[p. 68]
Le contenu de ce chapitre est pratiquement identique à celui du Mejr-ed-dìn, vol. I, ch. I, bien qu’il soit ici dérivé des lèvres d’un Arabe Khatìb.
P. 5. L’idée du grand serpent est analogue à celle du grand serpent de Midgard dans les mythes scandinaves.
P. 6. Béhémoth et la grande baleine. — Ceci est apparemment tiré de sources talmudiques. Ainsi, nous lisons dans Bava Bathra, fol. 74, col. 2, R. Judah dit : Tout ce que Dieu a créé dans le monde, Il l’a créé mâle et femelle. Et ainsi Il a fait avec Léviathan le serpent perçant, et Léviathan le serpent tortueux, Il les a créés mâle et femelle. Mais s’ils avaient été unis, ils auraient désolé le monde entier. Que fit donc le Saint ? Il ôta la force du Léviathan mâle, et tua la femelle et la salât pour les justes (pour le temps à venir, car il est dit : « Et il tuera la baleine ou le dragon) qui est dans la mer » (Isaïe xxvii. 1). De même à propos de Béhémoth sur mille montagnes, Il les a créés mâle et femelle, mais s’ils avaient été unis, ils auraient désolé le monde. Que fit donc le Saint ? Il ôta la force du Béhémoth mâle, rendit la femelle stérile et la préserva pour les justes pour l’avenir. » Les musulmans, de la même manière, croient que la viande d’un grand taureau et d’un grand poisson fournira le festin des justes à leur entrée au Paradis.
Il existe, dans les écrits rabbiniques, de nombreuses allusions similaires au grand bœuf et au grand poisson ou dragon de mer.
P. 7. Eclipses de lune. — Le 6 octobre 1903, nous avons eu la bonne fortune de bivouaquer dans l’enceinte du célèbre palais de Meshetta à Moab. Tandis que le soleil se couchait, la lune s’est éclipsée, et on aurait eu du mal à imaginer un spectacle plus magnifique, dans un cadre aussi beau et aussi solitaire. Même les impassibles domestiques arabes, dont la plupart avaient longtemps servi en Europe, furent [69] impressionnés et se rassemblèrent avec des exclamations de surprise et peut-être de peur. La dame de notre groupe est allée leur faire des remontrances parce qu’ils avaient pris un coq dans la cage à volaille et le fouettaient… prétendaient-ils « parce qu’il faisait du bruit » ; lui aussi avait été surpris par le phénomène et avait chanté. L’un d’eux a ajouté : « Les gens de chez nous, qui ne savent pas faire mieux, tueront des coqs et battront des tambours… Le professeur Euting récita alors la Sourate de l’aube, cxiii, qui sembla répondre aux besoins du cas ; les hommes exprimèrent leur satisfaction, et le coq fut rendu à sa famille. (Notes du Dr Spoer sur les sacrifices sanglants en Palestine, vol. xxv, pp. 312 et suivantes du Journal de l’American Oriental Society, 1906, et page 104 du vol. xxvii, 1906).
P. 9. La mère des démons.—Pour les notions juives sur ce sujet, voir Bodenschatz, iii. ch. x. par. 5-7, pp. 169, 170.
P. 11. Origine des goules, etc. — Pour les notions juives (qui sont également courantes chez d’autres Orientaux) sur ce sujet, voir Bodenschatz, iii. ch. X. par. 3, et Wünche, « Bibliotheca Rabbinica, Midrasch Bereshit Rabba », p. 94, et Edersheim, « Vie et époque de Jésus le Messie », Annexe xiii. Section III. par. 1., également note 41 de « Contes racontés en Palestine », par J. E. Hanauer, édité par H. G. Mitchell (Cincinnati : Jennings & Graham. New York : Eaton & Mains).
