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Fascicule 77. Les créatures médianes |
Table des matières
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Fascicule 79. L’expansion andite en Orient |
78:0.1 LE second Éden fut le berceau de la civilisation pendant près de trente-mille ans. Les peuples adamiques se maintinrent là, en Mésopotamie, et envoyèrent leur progéniture aux confins de la terre. Plus tard, quand ils s’amalgamèrent avec les tribus nodites et sangiks, ils furent connus sous le nom d’Andites. De cette région partirent les hommes et les femmes qui inaugurèrent les activités des temps historiques et accélérèrent prodigieusement les progrès culturels sur Urantia.[1][1][2][3]
78:0.2 Ce fascicule décrit l’histoire planétaire de la race violette, en commençant peu après la faute d’Adam, environ 35 000 ans av. J.-C. Le récit se poursuit par la fusion de la race violette avec les races nodites et sangiks, vers l’an 15 000 av. J.-C. pour former le peuple Andite, qui disparut de son foyer de Mésopotamie environ 2 000 ans av. J.-C.[2]
78:1.1 Bien que le mental et la morale des races fussent à un niveau assez bas au moment de l’arrivée d’Adam, leur évolution physique s’était poursuivie sans être aucunement affectée par la crise de la rébellion de Caligastia. La contribution d’Adam au statut biologique des races, malgré l’échec partiel de son entreprise, rehaussa énormément les humains d’Urantia.[3]
78:1.2 Adam et Ève apportèrent aussi beaucoup d’éléments précieux au progrès social, moral et intellectuel de l’humanité. La civilisation fut immensément vivifiée par la présence de leurs descendants. Mais, il y a 35 000 ans, le monde dans son ensemble était peu cultivé. Certains centres de civilisation existaient çà et là, mais la majeure partie d’Urantia languissait à l’état sauvage. La répartition raciale et culturelle était la suivante :[2]
78:1.3 1. La race violette — les Adamites et les Adamsonites. Le principal centre de culture adamite se trouvait dans le second jardin situé dans le triangle du Tigre et de l’Euphrate ; ce fut vraiment le berceau des civilisations occidentales et indiennes. Le centre secondaire ou nordique de la race violette était le quartier général adamsonite situé à l’est de la rive Sud de la mer Caspienne, près des monts Kopet. C’est à partir de ces deux centres que se répandirent, dans les pays voisins, la culture et le plasma vital qui vivifièrent immédiatement toutes les races.[1][4][3]
78:1.4 2. Les Présumériens et autres Nodites. Il existait aussi en Mésopotamie, près de l’embouchure des fleuves, des restes de l’ancienne culture du temps de Dalamatia. Avec l’écoulement des millénaires, ce groupe se mêla complètement aux Adamites du nord, mais ne perdit jamais entièrement ses traditions nodites. Divers autres groupes de Nodites qui s’étaient installés au Levant furent en général absorbés par la race violette au cours de son expansion ultérieure.
78:1.5 3. Les Andonites entretinrent cinq ou six colonies assez représentatives au nord et à l’est du quartier général d’Adamson. D’autres Andonites étaient dispersés dans le Turkestan, et certains groupes isolés d’entre eux subsistèrent dans toute l’Eurasie, spécialement dans les régions montagneuses. Ces aborigènes occupaient encore les terres septentrionales du continent eurasien ainsi que l’Islande et le Groenland, mais ils avaient été, depuis longtemps, chassés des plaines d’Europe par les hommes bleus, et des vallées des fleuves asiatiques plus éloignés par la race jaune en expansion.
78:1.6 4. Les hommes rouges occupaient les Amériques après avoir été chassés d’Asie plus de cinquante-mille ans avant l’arrivée d’Adam.
78:1.7 5. La race jaune. Les peuples chinois étaient bien établis dans le contrôle de l’Asie orientale. Leurs colonies les plus avancées se trouvaient au nord-ouest de la Chine moderne, dans les régions limitrophes du Tibet.
