© 2023 Halbert Katzen, JD
Par Halbert Katzen J.D.
Rôles et relations :
Perspective éditoriale :
Les différences précieuses changent et restent les mêmes de génération en génération.
La vie fonctionne mieux lorsque nous tirons le meilleur parti des différences durables et disparaissantes.
L’amour consiste à harmoniser judicieusement ces trois différences fondamentales : le sexe, la race et la relation parent-enfant.
S’il vous plaît, passez l’amour.
La perspective de Jésus :
Jésus mit ses apôtres sérieusement en garde contre la folie de l’enfant de Dieu qui abuse de l’amour du Père. Il déclara que le Père céleste n’est pas un père négligent, relâché ou sottement indulgent, toujours prêt à excuser le péché et à pardonner l’insouciance. Il recommanda à ses auditeurs de ne pas appliquer, de façon erronée, son illustration du père et du fils de façon qu’elle fasse apparaitre Dieu comme semblable à certains parents trop indulgents et dépourvus de sagesse qui conspirent, avec la folie de la terre, pour consommer la ruine morale de leur progéniture écervelée, et qui contribuent ainsi, certainement et directement, à démoraliser de bonne heure leurs propres enfants et à en faire des délinquants. Jésus dit : « Mon Père n’excuse pas avec indulgence les pratiques de ses enfants quand elles mènent à la destruction automatique de toute croissance morale et à la ruine de tout progrès spirituel. Ces pratiques coupables sont une abomination aux yeux de Dieu. » (LU 147:5.9)
Le Livre d’Urantia est-il « gay friendly » ? À une époque, c’était une question assez simple, même si les gens n’étaient pas d’accord sur la réponse.
En 2017, lorsque ce manuel d’étude a été préparé, le titre reflétait une approche trop étroite des questions culturelles et politiques contemporaines liées à la sexualité humaine. Encourager la réflexion sur la rapidité avec laquelle les perspectives et la politique changent était l’intention derrière ce titre désuet. La première introduction à ce sujet suggérait qu’une meilleure question à poser était : « Qu’enseigne Le Livre d’Urantia sur les tendances sexuelles innées et les choix de vie ? »
Au cours des cinq dernières années, les tensions culturelles et politiques liées à la sexualité ont augmenté et ont présenté de nouveaux problèmes à résoudre. Pour certains, les efforts organisés pour normaliser une idéologie transgenre sont désormais au premier plan des agendas politiques, éducatifs et sportifs. En 2022, les parents aux États-Unis luttent pour reprendre le contrôle de l’éducation de leurs enfants, tandis que les amateurs de sport luttent pour préserver l’intégrité biologique des compétitions sportives.
La culture du Livre d’Urantia n’est pas à l’abri de ces courants sociaux destructeurs et diviseurs. Développer une réputation qui nous distingue de l’idéologie transgenre démontrerait une qualité de leadership culturel qui honore les révélateurs et les enseignements du Livre d’Urantia.
Comment savons-nous que le péril spirituel et le déclin culturel sont liés à l’idéologie transgenre ?
L’idéologie transgenre favorise une attitude négative envers ses propres organes reproducteurs et les hormones qui y sont associées. De plus, elle encourage la prise de mesures visant à mutiler ses organes reproducteurs et à reformuler la présence et la fonction des hormones associées. Cette idéologie soutient l’application légale de cette idéologie à d’autres adultes et à leurs enfants.
Cette révélation historique fournit à la fois une orientation directe et un exemple illustratif lié à l’importance des responsabilités parentales préservées par une société civilisée :
Dans l’ère industrielle et urbaine contemporaine, l’institution du mariage évolue selon de nouvelles lignes économiques. La vie de famille devient de plus en plus onéreuse, et les enfants, qui étaient autrefois un actif, sont devenus un passif économique. Mais la sécurité de la civilisation, elle-même, repose encore sur la bonne volonté croissante de chaque génération à investir ses moyens dans le bienêtre de la prochaine génération et des suivantes. Toute tentative pour transférer la responsabilité parentale à l’État ou à l’Église se révèlera fatale pour le bienêtre et le progrès de la civilisation. (LU 84:7.27)
[Extrait de « Le gouvernement sur une planète voisine ».] Toute l’éducation sexuelle est donnée à la maison par les parents ou les gardiens légaux. L’instruction morale est offerte par des maitres pendant les périodes de repos dans les ateliers-écoles, mais il n’en va pas de même pour l’éducation religieuse. On estime que celle-ci est le privilège exclusif des parents, car la religion est considérée comme faisant partie intégrante de la vie de famille. L’instruction purement religieuse n’est donnée publiquement que dans les temples de philosophie, car aucune institution exclusivement religieuse, ressemblant aux églises d’Urantia, ne s’est développée parmi ces populations. Dans leur philosophie, la religion est l’effort pour connaitre Dieu et pour manifester de l’amour à ses semblables en les servant, mais cela n’est nullement typique du statut religieux des autres nations de cette planète. Chez celle que nous étudions, la religion est si complètement une affaire de famille qu’il n’existe pas de lieux publics exclusivement consacrés à des assemblées religieuses. Pour employer le langage des Urantiens, l’Église et l’État sont entièrement séparés politiquement, mais il existe un étrange chevauchement de la religion et de la philosophie. (LU 72:3.5)
L’idéologie transgenre est un blasphème.
Le contexte de l’idéologie transgenre suggère que Dieu crée des identités de genre et les associe ensuite aux corps ou, au contraire, que Dieu n’est pas disposé ou capable de corriger un problème. L’idéologie transgenre exige une volonté de blasphémer. La volonté d’y aller est tentée et justifiée par l’affirmation qu’il est détestable de remettre en question et/ou de refuser de valider l’idéologie de quelqu’un souffrant de dysphorie de genre, qui prétend être maltraité lorsque ses objectifs politiques ne sont pas acceptés ou que ses relations sociales personnelles ne sont pas satisfaisantes. Telle est la nature de ce sophisme et il est fait au nom de Jésus. La « théologie » transgenre affirme que la compassion jésusonienne et la reconnaissance de chacun comme enfant de Dieu nécessitent d’embrasser a priori un concept blasphématoire de Dieu.
Les chrétiens et les adhérents du Livre d’Urantia font la même chose. Voici un exemple de sophisme du Livre d’Urantia. Il s’agit de tenter de justifier l’idéologie transgenre en citant > hors contexte. Littéralement, le contexte est laissé de côté pour donner l’impression que Jésus dit que les mêmes directives pour les interactions personnelles non organisées devraient être reportées en gros dans les efforts culturels organisés. Il s’agit d’un effort pour confondre la différence entre les relations personnelles, les enseignements du ministère de sensibilisation liés au « ne jugez pas » et les enseignements de sagesse de groupe liés au leadership et à la connaissance des gens par leurs fruits. (LU 138:4.2)
La tactique utilisée pour réaliser le sophisme consiste simplement à introduire le matériel cité avec « Jésus a dit », en laissant de côté le contexte de l’atmosphère de fête de l’instruction.
Ils passèrent l’après-midi tous ensemble, et Jésus les instruisit pleinement au sujet de leur participation à des festivités. Il conclut ses remarques en disant : « Tous les hommes sont mes frères. Mon Père céleste ne méprise aucun être créé par nous. Le royaume des cieux est ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes. [ Notez l’affirmation du masculin et du féminin.] Nul ne peut fermer la porte de la miséricorde au visage d’une âme assoiffée cherchant à y entrer. Nous nous assiérons à table avec tous ceux qui désirent entendre parler du royaume. [Notez la relation. Une personne a une réceptivité spirituelle ; l’autre personne doit être un enseignant de la vérité.] Lorsque d’en haut mon Père céleste regarde les hommes, ils sont tous semblables. [Notez l’implication selon laquelle la création de différences biologiques ne limite pas l’amour de Dieu, tandis que la sagesse de Dieu fournit de manière créative le genre dans le cadre de l’expérience mortelle.] Ne refusez donc pas de rompre le pain avec un pharisien ou un pécheur, un sadducéen ou un publicain, un Romain ou un Juif, un riche ou un pauvre, un homme libre ou un esclave. La porte du royaume est grande ouverte à tous ceux qui désirent connaitre la vérité et trouver Dieu. » (LU 138:4.2)
Si les gens doivent être aimés comme des enfants de Dieu ET connus pour leurs fruits, alors une définition pratique de volontairement stupide et cruel doit être établie qui ne dépasse pas la ligne du jugement spirituel et de la présomption de mauvaise intention.Sinon, la conversation devient incroyablement ludique et absurde.
Ce qui est évident, c’est que les gènes liés aux différences raciales sont capables de s’homogénéiser et de s’hybrider, tout comme les gènes liés à la reproduction restent distincts dans leur nature et leur fonction, contrairement aux différences raciales.
Les gens qui essaient d’assimiler la nature du spectre génétique racial qui s’homogénéise et s’hybride au fil du temps à la nature binaire durable des gènes de genre sont volontairement stupides. On les reconnaît à leurs fruits. Aucune haine n’est voulue ici. Mes prières vont aux gens qui sont si terriblement mal orientés dans leurs pensées et leurs relations qu’ils ressentent le besoin de nier l’évidence. Mais personne de sain d’esprit et même d’un ordre d’intelligence relativement bas n’a besoin d’un expert ou d’une expérience scientifique pour l’informer à ce sujet. Le déni de l’évidence est causé par d’autres problèmes.
Une idéologie qui encourage la destruction du système reproducteur est volontairement cruelle.
Le fait de nier l’évidence, et non le doute, a ses propres conséquences spirituelles karmiques internes, en dehors des limites du discours scientifique. En revanche, tenter de normaliser culturellement une idéologie qui encourage les mineurs à mutiler leurs organes reproducteurs et à reformuler leurs fonctions hormonales associées franchit la ligne spirituelle des questions culturelles liées à l’éducation et à la science. Les gens déforment les sciences sociales de toutes sortes de manières déroutantes, manquant de sagesse dans les questions et dans l’interprétation des données. La science matérielle, d’un autre côté, ne peut pas être déformée pour soutenir l’idéologie transgenre. Il n’y a pas de spectre génétique sexuel fonctionnel. Les personnes qui persistent à dire le contraire ont besoin de nos prières personnelles et la civilisation a besoin de notre résistance aux efforts malavisés de normalisation de l’idéologie transgenre.
Je vous recommande de perdre l’habitude de toujours citer les prophètes de jadis et de louer les héros d’Israël. Au lieu de cela, aspirez à devenir des prophètes vivants du Très-Haut et des héros spirituels du royaume qui vient. Il est peut-être bon d’honorer les chefs du passé qui connaissaient Dieu, mais pourquoi, en faisant cela, sacrifieriez-vous l’expérience suprême de l’existence humaine : trouver Dieu pour vous-mêmes et le connaitre dans votre propre âme ? (LU 155:6.7)
De temps à autre, de vrais prophètes et instructeurs ont surgi pour dénoncer et démasquer le chamanisme. Même les hommes rouges en voie de disparaitre eurent un prophète de cet ordre au cours du siècle dernier, Tenskwatawa le Shawnie, qui prédit l’éclipse du soleil en 1806 et dénonça les vices des hommes blancs. Beaucoup de vrais éducateurs sont apparus parmi les diverses tribus et races au cours des longs âges de l’histoire évolutionnaire. Il continuera toujours d’en apparaitre pour défier les chamans ou prêtres de toute époque qui s’opposent à l’éducation générale et tentent de contrecarrer le progrès scientifique. (LU 90:2.9)
L’idéologie transgenre est une attaque contre l’éducation et la science. Les enseignements du Livre d’Urantia définissent ce que signifie être un prophète et Jésus a encouragé les apôtres, au moins, à être des prophètes vivants. L’esprit de l’enseignement était-il destiné uniquement aux apôtres de Jésus ou est-il également bien appliqué aujourd’hui par les étudiants du Livre d’Urantia ?