P. 11. Caïn et Abel.—Kabil et Habil, ou Caïn et Abel, avec leurs deux sœurs furent les premiers enfants nés d’Adam et Ève. Adam, sur ordre d’Allah, ordonna à Caïn d’épouser la sœur jumelle d’Abel, et à Abel d’épouser celle de Caïn (car, l’opinion commune étant que les mariages ne devraient pas avoir lieu avec des personnes très proches, telles que leurs propres sœurs, il semblait raisonnable de supposer qu’ils devraient prendre celles du degré le plus éloigné, mais Caïn refusa, parce que sa sœur était la plus belle. [1] Là-dessus, Adam leur dit de faire leurs offrandes à Allah, renvoyant ainsi [p. 70] le différend à Sa détermination… L’offrande de Caïn était une gerbe du pire de son blé, mais celle d’Abel un agneau gras du meilleur de son troupeau. Allah ayant déclaré Son acceptation de ce dernier d’une manière visible, Caïn dit à son frère : « Je te tuerai certainement. » Abel était le plus fort des deux, et aurait facilement prévalu contre son frère, mais il répondit : « Si tu étends ta main sur moi pour me tuer, je ne porterai pas la main sur toi. Caïn se mit à réfléchir à la manière dont il devait accomplir ce meurtre. Tandis qu’il le faisait, le diable lui apparut sous une forme humaine et lui montra comment s’y prendre : il écrasait la tête d’un oiseau entre deux pierres. Caïn, ayant commis le fratricide, fut extrêmement troublé dans son esprit et porta le cadavre sur ses épaules pendant un temps considérable, ne sachant pas où le cacher, jusqu’à ce qu’il sentit horriblement mauvais. Alors, Allah lui apprit à l’enterrer en prenant l’exemple d’un corbeau qui, ayant tué un autre corbeau en sa présence, creusa une fosse avec ses griffes et son bec et l’y enterra. Une autre tradition raconte que Caïn fut finalement tué par accident par Lamech d’une flèche, alors que ce dernier chassait à Tell el-Kaïmûn, près du Kishon, au pied nord du mont Carmel. (Voir le Coran de Sale, pp. 76 et 77, texte et note de bas de page. Chandos Classics.)
P. 12. Enterrement d’Adam.—Une tradition chrétienne selon laquelle Adam fut enterré avec sa tête posée au pied du Calvaire, et qu’il fut réveillé à la vie par quelques gouttes du sang du Christ dégoulinant sur son crâne lors de la Crucifixion, peut être retracée à l’époque d’Origène au deuxième siècle.
P. 13. Le nâkûs.—Le nâkûs est une planche ou une plaque de métal que l’on frappe avec un maillet pour annoncer l’heure du service. Lorsque les musulmans sous Omar Ibn el Khattab prirent Jérusalem pour la première fois (637 après J.-C.), l’usage des cloches d’église était interdit, mais le nâkûs fut autorisé parce que Noé, par ordre d’Allah, en utilisait une trois fois par jour pour appeler les ouvriers employés à la construction de l’arche et pour attirer les gens à entendre ses avertissements concernant un jugement prochain. Lorsque les croisés prirent Jérusalem en 1099 après J.-C., les cloches furent réinstallées dans les églises. L’une des plaintes formulées par le patriarche latin contre les chevaliers de Saint-Jean était qu’ils troublaient les services célébrés dans l’église du Sépulcre, en [71] faisant sonner les cloches de leur grande église voisine. Les cloches des églises de Terre Sainte furent réduites au silence lorsque les Croisés furent finalement chassés en 1292, mais elles cessèrent de sonner à Jérusalem lorsque la ville tomba aux mains de Saladin, le 2 octobre 1187. En 1823, un voyageur de l’époque nous informe que la seule cloche de la ville était une clochette à main du couvent latin. Depuis la fin de la guerre de Crimée, de nombreuses grosses cloches d’église ont été suspendues et sont constamment utilisées dans diverses églises chrétiennes de Palestine, bien que l’auteur se souvienne de l’époque où une grande émeute eut lieu parmi les musulmans à Naplouse parce qu’une petite cloche avait été installée dans l’école de la Mission à cet endroit.
P. 14. L’âne et Iblìs dans l’arche.—Vraisemblablement pour payer l’âne de sa méchanceté, Iblìs lui chuchota à l’oreille que toutes les femelles de son espèce avaient été détruites ; sur quoi l’infortunée bête émit un cri de lamentation si terrible que le Malin fut effrayé et s’empressa de le réconforter en ajoutant : « Mais il en reste une pour toi. » Alors le cri de l’âne s’apaisa en un long « Ah ! » de soulagement. Telle est l’origine du braiment de l’âne. (Je tiens l’histoire d’un ami d’Egypte.)—ED.