78:1.8 6. La race bleue. Les hommes bleus étaient dispersés dans toute l’Europe, mais leurs meilleurs centres de culture étaient situés dans les vallées, alors fertiles, du Bassin méditerranéen et dans le Nord-Ouest de l’Europe. L’absorption des hommes du Néandertal avait grandement retardé la culture des hommes bleus, mais, par ailleurs, ils étaient les plus dynamiques, les plus aventureux et les plus explorateurs de tous les peuples évolutionnaires d’Eurasie.[5][6]
78:1.9 7. L’Inde prédravidienne. Le mélange complexe des races aux Indes — englobant toutes les races de la terre, mais surtout la verte, l’orangée et la noire — entretenait une culture légèrement supérieure à celle des régions extérieures.
78:1.10 8. La civilisation saharienne. Les éléments supérieurs de la race indigo avaient leurs colonies les plus progressives dans les terres qui forment maintenant le grand désert du Sahara. Ce groupe indigo-noir contenait de nombreuses lignées des races orangée et verte submergées.
78:1.11 9. Le Bassin méditerranéen. La race la plus complètement mélangée en dehors de l’Inde occupait ce qui est maintenant le Bassin méditerranéen. Les hommes bleus du Nord et les Sahariens du Sud s’y rencontrèrent et s’y mêlèrent avec des Nodites et des Adamites orientaux.
78:1.12 Telle était l’image du monde avant les débuts des grandes expansions de la race violette, il y a environ vingt-cinq-mille ans. L’espoir de la civilisation future se trouvait dans le second jardin, entre les fleuves de Mésopotamie. Cette région de l’Asie du Sud-Ouest contenait le potentiel d’une grande civilisation, la possibilité de répandre dans le monde les idées et les idéaux des temps de Dalamatia et de l’époque d’Éden sauvés du naufrage.
78:1.13 Adam et Ève avaient laissé derrière eux une progéniture limitée mais puissante, et les observateurs célestes, sur Urantia, attendaient anxieusement de voir comment se comporteraient ces descendants du Fils et de la Fille Matériels égarés.[2]
78:2.1 Pendant des milliers d’années, les fils d’Adam travaillèrent le long des fleuves de Mésopotamie, résolvant vers le sud leurs problèmes d’irrigation et de contrôle des inondations, perfectionnant leurs défenses au nord, et s’efforçant de préserver leurs traditions de la gloire du premier Éden.
78:2.2 L’héroïsme dont ils firent preuve dans la direction du second jardin constitue l’une des épopées les plus étonnantes et inspirantes de l’histoire d’Urantia. Ces âmes splendides ne perdirent jamais entièrement de vue les buts de la mission adamique ; c’est pourquoi les Adamites combattirent vaillamment l’influence des tribus environnantes et inférieures, tandis qu’ils envoyèrent volontairement leurs fils et filles les mieux doués en un flot constant d’émissaires auprès des races de la terre. Cette expansion épuisait parfois leur propre culture, mais ce peuple supérieur réussissait toujours à se reconstituer.[2][3]
78:2.3 La civilisation, la société et le statut culturel des Adamites se situaient très au-dessus du niveau général des races évolutionnaires d’Urantia. Il n’y avait de civilisation vraiment comparable que parmi les vieilles colonies de Van et d’Amadon et chez les Adamsonites. Mais la civilisation du second Éden était une structure artificielle — elle ne résultait pas d’une évolution — et, en conséquence, elle était condamnée à dégénérer jusqu’à son niveau évolutionnaire naturel.[7][8][2][3]
78:2.4 Adam laissa derrière lui une grande culture intellectuelle et spirituelle, mais elle était pauvre en applications mécaniques, car toute civilisation est limitée par les ressources naturelles disponibles, le génie inné et les loisirs suffisants pour assurer la mise en œuvre des inventions. La civilisation de la race violette était fondée sur la présence d’Adam et les traditions du premier Éden. Après la mort d’Adam et à mesure que les millénaires qui passaient estompaient les traditions, le niveau culturel des Adamites ne cessa de décliner jusqu’à ce que l’équilibre ait été atteint entre le statut des peuplades environnantes et l’évolution naturelle des capacités culturelles de la race violette.[7][9]
