« Quatrième Livre des Macchabées »
Tiré des Livres oubliés d’Eden, par Rutherford H. Platt, Jr. [1926]
CE livre est comme un terrible coup de tonnerre faisant écho aux sombres horreurs de l’ancienne tyrannie. Il s’agit d’un chapitre basé sur la persécution d’Antiochus, le tyran de Syrie, que certains appelaient Épiphane, le Fou. L’histoire romaine des premiers siècles fait état de deux de ces tyrans : l’autre, Caligula, le deuxième brillant fou.
La forme de cet écrit est celle d’un discours. Les montées et les descentes du discours sont si soigneusement chronométrées ; tant ses arguments sont dévastateurs ; tant sa logique est inébranlable ; ses poussées sont si profondes ; son raisonnement est si froid qu’il prend sa place comme un échantillon de la plus pure éloquence.
Le mot clé est le courage. L’écrivain commence par une déclaration passionnée de la philosophie de la raison inspirée. Nous aimons considérer ce vingtième siècle comme l’ère de la raison et le comparer à l’ère des mythes – pourtant un écrit comme celui-ci remet en question une telle hypothèse. Nous trouvons un écrivain qui appartenait probablement au premier siècle avant l’ère chrétienne, énonçant une philosophie claire de la Raison qui est tout aussi puissante aujourd’hui qu’elle l’était il y a deux mille ans.
Le cadre des observations dans les chambres de torture est implacable. Pour nos oreilles modernes, sensibles aux choses plus douces, cela semble épouvantable. Les détails des tortures successives (suggérant les instruments de l’Inquisition espagnole des siècles plus tard) sont élaborés d’une manière choquante à notre goût. Même l’émergence des personnages stoïques du Vieil Homme, des Sept Frères et de la Mère n’atténue en rien la férocité avec laquelle cet orateur évoque le courage.
Les anciens Pères de l’Église chrétienne ont soigneusement préservé ce livre (nous le tenons d’une traduction syrienne) comme un ouvrage de haute valeur morale et d’enseignement, et il était sans aucun doute familier à beaucoup des premiers martyrs chrétiens, qui étaient excités au point de martyre en le lisant.