P. 15. L’abâyeh, ou 'aba, est le vêtement extérieur large et grossier porté par toutes les classes en Palestine, et parfois adaptable à d’autres usages. Voir Deut. xxiv. 13; Amos ii. 8; P.E.F. Quarterly Statement, 1881, p. 298. Les fables concernant Og sont sans doute tirées de sources rabbiniques; voir l’article « Og » dans le Smith’s Bible Dictionary.
P. 17. « L’arche informa Noé qu’ici le Beyt el Makdas serait reconstruit. » Cf. « Uns el Jelìl. » Édition du Caire, vol. i. pp. 19-22.
P. 17. Mariage de la fille de Noé.—Cette histoire est très courante. Il y a une version de celle-ci donnée par P. Baldensperger dans l’un des relevés trimestriels de la P.E.F. La tombe d’une des filles de Noé est montrée à 'Ellar dans le sud de la Palestine, et une autre, dit-on, à ou près de Baalbec.
P. 18. Job.—Au quatrième siècle chrétien, de nombreux pèlerins se rendaient dans la région à l’est du Jourdain pour voir et embrasser le tas de fumier sur lequel Job s’assit et se grattait en son temps, et même aujourd’hui on peut voir dans l’ancien sanctuaire appelé « Esh Sheykh Sa’ad » dans le Hauran, le fameux « Rocher de Job », dont les recherches modernes ont montré qu’il s’agissait d’un monument commémorant les victoires du monarque égyptien Ramsès II. En outre, il existe en Palestine occidentale au moins deux « puits de Job » : l’un sur la rive occidentale de la mer de Galilée, l’autre, le bien connu Bar Ayûb, dans la vallée du Cédron, juste à l’endroit où elle rejoint [72] la traditionnelle vallée de Hinnom. Ce puits a une profondeur de cent pieds et contient une réserve inépuisable d’eau, dont une grande partie est transportée dans des outres pour subvenir aux besoins de Jérusalem. A quelques pas à l’est de ce puits, sous une corniche de rocher où l’on voit encore les cuves des foulons de l’antiquité, [2] se trouve une petite ouverture : c’est l’entrée d’une caverne qui, d’après les paysans du village voisin de Siloé, aurait été autrefois la demeure du patriarche.
On dit qu’Ayûb était un Rûmi, un descendant gréco-romain d’Esaü,[3] et que le nom de sa femme était Rahmeh (Miséricorde). Elle, plutôt que son mari, est l’exemple éclatant de la patience humaine. Il y a quelques années, une femme arabe de l’Église orthodoxe orientale était en désaccord avec son mari et alla demander conseil à un prêtre, qui lui recommanda de prendre exemple sur la femme de Job.
P. 19. El Hakìm Lokman.—La plus grande partie de la trente et unième sourate du Coran est un recueil de paroles sages de Lokman. (L’anecdote suivante est relatée dans le plus grand « Kâmûs » (Dictionnaire) d’El Bistani : « Un certain homme demanda à Lokman : « Ne t’ai-je pas vu une fois garder des moutons ? » Il répondit : « Oui. » « Alors comment as-tu atteint ce degré de grandeur ? » Lokman répondit : « En disant la vérité, en rétablissant le serment et en t’abstenant de parler de sujets qui ne me concernent pas. »
P. 20. Danger de dormir dans les champs où poussent des melons jaunes.—Pour prévenir de tels accidents, auxquels ils croient implicitement, les fellahs qui ont à surveiller les champs de melons mangent, dit-on, beaucoup d’ail et répandent des morceaux de ce légume grossier autour de leurs lits. L’odeur est censée être une protection efficace, non seulement contre les serpents, mais aussi contre le mauvais œil.
P. 21. Benj = Bhang, chanvre indien ou haschisch, figure dans les contes orientaux, et a des effets plus merveilleux que ceux du chloroforme. Cette histoire de Lokman est donnée dans une version différente dans « Contes racontés en Palestine », sous le titre de « El Hakìm Risto ».
Diverses éditions et traductions des fables de Lokman ont paru à différentes époques en Europe, la plus récente que je connaisse étant celle de A. Cherbonneau (Paris : Hachette & Cie. 1884).