…Jésus s’entretint avec toutes sortes de gens de tous les milieux sociaux. Les bains publics furent le seul endroit de Rome qu’il ne visita pas. Il refusa d’y accompagner ses amis à cause de la promiscuité sexuelle qui y régnait. (LU 132:4.5)
Au cours de leur séjour à Rome, Ganid avait remarqué que Jésus refusait de les accompagner aux bains publics. Le jeune homme essaya plusieurs fois ensuite d’inciter Jésus à donner son opinion sur les relations entre sexes. Jésus répondait aux questions du garçon, mais ne paraissait jamais enclin à s’étendre sur ce sujet. Un soir, tandis qu’ils se promenaient à Corinthe, près de l’endroit où le mur de la citadelle descendait jusqu’à la mer, ils furent accostés par deux filles publiques. Ganid était à juste titre imbu de l’idée que Jésus était un homme de haut idéal abhorrant tout ce qui touchait à l’impureté ou avait un relent de mal ; en conséquence, il parla sèchement à ces femmes en les invitant grossièrement à s’en aller. Voyant cela, Jésus dit à Ganid : « Tu as de bonnes intentions, mais tu ne devrais pas te permettre de parler ainsi aux enfants de Dieu, même s’ils se trouvent être ses enfants dévoyés. Qui sommes-nous pour juger ces femmes ? Connais-tu toutes les circonstances qui les ont amenées à recourir à de pareilles méthodes pour se procurer leur subsistance ? Reste ici avec moi ; et discutons de ces choses. » Les prostituées furent encore plus étonnées que Ganid par ses paroles. (LU 133:3.6)
Le groupe se tenait debout, éclairé par la lune, et Jésus poursuivit : « Dans chaque mental humain vit un esprit divin, don du Père qui est aux cieux. Ce bon esprit s’efforce toujours de nous conduire à Dieu, de nous aider à trouver Dieu et à connaitre Dieu. Mais les mortels sont également soumis à bien des tendances physiques naturelles que le Créateur a placées en eux pour servir le bienêtre individuel et racial. Or, les hommes et les femmes s’embrouillent bien souvent dans leurs efforts pour se comprendre et attaquer les multiples difficultés rencontrées pour gagner leur vie dans un monde si largement dominé par l’égoïsme et le péché. Ganid, je perçois que ni l’une ni l’autre de ces femmes n’est volontairement dépravée. Je peux dire, d’après leur visage, qu’elles ont subi de grands chagrins ; elles ont beaucoup souffert sous les coups d’un destin apparemment cruel ; elles n’ont pas choisi intentionnellement cette sorte de vie. Dans un découragement frisant le désespoir, elles ont succombé à la pression du moment et accepté ce procédé déplaisant pour gagner de quoi vivre, comme meilleur moyen de se tirer d’une situation qui leur paraissait désespérée. Ganid, certaines personnes sont réellement perverses dans leur cœur et choisissent délibérément de faire des choses méprisables. Mais, dis-moi, en regardant ces visages maintenant inondés de larmes, y vois-tu quelque chose de mauvais ou de méchant ? » Tandis que Jésus attendait sa réponse, la voix de Ganid s’étouffait dans un balbutiement. « Non, Maitre, je ne vois rien de tel et je m’excuse de ma grossièreté — je les supplie de me pardonner. » Alors, Jésus dit : « Je t’annonce, de leur part, qu’elles t’ont pardonné, de même que je dis, de la part de mon Père qui est aux cieux, que lui leur a pardonné. Maintenant, accompagnez-moi tous les trois vers la maison d’un ami où nous chercherons de quoi nous sustenter et ferons des plans pour la vie nouvelle et meilleure qui est devant nous. » Jusque-là, les femmes stupéfaites n’avaient pas dit un mot ; elles se regardèrent et suivirent silencieusement les hommes qui montraient le chemin. (LU 133:3.7)
Antioche était la capitale de la province romaine de Syrie, et le gouverneur impérial y avait sa résidence. Antioche avait un demi-million d’habitants ; c’était la troisième ville de l’empire en importance et la première par la dépravation et la flagrante immoralité. Gonod avait des affaires considérables à traiter, de sorte que Jésus et Ganid furent souvent laissés à eux-mêmes. Ils visitèrent tout dans cette ville polyglotte, sauf le bocage de Daphné. Gonod et Ganid se rendirent seuls à ce haut lieu d’infamie, car Jésus refusa de les y accompagner. Les scènes n’étaient pas trop choquantes pour des Hindous, mais elles étaient répugnantes pour un Hébreu idéaliste. (LU 133:8.1)
Pour Jésus, la philosophie de la vie — sur terre et dans l’au-delà — était centrée sur la famille. Il fonda sur la famille ses enseignements au sujet de Dieu, tout en cherchant à corriger la tendance des Juifs à rendre des honneurs excessifs à leurs ancêtres. Il loua la vie de famille comme le plus haut devoir humain, mais fit comprendre que les relations de famille ne doivent pas interférer avec les obligations religieuses. Il attira l’attention sur le fait que la famille est une institution temporelle et ne survit pas à la mort. Jésus n’hésita pas à abandonner sa famille lorsqu’elle alla à l’encontre de la volonté du Père. Il enseigna la nouvelle et plus large fraternité des hommes — des fils de Dieu. À l’époque de Jésus, les pratiques concernant le divorce étaient très relâchées en Palestine et dans tout l’empire romain. Jésus refusa, à maintes reprises, de formuler des lois sur le mariage et le divorce, mais nombre des premiers partisans de Jésus avaient des opinions très arrêtées sur le divorce et n’hésitèrent pas à les lui attribuer. Tous les écrivains du Nouveau Testament, sauf Jean Marc, partageaient ces opinions plus strictes et évoluées sur le divorce. (LU 140:8.14)
Bien que Jésus eût refusé de se laisser entrainer dans une controverse avec les pharisiens au sujet du divorce, il proclama un enseignement positif des idéaux supérieurs concernant le mariage. Il exalta le mariage comme la relation humaine la plus idéale et la plus élevée. De même, il marqua sa forte désapprobation pour la pratique relâchée et injuste du divorce chez les Juifs de Jérusalem, qui, à cette époque, permettaient à un homme de divorcer pour les raisons les plus futiles. Il suffisait que l’intéressé accuse sa femme d’être une mauvaise cuisinière ou de mal tenir la maison, ou simplement qu’il se soit amouraché d’une femme plus jolie. (LU 167:5.3)
Les pharisiens étaient même allés jusqu’au point d’enseigner que ce genre de divorce facile était un privilège spécial accordé au peuple juif, et particulièrement aux pharisiens. Ainsi, tandis que Jésus refusait de faire des déclarations sur le mariage et le divorce, il condamna sévèrement ces honteuses caricatures des relations maritales et fit ressortir leur injustice vis-à-vis des femmes et des enfants. Jamais il ne sanctionna aucune pratique de divorce donnant à l’homme un avantage sur la femme ; le Maitre n’approuva que les enseignements accordant aux femmes l’égalité avec les hommes. (LU 167:5.4)
Bien que Jésus n’eût pas offert de nouvelles règles concernant le mariage et le divorce, il incita les Juifs à se conformer à leurs propres lois et à leurs enseignements les plus élevés. Il s’appuya constamment sur les Écritures dans son effort pour améliorer leurs pratiques selon cette tendance sociale. Tout en soutenant ainsi les concepts idéaux et supérieurs du mariage, Jésus évita habilement le conflit avec ses questionneurs concernant les pratiques sociales telles que représentées soit dans leurs lois écrites, soit par leurs privilèges de divorce auxquels ils tenaient beaucoup. (LU 167:5.5)
Il fut très difficile aux apôtres de comprendre le peu d’empressement du Maitre à faire des déclarations positives au sujet des problèmes scientifiques, sociaux, économiques et politiques. Ils ne réalisaient pas tout à fait que sa mission terrestre concernait exclusivement la révélation de vérités spirituelles et religieuses. (LU 167:5.6)
Tard dans la soirée, après que Jésus eut parlé du mariage et du divorce, ses apôtres lui posèrent, en privé, de nombreuses questions additionnelles. Ses réponses à leurs enquêtes délivrèrent leur mental de beaucoup de fausses conceptions. À la fin de cette conférence, Jésus dit : « Le mariage est honorable et doit être désiré par tous les hommes. Le fait que le Fils de l’Homme poursuit, seul, sa mission terrestre ne porte aucune atteinte au caractère désirable du mariage. C’est la volonté du Père que j’agisse ainsi, mais le même Père a ordonné la création des mâles et des femelles ; Dieu veut que les hommes et les femmes trouvent leur service le plus élevé et la joie correspondante en établissant des foyers pour accueillir et élever des enfants, pour la création desquels ces parents deviennent coassociés aux Créateurs du ciel et de la terre. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’un. » (LU 167:5.7)
De cette manière, Jésus soulagea le mental des apôtres d’un grand nombre de soucis concernant le mariage et clarifia de nombreux malentendus concernant le divorce. En même temps, il contribua largement à exalter leurs idéaux d’union sociale, et à accroitre leur respect pour les femmes, les enfants et le foyer. (LU 167:5.8)
Indépendamment des antagonismes entre ces partenaires primitifs, et nonobstant le caractère inconsistant de leur association, les chances de survie d’un homme et d’une femme furent considérablement accrues par leur union. Même en dehors de la famille et de la descendance, un homme et une femme qui coopèrent sont, dans la plupart de leurs actions, très supérieurs à deux hommes ou deux femmes. Le couplage des sexes accrut la survie et fut le tout début de la société humaine. La division du travail entre sexes apporta aussi du confort et un bonheur accru. (LU 84:1.9)
Toute institution humaine couronnée de succès contient des antagonismes d’intérêts personnels qui ont été harmonieusement adaptés au travail pratique ; la création des foyers ne fait pas exception. Le mariage, base de l’édification d’un foyer, est la plus haute manifestation de la coopération antagoniste qui caractérise si souvent les contacts entre la nature et la société. Le conflit est inévitable parce que l’accouplement est spontané et naturel, tandis que le mariage n’est pas biologique, mais sociologique. La passion assure que l’homme et la femme se réuniront, mais ce sont l’instinct parental, quoique plus faible, et les mœurs sociales qui maintiennent leur union. (LU 84:6.2)
Considérés dans la pratique, le mâle et la femelle sont deux variétés distinctes de la même espèce vivant en association étroite et intime. Leurs points de vue et toutes leurs réactions vitales sont essentiellement différents ; ils sont entièrement incapables de se comprendre pleinement et réellement l’un l’autre. La compréhension complète entre les sexes est impossible à atteindre. (LU 84:6.3)
Les femmes semblent avoir plus d’intuition que les hommes, mais elles paraissent aussi un peu moins logiques. Toutefois, les femmes ont toujours été les porte-drapeaux de la morale et les directrices spirituelles de l’humanité. La main qui balance le berceau fraternise encore aujourd’hui avec la destinée. (LU 84:6.4)
Les différences de nature, de réactions, de points de vue et de pensée entre les hommes et les femmes, loin de causer des soucis, devraient bien plutôt être considérées comme hautement bénéfiques pour l’humanité, à la fois individuellement et collectivement. De nombreux ordres de créatures de l’univers sont créés sous des phases duelles de manifestation de la personnalité. Chez les mortels, chez les Fils Matériels et chez les midsonitaires, cette différence est désignée par mâle et femelle. Parmi les séraphins, les chérubins et les Compagnons de la Morontia, on l’a nommée positive ou dynamique, et négative ou réservée. Ces associations de couples multiplient grandement la variété de talents et triomphent des limitations naturelles, tout comme le font certaines associations trines dans le système Paradis-Havona. (LU 84:6.5)
Les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres dans leur carrière morontielle et spirituelle aussi bien que dans leur carrière de mortel. Les différences des points de vue masculins et féminins persistent au-delà de la première vie et dans toute l’ascension de l’univers local et des superunivers. Même dans Havona, les pèlerins qui furent jadis des hommes et des femmes continueront à s’entraider dans la montée au Paradis. Même dans le Corps de la Finalité, la métamorphose des créatures n’ira jamais jusqu’au point d’effacer les tendances de la personnalité que les humains appellent masculine et féminine. Ces deux variétés fondamentales de l’espèce humaine continueront à s’intriguer, à se stimuler, à s’encourager et à s’entraider. Elles resteront toujours mutuellement dépendantes de leur coopération pour résoudre les problèmes troublants de l’univers et triompher de multiples difficultés cosmiques. (LU 84:6.6)
Alors que les sexes ne peuvent espérer se comprendre totalement l’un l’autre, ils sont effectivement complémentaires et leur coopération, bien qu’elle soit souvent plus ou moins antagoniste sur le plan personnel, est capable d’entretenir et de reproduire la société. Le mariage est une institution destinée à accommoder les différences de sexe tout en assurant la continuité de la civilisation et la reproduction de la race. (LU 84:6.7)
Le mariage est la mère de toutes les institutions humaines, car il conduit directement à la fondation et à l’entretien du foyer, qui est la base structurelle de la société. La famille est vitalement liée au mécanisme de la préservation de soi. Elle constitue le seul espoir de perpétuer la race sous les mœurs de la civilisation, tandis qu’en même temps, et de manière très efficace, elle procure certaines formes hautement satisfaisantes de contentement de soi. La famille est le plus grand accomplissement purement humain, parce qu’il conjugue l’évolution des relations biologiques entre mâle et femelle avec les relations sociales entre mari et femme. (LU 84:6.8)
Pour décrire ces créatures utiles et inhabituelles, je ne dispose d’aucun point de comparaison, car les mondes évolutionnaires ne contiennent pas d’animaux analogues. Les spornagias ne sont pas des êtres évolutionnaires, puisqu’ils ont été projetés par les Porteurs de Vie avec leur forme et leur statut présents. Ils sont bisexués et ils procréent pour faire face, selon les nécessités, aux besoins d’une population croissante. (LU 46:7.6)
LE mariage — l’accouplement — nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire. (LU 82:0.1)
Le mariage est le mécanisme, mis en œuvre par la société, pour régler et contrôler les nombreuses relations humaines issues du fait physique de la bisexualité. En tant qu’institution, le mariage fonctionne dans deux domaines : (LU 83:1.1)
Le simple culte des fantômes fut bientôt suivi par la pratique plus évoluée et relativement complexe du culte des esprits-fantômes, consistant à servir et à adorer les esprits supérieurs tels qu’ils évoluaient dans l’imagination primitive des hommes. Il fallait que le cérémonial religieux marche de pair avec l’évolution et le progrès des esprits. Le culte amplifié n’était que l’art de se préserver, pratiqué en relation avec la croyance à des êtres surnaturels, une adaptation à un environnement d’esprits. Les organisations industrielles et militaires étaient des adaptations à l’environnement naturel et social. De même que le mariage fut établi pour satisfaire les exigences de la bisexualité, de même l’organisation religieuse évolua en réponse à la croyance à des forces d’esprits et à des êtres spirituels supérieurs. La religion représente l’adaptation de l’homme à ses illusions sur le mystère du hasard. La peur des esprits et, plus tard, l’adoration des esprits furent adoptées comme une assurance contre le malheur, comme une politique de prospérité. (LU 87:5.2)
Dans tout l’univers, chaque unité est considérée comme une partie du tout. La survie de la fraction dépend de la coopération avec le plan et l’intention du tout, du désir sincère et du parfait consentement de faire la divine volonté du Père. S’il y avait un monde évolutionnaire sans erreur, sans possibilité d’un jugement malavisé, ce serait un monde sans intelligence libre. Dans l’univers de Havona, il y a un milliard de mondes parfaits avec leurs habitants parfaits, mais il faut que l’homme en évolution soit faillible s’il doit être libre. Il est impossible qu’une intelligence libre et inexpérimentée soit uniformément sage a priori. La possibilité de jugement erroné (le mal) ne devient péché que si la volonté humaine endosse consciemment et adopte sciemment un jugement immoral intentionnel. (LU 3:5.15)
Il existe de nombreuses façons d’envisager le péché, mais, du point de vue philosophique universel, le péché est le comportement d’une personnalité qui résiste sciemment à la réalité cosmique. On peut considérer l’erreur comme une fausse conception ou comme une déformation de la réalité. Le mal est une réalisation incomplète des réalités universelles ou un ajustement défectueux à ces dernières. Mais le péché est une résistance intentionnelle à la réalité divine — un choix conscient de s’opposer au progrès spirituel — tandis que l’iniquité consiste à défier ouvertement et avec persistance la réalité reconnue ; elle représente un tel degré de désintégration de la personnalité qu’elle frise la démence cosmique. (LU 67:1.4)
L’erreur suggère un manque d’acuité intellectuelle ; le mal, un défaut de sagesse ; et le péché, une pauvreté spirituelle abjecte ; mais l’iniquité dénote que le contrôle de la personnalité est en voie de disparaitre. (LU 67:1.5)
Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique. (LU 82:1.10)
Chez les races primitives, les relations entre sexes n’étaient pas règlementées, ou très peu. À cause de cette licence sexuelle, la prostitution n’existait pas. Aujourd’hui encore, les Pygmées et d’autres groupes arriérés ne possèdent pas d’institution matrimoniale ; l’étude de ces peuplades révèle les simples coutumes d’accouplement suivies par les races primitives. Mais il faut toujours étudier et juger les anciens peuples à la lumière des critères moraux des mœurs de leur propre époque. (LU 82:2.2)
Cependant, l’amour libre n’a jamais été bien vu chez les peuples ayant dépassé la sauvagerie. Dès que des groupes sociaux se formèrent, des codes matrimoniaux et des restrictions conjugales apparurent. L’accouplement a ainsi progressé par une multitude de transitions depuis un état de licence sexuelle à peu près totale jusqu’aux normes du vingtième siècle impliquant une restriction sexuelle à peu près complète. (LU 82:2.3)
Malgré le fossé de personnalité qui sépare l’homme et la femme, l’instinct sexuel suffit à assurer leur union pour la reproduction de l’espèce. Cet instinct a fonctionné efficacement bien avant que les humains ne connaissent ce qu’on a appelé plus tard l’amour, la dévotion et la loyauté conjugale. L’accouplement est une propension innée et le mariage en est la répercussion sociale évolutive.
L’intérêt et le désir sexuels n’étaient pas des passions dominantes chez les peuples primitifs ; ils les tenaient simplement pour acquis. L’expérience reproductive entière était exempte de toute fioriture imaginative. La passion sexuelle absorbante des peuples les plus hautement civilisés est principalement due aux mélanges de races, en particulier là où la nature évolutionnaire a été stimulée par l’imagination associative et l’appréciation de la beauté des Nodites et des Adamites. Mais cet héritage andite a été absorbé par les races évolutionnaires en quantités si limitées qu’il n’a pas réussi à fournir une maîtrise de soi suffisante pour les passions animales ainsi stimulées et excitées par la dotation d’une conscience sexuelle plus vive et d’un besoin d’accouplement plus fort. Parmi les races évolutionnaires, l’homme rouge avait le code sexuel le plus élevé.
La réglementation du sexe en relation avec le mariage indique :
Le progrès relatif de la civilisation. La civilisation a de plus en plus exigé que le sexe soit satisfait par des moyens utiles et en accord avec les mœurs.
La quantité de stock andite dans un peuple.Parmi ces groupes, le sexe est devenu l’expression à la fois du plus haut et du plus bas dans la nature physique et émotionnelle.
