© 2023 Halbert Katzen, JD
Par Halbert Katzen J.D.
Le texte en gras est une emphase éditoriale.
Cette aide à l’étude a été inspirée par d’autres efforts d’aide à l’étude sur la prophétie. Si vous n’êtes pas familier avec la façon dont les éclipses solaires totales se croisant au-dessus de la Croix de la Paix de Bald Knob le 21 août 2017 et le 8 avril 2024 se rapportent aux prophéties et aux enseignements du Livre d’Urantia, ce bref article - « Les éclipses l’emportent sur les érudits en matière de prophétie » - vous permettra de vous mettre rapidement au courant de ce développement passionnant.
Les faits et les enseignements particuliers concernant les éclipses soulèvent plus généralement des questions sur la nature des Saints, Prophètes, Voyants et Hérauts : Qui est qui ? Qu’est-ce qui est quoi ? Quand ? Et pourquoi ? Travailler sur ce sujet plus vaste a nécessité de considérer ces rôles à la fois individuellement et ensemble.
Le rôle du voyant, en particulier, est mystérieux par nature. Il est lié à des tendances et pratiques mystiques. Les voyants et les prophètes ont une tradition (plus que les saints et les hérauts, en tout cas) de vouloir utiliser des substances psychoactives – les enthéogènes. Les questions liées à cette tradition sont au centre de cette étude.
Les recherches de mots effectuées pour cette étude incluent et vont au-delà des permutations de mystique, mystère, enivrer, drogue, poison, narcotisé, toxicomane, alcool, et vin.
De plus, il convient de noter que les musiciens ont reconnu avec gratitude l’aide du monde spirituel depuis des siècles, les muses grecques en étant un exemple.
La musique intensifie les énergies physiques, mentales et spirituelles d’une manière qui encourage l’expression spontanée. Les chanteurs y font souvent appel pendant leurs performances, tout comme d’autres artistes et orateurs publics, comme les politiciens et les prédicateurs.
La question de savoir si Bob Marley est la personne référencée dans le paragraphe ci-dessous a notamment conduit à cette étude.
Vous avez composé quelques très belles mélodies sur Urantia, mais vos progrès musicaux sont fort loin d’atteindre ceux de beaucoup de planètes de Satania qui sont vos voisines. Si seulement Adam et Ève avaient survécu, alors vous auriez vraiment eu de la musique ; mais le don d’harmonie qui était si développé dans leur nature a été tellement dilué par des lignées à tendances non musicales qu’une sérieuse appréciation de l’harmonique se rencontre seulement chez un mortel sur mille. Mais ne vous découragez pas ; un vrai musicien peut apparaitre un jour sur Urantia, et des peuples entiers seront captivés par les magnifiques accords de ses mélodies. Un seul être humain de cet ordre pourrait changer définitivement l’orientation d’une nation entière, et même de tout le monde civilisé. Il est littéralement vrai que « la mélodie a le pouvoir de transformer un monde tout entier ». La musique restera toujours le langage universel des hommes, des anges et des esprits. L’harmonie est la langue de Havona. (LU 44:1.15)
Les tentatives d’atteindre le monde spirituel devant un public en direct nécessitent un certain courage spirituel (pas nécessairement religieux) et cela se rapporte à l’énergie et aux forces psychiques. Il est important de se rappeler que certaines personnes puisent dans l’énergie et expriment des pensées très irrévérencieuses. « Le soleil brille sur le juste et l’injuste. » Et dans tout le spectre des dispositions, les substances psychoactives sont parfois, mais pas toujours, impliquées.
Avant de commencer avec les catégories avec des passages sélectionnés, il est préférable de revoir les deux sections suivantes :
Comment sommes-nous câblés ?
N’oubliez jamais ceci : la vraie religion consiste à connaitre Dieu comme votre Père et l’homme comme votre frère. La religion ne consiste pas à croire servilement à des menaces de punition ou à des promesses magiques de récompenses mystiques futures. (LU 99:5.2)
La foi conduit à connaitre Dieu et pas seulement à un sentiment mystique de la présence divine. Il ne faut pas que la foi soit influencée à l’excès par ses conséquences émotives. La vraie religion est l’expérience de croire et de savoir, aussi bien qu’une satisfaction de sentir. (LU 103:9.11)
- Séries des types réceptifs à l’esprit. Par rapport au contact avec les affaires spirituelles, il y a trois groupes de modèles mentaux. Cette classification ne se réfère pas aux ordres des mortels à un, deux ou trois cerveaux ; elle se rattache essentiellement à la chimie glandulaire, et plus particulièrement à l’organisation de certaines glandes comparables au corps pituitaire. Sur certains mondes, les races ont une de ces glandes, sur d’autres, deux comme les Urantiens, tandis que sur d’autres sphères encore, les races ont trois de ces corps remarquables. L’imagination naturelle et la réceptivité spirituelle sont nettement influencées par cette dotation chimique différentielle.
