que les auteurs devraient avoir une information et un accord complet au sujet de cette interprétation. Après tout, de très fortes revendications sont faites pour assurer une validité durable des faits historiques et des vérités religieuses présentées dans le livre (LU 101:4.2). D’autres lecteurs insistent pour que la foi n’entraîne pas la trahison de l’intégrité intellectuelle (LU 101:8.3), et sont enclins à trouver des contradictions avec trop de précipitation, ne remarquant pas que ce qu’un passage affirme n’est habituellement pas le même que ce qu’un autre passage infirme. Par exemple : Ce ne sont pas le Dieux qui créent le mal ou permettent le péché ou la rébellion LU 54:0.2; pourtant un commentaire sur la rébellion de Lucifer affirme : nous ne pouvons sonder la sagesse qui permet de telles catastrophes LU 67:7.8. Le Paradis se trouve en un lieu géographique exact (LU 11:1.3), cependant il ne se trouve pas dans l’espace (LU 11:2.10) ce qui n’a une signification que lorsque vous commencez à réaliser que l’espace a une très haute signification spécifique dans ce texte (LU 11:2.11).
Les fascicules offrent des éléments pour une technique philosophique correspondant à différentes sortes d’apparentes contradictions.
1. Une des apparentes contradictions vient du fait que souvent les auteurs ne pouvaient utiliser qu’un seul mot de notre vocabulaire limité pour transmettre des significations multiples. Quand nous réalisons que des termes tels que «Dieu» (LU 0:2.1-LU 0:2.18) «force», «énergie» et « pouvoir» (LU 0:6.1-LU 0:6.13) ont des significations variées, la réponse appropriée est d’étudier le mode de découverte des multiples significations qu’un terme peut transmettre de manière à connaître les options pour interpréter un passage particulier. La règle d’or, par exemple, est-elle un standard intermédiaire (LU 140:5.1) ou un idéal (LU 180:5.8)? Cela dépend de la signification attachée au terme « règle d’or ». Dans ce cas nous pouvons trouver un passage intermédiaire —LU 147:4.1-LU 147:4.10 — qui distingue clairement les niveaux de significations de la règle, fournissant une clef pour harmoniser les tensions entre les autres passages.
La force de la technique de déplacer la signification des mots est révélée dans le commentaire à propos de la façon dont s’exprimait Jésus au sujet du royaume des cieux. Il utiliserait le même terme dans de nombreuses occasions pour se référer aux cinq différentes phases du royaume. Par ce processus de changement graduel de la volonté de l’bomme et de modification corrélative des décisions humaines, Micaël et ses associés changent de même progressivement, mais avec certitude, tout le cours de l’évolution humaine sociale et autre. LU 170:4.7.
2. Quelques contradictions sont mieux considérées comme des tensions créatrices. Elles montrent une stratégie délibérée pour faire penser le lecteur, et elles provoquent la tendance à tirer des conclusions. Les tensions créatrices aiguisent l’interprétation et rendent le mental plus flexible. Les auteurs dont le but partagé avec le lecteur, est d’engager non seulement l’intellect humain mais aussi l’Esprit de Vérité et l’Ajusteur de Pensée (LU 0:12.13), d’une manière subtile, nous mènent vers une ouverture plus large dans notre manière de lire et d’être à l’écoute de la présentation de la vérité. Si les auteurs donnaient toujours la même signification à chaque mot, nous deviendrions dogmatiques, intolérants dans la variation linguistique, incapables de penser par nous-mêmes et d’exprimer la vérité d’une façon contemporaine et spontanée (LU 99:1.6). La flexibilité d’expression aide à libérer le lecteur de l’imposante autorité de la révélation.
Deux facettes d’une tension sont quelques fois juxtaposées et nous sont présentées dans le même passage. L’introduction la plus douce à cette technique est la manière dont Dieu nous est présenté en tant qu’esprit universel. Un voyant des temps anciens a dit : « voici il marche auprès de moi, et je ne le vois pas… » LU 1:3.2.
Remarquons cette façon amicale de jouer avec les mots dans une leçon plus difficile. Le chapitre 1 du fascicule 5 commence par expliquer l’inaptitude des créatures finies à approcher le Père Infini LU 5:1.1. Dans l’exposition qui suit, notons les dispositions prévues pour notre ascension, elles lient habilement la distance qui sépare le fait de notre inhabilité initiale et l’affirmation retentissante que Dieu est approchable (LU 5:1.1,LU 5:1.8). Dans ce cas, la réponse appropriée est encore de laisser la tension attirer notre attention, pour différencier les significations et pour méditer dans l’espoir de faciliter le travail de l’Ajusteur et de l’Esprit de Vérité qui seuls peuvent accomplir la révélation.