Les races Sangik avaient une passion animale normale, mais elles montraient peu d’imagination ou d’appréciation de la beauté et de l’attrait physique du sexe opposé. Ce qu’on appelle le sex-appeal est pratiquement absent même chez les races primitives actuelles ; ces peuples non mélangés ont un instinct d’accouplement défini mais une attirance sexuelle insuffisante pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social.
Les hommes bleus étaient parfaitement honnêtes dans toutes leurs affaires et exempts des vices sexuels des Adamites mêlés. Ils respectaient la virginité et ne pratiquaient la polygamie que si la guerre avait amené une pénurie d’hommes. (LU 80:3.4)
La substitution nouvelle et subite du mobile d’amour plus idéal, mais extrêmement individualiste, remplaçant l’ancien motif de la propriété établi depuis longtemps, a provoqué inévitablement une instabilité temporaire dans l’institution du mariage. Les mobiles de l’homme pour se marier ont toujours transcendé de loin la morale matrimoniale effective. En Occident, au dix-neuvième et au vingtième siècles, l’idéal du mariage a soudain dépassé de beaucoup les impulsions sexuelles égocentriques et seulement partiellement contrôlées des races. La présence, dans une société, d’un grand nombre de personnes non mariées dénote un effondrement temporaire ou une transition des mœurs.
Tout au long des âges, la vraie pierre de touche du mariage a été l’intimité continuelle inéluctable dans toute vie de famille. Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur égo et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer — une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants.
Le haut degré d’imagination et le romanesque fantastique déployés pour se faire la cour sont largement responsables de l’accroissement de la tendance au divorce chez les peuples occidentaux modernes ; le tableau est encore compliqué par la plus grande liberté des femmes et leur indépendance économique accrue. Le divorce facile, quand il résulte d’un manque de maitrise de soi ou du défaut d’adaptation normale de la personnalité, ramène tout droit aux anciens stades grossiers de la société, d’où les hommes ont émergé si récemment à la suite de tant d’angoisses personnelles et de souffrances raciales.
Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l’ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution.
Les anciens paraissent avoir considéré le mariage avec presque autant de sérieux que certains peuples d’aujourd’hui. Il ne semble pas que beaucoup de mariages hâtifs et malheureux des temps modernes représentent une amélioration par rapport aux pratiques anciennes qualifiant les jeunes gens et les jeunes filles pour s’unir. Le grand illogisme de la société moderne consiste à exalter l’amour et idéaliser le mariage tout en désapprouvant l’analyse approfondie de l’amour et du mariage. (LU 83:7.5-9)
VOICI l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé. (LU 83:0.1)
C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. C’est en cela que le sexe a civilisé les sauvages sans qu’ils s’en rendent compte et sans qu’ils le soupçonnent, car cette même impulsion sexuelle oblige automatiquement et infailliblement l’être humain à penser et, finalement, le conduit à aimer. (LU 83:0.3)
Une personne se forme une philosophie efficace de la vie en conjuguant la clairvoyance cosmique avec la somme de ses propres réactions émotionnelles envers son entourage social et économique. Rappelez-vous ceci : les tendances héréditaires ne peuvent pas être fondamentalement modifiées, mais les réactions émotives à ces tendances peuvent être changées. Il est donc possible de modifier la nature morale, d’améliorer le caractère. Dans un caractère fort, les réactions émotives sont intégrées et coordonnées, ce qui produit une personnalité unifiée. Le manque d’unification affaiblit la nature morale et engendre le malheur. (LU 140:4.8)
LE DIMANCHE matin 18 septembre, André annonça qu’aucun travail ne serait prévu pour la semaine suivante. Tous les apôtres, sauf Nathanael et Thomas, se rendirent dans leur famille ou séjournèrent chez des amis. Jésus bénéficia, cette semaine-là, d’une période de repos à peu près complet, mais Nathanael et Thomas furent très occupés par leurs discussions avec un philosophe grec d’Alexandrie nommé Rodan. Ce Grec était récemment devenu disciple de Jésus grâce à l’enseignement d’un associé d’Abner, qui avait dirigé une mission à Alexandrie. Rodan s’efforçait sérieusement maintenant d’harmoniser sa philosophie de vie avec les nouveaux enseignements religieux de Jésus, et il était venu à Magadan dans l’espoir que le Maitre accepterait d’examiner ces problèmes avec lui. Il désirait aussi obtenir de première main une version de l’évangile qui fasse autorité, donnée soit par Jésus, soit par l’un de ses apôtres. Bien que le Maitre se soit refusé à entamer une pareille discussion avec Rodan, il le reçut très aimablement et demanda immédiatement à Thomas et à Nathanael d’écouter tout ce que Rodan avait à dire et, en retour, de lui parler de l’évangile. (LU 160:0.1)
1. La philosophie grecque de Rodan
Le lundi matin de bonne heure, Rodan commença une série de dix exposés pour Nathanael, Thomas et quelque deux douzaines de croyants qui se trouvaient à Magadan. Condensées, conjuguées et retranscrites en langage moderne, ces causeries offrent à notre considération les pensées suivantes :
La vie humaine consiste en trois grandes stimulations : les impulsions, les désirs et les attraits. Un caractère fort et une personnalité faisant autorité ne s’acquièrent qu’en convertissant l’impulsion naturelle de la vie en l’art de vivre en société, et en transformant les désirs immédiats en aspirations supérieures donnant lieu à des réalisations durables ; ce qui fait que l’attrait ordinaire de l’existence doit être transféré des idées conventionnelles et établies, que nous nous en faisons, sur des niveaux plus élevés d’idées non explorées et d’idéaux à découvrir. (LU 160:1.1-2)
Les communications par symboles entre les êtres humains provoquent l’apparition de groupes sociaux. Le groupe social le plus efficace de tous est la famille, et plus particulièrement les deux parents. L’affection personnelle est le lien spirituel qui maintient unies ces associations matérielles. Des relations aussi efficaces peuvent également exister entre deux personnes du même sexe, comme on en a vu tant d’exemples entre amis véritablement dévoués.
Ces associations basées sur l’amitié et l’affection mutuelle sont socialisantes et ennoblissantes, parce qu’elles encouragent et facilitent les facteurs suivants qui sont essentiels aux niveaux supérieurs de l’art de vivre :
- S’exprimer et se comprendre mutuellement. Beaucoup de nobles impulsions humaines meurent parce qu’il n’y a personne pour assister à leur expression. En vérité, il n’est pas bon que l’homme soit seul. Un certain degré de reconnaissance et un certain niveau d’appréciation sont essentiels au développement du caractère humain. Sans l’amour sincère d’un foyer, nul enfant ne peut atteindre le plein développement d’un caractère normal. Le caractère est quelque chose de plus que simplement le mental et la moralité. De toutes les relations sociales instaurées pour développer le caractère, la plus efficace et la plus idéale est l’amitié affectueuse et compréhensive d’un homme et d’une femme réunis par un lien conjugal intelligent. Le mariage, avec ses multiples relations, est le mieux conçu pour faire naitre les précieuses impulsions et les motifs supérieurs indispensables au développement d’un caractère fort. Je n’hésite pas à glorifier ainsi la vie de famille, car votre Maitre a sagement choisi la relation de père à enfant comme pierre angulaire du nouvel évangile du royaume. Cette communauté incomparable de relations entre un homme et une femme, dans l’embrassement affectueux des idéaux supérieurs du temps, est une expérience si précieuse et satisfaisante qu’elle vaut n’importe quel prix, n’importe quel sacrifice exigé pour sa possession. (LU 160:2.4-6)
Je répète que cette association inspirante et ennoblissante trouve ses possibilités idéales dans les relations du mariage humain. Il est vrai que beaucoup de résultats sont obtenus hors du mariage, et qu’un grand, un très grand nombre de mariages ne réussissent aucunement à produire ces fruits moraux et spirituels. On voit trop souvent se marier des couples qui recherchent des valeurs inférieures à ces corolaires supérieurs de la maturité humaine. Le mariage idéal doit être fondé sur quelque chose de plus stable que les fluctuations du sentiment et l’inconstance de la simple attraction sexuelle ; il doit être basé sur un dévouement personnel sincère et mutuel. Alors, si l’on peut bâtir ces petites unités fidèles et efficaces d’associations humaines, quand celles-ci seront assemblées dans l’organisation collective, le monde contemplera une grande structure sociale glorifiée, la civilisation de la maturité des mortels. Une telle race pourrait commencer à réaliser quelque peu l’idéal de votre Maitre : « Paix sur terre et bonne volonté parmi les hommes. » Alors qu’une telle société ne serait ni parfaite ni entièrement dégagée du mal, au moins elle s’approcherait de la stabilisation de la maturité. (LU 160:2.10)
VOICI l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé. (LU 83:0.1)
C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. C’est en cela que le sexe a civilisé les sauvages sans qu’ils s’en rendent compte et sans qu’ils le soupçonnent, car cette même impulsion sexuelle oblige automatiquement et infailliblement l’être humain à penser et, finalement, le conduit à aimer. (LU 83:0.3)
Dans les tout premiers temps, les femmes étaient propriété de la communauté et la mère dominait la famille. Les chefs primitifs possédaient toutes les terres et étaient propriétaires de toutes les femmes ; un mariage ne pouvait se conclure sans le consentement du chef de la tribu. Quand le communisme disparut, les femmes devinrent propriété individuelle, et le père de famille assuma peu à peu le pouvoir domestique. C’est ainsi que le foyer apparut ; les coutumes prédominantes de polygamie furent progressivement remplacées par la monogamie. (La polygamie est la survivance du concept d’esclavage de la femme dans le mariage. La monogamie est l’idéal, libre de tout esclavage, de l’association incomparable d’un seul homme et d’une seule femme dans la merveilleuse entreprise d’édifier un foyer, d’élever des enfants, de se cultiver mutuellement et de s’améliorer.) (LU 69:9.7)
Véritable monogamie – mariage en couple
Monogamie égale monopole. La monogamie est bonne pour ceux qui atteignent cet état désirable, mais elle tend à imposer une privation biologique à ceux qui ne sont pas aussi fortunés. Tout à fait indépendamment de son effet sur l’individu, la monogamie est incontestablement la meilleure formule pour les enfants.
La monogamie la plus primitive résulta de la force des circonstances, de la pauvreté. La monogamie est culturelle et sociale, artificielle et contre nature, c’est-à-dire contraire à la nature de l’homme évolutionnaire. Elle était entièrement naturelle chez les Nodites et les Adamites les plus purs, et fut d’une grande valeur culturelle pour toutes les races évoluées. (LU 83:6.1-2)
Tout en poursuivant le but monogamique du mariage idéal des couples, qui après tout se rapproche d’une association sexuelle monopolisatrice, la société ne doit pas négliger la situation peu enviable des hommes et des femmes infortunés qui ne réussissent pas à trouver une place dans ce nouvel ordre social amélioré, même s’ils ont fait de leur mieux pour coopérer avec ses exigences et s’y conformer. Le fait de ne pas réussir à trouver un conjoint dans le cadre social de la concurrence peut tenir à des difficultés insurmontables ou aux multiples restrictions imposées par les mœurs courantes. Il est vrai que la monogamie est idéale pour ceux qui en jouissent, mais elle impose inévitablement de grandes privations à ceux qui sont laissés en dehors dans le froid de l’existence solitaire.
Il a toujours fallu qu’une minorité malheureuse souffre pour que la majorité puisse progresser sous l’empire des mœurs en développement de la civilisation évoluante ; mais la majorité favorisée devrait toujours regarder avec bonté et considération les compagnons moins heureux qui doivent payer le prix exigé de ceux qui n’ont pas réussi à devenir membres de ces associations sexuelles idéales satisfaisant tous les besoins biologiques sous la sanction des mœurs les plus élevées de l’évolution sociale en progrès.
La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi.
La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. La monogamie n’est pas nécessairement biologique ou naturelle, mais elle est indispensable au maintien immédiat et au développement ultérieur de la civilisation sociale. Elle concourt à une délicatesse de sentiments, à un raffinement du caractère moral et à une croissance spirituelle qui sont absolument impossibles en polygamie. Une femme ne peut jamais devenir une mère idéale quand elle est constamment obligée d’entrer en rivalité pour garder l’affection de son mari.
Le mariage d’un couple favorise et encourage la compréhension intime et la coopération efficace, qui sont les meilleures choses pour le bonheur des parents, le bienêtre des enfants et l’utilité sociale. Le mariage, qui a commencé par une grossière contrainte, évolue graduellement en une magnifique institution de culture de soi, de maitrise de soi, d’expression de soi et de perpétuation de soi. (LU 83:6.4-8)
LE mariage — l’accouplement — nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire.
Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.
Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu’ils avaient. Il faut reconnaitre que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d’autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd’hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu’institution éducative, doit être maintenue. (LU 82:0.1-3)
Le mariage, avec les enfants et la vie de famille qui s’ensuit, stimule les plus hauts potentiels de la nature humaine et fournit en même temps le canal idéal pour exprimer ces attributs vivifiés de la personnalité de mortel. La famille assure la perpétuation biologique de l’espèce humaine. Le foyer est le cadre social naturel dans lequel les enfants grandissants peuvent saisir l’éthique de la fraternité du sang. La famille est l’unité fondamentale de fraternité dans laquelle parents et enfants apprennent les leçons de patience, d’altruisme, de tolérance et de longanimité qui sont si essentielles pour réaliser la fraternité entre tous les hommes. (LU 84:7.28)
La force ne crée pas le droit, mais elle fait respecter les droits communément reconnus de chaque génération successive. La mission majeure du gouvernement consiste à définir le droit, la règlementation juste et équitable des différences de classes, et l’obligation d’une égalité de chances devant la loi. Chaque droit humain est associé à un devoir social ; un privilège de groupe est un mécanisme d’assurance qui exige infailliblement le paiement total des primes astreignantes de service au groupe. Et les droits collectifs, aussi bien que ceux des individus, doivent être protégés, y compris la règlementation des penchants sexuels. (LU 81:5.6)
VOICI l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé. (LU 83:0.1)
Dans l’histoire des débuts du mariage, les femmes non mariées appartenaient aux hommes de la tribu. Plus tard, les femmes n’eurent qu’un mari à la fois. Cette pratique d’un-seul-homme-à-la-fois fut le premier pas pour s’écarter de la promiscuité de la horde. Bien qu’une femme n’eût droit qu’à un seul homme, son mari pouvait rompre à volonté ces relations temporaires, mais ces associations vaguement règlementées constituèrent la première étape vers la vie de couple, en contraste avec la vie de horde. Au cours de ce stade de développement du mariage, les enfants appartenaient généralement à leur mère. (LU 83:5.1)
L’étape suivante de l’évolution de l’accouplement fut le mariage collectif. Il fallait que cette phase communautaire du mariage intervînt dans le développement de la vie de famille, parce que les mœurs du mariage n’étaient pas encore assez puissantes pour rendre permanentes les associations de couples. Les mariages de frères et de sœurs appartenaient à ce groupe ; par exemple, cinq frères d’une famille épousaient cinq sœurs d’une autre. Dans le monde entier, les vagues formes du mariage communautaire se transformèrent graduellement en divers types de mariages collectifs. Ces associations de groupes étaient largement régies par les mœurs totémiques. La vie de famille se développa lentement et surement parce que la règlementation relative à la sexualité et au mariage favorisait la survie de la tribu elle-même en assurant la survivance d’un plus grand nombre d’enfants. (LU 83:5.2)
Chez les sauvages, la fourniture d’aliments était le motif incitatif, mais, quand la civilisation assure une abondance de nourriture, le besoin sexuel devient fréquemment une impulsion dominante et, en conséquence, il a toujours besoin d’une règlementation sociale. Chez les animaux, la périodicité instinctive réfrène la propension à l’accouplement, mais, chez l’homme, qui est dans une si grande mesure un être se contrôlant lui-même, le désir sexuel n’est pas tout à fait périodique ; il devient donc nécessaire que la société impose aux individus la maitrise d’eux-mêmes. (LU 82:1.9)
Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique. (LU 82:1.10)
Les dangers de l’autosatisfaction
La grande menace contre la vie de famille est l’inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. Autrefois, la principale raison du mariage était économique, et l’attirance sexuelle, secondaire. Le mariage fondé sur la préservation de soi conduisait à la perpétuation de soi et procurait en même temps l’une des formes les plus désirables de la satisfaction du moi. Dans la société humaine, c’est la seule institution qui englobe les trois grandes raisons de vivre.