Parmi les types réceptifs à l’esprit, soixante-cinq pour cent appartiennent au deuxième groupe comme les Urantiens, douze pour cent sont du premier type, naturellement moins réceptif, tandis que vingt-trois pour cent sont plus enclins à la spiritualité durant la vie terrestre. Mais ces distinctions ne survivent pas à la mort naturelle ; toutes ces différences raciales ne concernent que la vie dans la chair. (LU 49:5.19-20)
Considérez comment le défi fondamental lié à l’expérience mystique se résume ici :
En tant que technique pour cultiver la conscience de la présence de Dieu, le mysticisme est entièrement digne de louanges, mais, si sa pratique conduit à l’isolement social et culmine en fanatisme religieux, il est tout à fait répréhensible. Bien trop souvent, les idées que le mystique surmené estime être des inspirations divines ne sont que des exaltations venues des profondeurs de son propre mental. Le contact du mental humain avec son Ajusteur intérieur, bien qu’il soit fréquemment favorisé par une méditation fervente, est beaucoup plus souvent facilité par les services sincères et aimants d’un ministère désintéressé auprès de ses semblables. (LU 91:7.1)
Ce défi pour les étudiants du Livre d’Urantia est de comprendre comment interpréter ce qui suit :
L’Ajusteur reste avec vous dans tous les désastres et pendant toutes les maladies qui ne détruisent pas entièrement les fonctions mentales. N’est-il pas cruel de souiller consciemment ou de polluer délibérément de quelque autre manière le corps physique qui doit servir de tabernacle terrestre à ce merveilleux don de Dieu ? Tous les poisons physiques retardent grandement les efforts des Ajusteurs pour exalter le mental matériel et, par ailleurs, tous les poisons mentaux, tels que la peur, la colère, l’envie, la jalousie, la suspicion et l’intolérance, interfèrent prodigieusement aussi avec le progrès spirituel de l’âme évoluante. (LU 110:1.5)
L’alcool est-il un poison physique ? Il est évident que les gens en deviennent dépendants et en meurent. Si nous le qualifions de poison, comment pouvons-nous alors concilier ces passages ?
Aucun sacrifice n’était autorisé à l’intérieur de la colonie, mais Melchizédek savait combien il est difficile de déraciner brusquement des coutumes établies depuis longtemps ; en conséquence, il avait sagement offert à ces gens de substituer un sacrement de pain et de vin à l’ancien sacrifice de chair et de sang. Vos Écritures rapportent que « Melchizédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin ». Mais même cette prudente innovation ne fut pas entièrement couronnée de succès ; les diverses tribus entretinrent toutes, aux abords de Salem, des centres auxiliaires où elles offraient des sacrifices et brulaient des offrandes. Abraham lui-même eut recours à cette pratique barbare après sa victoire sur Kedorlaomer ; simplement, il ne se sentait pas complètement à l’aise avant d’avoir offert un sacrifice classique. Melchizédek ne réussit en fait jamais à extirper totalement cette tendance aux sacrifices des pratiques religieuses de ses disciples, même chez Abraham. (LU 93:4.14)
Pendant bien des années, Marie s’était toujours tournée vers Jésus pour être aidée dans chacune des crises de leur vie de famille à Nazareth, de sorte qu’elle avait tout naturellement pensé à lui dans les circonstances présentes. Mais cette mère ambitieuse avait encore d’autres raisons pour faire appel à son fils ainé en cette occasion. Jésus se tenait seul dans un coin du jardin. Sa mère s’approcha de lui et dit : « Mon fils, ils n’ont plus de vin. » Et Jésus répondit : « Ma bonne mère, en quoi cela me concerne-t-il ? » Marie dit : « Mais je crois que ton heure est venue. Ne peux-tu nous aider ? » Jésus répliqua : « De nouveau, je déclare que je ne suis pas venu pour agir de cette manière. Pourquoi me déranges-tu encore avec de pareilles affaires ? » Alors, fondant en larmes, Marie le supplia : « Mais, mon fils, je leur ai promis que tu nous aiderais. Ne veux-tu, s’il te plait, faire quelque chose pour moi ? » Et Jésus dit alors : « Femme, pourquoi te permets-tu de faire de telles promesses ? Veille à ne pas recommencer. En toutes choses, il faut que nous servions la volonté du Père qui est aux cieux. » (LU 137:4.8)
Marie, la mère de Jésus, fut accablée ; elle était abasourdie ! Tandis qu’elle se tenait immobile devant lui et qu’un flot de larmes coulait sur son visage, le cœur humain de Jésus fut ému d’une profonde compassion pour la femme qui l’avait porté dans son sein. Il se pencha vers elle, posa tendrement sa main sur sa tête et lui dit : « Allons, allons, Maman Marie, ne te chagrine pas de mes paroles apparemment dures. Ne t’ai-je pas dit maintes fois que je suis venu uniquement pour faire la volonté de mon Père céleste ? Je ferais avec joie ce que tu me demandes si cela faisait partie de la volonté du Père… » Et Jésus s’arrêta court. Il hésitait. Marie parut avoir le sentiment qu’il se produisait quelque chose. Se relevant d’un bond, elle jeta ses bras autour du cou de Jésus, l’embrassa et se précipita dans la salle des serviteurs en leur disant : « Quoi que mon fils vous dise, faites-le. » Mais Jésus ne dit rien. Il se rendait maintenant compte qu’il en avait déjà trop dit — ou plutôt qu’il avait trop désiré en pensée. (LU 137:4.9)
Quand ils apportèrent à Jésus la troisième coupe de vin, la « coupe de la bénédiction » , il se leva de son divan et prit la coupe dans ses mains, la bénit en disant : « prenez cette coupe et buvez-en tous. Ce sera la coupe de mon souvenir. C’est la coupe de la bénédiction d’une nouvelle dispensation de grâce et de vérité. Ceci sera pour vous l’emblème de l’effusion et du ministère du divin Esprit de vérité. Et je ne boirai plus cette coupe avec vous jusqu’à ce que je boive sous une nouvelle forme avec vous dans le royaume éternel du père. » (LU 179:5.1)
Et si le vin peut être utilisé comme sacrement par Melchisédek et Jésus, qu’en est-il du cannabis et d’autres substances psychoactives associées à des expériences enthéogènes ?