78:2.5 Cependant, vers l’an 19 000 av. J.-C. les Adamites formaient une véritable nation comptant 4 500 000 habitants, et ils avaient déjà déversé des millions de leurs descendants chez les peuples des alentours.[1][1][2][3]
78:3.1 La race violette conserva, pendant de nombreux millénaires, les traditions pacifiques d’Éden, ce qui explique le long retard des Adamites à faire des conquêtes territoriales. Quand ils souffraient d’un excès de population, au lieu de faire la guerre pour s’assurer plus de territoires, ils envoyaient l’excédent de leurs habitants comme instructeurs auprès des autres races. L’effet culturel de ces premières migrations n’était pas durable, mais l’absorption des éducateurs, des commerçants et des explorateurs adamiques fortifiait biologiquement les peuplades environnantes.[9][2]
78:3.2 Quelques Adamites se dirigèrent de bonne heure à l’ouest vers la vallée du Nil ; d’autres allèrent vers l’est et pénétrèrent en Asie, mais ils formaient une minorité. Les mouvements de masse des époques plus tardives s’orientèrent largement vers le nord et de là vers l’ouest. Dans l’ensemble, ce fut une poussée graduelle, mais incessante vers le nord, la majorité des émigrants se dirigeant vers le nord, puis tournant vers l’ouest autour de la mer Caspienne et pénétrant en Europe.[1][2]
78:3.3 Il y a environ 25 000 ans, un grand nombre des Adamites les plus purs était bien en route pour émigrer vers le nord et, à mesure qu’ils avançaient dans cette direction, ils devenaient de moins en moins adamiques. À la fin, quand ils occupèrent le Turkestan, ils s’étaient complètement mêlés aux autres races, et particulièrement aux Nodites. Les éléments de pure race violette ne pénétrèrent profondément en Europe et en Asie qu’en très petit nombre.[1]
78:3.4 Entre l’an 30 000 et l’an 10 000 avant J.-C., des mélanges raciaux faisant époque eurent lieu dans toute l’Asie du Sud-Ouest. Les habitants des hautes terres du Turkestan étaient un peuple viril et vigoureux. Au Nord-Ouest de l’Inde, une bonne partie de la culture du temps de Van subsistait. Encore au nord de ces colonies, les meilleurs Andonites primitifs s’étaient conservés. Et ces deux races de culture et de caractère supérieurs furent absorbées par les Adamites se déplaçant vers le nord. Cette amalgamation conduisit à adopter bien des idées nouvelles ; elle facilita les progrès de la civilisation et fit avancer considérablement toutes les phases de l’art, de la science et de la culture sociale.
78:3.5 Quand la période des migrations adamiques primitives prit fin, vers l’an 15 000 av. J.-C. il y avait déjà plus de descendants d’Adam en Europe et en Asie centrale que partout ailleurs dans le monde, et même qu’en Mésopotamie. Les races bleues européennes avaient été largement imprégnées. Les pays que l’on appelle aujourd’hui la Russie et le Turkestan étaient occupés dans toutes leurs régions méridionales par un grand réservoir d’Adamites mêlés de Nodites, d’Andonites et de Sangiks rouges et jaunes. L’Europe du Sud et la lisière de la Méditerranée étaient habitées par une race mixte d’Andonites et de Sangiks — orangés, verts et indigo — avec une touche de la souche adamite. L’Asie Mineure et les pays du centre-est de l’Europe étaient occupés par des tribus de prédominance andonite.[1]
78:3.6 Une race mêlée de couleur, grandement renforcée vers cette époque par des arrivées de Mésopotamiens, se maintenait en Égypte et se préparait à prendre le relais de la culture en voie de disparition de la vallée de l’Euphrate. Les peuplades noires se déplaçaient vers le sud de l’Afrique ; comme la race rouge, elles étaient pratiquement isolées.[9]
78:3.7 La civilisation saharienne avait été disloquée par la sècheresse, et celle du Bassin méditerranéen par les inondations. Les races bleues n’avaient pas encore réussi à développer une culture avancée. Les Andonites étaient encore éparpillés dans les régions de l’Asie centrale et l’Arctique. Les races verte et orangée avaient été exterminées en tant que races. La race indigo se dirigeait vers le sud de l’Afrique pour y commencer sa lente et longue dégénérescence raciale, qui se poursuivit longtemps.