À l’origine, la propriété était l’institution fondamentale pour s’entretenir, tandis que le mariage fonctionnait comme institution unique pour se perpétuer. Bien que les satisfactions alimentaires, les jeux et l’humour, ainsi que les rapports sexuels périodiques, étaient des moyens de se satisfaire, il n’en reste pas moins que l’évolution des mœurs n’a pas réussi à bâtir une institution distincte pour la satisfaction du moi. À cause de cet échec dans la mise au point de techniques spécialisées pour des jouissances agréables, toutes les institutions humaines sont complètement imprégnées de cette recherche du plaisir. L’accumulation des biens devient un instrument pour accroitre toutes les formes de satisfaction du moi, tandis que l’on se borne souvent à considérer le mariage comme un moyen de plaisir. Et ce laisser-aller, cette manie du plaisir largement répandue, constituent la plus grande menace qui ait jamais été dirigée contre l’institution évolutionnaire sociale de la vie de famille, le foyer. (LU 84:8.1-2)
Que les hommes jouissent de la vie ; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières ; que l’humanité en évolution explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s’élever. L’homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d’aujourd’hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s’ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l’institution de la préservation du moi ; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l’effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer — acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. (LU 84:8.6)
Le mariage est le mécanisme, mis en œuvre par la société, pour régler et contrôler les nombreuses relations humaines issues du fait physique de la bisexualité. En tant qu’institution, le mariage fonctionne dans deux domaines :
Dans la régulation des relations sexuelles personnelles.
Dans la régulation de la descendance, de l’héritage, de la succession et de l’ordre social, ceci étant sa fonction originelle la plus ancienne. (LU 83:1.1-3)
La famille, qui nait du mariage, est elle-même un stabilisateur de l’institution du mariage, au même titre que les mœurs concernant la propriété. D’autres facteurs puissants de la stabilité du mariage sont l’orgueil, la vanité, l’esprit chevaleresque, le devoir et les convictions religieuses. Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le règlementer. (LU 83:1.4)
LA nécessité matérielle a fondé le mariage, l’appétit sexuel l’a embelli, la religion l’a sanctionné et exalté, l’État l’a exigé et règlementé. Au cours des temps récents, l’amour en évolution commence à justifier et à glorifier le mariage comme ancêtre et créateur du foyer, l’institution la plus utile et la plus sublime de la civilisation. L’édification des foyers devrait être le centre et l’essence de tous les efforts éducatifs.
L’accouplement est purement un acte de perpétuation de soi associé à divers degrés de satisfaction du moi. Le mariage, l’édification d’un foyer, est largement une affaire d’autoconservation, et il implique l’évolution de la société. La société elle-même est un assemblage structurel d’unités familiales. En tant que facteurs planétaires, les individus sont très temporaires — seules les familles sont les agents de continuité dans l’évolution sociale. La famille est le chenal par lequel le fleuve de culture et de connaissance coule d’une génération à la suivante.
Le foyer est fondamentalement une institution sociologique. Le mariage est issu de la coopération pour s’autoconserver et de l’association pour se perpétuer, la satisfaction du moi y étant accessoire dans l’ensemble. Néanmoins, le foyer englobe les trois fonctions essentielles de l’existence humaine, tandis que la propagation de la vie en fait l’institution fondamentale des hommes, et que la relation sexuelle le distingue de toutes les autres activités sociales. (LU 84:0.1-3)
Les femmes ont toujours dû travailler ; elles ont été de réelles productrices, du moins jusqu’aux temps modernes. Les hommes ont généralement choisi la voie la plus facile, et cette inégalité a existé dans toute l’histoire de la race humaine. Les femmes ont toujours porté les fardeaux, transportant les biens de la famille et s’occupant des enfants, ce qui laissait aux hommes les mains libres pour se battre ou pour chasser. (LU 84:3.7)
La décroissance des guerres primitives réduisit grandement l’inégalité entre les divisions du travail basées sur le sexe, mais, le travail réel incombait encore aux femmes, tandis que les hommes remplissaient des devoirs de factionnaires. Nul camp ni village ne pouvait être laissé sans garde, de jour et de nuit, mais même cette tâche fut allégée par la domestication du chien. En général, l’apparition de l’agriculture a rehaussé le prestige et le statut social de la femme ; du moins ce fut vrai jusqu’au moment où l’homme devint lui-même agriculteur. Quand l’homme se consacra lui-même à cultiver la terre, il en résulta immédiatement dans les méthodes agricoles de grands progrès qui se poursuivirent au cours des générations successives. Pendant qu’il avait chassé et guerroyé, l’homme avait appris la valeur de l’organisation ; il en introduisit les techniques dans l’industrie et, plus tard, il se chargea de bien des occupations antérieures de la femme, il apporta de grandes améliorations à ses méthodes de travail décousues. (LU 84:3.10)
Quant aux idéaux du mariage d’un couple, la femme a finalement gagné récognition, dignité, indépendance, égalité et éducation ; mais va-t-elle se montrer digne de cette réussite nouvelle et sans précédent ? La femme moderne répondra-t-elle à cette grande libération sociale par la paresse, l’indolence, la stérilité et l’infidélité ? Aujourd’hui, au vingtième siècle, la femme subit l’épreuve décisive de sa longue existence dans le monde !
La femme est associée à égalité avec l’homme dans la reproduction de la race ; elle joue donc un rôle aussi important que lui dans le développement de l’évolution raciale, et c’est pourquoi l’évolution a travaillé de plus en plus vers la réalisation des droits des femmes. Mais les droits des femmes ne sont nullement ceux des hommes. La femme ne peut s’épanouir en usant des droits de l’homme, pas plus que l’homme ne peut prospérer en usant de ceux de la femme.
Chaque sexe a sa propre sphère d’existence distincte avec ses propres droits dans cette sphère. Si la femme aspire littéralement à profiter de tous les droits de l’homme, alors une concurrence impitoyable et dépourvue de sentimentalité remplacera certainement, tôt ou tard, l’esprit chevaleresque et la considération spéciale dont beaucoup de femmes bénéficient présentement et qu’elles n’ont obtenus des hommes que tout récemment.
La civilisation ne pourra jamais supprimer l’abime des différences de comportement entre les sexes. Les mœurs changent d’âge en âge, mais jamais l’instinct. L’amour maternel inné ne permettra jamais aux femmes émancipées de rivaliser sérieusement avec les hommes dans l’industrie. Chaque sexe restera perpétuellement suprême dans son propre domaine déterminé par la différenciation biologique et la dissemblance mentale.
Les sphères spéciales à chaque sexe subsisteront toujours, en empiétant de temps en temps l’une sur l’autre. C’est seulement dans le domaine social que l’homme et la femme s’affronteront à égalité. (LU 84:5.10-14)
L’union sexuelle est instinctive, les enfants en sont le résultat naturel et la famille nait ainsi automatiquement. Telles les familles d’une race ou d’une nation, telle sa société. Si les familles sont bonnes, la société est également bonne. La grande stabilité culturelle des peuples juif et chinois réside dans la force de leurs groupes familiaux. (LU 84:7.1)
L’association sexuelle est naturelle, mais le mariage est social et a toujours été règlementé par les mœurs. Les mœurs (religieuses, morales et éthiques), ainsi que la propriété, la fierté et les qualités chevaleresques, stabilisent l’institution du mariage et de la famille. Toute fluctuation dans les mœurs se répercute sur la stabilité de l’institution foyer-mariage. Le mariage sort maintenant du stade de la propriété et passe dans l’ère de l’acte personnel. Auparavant, l’homme protégeait la femme parce qu’elle était sa chose, et elle lui obéissait pour la même raison. Indépendamment de ses mérites, ce système assurait bel et bien la stabilité. Aujourd’hui, la femme a cessé d’être considérée comme un bien privé, et de nouvelles mœurs émergent pour stabiliser l’institution mariage-foyer :
Le nouveau rôle de la religion — l’enseignement que l’expérience parentale est essentielle. L’idée de procréer des citoyens cosmiques, la compréhension élargie du privilège de la procréation — donner des fils au Père.
Le nouveau rôle de la science — la procréation devient de plus en plus volontaire, soumise au contrôle de l’homme. Autrefois, par manque de compréhension, la survenance des enfants était assurée même en l’absence de tout désir d’en avoir.
La nouvelle fonction de l’attrait du plaisir — ceci introduit un nouveau facteur dans la survie de la race ; les anciens laissaient mourir les enfants non désirés ; les modernes refusent de les mettre au monde.
Le renforcement de l’instinct parental. Chaque génération tend maintenant à éliminer du courant reproducteur de la race les individus chez qui l’instinct parental est insuffisamment fort pour assurer la procréation d’enfants — de parents en perspective pour la nouvelle génération.
Cependant, le foyer en tant qu’institution, l’association entre un seul homme et une seule femme, date plus spécifiquement du temps de Dalamatia, il y a environ 500 000 ans. Les habitudes monogames d’Andon et de ses descendants immédiats avaient été abandonnées longtemps auparavant. … (LU 84:7.3-8)
La règlementation sexuelle relativement au mariage mesure :
Le progrès relatif de la civilisation. De plus en plus, la civilisation a exigé que la satisfaction sexuelle soit canalisée utilement et conformément aux mœurs.
La proportion de sang andite chez un peuple quelconque. Dans ces collectivités, le sexe est devenu l’expression tantôt la plus élevée et tantôt la plus basse de la nature physique aussi bien que de la nature émotionnelle.
Les races sangiks avaient des passions animales normales, mais elles montraient peu d’imagination et n’appréciaient guère la beauté et l’attrait physique du sexe opposé. Même chez les races primitives d’aujourd’hui, ce que l’on dénomme sex-appeal est pratiquement absent ; les peuples non mêlés ont un instinct d’accouplement bien net, mais un attrait sexuel insuffisant pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social. (LU 82:1.3-6)
L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature ne reconnait guère les individus ; elle ne tient aucun compte de ce que l’on appelle la morale ; elle s’intéresse uniquement et exclusivement à la reproduction de l’espèce. La nature insiste irrésistiblement sur la reproduction, mais elle laisse avec indifférence à la société le soin de résoudre les problèmes qui en résultent, créant ainsi, pour l’humanité en évolution, un problème majeur et toujours d’actualité. Ce conflit social consiste en une guerre sans fin entre les instincts fondamentaux et l’éthique en évolution. (LU 82:2.1)
Chez les races primitives, les relations entre sexes n’étaient pas règlementées, ou très peu. À cause de cette licence sexuelle, la prostitution n’existait pas. Aujourd’hui encore, les Pygmées et d’autres groupes arriérés ne possèdent pas d’institution matrimoniale ; l’étude de ces peuplades révèle les simples coutumes d’accouplement suivies par les races primitives. Mais il faut toujours étudier et juger les anciens peuples à la lumière des critères moraux des mœurs de leur propre époque.
Cependant, l’amour libre n’a jamais été bien vu chez les peuples ayant dépassé la sauvagerie. Dès que des groupes sociaux se formèrent, des codes matrimoniaux et des restrictions conjugales apparurent. L’accouplement a ainsi progressé par une multitude de transitions depuis un état de licence sexuelle à peu près totale jusqu’aux normes du vingtième siècle impliquant une restriction sexuelle à peu près complète. (LU 82:2.2-3)
Les mœurs, quand elles sont respectées, ont largement le pouvoir de restreindre et de contrôler l’impulsion sexuelle, comme on l’a vu chez toutes les races. Les critères du mariage ont toujours reflété véridiquement le pouvoir courant des mœurs et l’intégrité fonctionnelle du gouvernement civil. Mais les mœurs primitives concernant le sexe et l’accouplement étaient une masse de prescriptions confuses et grossières ; les parents, les enfants, la famille et la société avaient tous des intérêts opposés dans la règlementation du mariage. Malgré tout cela, les races qui exaltèrent et pratiquèrent le mariage évoluèrent naturellement à des niveaux plus élevés et survécurent en nombre croissant. (LU 82:3.3)
Le mariage a toujours été et reste encore le rêve humain suprême de l’idéal temporel. Bien que ce beau rêve soit rarement réalisé intégralement, il persiste comme un glorieux idéal, attirant toujours l’humanité progressante vers de plus grands efforts pour le bonheur des hommes. Mais il faudra donner quelques notions des réalités du mariage aux jeunes hommes et aux jeunes filles avant qu’ils ne soient plongés dans les exigences astreignantes des associations de la vie de famille ; l’idéalisation des jeunes devrait être tempérée par un certain degré de dégrisement prénuptial.
Il ne faudrait pas toutefois décourager l’idéalisation juvénile du mariage ; ces rêves sont l’évocation du but futur de la vie de famille. Cette attitude est à la fois stimulante et utile, pourvu qu’elle ne vous rende pas insensible à la réalisation des nécessités pratiques et ordinaires du mariage et de la vie de famille qui s’ensuit.
Les idéaux du mariage ont récemment fait de grands progrès ; chez certains peuples, les femmes jouissent de droits pratiquement égaux à ceux de leur conjoint. Au moins en concept, la vie de famille devient une association loyale pour élever des enfants, avec accompagnement de fidélité sexuelle. Toutefois, même cette version plus nouvelle du mariage ne doit pas prétendre aller à l’extrême au point de conférer un monopole mutuel de toute la personnalité et de toute l’individualité. Le mariage n’est pas simplement un idéal individualiste, il est le partenariat évoluant d’un homme et d’une femme, existant et fonctionnant sous l’empire des mœurs courantes, limité par les tabous et appuyé par les lois et règles de la société.