Considérez comment certaines des forces et des facteurs liés à la libération de l’énergie psychique sont universellement attribués. « Le soleil brille sur le juste et l’injuste. »
Le mental humain peut opérer en réponse à une prétendue inspiration quand il est sensible soit aux exaltations du subconscient, soit aux stimulus du superconscient. Dans les deux cas, ces accroissements du contenu de la conscience apparaissent à l’individu comme plus ou moins étrangers. L’enthousiasme mystique immodéré et l’extase religieuse sans frein ne sont pas des lettres de créance de l’inspiration, des lettres de créances prétendues divines. (LU 91:7.4)
Si l’on est disposé à admettre, comme hypothèse de travail pratique, l’existence d’un mental théorique subconscient dans la vie intellectuelle qui autrement est unifiée, alors, pour être logique, on devrait supposer l’existence d’un domaine semblable et correspondant d’activité intellectuelle ascendante, en tant que niveau superconscient, la zone de contact immédiat avec l’entité spirituelle intérieure, l’Ajusteur de Pensée. Le grand danger de toutes ces spéculations psychiques est que l’on peut prendre des visions et d’autres expériences dites mystiques ainsi que des rêves extraordinaires pour des communications divines au mental humain. Dans le passé, des êtres divins se sont révélés à certaines personnes connaissant Dieu, non pas à cause de leurs transes mystiques ou de leurs visions morbides, mais en dépit de tous ces phénomènes. (LU 100:5.6)
Par ailleurs, d’autres types d’âmes instables et peu disciplinées cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pour échapper aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortels vacillants et timides cherchent à échapper à la pression incessante de la vie évolutionnaire, la religion telle qu’ils la conçoivent semble leur offrir le refuge le plus proche, la meilleure échappatoire. Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie. La religion est le don suprême de l’homme évolutionnaire, la seule chose qui lui permette de persévérer et « de souffrir avec patience comme s’il voyait Celui qui est invisible ». Cependant, le mysticisme est souvent empreint d’une tendance à se retirer de la vie ; il est embrassé par les humains qui n’apprécient pas les activités plus rudes d’une vie religieuse vécue dans les arènes ouvertes de la société et du commerce humains. La vraie religion se doit d’agir. La conduite résulte de la religion quand l’homme en a effectivement une, ou plutôt quand l’homme permet à la religion de le posséder vraiment. La religion ne se satisfera jamais de pensées velléitaires, ni de sentiments passifs. (LU 102:2.8)
L’état mystique est caractérisé par une conscience diffuse, avec des ilots vivaces d’attention focalisée opérant sur un intellect relativement passif. Tout cela fait graviter la conscience vers le subconscient plutôt que vers la zone de contact spirituel, vers le superconscient. Beaucoup de mystiques ont poussé leur dissociation mentale jusqu’au niveau des manifestations mentales anormales. (LU 100:5.9)
L’attitude la plus saine de méditation spirituelle se trouve dans l’adoration réflexive et la prière d’actions de grâces. La communion directe avec l’Ajusteur de Pensée, telle qu’elle s’est produite dans les dernières années de la vie incarnée de Jésus, ne devrait pas être confondue avec les expériences dites mystiques. Les facteurs qui contribuent au déclenchement de la communion mystique dénotent le danger de ces états psychiques. L’état mystique est favorisé par des facteurs tels que fatigue physique, jeûne, dissociation psychique, expériences esthétiques profondes, impulsions sexuelles vivaces, peur, anxiété, fureur et danses échevelées. Nombre de phénomènes résultant de cette préparation préliminaire ont leur origine dans le mental subconscient. (LU 100:5.10)
La religion vit et prospère donc, non par la vue et les sentiments, mais plutôt par la foi et la clairvoyance. Elle ne consiste ni dans la découverte de faits nouveaux, ni dans la rencontre d’une expérience exceptionnelle ; elle consiste plutôt dans la découverte de nouvelles significations spirituelles dans des faits déjà bien connus de l’humanité. La plus haute expérience religieuse ne dépend pas d’actes préalables guidés par la croyance, la tradition et l’autorité ; elle n’est pas non plus issue de sentiments sublimes ou d’émotions purement mystiques. Elle est plutôt une expérience profondément grave et effective de communion spirituelle avec les influences d’esprit qui résident dans le mental humain. Dans la mesure où l’on peut définir cette expérience en termes de psychologie, elle consiste simplement à savoir expérimentalement que la réalité de la croyance en Dieu est la réalité d’une telle expérience purement personnelle. (LU 101:1.4)