P. 33. Le rite de la circoncision. — Sarah, dans un accès de jalousie furieuse, aurait juré de tremper ses mains dans le [73] sang d’Agar. Afin de sauver la vie de cette dernière, et de permettre à sa femme de tenir son serment solennel bien que sauvage, Agar, sur la suggestion d’Abraham, permit à Sarah d’accomplir sur elle le rite de la circoncision, auquel se soumettre est devenu depuis lors une « sunnah », ou coutume traditionnelle et religieuse parmi les femmes musulmanes. (Voir Mejr-ed-dìn, vol. i. p. 46.)
P. 35. Les patriarches ne seraient pas morts mais vivants.—Le tombeau des patriarches à Hébron est jalousement gardé contre les intrus qui ne sont pas musulmans. Très peu de chrétiens ont jamais été admis même dans les cours du Haram ; le premier à avoir été autorisé à y entrer dans les temps modernes fut le prince de Galles (aujourd’hui roi Édouard VII), qui visita la Terre Sainte en 1862.
Il est même interdit aux musulmans de descendre dans la caverne située en dessous, qui est généralement supposée être celle de Macpéla, de peur de déranger les patriarches et leur « harìm », qui sont conçus comme vivant dans un état de « keyf » sacré ou de « dolce far niente ». Il y a deux cents ans, un musulman eut l’audace d’entrer dans la caverne. Il tomba soudain sur une dame qui se peignait les cheveux. On suppose que c’était Sarah elle-même. Elle jeta son peigne sur l’intrus audacieux et le frappa aux yeux. Il fut, par conséquent, aveugle jusqu’à son dernier jour.
On raconte aussi que lorsqu’Ibrahim Pacha prit Hébron, il y a environ soixante-dix ans, il essaya également de pénétrer dans le mausolée des patriarches, et fit pratiquer une ouverture dans la maçonnerie qui l’entourait, mais qu’au moment où il allait entrer, il tomba gravement malade, et dut être emporté sans connaissance.
Une vieille tradition, qui remonte au temps d’Origène, au deuxième siècle, dit que la croix sur laquelle le Christ a souffert fut, lors de la Crucifixion, plantée à la tête du tombeau d’Adam, et que quelques gouttes du sang du Sauveur, s’infiltrant à travers le sol et la fissure faite dans le rocher par le tremblement de terre qui se produisit alors, touchèrent le crâne d’Adam et ranimèrent le père de [74] l’humanité. [4] Il conduisit la troupe des saints qui, comme le rapporte l’Évangile, ressuscitèrent d’entre les morts après la résurrection du Christ, et en entrant à Jérusalem, apparurent à beaucoup de gens. L’origine de cette légende semble avoir été une mauvaise compréhension des textes Éphésiens v. 14 et 21; 1 Corinthiens xv. 21, 22; 45, 47.
P. 41. Pèlerinage au tombeau de Mûsa.—Il y a quelques années, un Juif indigène informa l’auteur que son défunt père lui avait dit que ce dernier avait été informé par un cheikh musulman que le pèlerinage annuel musulman au tombeau traditionnel de Moïse avait été institué par les premiers conquérants musulmans de la Palestine, afin qu’en cas de troubles à Jérusalem parmi les pèlerins chrétiens qui y viennent pour célébrer Pâques, un corps important de croyants armés puisse être en réserve et à portée de main en cas de nécessité. Je ne saurais dire si cette affirmation est exacte ; en tout cas, le pèlerinage de Neby Mûsa coïncide généralement avec les fêtes chrétiennes de Pâques.
P. 41. Les pierres du lieu doivent être allumées pour le combustible.—Le calcaire de Neby Mûsa est bitumineux et quelque peu combustible.
P. 45. « La tour porte encore son nom (de David). » — Cette tour est située juste à l’intérieur de la ville, près de la porte de Jaffa. On l’appelle souvent la tour d’Hippicus, bien que les dimensions de sa base correspondent davantage à celles de la tour d’Hérode Phasélus.
P. 49. Le Kharrûb. — Le caroubier (Ceratonia silique), dont la tradition dit qu’il aurait fourni dans ses gousses les sauterelles dont mangeait le Baptiste, et aussi les cosses dont se nourrissaient les porcs dans la parabole du fils prodigue.