Les mariages du vingtième siècle sont à un niveau élevé comparativement à ceux des âges passés, bien que l’institution du foyer soit maintenant mise à rude épreuve. Elle doit faire face aux problèmes si soudainement imposés à l’organisation sociale par l’accroissement précipité des libertés de la femme, par l’octroi des droits qui lui ont été si longtemps refusés au cours de la lente évolution des mœurs dans les générations passées. (LU 83:8.6-9)
Chez les peuples moins anciens, la puberté était l’âge ordinaire du mariage, mais cet âge fut reculé en proportion directe des progrès de la civilisation. L’évolution sociale vit surgir de bonne heure des ordres spéciaux de célibataires hommes et femmes ; ces ordres furent inaugurés et entretenus par des personnes plus ou moins dépourvues de besoins sexuels normaux. (LU 82:3.9)
Il était bien naturel que le culte du renoncement et de l’humiliation prêtât attention aux satisfactions sexuelles. Le culte de la continence prit naissance comme un rituel parmi les soldats qui allaient se lancer dans la bataille ; plus tard, il devint la pratique des « saints ». Ce culte tolérait le mariage en le considérant comme un mal moindre que la fornication. Nombres de grandes religions du monde ont été défavorablement influencées par cet ancien culte, mais aucune plus notoirement que le christianisme. L’apôtre Paul en était un adepte, et ses vues personnelles se reflètent dans les enseignements qu’il introduisit dans la théologie chrétienne : « Il est bon pour un homme de ne pas toucher de femme. » « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi-même. » « Je dis donc aux célibataires et aux veuves de demeurer comme moi. » Paul savait bien que ces enseignements ne faisaient pas partie de l’évangile de Jésus, et il le reconnait en disant : « Je dis ceci par permission et non par commandement. » Mais ce culte conduisit Paul à mépriser les femmes. Le malheur est que ses opinions personnelles ont longtemps influencé les enseignements d’une grande religion du monde. Si le conseil de l’éducateur fabricant de tentes était littéralement et universellement suivi, la race humaine prendrait fin d’une manière soudaine et peu glorieuse. En outre, le fait de mêler une religion aux anciens cultes de continence conduit directement à la guerre contre le mariage et le foyer, qui sont les véritables fondations de la société et les institutions de base du progrès humain. Il n’y a rien d’étonnant à ce que ces croyances aient favorisé la formation de prêtrises pratiquant le célibat dans les nombreuses religions de divers peuples. (LU 89:3.6)
Nombre d’associations spéciales entre le laisser-aller sexuel et le culte primitif prirent naissance en liaison avec les sacrifices humains. Dans les temps anciens, si une femme rencontrait des chasseurs de têtes, elle pouvait racheter sa vie par un abandon sexuel. Plus tard, une jeune fille consacrée comme sacrifice aux dieux pouvait choisir de racheter sa vie en dédiant définitivement son corps au service sexuel sacré du temple ; de cette manière, elle pouvait gagner l’argent de sa rédemption. Les anciens considéraient comme très ennoblissant d’avoir des rapports sexuels avec une femme ainsi engagée pour la rançon de sa vie. La fréquentation de ces filles sacrées était une cérémonie religieuse, et l’ensemble du rite fournissait en outre un prétexte acceptable pour des satisfactions sexuelles ordinaires. C’était une subtile manière de se tromper soi-même, et les filles et leurs partenaires prenaient plaisir à la pratiquer. Les mœurs sont toujours en retard sur le progrès évolutionnaire de la civilisation ; elles sanctionnent ainsi les pratiques sexuelles plus primitives et plus sauvages des races évoluantes. (LU 89:7.4)
Nous croyons qu’en présence de ces faits, les Moniteurs s’offrent volontairement pour une affectation. Il est probable que plusieurs Ajusteurs se présenteront pour un poste. Peut-être les ordres personnalisés superviseurs choisissent-ils, dans le groupe de volontaires, celui qui est le mieux qualifié pour la tâche de spiritualiser et rendre éternelle la personnalité du candidat mortel. (Pour l’affectation et le service des Ajusteurs, le sexe de la créature n’entre pas en considération.) (LU 108:1.7)
Dans tout l’univers, chaque unité est considérée comme une partie du tout. La survie de la fraction dépend de la coopération avec le plan et l’intention du tout, du désir sincère et du parfait consentement de faire la divine volonté du Père. S’il y avait un monde évolutionnaire sans erreur, sans possibilité d’un jugement malavisé, ce serait un monde sans intelligence libre. Dans l’univers de Havona, il y a un milliard de mondes parfaits avec leurs habitants parfaits, mais il faut que l’homme en évolution soit faillible s’il doit être libre. Il est impossible qu’une intelligence libre et inexpérimentée soit uniformément sage a priori. La possibilité de jugement erroné (le mal) ne devient péché que si la volonté humaine endosse consciemment et adopte sciemment un jugement immoral intentionnel. (LU 3:5.15)
Micaël est la personnification du Père-Fils Paradisiaque pour et dans l’univers local de Nébadon. C’est pourquoi, lorsque l’Esprit-Mère Créatif représentant l’Esprit Infini dans l’univers local se subordonna au Christ Micaël après qu’il fut revenu de son effusion finale sur Urantia, le Maitre Fils acquit par là même la juridiction sur « tous pouvoirs dans le ciel et sur terre ». (LU 33:2.3)
Le Fils fait fonction de père dans son univers local. L’Esprit, tel que les créatures mortelles le comprendraient, joue le rôle d’une mère, assistant toujours le Fils et restant perpétuellement indispensable à l’administration de l’univers. En face d’une insurrection, seuls le Fils et ses Fils associés peuvent agir comme libérateurs. L’Esprit ne peut jamais s’opposer à une rébellion ni protéger l’autorité, mais l’Esprit soutient toujours le Fils dans toute entreprise dont il peut être amené à faire l’expérience pour stabiliser le gouvernement et maintenir l’autorité sur les mondes souillés par le mal ou dominés par le péché. Seul un Fils peut rétablir l’œuvre de leur création conjointe, mais nul Fils ne pourrait espérer le succès final sans la coopération incessante de la Divine Ministre et de sa vaste assemblée de collaboratrices spirituelles, les filles de Dieu, qui luttent si fidèlement et si vaillamment pour le bienêtre des mortels et la gloire de leurs divins parents.
Quand le Fils Créateur a parachevé sa septième et dernière effusion comme créature, les incertitudes de l’isolement périodique prennent fin pour la Divine Ministre, et l’assistante de l’univers du Fils se trouve installée pour toujours dans la sécurité et le contrôle. C’est au moment de l’intronisation du Fils Créateur comme Maitre Fils, au jubilé des jubilés, que, devant les foules assemblées, l’Esprit de l’Univers reconnait pour la première fois publiquement et universellement sa subordination au Fils et lui jure obéissance et fidélité. Cet évènement s’est produit dans Nébadon à l’époque où Micaël retourna sur Salvington après l’effusion sur Urantia. Avant cet important évènement, jamais l’Esprit de l’Univers n’avait reconnu sa subordination au Fils de l’Univers, et ce n’est pas avant cet abandon volontaire de pouvoir et d’autorité par l’Esprit que l’on a pu proclamer à juste titre du Fils que « tout pouvoir dans le ciel et sur terre a été remis entre ses mains. »
Après ce vœu de subordination par l’Esprit-Mère Créatif, Micaël de Nébadon reconnut noblement qu’il dépendait éternellement de son Esprit compagnon. Il l’instaura codirigeant des domaines de son univers et demanda à toutes leurs créatures de prendre un engagement de loyauté envers l’Esprit comme elles l’avaient fait envers le Fils ; et c’est alors que fut émise et répandue la « Proclamation finale d’Égalité ». Bien que le Fils fût souverain de cet univers local, il proclama aux mondes le fait que l’Esprit-Mère possédait au même titre que lui tous les dons naturels de la personnalité et les attributs du caractère divin. Cette association devient alors le modèle transcendant pour régir et organiser les familles, même chez les humbles créatures des mondes de l’espace. C’est en fait et en vérité l’idéal élevé de la famille et de l’institution humaine du mariage volontaire.
Le Fils et l’Esprit président maintenant l’univers, comme un père et une mère veillent sur leur famille de fils et de filles, et pourvoient à leurs besoins. Il n’est nullement hors de propos de se référer à l’Esprit de l’Univers comme à la compagne créative du Fils Créateur, et de considérer les créatures des royaumes comme leurs fils et leurs filles — une grande et glorieuse famille, mais sujette à des responsabilités incalculables et à une vigilance perpétuelle. (LU 33:3.4-7)
Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. Les prêtres séthites firent du mariage un rituel religieux, mais, pendant des milliers d’années après Éden, le mariage s’était perpétué comme une institution purement sociale et civile. (LU 83:8.1)
Il est également fâcheux que certains groupes de mortels aient imaginé que le mariage était consommé par un acte divin. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité du lien conjugal sans souci des circonstances ou des désirs des parties contractantes. Mais le fait même qu’un mariage puisse être dissout montre que la Déité n’est pas partie conjointe à cette union. Si Dieu a une fois réuni deux choses ou deux personnes, elles resteront ainsi jointes jusqu’au moment où la volonté divine décrètera leur séparation. En ce qui concerne le mariage, qui est une institution humaine, qui donc prétendra émettre un jugement pour distinguer les unions susceptibles d’être approuvées par les superviseurs de l’univers d’avec celles dont la nature et l’origine sont purement humaines ?
Néanmoins, il existe un idéal du mariage dans les sphères supérieures. Sur la capitale de chaque système local, les Fils et les Filles Matériels de Dieu dépeignent effectivement la hauteur des idéaux de l’union d’un homme et d’une femme dans les liens du mariage quand ils ont le dessein de procréer et d’élever une descendance. Après tout, le mariage idéal des mortels est humainement sacré. (LU 83:8.4-5)
Dans tout l’univers, chaque unité est considérée comme une partie du tout. La survie de la fraction dépend de la coopération avec le plan et l’intention du tout, du désir sincère et du parfait consentement de faire la divine volonté du Père. S’il y avait un monde évolutionnaire sans erreur, sans possibilité d’un jugement malavisé, ce serait un monde sans intelligence libre. Dans l’univers de Havona, il y a un milliard de mondes parfaits avec leurs habitants parfaits, mais il faut que l’homme en évolution soit faillible s’il doit être libre. Il est impossible qu’une intelligence libre et inexpérimentée soit uniformément sage a priori. La possibilité de jugement erroné (le mal) ne devient péché que si la volonté humaine endosse consciemment et adopte sciemment un jugement immoral intentionnel. (LU 3:5.15)
Micaël est la personnification du Père-Fils Paradisiaque pour et dans l’univers local de Nébadon. C’est pourquoi, lorsque l’Esprit-Mère Créatif représentant l’Esprit Infini dans l’univers local se subordonna au Christ Micaël après qu’il fut revenu de son effusion finale sur Urantia, le Maitre Fils acquit par là même la juridiction sur « tous pouvoirs dans le ciel et sur terre ». (LU 33:2.3)
Le Fils fait fonction de père dans son univers local. L’Esprit, tel que les créatures mortelles le comprendraient, joue le rôle d’une mère, assistant toujours le Fils et restant perpétuellement indispensable à l’administration de l’univers. En face d’une insurrection, seuls le Fils et ses Fils associés peuvent agir comme libérateurs. L’Esprit ne peut jamais s’opposer à une rébellion ni protéger l’autorité, mais l’Esprit soutient toujours le Fils dans toute entreprise dont il peut être amené à faire l’expérience pour stabiliser le gouvernement et maintenir l’autorité sur les mondes souillés par le mal ou dominés par le péché. Seul un Fils peut rétablir l’œuvre de leur création conjointe, mais nul Fils ne pourrait espérer le succès final sans la coopération incessante de la Divine Ministre et de sa vaste assemblée de collaboratrices spirituelles, les filles de Dieu, qui luttent si fidèlement et si vaillamment pour le bienêtre des mortels et la gloire de leurs divins parents.
Quand le Fils Créateur a parachevé sa septième et dernière effusion comme créature, les incertitudes de l’isolement périodique prennent fin pour la Divine Ministre, et l’assistante de l’univers du Fils se trouve installée pour toujours dans la sécurité et le contrôle. C’est au moment de l’intronisation du Fils Créateur comme Maitre Fils, au jubilé des jubilés, que, devant les foules assemblées, l’Esprit de l’Univers reconnait pour la première fois publiquement et universellement sa subordination au Fils et lui jure obéissance et fidélité. Cet évènement s’est produit dans Nébadon à l’époque où Micaël retourna sur Salvington après l’effusion sur Urantia. Avant cet important évènement, jamais l’Esprit de l’Univers n’avait reconnu sa subordination au Fils de l’Univers, et ce n’est pas avant cet abandon volontaire de pouvoir et d’autorité par l’Esprit que l’on a pu proclamer à juste titre du Fils que « tout pouvoir dans le ciel et sur terre a été remis entre ses mains. »
Après ce vœu de subordination par l’Esprit-Mère Créatif, Micaël de Nébadon reconnut noblement qu’il dépendait éternellement de son Esprit compagnon. Il l’instaura codirigeant des domaines de son univers et demanda à toutes leurs créatures de prendre un engagement de loyauté envers l’Esprit comme elles l’avaient fait envers le Fils ; et c’est alors que fut émise et répandue la « Proclamation finale d’Égalité ». Bien que le Fils fût souverain de cet univers local, il proclama aux mondes le fait que l’Esprit-Mère possédait au même titre que lui tous les dons naturels de la personnalité et les attributs du caractère divin. Cette association devient alors le modèle transcendant pour régir et organiser les familles, même chez les humbles créatures des mondes de l’espace. C’est en fait et en vérité l’idéal élevé de la famille et de l’institution humaine du mariage volontaire.
Le Fils et l’Esprit président maintenant l’univers, comme un père et une mère veillent sur leur famille de fils et de filles, et pourvoient à leurs besoins. Il n’est nullement hors de propos de se référer à l’Esprit de l’Univers comme à la compagne créative du Fils Créateur, et de considérer les créatures des royaumes comme leurs fils et leurs filles — une grande et glorieuse famille, mais sujette à des responsabilités incalculables et à une vigilance perpétuelle. (LU 33:3.4-7)
Pour décrire ces créatures utiles et inhabituelles, je ne dispose d’aucun point de comparaison, car les mondes évolutionnaires ne contiennent pas d’animaux analogues. Les spornagias ne sont pas des êtres évolutionnaires, puisqu’ils ont été projetés par les Porteurs de Vie avec leur forme et leur statut présents. Ils sont bisexués et ils procréent pour faire face, selon les nécessités, aux besoins d’une population croissante. (LU 46:7.6)
Il existe de nombreuses façons d’envisager le péché, mais, du point de vue philosophique universel, le péché est le comportement d’une personnalité qui résiste sciemment à la réalité cosmique. On peut considérer l’erreur comme une fausse conception ou comme une déformation de la réalité. Le mal est une réalisation incomplète des réalités universelles ou un ajustement défectueux à ces dernières. Mais le péché est une résistance intentionnelle à la réalité divine — un choix conscient de s’opposer au progrès spirituel — tandis que l’iniquité consiste à défier ouvertement et avec persistance la réalité reconnue ; elle représente un tel degré de désintégration de la personnalité qu’elle frise la démence cosmique.