« « Une grande partie de ma difficulté provenait de l’interminable conflit entre les deux natures de mon sujet : la poussée de l’ambition contrariée par l’indolence animale ; les idéaux d’un peuple supérieur barrés par les instincts d’une race inférieure ; les desseins élevés d’un mental élevé rencontrant l’antagonisme des impulsions héréditaires primitives ; les vues à long terme d’un Moniteur prévoyant contrecarrées par l’étroitesse de vues d’une créature du temps ; les plans progressifs d’un être ascendant modifiés par les désirs et les envies d’une nature matérielle ; les éclairs d’intelligence universelle annulés par les impératifs énergétiques chimiques d’une race en évolution ; les émotions d’un animal s’opposant à la pression des anges ; l’entrainement d’un intellect annihilé par les tendances de l’instinct ; l’expérience de l’individu se heurtant aux penchants accumulés de la race ; les buts du meilleur dominés par l’impulsion du pire ; l’envol du génie neutralisé par le poids de la médiocrité ; le progrès du bon retardé par l’inertie du mauvais ; l’art du beau souillé par la présence du mal ; l’entrain de la santé neutralisé par l’asthénie due à la maladie ; la fontaine de foi polluée par les poisons de la peur ; la source de joie aigrie par les eaux de l’affliction ; l’allégresse de l’anticipation désillusionnée par l’amertume de la réalisation ; les joies de la vie toujours menacées par les tristesses de la mort. Quelle vie, et sur quelle planète ! Et pourtant, à cause de l’incitation et de l’appui toujours présents de l’Ajusteur de Pensée, cette âme a atteint un bon degré de bonheur et de succès, et s’est élevée dès maintenant aux salles de jugement de maisonnia. » » (LU 111:7.5)
Quand la philosophie humaine penche fortement vers le monde de la matière, elle devient rationaliste ou naturaliste. Quand la philosophie incline particulièrement vers le niveau spirituel, elle devient idéaliste ou même mystique. Quand la philosophie a le malheur de s’appuyer sur la métaphysique, elle devient inévitablement sceptique, embrouillée. Dans le passé, la majeure partie des évaluations intellectuelles et des connaissances humaines a subi l’une de ces trois déformations de perception. La philosophie n’ose pas émettre ses interprétations de la réalité de façon linéaire comme la logique ; il faut toujours qu’elle tienne compte de la symétrie elliptique de la réalité et de la courbure essentielle de tous les concepts de relations. (LU 103:6.14)
Il n’y avait pas, sur place, d’école d’où Jean pût sortir, à l’âge de quatorze ans, avec un diplôme, mais ses parents avaient choisi cette année comme appropriée pour qu’il prononce les vœux officiels du naziréat. En conséquence, Zacharie et Élisabeth emmenèrent leur fils à Engaddi près de la mer Morte. C’était le quartier général de la confrérie naziréenne dans le sud, et c’est là que le garçon fut dument et solennellement admis dans cet ordre comme membre à vie. Après ces cérémonies et après avoir fait vœu de s’abstenir de toute boisson enivrante, de laisser pousser ses cheveux et de ne pas toucher les morts, la famille se rendit à Jérusalem où, devant le temple, Jean acheva de faire les offrandes exigées de ceux qui prononçaient les vœux du naziréat. (LU 135:1.1)
À seize ans, à la suite de lectures au sujet d’Élie, Jean fut très impressionné par le prophète du mont Carmel et décida d’adopter sa façon de s’habiller. À partir de ce jour-là, Jean porta toujours un vêtement de poil et une ceinture de cuir. À cet âge, Jean avait une taille de plus d’un mètre quatre-vingt et avait presque atteint son plein développement. Avec ses cheveux flottants et le style particulier de son vêtement, c’était vraiment un jeune homme pittoresque. Ses parents plaçaient de grands espoirs en leur fils unique, un enfant de la promesse et un naziréen pour la vie. (LU 135:1.4)
Ce fut l’influence d’Élie qui fit adopter à Jean ses méthodes d’attaque directe et brusquée contre les péchés et les vices de ses contemporains. Il essaya de se vêtir comme Élie et s’efforça de parler comme Élie. Sous tous ses aspects extérieurs, il ressemblait au prophète de jadis. Il n’était qu’un enfant de la nature tout aussi résolu et pittoresque, un prédicateur de la droiture tout aussi intrépide et audacieux. Jean n’était pas illettré ; il connaissait bien les écrits sacrés juifs, mais il était peu cultivé. Il avait des idées claires, il était un puissant orateur et un accusateur enflammé. Il n’était guère un exemple pour son époque, mais un reproche éloquent. (LU 135:4.5)
Tous ceux qui écoutaient Jean se rendaient compte qu’il était plus qu’un prédicateur. La grande majorité des auditeurs de cet homme étrange, surgi du désert de Judée, repartait en croyant avoir entendu la voix d’un prophète. Il n’y avait rien d’étonnant à ce que les âmes de ces Juifs lassés, mais pleins d’espoir, fussent profondément remuées par un tel phénomène. Dans toute l’histoire juive, jamais les pieux enfants d’Abraham n’avaient autant désiré la « consolation d’Israël », ni plus ardemment anticipé la « restauration du royaume ». À aucune époque de l’histoire juive, le message de Jean — le royaume des cieux est à portée de main — n’aurait pu exercer un attrait aussi profond et aussi universel qu’au moment même où Jean apparut si mystérieusement sur la rive de ce gué méridional du Jourdain. (LU 135:6.2)
Notez ici comment les Révélateurs considèrent l’ivresse comme un état d’esprit qui n’implique pas nécessairement l’ingestion d’une substance.