Jésus, je crois, a délibérément créé une tension dans le Sermon de l’Ordination. Il dit aux apôtres qu’ils sont là pour : «vous êtes chargés de sauver les hommes, non de les juger ». Puis il leur dit immédiatement après de montrer: «un juste jugement», non de présenter ce qui est saint aux chiens ou de donner des perles aux porcs (LU 140:3.17-18). Il y a deux choses à faire avec un tel passage. D’abord le mental logique peut faire la distinction en écartant toute contradiction apparente sur un niveau littéral. Dans ce cas rappelez-vous que juger des âmes n’est pas du domaine des mortels et que la justice est une fonction de groupe. Cependant, la réponse à la tension n’est pas remplie par la raison. Une fois que la distinction a été faite, il est facile pour le mental de ne travailler qu’avec une seule facette de cet enseignement plutôt que d’entreprendre la croissance de l’âme, nécessaire pour répondre aux deux aspects de la tension.
3. Beaucoup de contradictions apparentes sont le résultat des multiples facettes de la vérité et du fait que, en une occasion particulière, il peut être approprié de ne mettre en valeur qu’une seule facette. Les multiples facettes de la vérité ont troublé les apôtres (LU 144:1.1) et semé la division parmi les derniers partisans de Jésus (LU 170:5.21; LU 2:7.5). Nous tenons compte de ceci et nous ne sommes pas étonnés à cause de cela quand nous lisons : «Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » est littéralement vrai pour l’bumanité toute entière. LU 68:6.1. Jésus enseignait selon les besoins du moment ; il n’était pas un éducateur systématique LU 149:3.1. Pensez quel serait le fardeau à porter s’il fallait équilibrer chaque déclaration avec ses à côtés complémentaires!Ainsi Jésus pouvait dire à Ganid, «Je suis absolument convaincu que l’univers entier est bien disposé à mon égard » LU 133:1.5; et dans son discours d’adieu, il pouvait avertir les apôtres de : «l’inimité du monde » LU 180:3.1. [Pour un passage intermédiaire, voir les remarques de Jésus sur le mal dans son discours systématique sur la réalité (LU 130:4.11-14) où la nature relative du mal est exprimée dans les termes de l’incomplétude en tant qu’expression limitée par l’espace-temps de l’infinité et de l’éternité.]
4. Quelques contradictions apparentes résultent du fait que quelques fois les auteurs parlent du même sujet vu de différentes perspectives. Aucun des auteurs n’est infini ; et la connaissance finie est relative à l’expérience de ceux qui savent (LU 2:7.1-3). Les auteurs des derniers fascicules semblent avoir lu et respecté les fascicules édités précédemment. Même lorsqu’ils désirent proposer un additif, une modification ou un changement d’emphase, ils l’écrivent de façon à éviter une contradiction directe. Par exemple, comparez la discussion en page LU 2:7.11 sur la santé, la santé mentale et le bonheur avec le passage étonnamment similaire de la page LU 100:4.2, qui introduit l’efficacité mentale à la place de la santé mentale et comparent le projet religieux suprême (construisant une philosophie de vie) de la page LU 2:7.11 avec le projet évangélique de la page LU 195:9.4-LU 195:9.5, dans lequel la dévotion exclusive envers Jésus et ses enseignements prend le pas sur les thèmes de vérité, beauté et bonté.
Lorsqu’il y a des divergences d’opinion, la réponse la plus simple est de laisser chaque lecteur s’identifier avec le point de vue le plus proche de son ou de sa propre opinion. Quelques fois il est préférable d’essayer de faire la synthèse d’une information venant de sources plus élevées avec une information venant de source inférieure, en essayant d’imiter les Anciens des Jours qui font la corrélation de sources d’informations élevées et inférieures de façon à en déduire la volonté de Dieu (LU 28:4.10; LU 28:5.8).
Un Messager Solitaire nous assure : Le monde fini a été bâti par un Cráateur infini — il est l’awvre de ses Fils divins — et doit donc être bo n. Ce sont le mawais usage, la déformation et la perversion du fini qui donnent naissance au mal et au péché LU 111:6.3. Un Puissant Messager enseigne :
Si l’bomme reconnaissait que ses créateurs - ses superviseurs immédiats - sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l’espace est une Déité évoluante et non absolue…Quand on examine l’exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire qu’elles furent faites par un Créateur parfait, infini et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne bonnête observant le tumulte, les imperfections et les injustices d’Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des Créateurs subabsolus, préinfinis et autres-queparfaits. [LU 116:0.1-2].