P. 50. Pierres laissées inachevées à la mort de Salomon. — Ces pierres sont généralement appelées « Hajar el Hibleh » ou pierre de la femme enceinte, à cause de la croyance que le travail de les tailler et de les porter avait été confié à des djinns femmes dans cet état. Une de ces pierres est signalée dans le mur sud de Jérusalem, et un autre bloc énorme, sur une colline près de Hirsha, aurait été laissé là par une djinnîyeh qui l’avait laissé tomber en apprenant la bonne nouvelle de la mort de Salomon. (Voir « Recherches archéologiques » de Clermont Ganneau, vol. i. 69.)
Comme Abraham et El-Khudr, David apparaît parfois pour [75] protéger les Juifs. On en mentionnera quelques exemples dans la section II. à propos de légendes peut-être fondées sur des faits.
p. 51. Dhu’lkarnein.—Voir Coran de Sale, Chandos Classics Edition, chap. xviii. pp. 224-225 et notes de bas de page.
P. 54. La grotte d’Élie sur le Carmel.—Pour d’autres détails concernant cet endroit et le « traitement » qui y est pratiqué, voir « The Land and the Book » (1886) du Dr Thomson, vol. i, p. 329 et suivantes.
P. 62. Simon le Juste.—Il semble maintenant établi de façon concluante qu’il s’agissait de Simon II, et que Josèphe (Antip. Livre XII, chap. II, 5) s’est trompé en l’identifiant avec Simon IG (Voir Derembourg, 47-51 ; Dean Stanley’s « Jewish Church », vol. III, p. 247.)
P. 62. Le trente-troisième jour d’Omer. C’est le trente-troisième jour après le quinzième de Nisan et le deuxième de la Pâque, lorsqu’une gerbe ('omer) d’orge était offerte à Dieu dans le Temple comme prémices de la récolte à venir (Lév. xxiii. 10). Ce dix-huitième jour d’Iyyar est aussi célébré comme l’anniversaire de la disparition d’une épidémie au temps du rabbin Akiba. (Voir Friedlænder, « Text-book of the Jewish Religion », 27, et note 34, « Tales told in Palestine », p. 219.)
P. 62-64. Comparez 3 Mace. i. 28, 29 ; ii. 21-24 ; avec « Jewish Church » de Dean Stanley, vol. iii. p. 248.
69:1 Allah a ordonné que Hawa produise des enfants par paires, un mâle avec une femelle, afin d’imposer une certaine retenue à l’humanité dès le début. Il était interdit à un fils d’épouser sa sœur jumelle. Caïn, asservi par la beauté de sa sœur jumelle Abdul Mughis, transgressa ce commandement et finit par assassiner Abel, à qui elle était promise. Pour empêcher que de tels ravages ne soient causés par l’apparence des femmes, il fut décrété à partir de ce moment que toutes les femmes ayant atteint un certain âge devaient se voiler. Une variante populaire de ce qui précède. — ED. ↩︎
72:1 L’existence de ces cuves si près du puits est l’une des raisons pour lesquelles on croit, comme beaucoup le font, que Bìr Eyyûb est l’En-Rogel de l’Ancien Testament. ↩︎
72:2 Un sujet arabe de l’Empire gréco-romain.—ED. ↩︎
73:1 Un chrétien maronite m’a raconté une fois une histoire qui commençait par l’enterrement d’Adam et se terminait par la Crucifixion, et qui dura tout un après-midi d’été. Elle comprenait le sujet de cette note et aussi celui du chapitre précédent, mais semblait homogène. Melchisédek était, je m’en souviens, un personnage principal. Il enterra Adam, emporta son corps à une distance inouïe jusqu’à Jérusalem, et ne cessa d’apparaître et de disparaître mystérieusement tout au long du récit. Le narrateur m’assura qu’il avait trouvé tout cela dans un gros livre dans la bibliothèque d’un certain couvent du Mont Liban ; mais, comme il ne savait pas lire, je soupçonne que cette assurance n’était destinée qu’à m’impressionner, et j’avais écouté tout un cycle de contes populaires. ↩︎