Durant toute la soirée qui suivit ce grand déchainement de guérisons, la foule heureuse et réjouie envahit la maison de Zébédée, et l’enthousiasme émotif des apôtres de Jésus s’éleva à son plus haut diapason. Du point de vue humain, ce fut probablement le plus grand jour de tous les grands jours de leur association avec Jésus. Jamais avant ni après, leurs espoirs ne s’élevèrent à de telles hauteurs d’expectative confiante. Quelques jours seulement auparavant, alors qu’ils étaient encore à l’intérieur des frontières de la Samarie, Jésus leur avait dit que l’heure était venue où le royaume devait être proclamé en puissance, et, maintenant, ils avaient vu de leurs propres yeux ce qu’ils supposaient être l’accomplissement de cette promesse. Ils étaient passionnés par la vision de ce qui allait arriver si cette stupéfiante manifestation de pouvoir curatif n’était qu’un commencement. Les doutes qui flottaient encore chez eux sur la divinité de Jésus furent bannis. Ils étaient stupéfaits et littéralement enivrés par l’extase de leur enchantement. (LU 145:4.1)
Judas retourna au camp auprès de ses associés, enivré de pensées de grandeur et de gloire comme il n’en avait pas eu depuis bien longtemps. Il s’était enrôlé auprès de Jésus avec l’espoir de devenir, un jour, un grand homme dans le nouveau royaume, et s’était enfin rendu compte qu’il n’y aurait pas de nouveau royaume conforme à ses espérances. Mais il se réjouissait d’être assez sagace pour troquer la déception de son échec, qui était de parvenir à la gloire dans le nouveau royaume espéré, contre l’obtention immédiate d’honneurs et de récompenses dans l’ancien ordre de choses. Il croyait maintenant que cet ancien ordre survivrait et détruirait certainement Jésus et tout ce qu’il représentait. Dans son ultime mobile d’intention consciente, la trahison de Jésus par Judas fut l’action lâche d’un déserteur égoïste ne pensant qu’à sa propre sécurité et à sa glorification, quels que dussent être les résultats de sa conduite pour son Maitre et pour ses anciens associés. (LU 177:4.9)
En quittant la salle du sanhédrin, Judas sortit les trente pièces d’argent de la bourse et les lança à la volée sur le sol du temple. Lorsque le traitre sortit, il était presque hors de lui-même. Judas passait maintenant par l’expérience de la réalisation de la véritable nature du péché. Tout l’éclat, la fascination et l’ivresse des mauvaises actions avaient disparu. Maintenant, le malfaiteur se trouvait seul, face à face avec le verdict du jugement de son âme désillusionnée et déçue. Le péché était ensorcelant et aventureux pendant qu’il le commettait, mais maintenant Judas devait faire face à la moisson des faits mis à nu et dépourvu de romanesque. (LU 186:1.6)
Tandis qu’il retournait tous ces problèmes dans sa tête, il trouva dans la bibliothèque de la synagogue de Nazareth, parmi les livres apocalyptiques qu’il avait étudiés, le manuscrit appelé « Le Livre d’Énoch ». Malgré sa conviction qu’il n’avait pas été écrit par l’Énoch de jadis, le livre l’intrigua beaucoup ; il le lut et le relut plusieurs fois. Un passage l’impressionna particulièrement, celui où apparaissait l’expression « Fils de l’Homme ». L’auteur de ce prétendu Livre d’Énoch continuait à parler du Fils de l’Homme, décrivant les travaux qu’il devait accomplir sur terre. Il expliquait qu’avant de venir sur ce monde pour apporter le salut à l’humanité, ce Fils de l’Homme avait traversé les parvis de gloire céleste avec son Père, le Père de tous ; qu’il avait renoncé à toute sa gloire et à toute sa majesté pour descendre sur terre et y proclamer le salut aux pauvres mortels. À mesure que Jésus lisait ces passages (en comprenant bien qu’une grande partie du mysticisme oriental mêlé par la suite à ces enseignements était faux), il ressentait dans son cœur et reconnaissait dans son mental que, parmi toutes les prédictions messianiques des Écritures hébraïques et toutes les théories concernant le libérateur des Juifs, aucune n’était aussi proche de la vérité que cette histoire, bien que le livre d’Énoch, où elle était reléguée, ne fût que partiellement orthodoxe. Séance tenante, il décida d’adopter pour titre inaugural « Le Fils de l’Homme ». C’est ce qu’il fit par la suite quand il commença son oeuvre publique. Jésus avait une aptitude infaillible à reconnaitre la vérité et n’hésitait jamais à l’admettre, quelle que fût la source dont elle paraissait émaner. (LU 126:3.8)
Ne soyez ni des mystiques passifs ni des ascètes insipides. Ne devenez pas des rêveurs et des indolents comptant nonchalamment sur une Providence fictive pour vous procurer jusqu’aux nécessités de la vie. En vérité, il faut que vous soyez doux dans vos relations avec les mortels égarés, patients dans vos rapports avec les ignorants et longanimes en cas de provocation ; mais il vous faut également être vaillants dans la défense de la droiture, puissants dans la promulgation de la vérité et dynamiques dans la prédication de cet évangile du royaume, même jusqu’aux confins de la terre. (LU 178:1.14)
Au cours de sa croissance vers l’âge adulte, il passa par les mêmes conflits et incertitudes que les jeunes gens moyens de tous les temps précédents et subséquents. La rigoureuse expérience d’avoir à entretenir sa famille était une sure sauvegarde contre la possibilité de disposer de trop de temps libre à consacrer à des méditations oisives ou pour s’adonner à des tendances mystiques. (LU 126:5.9)