L’erreur suggère un manque d’acuité intellectuelle ; le mal, un défaut de sagesse ; et le péché, une pauvreté spirituelle abjecte ; mais l’iniquité dénote que le contrôle de la personnalité est en voie de disparaitre. (LU 67:1.4-5)
Dans les tout premiers temps, les femmes étaient propriété de la communauté et la mère dominait la famille. Les chefs primitifs possédaient toutes les terres et étaient propriétaires de toutes les femmes ; un mariage ne pouvait se conclure sans le consentement du chef de la tribu. Quand le communisme disparut, les femmes devinrent propriété individuelle, et le père de famille assuma peu à peu le pouvoir domestique. C’est ainsi que le foyer apparut ; les coutumes prédominantes de polygamie furent progressivement remplacées par la monogamie. (La polygamie est la survivance du concept d’esclavage de la femme dans le mariage. La monogamie est l’idéal, libre de tout esclavage, de l’association incomparable d’un seul homme et d’une seule femme dans la merveilleuse entreprise d’édifier un foyer, d’élever des enfants, de se cultiver mutuellement et de s’améliorer.) (LU 69:9.7)
Toute l’éducation sexuelle est donnée à la maison par les parents ou les gardiens légaux. L’instruction morale est offerte par des maitres pendant les périodes de repos dans les ateliers-écoles, mais il n’en va pas de même pour l’éducation religieuse. On estime que celle-ci est le privilège exclusif des parents, car la religion est considérée comme faisant partie intégrante de la vie de famille. L’instruction purement religieuse n’est donnée publiquement que dans les temples de philosophie, car aucune institution exclusivement religieuse, ressemblant aux églises d’Urantia, ne s’est développée parmi ces populations. Dans leur philosophie, la religion est l’effort pour connaitre Dieu et pour manifester de l’amour à ses semblables en les servant, mais cela n’est nullement typique du statut religieux des autres nations de cette planète. Chez celle que nous étudions, la religion est si complètement une affaire de famille qu’il n’existe pas de lieux publics exclusivement consacrés à des assemblées religieuses. Pour employer le langage des Urantiens, l’Église et l’État sont entièrement séparés politiquement, mais il existe un étrange chevauchement de la religion et de la philosophie. (LU 72:3.5)
Les hommes bleus étaient parfaitement honnêtes dans toutes leurs affaires et exempts des vices sexuels des Adamites mêlés. Ils respectaient la virginité et ne pratiquaient la polygamie que si la guerre avait amené une pénurie d’hommes. (LU 80:3.4)
La force ne crée pas le droit, mais elle fait respecter les droits communément reconnus de chaque génération successive. La mission majeure du gouvernement consiste à définir le droit, la règlementation juste et équitable des différences de classes, et l’obligation d’une égalité de chances devant la loi. Chaque droit humain est associé à un devoir social ; un privilège de groupe est un mécanisme d’assurance qui exige infailliblement le paiement total des primes astreignantes de service au groupe. Et les droits collectifs, aussi bien que ceux des individus, doivent être protégés, y compris la règlementation des penchants sexuels. (LU 81:5.6)
LE mariage — l’accouplement — nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire.
Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.
Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu’ils avaient. Il faut reconnaitre que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d’autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd’hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu’institution éducative, doit être maintenue. (LU 82:0.1-3)
Malgré l’abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme, le besoin sexuel est suffisant pour assurer leur union en vue de la reproduction de l’espèce. Cet instinct opérait efficacement bien avant que les humains aient commencé à éprouver ce que l’on a appelé, plus tard, l’amour, le dévouement et la fidélité conjugale. L’accouplement est une tendance innée, et le mariage est sa répercussion sociale évolutionnaire.
L’intérêt et le désir sexuels n’étaient pas des passions dominantes chez les peuples primitifs ; ils les considéraient simplement comme normaux. Toute l’expérience de la reproduction était dépourvue d’embellissements imaginatifs. La passion sexuelle absorbante des peuples plus hautement civilisés est principalement due à des mélanges de races, spécialement lorsque la nature évolutionnaire fut stimulée par l’imagination associative et l’appréciation de la beauté inhérentes aux Nodites et aux Adamites. Mais les races évolutionnaires n’ont absorbé cette hérédité andite que dans une mesure si faible qu’elle n’a pas réussi à procurer une maitrise de soi suffisante pour tenir en laisse les passions animales ainsi vivifiées et excitées par une conscience plus aigüe du sexe et par des besoins d’accouplement plus impérieux. Parmi les races évolutionnaires, ce sont les hommes rouges qui avaient le code sexuel le plus élevé.
La règlementation sexuelle relativement au mariage mesure :
Le progrès relatif de la civilisation. De plus en plus, la civilisation a exigé que la satisfaction sexuelle soit canalisée utilement et conformément aux mœurs.
La proportion de sang andite chez un peuple quelconque. Dans ces collectivités, le sexe est devenu l’expression tantôt la plus élevée et tantôt la plus basse de la nature physique aussi bien que de la nature émotionnelle.
Les races sangiks avaient des passions animales normales, mais elles montraient peu d’imagination et n’appréciaient guère la beauté et l’attrait physique du sexe opposé. Même chez les races primitives d’aujourd’hui, ce que l’on dénomme sex-appeal est pratiquement absent ; les peuples non mêlés ont un instinct d’accouplement bien net, mais un attrait sexuel insuffisant pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social. (LU 82:1.1-6)
Chez les sauvages, la fourniture d’aliments était le motif incitatif, mais, quand la civilisation assure une abondance de nourriture, le besoin sexuel devient fréquemment une impulsion dominante et, en conséquence, il a toujours besoin d’une règlementation sociale. Chez les animaux, la périodicité instinctive réfrène la propension à l’accouplement, mais, chez l’homme, qui est dans une si grande mesure un être se contrôlant lui-même, le désir sexuel n’est pas tout à fait périodique ; il devient donc nécessaire que la société impose aux individus la maitrise d’eux-mêmes.
Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique. (LU 82:1.9-10)
L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature ne reconnait guère les individus ; elle ne tient aucun compte de ce que l’on appelle la morale ; elle s’intéresse uniquement et exclusivement à la reproduction de l’espèce. La nature insiste irrésistiblement sur la reproduction, mais elle laisse avec indifférence à la société le soin de résoudre les problèmes qui en résultent, créant ainsi, pour l’humanité en évolution, un problème majeur et toujours d’actualité. Ce conflit social consiste en une guerre sans fin entre les instincts fondamentaux et l’éthique en évolution.
Chez les races primitives, les relations entre sexes n’étaient pas règlementées, ou très peu. À cause de cette licence sexuelle, la prostitution n’existait pas. Aujourd’hui encore, les Pygmées et d’autres groupes arriérés ne possèdent pas d’institution matrimoniale ; l’étude de ces peuplades révèle les simples coutumes d’accouplement suivies par les races primitives. Mais il faut toujours étudier et juger les anciens peuples à la lumière des critères moraux des mœurs de leur propre époque.
Cependant, l’amour libre n’a jamais été bien vu chez les peuples ayant dépassé la sauvagerie. Dès que des groupes sociaux se formèrent, des codes matrimoniaux et des restrictions conjugales apparurent. L’accouplement a ainsi progressé par une multitude de transitions depuis un état de licence sexuelle à peu près totale jusqu’aux normes du vingtième siècle impliquant une restriction sexuelle à peu près complète. (LU 82:2.1-3)
Les mœurs, quand elles sont respectées, ont largement le pouvoir de restreindre et de contrôler l’impulsion sexuelle, comme on l’a vu chez toutes les races. Les critères du mariage ont toujours reflété véridiquement le pouvoir courant des mœurs et l’intégrité fonctionnelle du gouvernement civil. Mais les mœurs primitives concernant le sexe et l’accouplement étaient une masse de prescriptions confuses et grossières ; les parents, les enfants, la famille et la société avaient tous des intérêts opposés dans la règlementation du mariage. Malgré tout cela, les races qui exaltèrent et pratiquèrent le mariage évoluèrent naturellement à des niveaux plus élevés et survécurent en nombre croissant. (LU 82:3.3)
Chez les peuples moins anciens, la puberté était l’âge ordinaire du mariage, mais cet âge fut reculé en proportion directe des progrès de la civilisation. L’évolution sociale vit surgir de bonne heure des ordres spéciaux de célibataires hommes et femmes ; ces ordres furent inaugurés et entretenus par des personnes plus ou moins dépourvues de besoins sexuels normaux. (LU 82:3.9)
VOICI l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé. (LU 83:0.1)
C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. C’est en cela que le sexe a civilisé les sauvages sans qu’ils s’en rendent compte et sans qu’ils le soupçonnent, car cette même impulsion sexuelle oblige automatiquement et infailliblement l’être humain à penser et, finalement, le conduit à aimer. (LU 83:0.3)
Le mariage est le mécanisme, mis en œuvre par la société, pour régler et contrôler les nombreuses relations humaines issues du fait physique de la bisexualité. En tant qu’institution, le mariage fonctionne dans deux domaines :
Dans la régulation des relations sexuelles personnelles.
Dans la régulation de la descendance, de l’héritage, de la succession et de l’ordre social, ceci étant sa fonction originelle la plus ancienne.
La famille, qui nait du mariage, est elle-même un stabilisateur de l’institution du mariage, au même titre que les mœurs concernant la propriété. D’autres facteurs puissants de la stabilité du mariage sont l’orgueil, la vanité, l’esprit chevaleresque, le devoir et les convictions religieuses. Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le règlementer. (LU 83:1.1-4)
Dans l’histoire des débuts du mariage, les femmes non mariées appartenaient aux hommes de la tribu. Plus tard, les femmes n’eurent qu’un mari à la fois. Cette pratique d’un-seul-homme-à-la-fois fut le premier pas pour s’écarter de la promiscuité de la horde. Bien qu’une femme n’eût droit qu’à un seul homme, son mari pouvait rompre à volonté ces relations temporaires, mais ces associations vaguement règlementées constituèrent la première étape vers la vie de couple, en contraste avec la vie de horde. Au cours de ce stade de développement du mariage, les enfants appartenaient généralement à leur mère.
L’étape suivante de l’évolution de l’accouplement fut le mariage collectif. Il fallait que cette phase communautaire du mariage intervînt dans le développement de la vie de famille, parce que les mœurs du mariage n’étaient pas encore assez puissantes pour rendre permanentes les associations de couples. Les mariages de frères et de sœurs appartenaient à ce groupe ; par exemple, cinq frères d’une famille épousaient cinq sœurs d’une autre. Dans le monde entier, les vagues formes du mariage communautaire se transformèrent graduellement en divers types de mariages collectifs. Ces associations de groupes étaient largement régies par les mœurs totémiques. La vie de famille se développa lentement et surement parce que la règlementation relative à la sexualité et au mariage favorisait la survie de la tribu elle-même en assurant la survivance d’un plus grand nombre d’enfants. (LU 83:5.1-2)
Véritable monogamie – mariage en couple
Monogamie égale monopole. La monogamie est bonne pour ceux qui atteignent cet état désirable, mais elle tend à imposer une privation biologique à ceux qui ne sont pas aussi fortunés. Tout à fait indépendamment de son effet sur l’individu, la monogamie est incontestablement la meilleure formule pour les enfants.
La monogamie la plus primitive résulta de la force des circonstances, de la pauvreté. La monogamie est culturelle et sociale, artificielle et contre nature, c’est-à-dire contraire à la nature de l’homme évolutionnaire. Elle était entièrement naturelle chez les Nodites et les Adamites les plus purs, et fut d’une grande valeur culturelle pour toutes les races évoluées. (LU 83:6.1-2)
Tout en poursuivant le but monogamique du mariage idéal des couples, qui après tout se rapproche d’une association sexuelle monopolisatrice, la société ne doit pas négliger la situation peu enviable des hommes et des femmes infortunés qui ne réussissent pas à trouver une place dans ce nouvel ordre social amélioré, même s’ils ont fait de leur mieux pour coopérer avec ses exigences et s’y conformer. Le fait de ne pas réussir à trouver un conjoint dans le cadre social de la concurrence peut tenir à des difficultés insurmontables ou aux multiples restrictions imposées par les mœurs courantes. Il est vrai que la monogamie est idéale pour ceux qui en jouissent, mais elle impose inévitablement de grandes privations à ceux qui sont laissés en dehors dans le froid de l’existence solitaire.
Il a toujours fallu qu’une minorité malheureuse souffre pour que la majorité puisse progresser sous l’empire des mœurs en développement de la civilisation évoluante ; mais la majorité favorisée devrait toujours regarder avec bonté et considération les compagnons moins heureux qui doivent payer le prix exigé de ceux qui n’ont pas réussi à devenir membres de ces associations sexuelles idéales satisfaisant tous les besoins biologiques sous la sanction des mœurs les plus élevées de l’évolution sociale en progrès.
La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi.
La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. La monogamie n’est pas nécessairement biologique ou naturelle, mais elle est indispensable au maintien immédiat et au développement ultérieur de la civilisation sociale. Elle concourt à une délicatesse de sentiments, à un raffinement du caractère moral et à une croissance spirituelle qui sont absolument impossibles en polygamie. Une femme ne peut jamais devenir une mère idéale quand elle est constamment obligée d’entrer en rivalité pour garder l’affection de son mari.
Le mariage d’un couple favorise et encourage la compréhension intime et la coopération efficace, qui sont les meilleures choses pour le bonheur des parents, le bienêtre des enfants et l’utilité sociale. Le mariage, qui a commencé par une grossière contrainte, évolue graduellement en une magnifique institution de culture de soi, de maitrise de soi, d’expression de soi et de perpétuation de soi. (LU 83:6.4-8)
La substitution nouvelle et subite du mobile d’amour plus idéal, mais extrêmement individualiste, remplaçant l’ancien motif de la propriété établi depuis longtemps, a provoqué inévitablement une instabilité temporaire dans l’institution du mariage. Les mobiles de l’homme pour se marier ont toujours transcendé de loin la morale matrimoniale effective. En Occident, au dix-neuvième et au vingtième siècles, l’idéal du mariage a soudain dépassé de beaucoup les impulsions sexuelles égocentriques et seulement partiellement contrôlées des races. La présence, dans une société, d’un grand nombre de personnes non mariées dénote un effondrement temporaire ou une transition des mœurs.
Tout au long des âges, la vraie pierre de touche du mariage a été l’intimité continuelle inéluctable dans toute vie de famille. Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur égo et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer — une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants.
Le haut degré d’imagination et le romanesque fantastique déployés pour se faire la cour sont largement responsables de l’accroissement de la tendance au divorce chez les peuples occidentaux modernes ; le tableau est encore compliqué par la plus grande liberté des femmes et leur indépendance économique accrue. Le divorce facile, quand il résulte d’un manque de maitrise de soi ou du défaut d’adaptation normale de la personnalité, ramène tout droit aux anciens stades grossiers de la société, d’où les hommes ont émergé si récemment à la suite de tant d’angoisses personnelles et de souffrances raciales.
Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l’ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution.
Les anciens paraissent avoir considéré le mariage avec presque autant de sérieux que certains peuples d’aujourd’hui. Il ne semble pas que beaucoup de mariages hâtifs et malheureux des temps modernes représentent une amélioration par rapport aux pratiques anciennes qualifiant les jeunes gens et les jeunes filles pour s’unir. Le grand illogisme de la société moderne consiste à exalter l’amour et idéaliser le mariage tout en désapprouvant l’analyse approfondie de l’amour et du mariage. (LU 83:7.5-9)
Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. Les prêtres séthites firent du mariage un rituel religieux, mais, pendant des milliers d’années après Éden, le mariage s’était perpétué comme une institution purement sociale et civile. (LU 83:8.1)
Il est également regrettable que certains groupes de mortels aient conçu le mariage comme étant consommé par l’action divine. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité de l’état matrimonial quelles que soient les circonstances ou les souhaits des parties contractantes. Mais le fait même de la dissolution du mariage indique que la Déité n’est pas une partie conjointe à de telles unions. Si Dieu a une fois uni deux choses ou deux personnes, elles resteront ainsi unies jusqu’au moment où la volonté divine décrète leur séparation. Mais, en ce qui concerne le mariage, qui est une institution humaine, qui osera juger, pour dire quels mariages sont des unions qui pourraient être approuvées par les superviseurs de l’univers, par opposition à ceux qui sont purement humains par nature et par origine ?
Néanmoins, il existe un idéal du mariage dans les sphères supérieures. Dans la capitale de chaque système local, les Fils et Filles Matériels de Dieu représentent le sommet des idéaux de l’union de l’homme et de la femme dans les liens du mariage et dans le but de procréer et d’élever une progéniture. Après tout, le mariage mortel idéal est humainement sacré.
Marriage always has been and still is man’s supreme dream of temporal ideality. Though this beautiful dream is seldom realized in its entirety, it endures as a glorious ideal, ever luring progressing mankind on to greater strivings for human happiness. But young men and women should be taught something of the realities of marriage before they are plunged into the exacting demands of the interassociations of family life; youthful idealization should be tempered with some degree of premarital disillusionment.