78:3.8 Les peuples de l’Inde restaient stagnants, avec une civilisation qui ne progressait pas. Les hommes jaunes consolidaient leur mainmise sur l’Asie centrale. Les hommes bruns n’avaient pas encore inauguré leur civilisation dans les iles du Pacifique proches de l’Asie.
78:3.9 Ces répartitions raciales, associées à de vastes changements de climat, préparèrent la scène du monde pour l’inauguration de l’ère andite de la civilisation d’Urantia. Ces premières migrations s’étendirent sur une période de dix millénaires, entre l’an 25 000 et l’an 15 000 av. J.-C. Les migrations ultérieures ou andites eurent lieu approximativement entre l’an 15 000 et l’an 6 000 av. J.-C.[7]
78:3.10 Les Adamites des premières migrations mirent tellement de temps à traverser l’Eurasie qu’ils perdirent, en cours de route, une grande partie de leur culture. Seuls les Andites venus plus tard se déplacèrent avec une rapidité suffisante pour conserver leur culture édénique à de grandes distances de la Mésopotamie.
78:4.1 Les races andites étaient les mélanges primaires de la race violette en ligne directe et des Nodites avec l’addition de peuplades évolutionnaires. En général, il faut penser aux Andites comme ayant un pourcentage de sang adamique bien plus élevé que les races modernes. Dans l’ensemble, on emploie le terme Andite pour désigner les peuples possédant un sixième à un huitième d’hérédité violette. Les Urantiens modernes, même ceux des races blanches nordiques, contiennent un pourcentage bien inférieur du sang d’Adam.[2][7][10][11][12][1][2][3]
78:4.2 Les tout premiers peuples andites eurent leur origine dans les régions adjacentes à la Mésopotamie il y a plus de vingt-cinq-mille ans et consistèrent en un mélange d’Adamites et de Nodites. Le second jardin était entouré de zones concentriques où les habitants avaient de moins en moins de sang violet, et c’est sur la périphérie de ce creuset racial que naquit la race andite. Plus tard, quand les Adamites et les Nodites migrateurs pénétrèrent dans les régions alors fertiles du Turkestan, ils se mêlèrent rapidement à leurs habitants supérieurs, et le mélange racial qui en résulta étendit, vers le nord, le type andite.[13][14][2]
78:4.3 Les Andites furent, à tous points de vue, la meilleure race humaine apparue sur Urantia depuis l’époque des peuplades de pure race violette. Ils englobèrent la plupart des types supérieurs des restes survivants des races adamite et nodite, et, plus tard, quelques-unes des meilleures lignées d’hommes jaunes, bleus et verts.[2][2]
78:4.4 Ces premiers Andites n’étaient pas des Aryens, mais des Préaryens. Ils n’étaient pas blancs, mais « préblancs ». Ils n’étaient ni un peuple occidental ni un peuple oriental, mais c’est l’hérédité andite qui donne au mélange polyglotte des races dites blanches cette homogénéité générale que l’on a appelée caucasoïde.[2][12][1]
78:4.5 Les lignées les plus pures de la race violette avaient conservé la tradition adamique de rechercher la paix, ce qui explique pourquoi les premiers déplacements raciaux eurent plutôt la nature de migrations pacifiques. Mais, à mesure que les Adamites s’unirent avec les souches nodites, qui étaient alors une race belliqueuse, leurs descendants Andites devinrent, pour leur époque, les militaristes les plus habiles et les plus sagaces qui aient jamais vécu sur Urantia. Les déplacements des Mésopotamiens prirent désormais un caractère de plus en plus militaire et s’apparentèrent davantage à de réelles conquêtes.[1][2]