Si favorables que les conditions aient pu être pour des phénomènes mystiques, il faut bien comprendre que Jésus de Nazareth n’a jamais eu recours à de telles méthodes pour communier avec son Père du Paradis. Jésus n’avait ni hallucinations subconscientes ni illusions superconscientes. (LU 100:5.11)
Nathanael et Thomas ayant pleinement approuvé les points de vue de Rodan sur l’évangile du royaume, il ne restait plus qu’un seul point à examiner, celui de l’enseignement concernant la nature divine de Jésus ; cette doctrine venait seulement d’être divulguée publiquement. Nathanael et Thomas présentèrent conjointement leurs points de vue sur la nature divine du Maitre, et l’exposé ci-dessous est une présentation résumée, réarrangée et reformulée de leur enseignement : (LU 161:2.1)
- Il parait connaitre les pensées du mental des hommes et comprendre les désirs de leur cœur. Il est toujours compatissant envers nos esprits troublés. Il parait être pourvu de toutes nos émotions humaines, mais magnifiquement glorifiées. Il aime ardemment la bonté et déteste tout aussi énergiquement le péché. Il possède une conscience suprahumaine de la présence de la Déité. Il prie comme un homme, mais agit comme un Dieu. Il parait connaitre les choses d’avance ; dès maintenant, il ose même parler de sa mort avec une référence mystique à sa future glorification. Il est aimable, mais il est également brave et courageux. Il ne chancèle jamais en faisant son devoir. (LU 161:2.6)
Ce monde et tous les autres mondes de la création locale découvrent, dans la vie du Maitre sur Urantia, une religion d’un type nouveau et supérieur, une religion basée sur les relations spirituelles personnelles avec le Père Universel, et entièrement validée par l’autorité suprême d’une expérience personnelle authentique. Cette foi vivante de Jésus était plus qu’une réflexion intellectuelle et n’était pas une méditation mystique. (LU 196:0.4)
On avait recours à la crucifixion pour infliger un châtiment cruel et prolongé, car la victime ne mourait parfois qu’après plusieurs jours. Il y avait à Jérusalem une forte opposition sentimentale à la crucifixion, et il y existait une association féminine juive qui envoyait toujours un représentant aux crucifixions en vue d’offrir à la victime un vin mêlé d’un stupéfiant pour diminuer ses souffrances. Mais lorsque Jésus eut gouté ce vin narcotisé, et bien qu’il fût assoiffé, il refusa de le boire. Le Maitre choisit de conserver sa conscience humaine jusqu’à la dernière extrémité. Il voulait rencontrer la mort, même sous cette forme cruelle et inhumaine, et en triompher par soumission volontaire à la pleine expérience humaine. (LU 187:2.3)
Si une religion est un opium pour le peuple, elle n’est pas la religion de Jésus. Sur la croix, il refusa de boire le narcotique. Son esprit, répandu sur toute chair, est une puissante influence mondiale qui élève l’homme et le pousse à progresser. L’impulsion vers le progrès spirituel est la force motrice la plus puissante présente dans le monde. Les croyants qui apprennent la vérité sont les seules âmes progressives et dynamiques sur terre. (LU 194:3.4)
Les portraits de Jésus ont été fort malencontreux. Ces tableaux peints du Christ ont exercé une influence nuisible sur la jeunesse. Les marchands du temple n’auraient guère fui devant Jésus s’il avait été un homme tel que vos artistes le dépeignent généralement. Il avait une nature humaine pleine de dignité ; il était bon, mais naturel. Jésus ne posait pas comme un mystique doux, agréable, gentil et aimable. Son enseignement avait un dynamisme galvanisant. Non seulement la bonté animait ses intentions, mais il parcourait le pays en faisant réellement le bien. (LU 141:3.6)
Le royaume enseigné par Jésus, l’idéal spirituel de la droiture individuelle et le concept de la divine communion de l’homme avec Dieu, se fondit graduellement dans la conception mystique de la personne de Jésus en tant que Rédempteur-Créateur et chef spirituel d’une communauté religieuse socialisée. De cette manière, une Église officielle et institutionnelle devint le substitut de la fraternité du royaume conduite individuellement par l’esprit. (LU 170:5.9)
Auxiliaire de la société et alliée de la politique, l’Église était condamnée à partager le déclin intellectuel et spirituel de ce qu’on appelle les « âges de ténèbres » européens. Durant cette époque, la religion prit un caractère de plus en plus monastique, ascétique et règlementaire. Au sens spirituel, le christianisme était en hibernation. À côté de cette religion sommeillante et sécularisée, il exista, durant toute cette période, un courant continu de mysticisme, une expérience spirituelle fantastique frisant l’irréel et philosophiquement parente du panthéisme. (LU 195:4.1)
Considérez la tolérance à l’alcool et aux autres enthéogènes à la lumière des développements évolutifs :
On supposait que le dieu soleil était le père mystique des fils de la destinée nés d’une vierge, et que ceux-ci, estimait-on, s’effusaient de temps à autre sur les races favorisées. Ces enfants surnaturels étaient toujours abandonnés à la dérive sur quelque fleuve sacré pour être sauvés d’une manière extraordinaire et grandir ensuite pour devenir des personnalités miraculeuses et des libérateurs de leur peuple. (LU 85:5.3)