The youthful idealization of marriage should not, however, be discouraged; such dreams are the visualization of the future goal of family life. This attitude is both stimulating and helpful providing it does not produce an insensitivity to the realization of the practical and commonplace requirements of marriage and subsequent family life.
The ideals of marriage have made great progress in recent times; among some peoples woman enjoys practically equal rights with her consort. In concept, at least, the family is becoming a loyal partnership for rearing offspring, accompanied by sexual fidelity. But even this newer version of marriage need not presume to swing so far to the extreme as to confer mutual monopoly of all personality and individuality. Marriage is not just an individualistic ideal; it is the evolving social partnership of a man and a woman, existing and functioning under the current mores, restricted by the taboos, and enforced by the laws and regulations of society.
Twentieth-century marriages stand high in comparison with those of past ages, notwithstanding that the home institution is now undergoing a serious testing because of the problems so suddenly thrust upon the social organization by the precipitate augmentation of woman’s liberties, rights so long denied her in the tardy evolution of the mores of past generations. (LU 83:8.4-9)
Document 84 : Mariage et vie de famille
LA nécessité matérielle a fondé le mariage, l’appétit sexuel l’a embelli, la religion l’a sanctionné et exalté, l’État l’a exigé et règlementé. Au cours des temps récents, l’amour en évolution commence à justifier et à glorifier le mariage comme ancêtre et créateur du foyer, l’institution la plus utile et la plus sublime de la civilisation. L’édification des foyers devrait être le centre et l’essence de tous les efforts éducatifs.
L’accouplement est purement un acte de perpétuation de soi associé à divers degrés de satisfaction du moi. Le mariage, l’édification d’un foyer, est largement une affaire d’autoconservation, et il implique l’évolution de la société. La société elle-même est un assemblage structurel d’unités familiales. En tant que facteurs planétaires, les individus sont très temporaires — seules les familles sont les agents de continuité dans l’évolution sociale. La famille est le chenal par lequel le fleuve de culture et de connaissance coule d’une génération à la suivante.
Le foyer est fondamentalement une institution sociologique. Le mariage est issu de la coopération pour s’autoconserver et de l’association pour se perpétuer, la satisfaction du moi y étant accessoire dans l’ensemble. Néanmoins, le foyer englobe les trois fonctions essentielles de l’existence humaine, tandis que la propagation de la vie en fait l’institution fondamentale des hommes, et que la relation sexuelle le distingue de toutes les autres activités sociales. (LU 84:0.1-3)
Indépendamment des antagonismes entre ces partenaires primitifs, et nonobstant le caractère inconsistant de leur association, les chances de survie d’un homme et d’une femme furent considérablement accrues par leur union. Même en dehors de la famille et de la descendance, un homme et une femme qui coopèrent sont, dans la plupart de leurs actions, très supérieurs à deux hommes ou deux femmes. Le couplage des sexes accrut la survie et fut le tout début de la société humaine. La division du travail entre sexes apporta aussi du confort et un bonheur accru. (LU 84:1.9)
Les femmes ont toujours dû travailler ; elles ont été de réelles productrices, du moins jusqu’aux temps modernes. Les hommes ont généralement choisi la voie la plus facile, et cette inégalité a existé dans toute l’histoire de la race humaine. Les femmes ont toujours porté les fardeaux, transportant les biens de la famille et s’occupant des enfants, ce qui laissait aux hommes les mains libres pour se battre ou pour chasser. (LU 84:3.7)
La décroissance des guerres primitives réduisit grandement l’inégalité entre les divisions du travail basées sur le sexe, mais, le travail réel incombait encore aux femmes, tandis que les hommes remplissaient des devoirs de factionnaires. Nul camp ni village ne pouvait être laissé sans garde, de jour et de nuit, mais même cette tâche fut allégée par la domestication du chien. En général, l’apparition de l’agriculture a rehaussé le prestige et le statut social de la femme ; du moins ce fut vrai jusqu’au moment où l’homme devint lui-même agriculteur. Quand l’homme se consacra lui-même à cultiver la terre, il en résulta immédiatement dans les méthodes agricoles de grands progrès qui se poursuivirent au cours des générations successives. Pendant qu’il avait chassé et guerroyé, l’homme avait appris la valeur de l’organisation ; il en introduisit les techniques dans l’industrie et, plus tard, il se chargea de bien des occupations antérieures de la femme, il apporta de grandes améliorations à ses méthodes de travail décousues. (LU 84:3.10)
Quant aux idéaux du mariage d’un couple, la femme a finalement gagné récognition, dignité, indépendance, égalité et éducation ; mais va-t-elle se montrer digne de cette réussite nouvelle et sans précédent ? La femme moderne répondra-t-elle à cette grande libération sociale par la paresse, l’indolence, la stérilité et l’infidélité ? Aujourd’hui, au vingtième siècle, la femme subit l’épreuve décisive de sa longue existence dans le monde !
La femme est associée à égalité avec l’homme dans la reproduction de la race ; elle joue donc un rôle aussi important que lui dans le développement de l’évolution raciale, et c’est pourquoi l’évolution a travaillé de plus en plus vers la réalisation des droits des femmes. Mais les droits des femmes ne sont nullement ceux des hommes. La femme ne peut s’épanouir en usant des droits de l’homme, pas plus que l’homme ne peut prospérer en usant de ceux de la femme.
Chaque sexe a sa propre sphère d’existence distincte avec ses propres droits dans cette sphère. Si la femme aspire littéralement à profiter de tous les droits de l’homme, alors une concurrence impitoyable et dépourvue de sentimentalité remplacera certainement, tôt ou tard, l’esprit chevaleresque et la considération spéciale dont beaucoup de femmes bénéficient présentement et qu’elles n’ont obtenus des hommes que tout récemment.
La civilisation ne pourra jamais supprimer l’abime des différences de comportement entre les sexes. Les mœurs changent d’âge en âge, mais jamais l’instinct. L’amour maternel inné ne permettra jamais aux femmes émancipées de rivaliser sérieusement avec les hommes dans l’industrie. Chaque sexe restera perpétuellement suprême dans son propre domaine déterminé par la différenciation biologique et la dissemblance mentale.
Les sphères spéciales à chaque sexe subsisteront toujours, en empiétant de temps en temps l’une sur l’autre. C’est seulement dans le domaine social que l’homme et la femme s’affronteront à égalité. (LU 84:5.10-14)
Toute institution humaine couronnée de succès contient des antagonismes d’intérêts personnels qui ont été harmonieusement adaptés au travail pratique ; la création des foyers ne fait pas exception. Le mariage, base de l’édification d’un foyer, est la plus haute manifestation de la coopération antagoniste qui caractérise si souvent les contacts entre la nature et la société. Le conflit est inévitable parce que l’accouplement est spontané et naturel, tandis que le mariage n’est pas biologique, mais sociologique. La passion assure que l’homme et la femme se réuniront, mais ce sont l’instinct parental, quoique plus faible, et les mœurs sociales qui maintiennent leur union.
Considérés dans la pratique, le mâle et la femelle sont deux variétés distinctes de la même espèce vivant en association étroite et intime. Leurs points de vue et toutes leurs réactions vitales sont essentiellement différents ; ils sont entièrement incapables de se comprendre pleinement et réellement l’un l’autre. La compréhension complète entre les sexes est impossible à atteindre.
Les femmes semblent avoir plus d’intuition que les hommes, mais elles paraissent aussi un peu moins logiques. Toutefois, les femmes ont toujours été les porte-drapeaux de la morale et les directrices spirituelles de l’humanité. La main qui balance le berceau fraternise encore aujourd’hui avec la destinée.
Les différences de nature, de réactions, de points de vue et de pensée entre les hommes et les femmes, loin de causer des soucis, devraient bien plutôt être considérées comme hautement bénéfiques pour l’humanité, à la fois individuellement et collectivement. De nombreux ordres de créatures de l’univers sont créés sous des phases duelles de manifestation de la personnalité. Chez les mortels, chez les Fils Matériels et chez les midsonitaires, cette différence est désignée par mâle et femelle. Parmi les séraphins, les chérubins et les Compagnons de la Morontia, on l’a nommée positive ou dynamique, et négative ou réservée. Ces associations de couples multiplient grandement la variété de talents et triomphent des limitations naturelles, tout comme le font certaines associations trines dans le système Paradis-Havona.
Les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres dans leur carrière morontielle et spirituelle aussi bien que dans leur carrière de mortel. Les différences des points de vue masculins et féminins persistent au-delà de la première vie et dans toute l’ascension de l’univers local et des superunivers. Même dans Havona, les pèlerins qui furent jadis des hommes et des femmes continueront à s’entraider dans la montée au Paradis. Même dans le Corps de la Finalité, la métamorphose des créatures n’ira jamais jusqu’au point d’effacer les tendances de la personnalité que les humains appellent masculine et féminine. Ces deux variétés fondamentales de l’espèce humaine continueront à s’intriguer, à se stimuler, à s’encourager et à s’entraider. Elles resteront toujours mutuellement dépendantes de leur coopération pour résoudre les problèmes troublants de l’univers et triompher de multiples difficultés cosmiques.
Alors que les sexes ne peuvent espérer se comprendre totalement l’un l’autre, ils sont effectivement complémentaires et leur coopération, bien qu’elle soit souvent plus ou moins antagoniste sur le plan personnel, est capable d’entretenir et de reproduire la société. Le mariage est une institution destinée à accommoder les différences de sexe tout en assurant la continuité de la civilisation et la reproduction de la race.
Le mariage est la mère de toutes les institutions humaines, car il conduit directement à la fondation et à l’entretien du foyer, qui est la base structurelle de la société. La famille est vitalement liée au mécanisme de la préservation de soi. Elle constitue le seul espoir de perpétuer la race sous les mœurs de la civilisation, tandis qu’en même temps, et de manière très efficace, elle procure certaines formes hautement satisfaisantes de contentement de soi. La famille est le plus grand accomplissement purement humain, parce qu’il conjugue l’évolution des relations biologiques entre mâle et femelle avec les relations sociales entre mari et femme. (LU 84:6.2-8)
L’union sexuelle est instinctive, les enfants en sont le résultat naturel et la famille nait ainsi automatiquement. Telles les familles d’une race ou d’une nation, telle sa société. Si les familles sont bonnes, la société est également bonne. La grande stabilité culturelle des peuples juif et chinois réside dans la force de leurs groupes familiaux. (LU 84:7.1)
L’association sexuelle est naturelle, mais le mariage est social et a toujours été règlementé par les mœurs. Les mœurs (religieuses, morales et éthiques), ainsi que la propriété, la fierté et les qualités chevaleresques, stabilisent l’institution du mariage et de la famille. Toute fluctuation dans les mœurs se répercute sur la stabilité de l’institution foyer-mariage. Le mariage sort maintenant du stade de la propriété et passe dans l’ère de l’acte personnel. Auparavant, l’homme protégeait la femme parce qu’elle était sa chose, et elle lui obéissait pour la même raison. Indépendamment de ses mérites, ce système assurait bel et bien la stabilité. Aujourd’hui, la femme a cessé d’être considérée comme un bien privé, et de nouvelles mœurs émergent pour stabiliser l’institution mariage-foyer :
Le nouveau rôle de la religion — l’enseignement que l’expérience parentale est essentielle. L’idée de procréer des citoyens cosmiques, la compréhension élargie du privilège de la procréation — donner des fils au Père.
Le nouveau rôle de la science — la procréation devient de plus en plus volontaire, soumise au contrôle de l’homme. Autrefois, par manque de compréhension, la survenance des enfants était assurée même en l’absence de tout désir d’en avoir.
La nouvelle fonction de l’attrait du plaisir — ceci introduit un nouveau facteur dans la survie de la race ; les anciens laissaient mourir les enfants non désirés ; les modernes refusent de les mettre au monde.
Le renforcement de l’instinct parental. Chaque génération tend maintenant à éliminer du courant reproducteur de la race les individus chez qui l’instinct parental est insuffisamment fort pour assurer la procréation d’enfants — de parents en perspective pour la nouvelle génération.
Cependant, le foyer en tant qu’institution, l’association entre un seul homme et une seule femme, date plus spécifiquement du temps de Dalamatia, il y a environ 500 000 ans. Les habitudes monogames d’Andon et de ses descendants immédiats avaient été abandonnées longtemps auparavant. Toutefois, il n’y avait guère lieu de s’enorgueillir de la vie de famille avant l’époque des Nodites et des Adamites ultérieurs. Adam et Ève exercèrent une influence durable sur toute l’humanité. Pour la première fois, dans l’histoire du monde, on put observer des hommes et des femmes travaillant côte à côte dans le Jardin. L’idéal édénique d’une famille entière de jardiniers était une idée nouvelle sur Urantia. (LU 84:7.3-8)
Le mariage, avec les enfants et la vie de famille qui s’ensuit, stimule les plus hauts potentiels de la nature humaine et fournit en même temps le canal idéal pour exprimer ces attributs vivifiés de la personnalité de mortel. La famille assure la perpétuation biologique de l’espèce humaine. Le foyer est le cadre social naturel dans lequel les enfants grandissants peuvent saisir l’éthique de la fraternité du sang. La famille est l’unité fondamentale de fraternité dans laquelle parents et enfants apprennent les leçons de patience, d’altruisme, de tolérance et de longanimité qui sont si essentielles pour réaliser la fraternité entre tous les hommes. (LU 84:7.28)
Les dangers de l’autosatisfaction
La grande menace contre la vie de famille est l’inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. Autrefois, la principale raison du mariage était économique, et l’attirance sexuelle, secondaire. Le mariage fondé sur la préservation de soi conduisait à la perpétuation de soi et procurait en même temps l’une des formes les plus désirables de la satisfaction du moi. Dans la société humaine, c’est la seule institution qui englobe les trois grandes raisons de vivre.