78:4.6 Les Andites étaient aventureux ; ils avaient des dispositions vagabondes. Une addition de souches sangik ou andonite tendit à les stabiliser. Mais, même ainsi, leurs descendants n’eurent pas de cesse avant d’avoir effectué la circumnavigation du globe et découvert le dernier des continents lointains.[1]
78:5.1 La culture du second jardin persista pendant vingt-mille ans, mais elle subit un déclin continu jusqu’à l’an 15 000 av. J.-C., où la régénération de la prêtrise séthite et le commandement d’Amosad inaugurèrent une ère brillante. Les vagues massives de civilisation qui se répandirent plus tard sur l’Eurasie suivirent immédiatement la grande renaissance du Jardin consécutive à de nombreuses unions des Adamites avec les Nodites mixtes des environs pour former les Andites.[1][2]
78:5.2 Ces Andites firent faire de nouveaux progrès en Eurasie et en Afrique du Nord. De Mésopotamie jusqu’au Sin-Kiang inclus, la culture andite dominait, et les migrations continues vers l’Europe étaient constamment compensées par de nouvelles arrivées de Mésopotamie. Mais il ne serait pas exact de parler des Andites en Mésopotamie comme d’une race proprement dite avant les prodromes des migrations finales des descendants mixtes d’Adam. Dès cette époque, même les races du second jardin étaient tellement mêlées qu’elles ne pouvaient plus être considérées comme adamites.[9][15]
78:5.3 La civilisation du Turkestan était constamment vivifiée et rénovée par les nouveaux arrivants de Mésopotamie, et spécialement par les cavaliers andites venus plus tardivement. La langue mère dite aryenne était en cours de formation dans les hautes terres du Turkestan ; elle était un mélange du dialecte andonique de cette région avec le langage des Adamsonites et des Andites ultérieurs. Bien des langages modernes dérivent de ce langage primitif des tribus d’Asie centrale qui conquirent l’Europe, l’Inde et la partie supérieure des plaines de Mésopotamie. C’est cet ancien idiome qui donna aux langues occidentales la similitude que l’on appelle aryenne.[1][15][2][3]
78:5.4 Vers l’an 12 000 av. J.-C., les trois quarts des races andites du monde résidaient dans le Nord et l’Est de l’Europe et, lorsqu’eut lieu l’exode ultérieur et final de Mésopotamie, soixante-cinq pour cent des dernières vagues d’émigration pénétrèrent en Europe.[2][9]
78:5.5 Les Andites émigrèrent non seulement vers l’Europe, mais vers la Chine du Nord et l’Inde, tandis que de nombreux groupes allaient jusqu’aux confins de la terre comme missionnaires, éducateurs et commerçants. Ils apportèrent une contribution considérable aux groupes des peuplades sangiks du Sahara septentrional. Toutefois, seul un petit nombre d’instructeurs et de commerçants pénétra en Afrique plus au sud que le cours supérieur du Nil. Plus tard, des Andites mixtes et des Égyptiens descendirent le long des côtes est et ouest de l’Afrique bien au-dessous de l’équateur, mais sans atteindre Madagascar.[1][2]
78:5.6 Ces Andites étaient les conquérants dits Dravidiens, et plus tard Aryens, de l’Inde, et leur présence en Asie centrale rehaussa considérablement les ancêtres des Touraniens. De nombreux individus de cette race allèrent en Chine, tant par le Sin-Kiang que par le Tibet, et ajoutèrent des qualités désirables aux souches chinoises ultérieures. De temps à autre, de petits groupes arrivaient jusqu’au Japon, à Formose, aux Indes orientales et en Chine du Sud, mais très peu pénétrèrent dans ce dernier pays par la voie côtière.[2][16]