Et, ainsi après de longs âges, le culte du sacrifice a évolué en culte du sacrement. Les sacrements des religions modernes sont donc les successeurs légitimes des choquantes cérémonies primitives de sacrifices humains et des rituels cannibales encore plus anciens. Bien des personnes comptent encore sur le sang pour le salut, mais le sang est au moins devenu figuratif, symbolique et mystique. (LU 89:9.4)
Au cours de l’enfance sauvage des races, la religion progressa de l’adoration de la nature au fétichisme, en passant par le culte des fantômes. À l’aurore de la civilisation, la race humaine épousa des croyances plus mystiques et symboliques, tandis qu’aujourd’hui, à l’approche de sa maturité, l’humanité se prépare à apprécier la vraie religion et même un commencement de révélation de la vérité elle-même. (LU 92:1.2)
Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l’humanité superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion des Néandertaliens n’allait réellement pas au-delà d’une honteuse superstition. Ils avaient une peur mortelle des nuages, et plus spécialement des brumes et des brouillards. Une religion primitive de la peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux, tandis que le culte des animaux déclinait à mesure que l’amélioration des outils et l’abondance du gibier permettaient à ces peuplades de vivre avec moins d’anxiété pour leur nourriture ; les récompenses sexuelles accordées aux meilleurs chasseurs contribuèrent grandement à améliorer la technique de la chasse. Cette nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à apaiser ces forces physiques invisibles et inconnues. Cette terrible pratique des sacrifices humains s’est perpétuée chez les peuples les plus arriérés d’Urantia jusqu’au vingtième siècle de notre ère. (LU 64:4.12)
- Les nombreuses formes de satisfaction égoïste. Certains ont cherché la fortune parce qu’elle conférait le pouvoir ; d’autres peinèrent pour acquérir des biens parce que cela leur rendait la vie facile. Les hommes primitifs (et d’autres plus tard) avaient tendance à dilapider leurs ressources en luxe. Les boissons alcooliques et les drogues piquaient la curiosité des races primitives. (LU 69:5.11)
Des souverains sans scrupules acquirent de grands pouvoirs par la découverte de poisons. La magie pratiquée dans les premières cours était diabolique ; les ennemis du roi mouraient bientôt. Toutefois, les tyrans, même les plus despotes, étaient assujettis à certaines restrictions ; ils étaient au moins freinés par la peur toujours présente d’être assassinés. Les sorciers-guérisseurs, les sorciers et les prêtres ont toujours puissamment freiné les rois. Par la suite, les propriétaires fonciers, l’aristocratie, exerça une influence restrictive et, de temps à autre, les clans et tribus se soulevaient tout simplement et renversaient leurs despotes et tyrans. Quand les souverains déposés étaient condamnés à mort, on leur accordait souvent le choix de se suicider, d’où l’origine de l’ancienne popularité du suicide en certaines circonstances. (LU 70:6.6)
Les plantes furent d’abord craintes, puis adorées, à cause des liqueurs enivrantes que l’on en tirait. Les hommes primitifs croyaient que l’ivresse vous rendait divin. On supposait que cette expérience comportait quelque chose d’inhabituel et de sacré. Même dans les temps modernes, on donne le nom de « spiritueux » aux alcools. (LU 85:2.1)
Les charmes magiques étaient composés d’une grande variété de choses : chair humaine, griffes de tigre, dents de crocodile, graines de plantes vénéneuses, venin de serpent et cheveux humains. Les os des morts étaient très magiques. Même la poussière des traces de pas pouvait être utilisée en magie. Les anciens croyaient beaucoup aux charmes d’amour. Le sang et d’autres formes de sécrétions corporelles étaient capables d’assurer l’influence magique de l’amour. (LU 88:5.2)
Les enfants bossus ou infirmes étaient considérés comme des fétiches. On croyait que les lunatiques avaient été frappés par la lune. Les hommes primitifs ne pouvaient distinguer entre le génie et la folie. Les idiots étaient soit battus à mort, soit révérés comme des personnalités fétiches. L’hystérie confirma de plus en plus la croyance populaire à la sorcellerie ; les épileptiques étaient souvent prêtres ou sorciers-guérisseurs. On regardait l’ivresse comme une forme de possession par un esprit ; quand un sauvage tirait une bordée, il mettait une feuille dans ses cheveux pour désavouer la responsabilité de ses actes. Les poisons et les spiritueux devinrent des fétiches ; ils passaient pour être possédés. (LU 88:1.9)
Les Hébreux adorèrent les serpents jusqu’à l’époque du roi Ézéchias, et les Hindous entretiennent encore des relations amicales avec les serpents de leurs maisons. L’adoration des dragons par les Chinois est une survivance du culte des serpents. La sagesse du serpent était un symbole de la médecine grecque, et les médecins modernes l’emploient encore comme emblème. L’art de charmer les serpents a été transmis par les femmes chamanes pratiquant le culte de l’amour des serpents ; celles-ci se faisaient mordre quotidiennement par des serpents, ce qui les immunisait contre le venin et en faisait réellement des toxicomanes qui ne pouvaient plus se passer de ce poison. (LU 85:3.3)