À l’origine, la propriété était l’institution fondamentale pour s’entretenir, tandis que le mariage fonctionnait comme institution unique pour se perpétuer. Bien que les satisfactions alimentaires, les jeux et l’humour, ainsi que les rapports sexuels périodiques, étaient des moyens de se satisfaire, il n’en reste pas moins que l’évolution des mœurs n’a pas réussi à bâtir une institution distincte pour la satisfaction du moi. À cause de cet échec dans la mise au point de techniques spécialisées pour des jouissances agréables, toutes les institutions humaines sont complètement imprégnées de cette recherche du plaisir. L’accumulation des biens devient un instrument pour accroitre toutes les formes de satisfaction du moi, tandis que l’on se borne souvent à considérer le mariage comme un moyen de plaisir. Et ce laisser-aller, cette manie du plaisir largement répandue, constituent la plus grande menace qui ait jamais été dirigée contre l’institution évolutionnaire sociale de la vie de famille, le foyer. (LU 84:8.1-2)
Que les hommes jouissent de la vie ; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières ; que l’humanité en évolution explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s’élever. L’homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d’aujourd’hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s’ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l’institution de la préservation du moi ; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l’effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer — acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. (LU 84:8.6)
Le simple culte des fantômes fut bientôt suivi par la pratique plus évoluée et relativement complexe du culte des esprits-fantômes, consistant à servir et à adorer les esprits supérieurs tels qu’ils évoluaient dans l’imagination primitive des hommes. Il fallait que le cérémonial religieux marche de pair avec l’évolution et le progrès des esprits. Le culte amplifié n’était que l’art de se préserver, pratiqué en relation avec la croyance à des êtres surnaturels, une adaptation à un environnement d’esprits. Les organisations industrielles et militaires étaient des adaptations à l’environnement naturel et social. De même que le mariage fut établi pour satisfaire les exigences de la bisexualité, de même l’organisation religieuse évolua en réponse à la croyance à des forces d’esprits et à des êtres spirituels supérieurs. La religion représente l’adaptation de l’homme à ses illusions sur le mystère du hasard. La peur des esprits et, plus tard, l’adoration des esprits furent adoptées comme une assurance contre le malheur, comme une politique de prospérité. (LU 87:5.2)
Il était bien naturel que le culte du renoncement et de l’humiliation prêtât attention aux satisfactions sexuelles. Le culte de la continence prit naissance comme un rituel parmi les soldats qui allaient se lancer dans la bataille ; plus tard, il devint la pratique des « saints ». Ce culte tolérait le mariage en le considérant comme un mal moindre que la fornication. Nombres de grandes religions du monde ont été défavorablement influencées par cet ancien culte, mais aucune plus notoirement que le christianisme. L’apôtre Paul en était un adepte, et ses vues personnelles se reflètent dans les enseignements qu’il introduisit dans la théologie chrétienne : « Il est bon pour un homme de ne pas toucher de femme. » « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi-même. » « Je dis donc aux célibataires et aux veuves de demeurer comme moi. » Paul savait bien que ces enseignements ne faisaient pas partie de l’évangile de Jésus, et il le reconnait en disant : « Je dis ceci par permission et non par commandement. » Mais ce culte conduisit Paul à mépriser les femmes. Le malheur est que ses opinions personnelles ont longtemps influencé les enseignements d’une grande religion du monde. Si le conseil de l’éducateur fabricant de tentes était littéralement et universellement suivi, la race humaine prendrait fin d’une manière soudaine et peu glorieuse. En outre, le fait de mêler une religion aux anciens cultes de continence conduit directement à la guerre contre le mariage et le foyer, qui sont les véritables fondations de la société et les institutions de base du progrès humain. Il n’y a rien d’étonnant à ce que ces croyances aient favorisé la formation de prêtrises pratiquant le célibat dans les nombreuses religions de divers peuples. (LU 89:3.6)
Nombre d’associations spéciales entre le laisser-aller sexuel et le culte primitif prirent naissance en liaison avec les sacrifices humains. Dans les temps anciens, si une femme rencontrait des chasseurs de têtes, elle pouvait racheter sa vie par un abandon sexuel. Plus tard, une jeune fille consacrée comme sacrifice aux dieux pouvait choisir de racheter sa vie en dédiant définitivement son corps au service sexuel sacré du temple ; de cette manière, elle pouvait gagner l’argent de sa rédemption. Les anciens considéraient comme très ennoblissant d’avoir des rapports sexuels avec une femme ainsi engagée pour la rançon de sa vie. La fréquentation de ces filles sacrées était une cérémonie religieuse, et l’ensemble du rite fournissait en outre un prétexte acceptable pour des satisfactions sexuelles ordinaires. C’était une subtile manière de se tromper soi-même, et les filles et leurs partenaires prenaient plaisir à la pratiquer. Les mœurs sont toujours en retard sur le progrès évolutionnaire de la civilisation ; elles sanctionnent ainsi les pratiques sexuelles plus primitives et plus sauvages des races évoluantes. (LU 89:7.4)
Nous croyons qu’en présence de ces faits, les Moniteurs s’offrent volontairement pour une affectation. Il est probable que plusieurs Ajusteurs se présenteront pour un poste. Peut-être les ordres personnalisés superviseurs choisissent-ils, dans le groupe de volontaires, celui qui est le mieux qualifié pour la tâche de spiritualiser et rendre éternelle la personnalité du candidat mortel. (Pour l’affectation et le service des Ajusteurs, le sexe de la créature n’entre pas en considération.) (LU 108:1.7)
…Jésus s’entretint avec toutes sortes de gens de tous les milieux sociaux. Les bains publics furent le seul endroit de Rome qu’il ne visita pas. Il refusa d’y accompagner ses amis à cause de la promiscuité sexuelle qui y régnait. (LU 132:4.5)
Au cours de leur séjour à Rome, Ganid avait remarqué que Jésus refusait de les accompagner aux bains publics. Le jeune homme essaya plusieurs fois ensuite d’inciter Jésus à donner son opinion sur les relations entre sexes. Jésus répondait aux questions du garçon, mais ne paraissait jamais enclin à s’étendre sur ce sujet. Un soir, tandis qu’ils se promenaient à Corinthe, près de l’endroit où le mur de la citadelle descendait jusqu’à la mer, ils furent accostés par deux filles publiques. Ganid était à juste titre imbu de l’idée que Jésus était un homme de haut idéal abhorrant tout ce qui touchait à l’impureté ou avait un relent de mal ; en conséquence, il parla sèchement à ces femmes en les invitant grossièrement à s’en aller. Voyant cela, Jésus dit à Ganid : « Tu as de bonnes intentions, mais tu ne devrais pas te permettre de parler ainsi aux enfants de Dieu, même s’ils se trouvent être ses enfants dévoyés. Qui sommes-nous pour juger ces femmes ? Connais-tu toutes les circonstances qui les ont amenées à recourir à de pareilles méthodes pour se procurer leur subsistance ? Reste ici avec moi ; et discutons de ces choses. » Les prostituées furent encore plus étonnées que Ganid par ses paroles.
Le groupe se tenait debout, éclairé par la lune, et Jésus poursuivit : « Dans chaque mental humain vit un esprit divin, don du Père qui est aux cieux. Ce bon esprit s’efforce toujours de nous conduire à Dieu, de nous aider à trouver Dieu et à connaitre Dieu. Mais les mortels sont également soumis à bien des tendances physiques naturelles que le Créateur a placées en eux pour servir le bienêtre individuel et racial. Or, les hommes et les femmes s’embrouillent bien souvent dans leurs efforts pour se comprendre et attaquer les multiples difficultés rencontrées pour gagner leur vie dans un monde si largement dominé par l’égoïsme et le péché. Ganid, je perçois que ni l’une ni l’autre de ces femmes n’est volontairement dépravée. Je peux dire, d’après leur visage, qu’elles ont subi de grands chagrins ; elles ont beaucoup souffert sous les coups d’un destin apparemment cruel ; elles n’ont pas choisi intentionnellement cette sorte de vie. Dans un découragement frisant le désespoir, elles ont succombé à la pression du moment et accepté ce procédé déplaisant pour gagner de quoi vivre, comme meilleur moyen de se tirer d’une situation qui leur paraissait désespérée. Ganid, certaines personnes sont réellement perverses dans leur cœur et choisissent délibérément de faire des choses méprisables. Mais, dis-moi, en regardant ces visages maintenant inondés de larmes, y vois-tu quelque chose de mauvais ou de méchant ? » Tandis que Jésus attendait sa réponse, la voix de Ganid s’étouffait dans un balbutiement. « Non, Maitre, je ne vois rien de tel et je m’excuse de ma grossièreté — je les supplie de me pardonner. » Alors, Jésus dit : « Je t’annonce, de leur part, qu’elles t’ont pardonné, de même que je dis, de la part de mon Père qui est aux cieux, que lui leur a pardonné. Maintenant, accompagnez-moi tous les trois vers la maison d’un ami où nous chercherons de quoi nous sustenter et ferons des plans pour la vie nouvelle et meilleure qui est devant nous. » Jusque-là, les femmes stupéfaites n’avaient pas dit un mot ; elles se regardèrent et suivirent silencieusement les hommes qui montraient le chemin. (LU 133:3.6-7)
Une personne se forme une philosophie efficace de la vie en conjuguant la clairvoyance cosmique avec la somme de ses propres réactions émotionnelles envers son entourage social et économique. Rappelez-vous ceci : les tendances héréditaires ne peuvent pas être fondamentalement modifiées, mais les réactions émotives à ces tendances peuvent être changées. Il est donc possible de modifier la nature morale, d’améliorer le caractère. Dans un caractère fort, les réactions émotives sont intégrées et coordonnées, ce qui produit une personnalité unifiée. Le manque d’unification affaiblit la nature morale et engendre le malheur. (LU 140:4.8)
« 4. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » La pureté spirituelle n’est pas une qualité négative, sauf par défaut d’esprit de suspicion et de revanche. En discutant de la pureté, Jésus n’avait pas l’intention de traiter exclusivement des attitudes humaines à l’égard du sexe. Il se référait davantage à la foi que les hommes devraient avoir en leurs semblables, cette foi que les parents ont en leurs enfants et qui leur permet d’aimer leurs semblables comme un père les aimerait. Un amour de père n’a pas besoin de cajoleries et ne cherche pas d’excuses au mal, mais il est toujours opposé au cynisme. L’amour paternel a une intention unique et recherche toujours ce qu’il y a de meilleur dans l’homme ; c’est l’attitude des véritables parents. » (LU 140:5.12)
La vie humaine consiste en trois grandes stimulations : les impulsions, les désirs et les attraits. Un caractère fort et une personnalité faisant autorité ne s’acquièrent qu’en convertissant l’impulsion naturelle de la vie en l’art de vivre en société, et en transformant les désirs immédiats en aspirations supérieures donnant lieu à des réalisations durables ; ce qui fait que l’attrait ordinaire de l’existence doit être transféré des idées conventionnelles et établies, que nous nous en faisons, sur des niveaux plus élevés d’idées non explorées et d’idéaux à découvrir. (LU 160:1.2)
Les communications par symboles entre les êtres humains provoquent l’apparition de groupes sociaux. Le groupe social le plus efficace de tous est la famille, et plus particulièrement les deux parents. L’affection personnelle est le lien spirituel qui maintient unies ces associations matérielles. Des relations aussi efficaces peuvent également exister entre deux personnes du même sexe, comme on en a vu tant d’exemples entre amis véritablement dévoués.
Ces associations basées sur l’amitié et l’affection mutuelle sont socialisantes et ennoblissantes, parce qu’elles encouragent et facilitent les facteurs suivants qui sont essentiels aux niveaux supérieurs de l’art de vivre :
- S’exprimer et se comprendre mutuellement. Beaucoup de nobles impulsions humaines meurent parce qu’il n’y a personne pour assister à leur expression. En vérité, il n’est pas bon que l’homme soit seul. Un certain degré de reconnaissance et un certain niveau d’appréciation sont essentiels au développement du caractère humain. Sans l’amour sincère d’un foyer, nul enfant ne peut atteindre le plein développement d’un caractère normal. Le caractère est quelque chose de plus que simplement le mental et la moralité. De toutes les relations sociales instaurées pour développer le caractère, la plus efficace et la plus idéale est l’amitié affectueuse et compréhensive d’un homme et d’une femme réunis par un lien conjugal intelligent. Le mariage, avec ses multiples relations, est le mieux conçu pour faire naitre les précieuses impulsions et les motifs supérieurs indispensables au développement d’un caractère fort. Je n’hésite pas à glorifier ainsi la vie de famille, car votre Maitre a sagement choisi la relation de père à enfant comme pierre angulaire du nouvel évangile du royaume. Cette communauté incomparable de relations entre un homme et une femme, dans l’embrassement affectueux des idéaux supérieurs du temps, est une expérience si précieuse et satisfaisante qu’elle vaut n’importe quel prix, n’importe quel sacrifice exigé pour sa possession. (LU 160:2.4-6)
Je répète que cette association inspirante et ennoblissante trouve ses possibilités idéales dans les relations du mariage humain. Il est vrai que beaucoup de résultats sont obtenus hors du mariage, et qu’un grand, un très grand nombre de mariages ne réussissent aucunement à produire ces fruits moraux et spirituels. On voit trop souvent se marier des couples qui recherchent des valeurs inférieures à ces corolaires supérieurs de la maturité humaine. Le mariage idéal doit être fondé sur quelque chose de plus stable que les fluctuations du sentiment et l’inconstance de la simple attraction sexuelle ; il doit être basé sur un dévouement personnel sincère et mutuel. Alors, si l’on peut bâtir ces petites unités fidèles et efficaces d’associations humaines, quand celles-ci seront assemblées dans l’organisation collective, le monde contemplera une grande structure sociale glorifiée, la civilisation de la maturité des mortels. Une telle race pourrait commencer à réaliser quelque peu l’idéal de votre Maitre : « Paix sur terre et bonne volonté parmi les hommes. » Alors qu’une telle société ne serait ni parfaite ni entièrement dégagée du mal, au moins elle s’approcherait de la stabilisation de la maturité. (LU 160:2.10)
Bien que Jésus eût refusé de se laisser entrainer dans une controverse avec les pharisiens au sujet du divorce, il proclama un enseignement positif des idéaux supérieurs concernant le mariage. Il exalta le mariage comme la relation humaine la plus idéale et la plus élevée. De même, il marqua sa forte désapprobation pour la pratique relâchée et injuste du divorce chez les Juifs de Jérusalem, qui, à cette époque, permettaient à un homme de divorcer pour les raisons les plus futiles. Il suffisait que l’intéressé accuse sa femme d’être une mauvaise cuisinière ou de mal tenir la maison, ou simplement qu’il se soit amouraché d’une femme plus jolie.
Les pharisiens étaient même allés jusqu’au point d’enseigner que ce genre de divorce facile était un privilège spécial accordé au peuple juif, et particulièrement aux pharisiens. Ainsi, tandis que Jésus refusait de faire des déclarations sur le mariage et le divorce, il condamna sévèrement ces honteuses caricatures des relations maritales et fit ressortir leur injustice vis-à-vis des femmes et des enfants. Jamais il ne sanctionna aucune pratique de divorce donnant à l’homme un avantage sur la femme ; le Maitre n’approuva que les enseignements accordant aux femmes l’égalité avec les hommes.
Bien que Jésus n’eût pas offert de nouvelles règles concernant le mariage et le divorce, il incita les Juifs à se conformer à leurs propres lois et à leurs enseignements les plus élevés. Il s’appuya constamment sur les Écritures dans son effort pour améliorer leurs pratiques selon cette tendance sociale. Tout en soutenant ainsi les concepts idéaux et supérieurs du mariage, Jésus évita habilement le conflit avec ses questionneurs concernant les pratiques sociales telles que représentées soit dans leurs lois écrites, soit par leurs privilèges de divorce auxquels ils tenaient beaucoup.
Il fut très difficile aux apôtres de comprendre le peu d’empressement du Maitre à faire des déclarations positives au sujet des problèmes scientifiques, sociaux, économiques et politiques. Ils ne réalisaient pas tout à fait que sa mission terrestre concernait exclusivement la révélation de vérités spirituelles et religieuses.
Tard dans la soirée, après que Jésus eut parlé du mariage et du divorce, ses apôtres lui posèrent, en privé, de nombreuses questions additionnelles. Ses réponses à leurs enquêtes délivrèrent leur mental de beaucoup de fausses conceptions. À la fin de cette conférence, Jésus dit : « Le mariage est honorable et doit être désiré par tous les hommes. Le fait que le Fils de l’Homme poursuit, seul, sa mission terrestre ne porte aucune atteinte au caractère désirable du mariage. C’est la volonté du Père que j’agisse ainsi, mais le même Père a ordonné la création des mâles et des femelles ; Dieu veut que les hommes et les femmes trouvent leur service le plus élevé et la joie correspondante en établissant des foyers pour accueillir et élever des enfants, pour la création desquels ces parents deviennent coassociés aux Créateurs du ciel et de la terre. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’un. »
De cette manière, Jésus soulagea le mental des apôtres d’un grand nombre de soucis concernant le mariage et clarifia de nombreux malentendus concernant le divorce. En même temps, il contribua largement à exalter leurs idéaux d’union sociale, et à accroitre leur respect pour les femmes, les enfants et le foyer. (LU 167:5.3-8)