Nous avons ici une expression honnête de l’aspect des choses vues de deux perspectives différentes, l’une élevée, l’autre mineure. Dans le cas présent, tout ce que je peux faire est d’honorer le fait que l’équipe chargée de composer les fascicules tolère les différences. Il n’y a aucune obligation d’orthodoxie.
5. Les contradictions les plus pénibles ne sont pas du tout un sujet de logique formelle. Par exemple, nous lisons: des contradictions temporelles de l’existence d’un mortel LU 196:0.3, et pensez aux contradictions des inégalités temporelles [LU 116:0.1]. Au sujet de l’égalité et de l’inégalité, beaucoup de lecteurs ressentent une contradiction dont ils savent qu’elle n’est pas strictement intellectuelle, car il est facile de distinguer le sens d’un mot (ou d’une phrase) dont on donne une signification d’égalité d’avec on mot (ou une phrase) dont on donne une signification d’inégali- té. L’enseignement de la fraternité, l’égalité spirituelle dans la famille de l’humanité est l’alpha et l’oméga de la révélation des relations humaines; mais on nous enseigne aussi, particulièrement dans la troisième partie que nous ne sommes pas égaux dans le sens des niveaux de civilisation (LU 5:1.4-5; LU 12:7.7-10; LU 70:9.14-17; LU 133:0.3). Cela serait agréable s’il était suffisant d’ajouter cette distinction à notre philosophie, en reconnaissant à la fois la vérité de l’égalité et les faits de l’inégalité — un exploit trop complexe pour beaucoup de personnes d’aujourd’hui. Mais l’énergie pour l’accomplissement philosophique vient d’une source spirituelle. La réponse appropriée, face aux inégalités semble être de nourrir pleinement le mental avec la vérité de l’égalité spirituelle que, comme d’autres inégalités sont reconnues avec lucidité ; l’acceptation de la supériorité et de l’infériorité de la civilisation devient libre de toute trace de mépris, d’envie et d’antagonisme. Nous nous engageons plutôt dans le projet de s’aider les uns les autres pour atteindre la superbe égalité qui est notre destinée en tant qu’ascendeurs finis (LU 31:0.9; cf. LU 47:9.1; LU 55:2.12; LU 49:5.18; LU 45:6.3; LU 47:3.8; LU 107:3.4-5).
6. Pour le mental humain, les tensions les plus difficiles à pénétrer sont inhérentes à la difficulté à comprendre Dieu.
Dien est immuable, mais ce n’est pas avoir avant d’avoir atteint le statut du Paradis que vous commencerer quelque peu à comprendre comment Dieu passe de la simplicité à la complexité, de l’identité à la variation, du repos au mowvement, de l’infinité à la finitude, du divin à l’bumain et de l’unité à la dualité et à la triunité LU 4:4.2.
Pour comprendre la Trinité il nous suffit d’attendre (LU 1:7.8). Nous ne comprendrons jamais l’incarnation d’un Fils Créateur (LU 119:7.5).
Nous luttons avec d’autres tensions. Bien que Il est littéralement vrai que Dieu est tout en tous LU 3:1.2 et que Dieu est le dynamisme de tout cbangement LU 105:3.2, nous devons rejeter: l’erreur colossale du panthéisme LU 118:6.8. Pour éviter de croire que Dieu fait tout, nous devons distinguer une cause primaire d’une cause secondaire (LU 118:4.1-7); les accidents ne sont pas préarrangés (LU 166:4.7). Néanmoins, un Conseiller Divin enseigne que Dieu a tracé : «un chemin pour l’élair» LU 3:2.4 et que : … dans un sens plus large, les « accidents» apparents du cosmos font indubitablement partie de l’épopée finie de l’aventure de l’espace-temps de l’Infini manipulant éternellement les Absolus. LU 4:1.12.
La sagesse suggère l’étude de chaque passage pour tout ce qu’elle a à enseigner dans son propre contexte. Les problèmes des sujets à thèmes ne devraient pas éclipser l’expérience d’une lecture séquentielle des fascicules.
Quand c’est à notre tour d’exprimer la vérité il n’est pas toujours avisé d’offrir un compte-rendu studieux, diplomatique et harmonieux. Les circonstances invitent l’orateur à mettre en valeur la mélodie d’un côté particulier d’une vérité à facettes multiples. Nous ne pouvons pas non plus nous fixer à n’importe quel passage favori sur un sujet donné comme étant néces- sairement la clef à la réponse à tout ce qui peut se présenter. En répondant à la situation, en acceptant nos limitations, nous dépassons le niveau intellectuel pour permettre à la vérité divine d’avancer librement.
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