Les liens du sang déterminèrent les premiers groupes sociaux. Les clans de parenté s’agrandirent par association. Les mariages intertribaux furent l’étape suivante d’accroissement du groupe, et la tribu complexe résultante forma le premier véritable corps politique. Le progrès suivant, dans le développement social, fut l’évolution des cultes religieux et des clubs politiques. Ils apparurent, en premier lieu, comme sociétés secrètes, entièrement religieuses à l’origine. Ensuite, ils fixèrent des règles. D’abord, ce furent des clubs d’hommes ; plus tard apparurent des groupes de femmes. Bientôt, ils se divisèrent en deux classes : politico-sociale et mystico-religieuse. (LU 70:7.1)
- Raisons religieuses — les premiers clubs cultuels donnèrent naissance à leurs propres classes à l’intérieur des clans et tribus ; la piété et le mysticisme ont longtemps perpétué la prêtrise en tant que groupe social distinct. (LU 70:8.10)
Mais tous les chamans ne s’illusionnaient pas sur eux-mêmes ; beaucoup étaient des escrocs rusés et habiles. Quand la profession se développa, on exigea des novices un apprentissage de dix années d’épreuves sévères et de renoncement pour se qualifier comme sorcier-guérisseur. Les chamans instaurèrent une manière professionnelle de s’habiller et affectèrent une conduite mystérieuse. Ils employaient fréquemment des drogues pour provoquer certains états physiques destinés à impressionner et à mystifier les membres de leur tribu. La prestidigitation fut considérée comme surnaturelle par les gens du commun et certains prêtres astucieux furent les premiers à employer la ventriloquie. Beaucoup d’anciens chamans découvrirent par hasard l’hypnotisme ; d’autres provoquèrent l’autohypnose en regardant fixement leur nombril pendant très longtemps. (LU 90:1.4)
Les prêtres ont toujours cherché à impressionner les gens du peuple et à leur inspirer une crainte respectueuse en conduisant le rituel religieux dans une langue morte et en faisant diverses passes magiques pour mystifier les fidèles de manière à rehausser leur propre piété et leur autorité. Le grand danger, dans tout cela, est que le rituel tend à devenir un substitut de la religion. (LU 90:5.6)
Les candides Tibétains ne voulurent pas abandonner entièrement leur ancienne magie et leurs charmes. L’étude du cérémonial religieux des rituels tibétains de l’époque présente révèle l’existence d’une confrérie exagérément nombreuse de prêtres aux têtes rasées qui pratiquent un rituel minutieux comportant des cloches, des incantations, de l’encens, des processions, des rosaires, des images, des charmes, des tableaux, de l’eau bénite, de somptueux vêtements et des chœurs compliqués. Ils ont des dogmes rigides et des croyances cristallisées, des rituels sacrés et des jeûnes spéciaux. Leur hiérarchie comprend des moines, des nonnes, des abbés et le Grand Lama. Ils adressent des prières à des anges, à des saints, à une Sainte Mère et à des dieux. Ils pratiquent la confession et croient au purgatoire. Leurs monastères sont très vastes et leurs cathédrales magnifiques. Ils maintiennent une interminable répétition de rites sacrés et croient que ce cérémonial procure le salut. Ils attachent des prières à un moulin et croient que sa rotation rend les suppliques efficaces. Chez nul autre peuple des temps modernes, on ne peut trouver tant d’observances provenant de tant de religions ; il est inévitable que cette liturgie cumulative finisse par devenir encombrante à l’excès et intolérablement pesante. (LU 94:10.2)
Les commandements moraux des sermons de Gautama étaient au nombre de cinq : (LU 94:8.9)
- Tu ne boiras pas de liqueurs enivrantes. (LU 94:8.14)
Philon avait commis des inconséquences dans son effort pour combiner la philosophie mystique grecque et les doctrines romaines des stoïciens avec la théologie légaliste des Hébreux. Paul reconnut beaucoup de ces inconséquences, mais pas toutes, et les élimina sagement de sa théologie fondamentale préchrétienne. Philon fraya la voie à Paul pour rétablir plus complètement le concept de la Trinité du Paradis, qui avait été longtemps en veilleuse dans la théologie juive. Sur un seul sujet, Paul ne réussit ni à se maintenir à la hauteur de Philon ni à surpasser les enseignements de ce Juif d’Alexandrie riche et instruit ; il s’agissait de la doctrine du rachat. Philon enseignait qu’il fallait se libérer de la doctrine selon laquelle le pardon ne s’obtenait qu’en versant le sang. Il est possible également que, mieux que Paul, il entrevit la réalité et la présence de l’Ajusteur de Pensée. Mais la théorie de Paul sur le péché originel, les doctrines de la culpabilité héréditaire, du mal inné et de sa rédemption étaient partiellement d’origine mithriaque et avaient peu de points communs avec la théologie hébraïque, ou avec la philosophie de Philon, ou avec les enseignements de Jésus. Certains aspects de l’enseignement de Paul, concernant le péché originel et le rachat, provenaient de Paul lui-même. (LU 121:6.5)
Les grands éducateurs religieux et prophètes des temps passés n’étaient pas des mystiques outranciers. Ils étaient des hommes et des femmes connaissant Dieu et servant leur Dieu au mieux par leur ministère désintéressé auprès de leurs semblables. Jésus emmenait souvent ses apôtres à part, pendant de courtes périodes, pour méditer et prier, mais, la plupart du temps, il les maintenait en contact de service avec les multitudes. L’âme des hommes a besoin d’exercice spirituel aussi bien que de nourriture spirituelle. (LU 91:7.2)