78:5.7 Cent-trente-deux membres de cette race s’embarquèrent au Japon sur une flottille de petits bateaux et finirent par atteindre l’Amérique du Sud. Par des mariages mixtes avec les natifs des Andes, ils donnèrent naissance aux ancêtres des chefs ultérieurs des Incas. Ils traversèrent le Pacifique par petites étapes, en s’arrêtant sur les nombreuses iles qu’ils rencontraient sur leur route. Les iles de Polynésie étaient à la fois plus nombreuses et plus grandes qu’aujourd’hui, et ces marins andites, ainsi que quelques compagnons de voyage, modifièrent biologiquement les groupes indigènes au cours de leur transit. À la suite de la pénétration andite, de nombreux centres florissants de civilisation se développèrent sur ces terres maintenant submergées. L’ile de Pâques fut longtemps le centre religieux et administratif de l’un de ces groupes disparus. Toutefois, parmi les Andites qui naviguèrent sur le Pacifique de ces temps lointains, les cent-trente-deux mentionnés furent les seuls à jamais atteindre le continent des Amériques.[1][2][9][16][17][18][2]
78:5.8 Les migrations conquérantes des Andites se poursuivirent jusqu’à leurs dernières dispersions entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Quand ils se répandaient hors de Mésopotamie, ils épuisaient constamment les réserves biologiques de leur terre natale, tandis qu’ils renforçaient notablement les peuples environnants. Dans toutes les nations où ils affluèrent, ils apportèrent une contribution d’humour, d’art, d’aventure, de musique et de manufacture. Ils étaient habiles à domestiquer les animaux et experts en agriculture. À cette époque tout au moins, leur présence améliorait généralement les croyances religieuses et les pratiques morales des races plus anciennes. C’est ainsi que la culture mésopotamienne se répandit doucement sur l’Europe, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Nord et les iles du Pacifique.[1][2][19][2]
78:6.1 Les trois dernières vagues d’Andites déferlèrent de Mésopotamie entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Ces trois grandes vagues culturelles furent refoulées de Mésopotamie par la pression des tribus montagnardes à l’est et par le harcèlement des hommes des plaines de l’ouest. Les habitants de la vallée de l’Euphrate et des territoires adjacents partirent, pour leur exode final, dans plusieurs directions :[2][9][15][2][3]
78:6.2 Soixante-cinq pour cent pénétrèrent en Europe par la route de la mer Caspienne pour conquérir les races blanches en voie d’apparition — le mélange des hommes bleus et des premiers Andites — et s’amalgamer avec elles.[2][15]
78:6.3 Dix pour cent, y compris un important groupe de prêtres séthites, traversèrent les hautes terres élamites vers l’est jusqu’au plateau de l’Iran et au Turkestan. Beaucoup de leurs descendants furent ultérieurement repoussés dans les Indes avec leurs frères Aryens des régions plus septentrionales.[2][15]
78:6.4 Dix pour cent des Mésopotamiens ayant émigré vers le nord s’orientèrent ensuite vers l’est pour entrer dans le Sin-Kiang, où ils se mêlèrent aux Andites jaunes qui y habitaient. La majorité des descendants bien doués de cette union pénétra plus tard en Chine et contribua beaucoup à l’amélioration immédiate de la fraction nordique de la race jaune.[2]
78:6.5 Dix pour cent de ces Andites en fuite traversèrent l’Arabie et entrèrent en Égypte.[2][9][15]
78:6.6 Cinq pour cent des Andites, appartenant à la plus haute culture du district côtier à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, avaient évité de se marier avec les individus inférieurs des tribus voisines et refusèrent de quitter leurs foyers. Ce groupe représentait la survivance de nombreuses lignées nodites et adamites supérieures.[2][7]
78:6.7 Les Andites avaient à peu près entièrement évacué cette région vers l’an 6 000 av. J.-C., bien que leurs descendants, largement mêlés aux races sangiks environnantes et aux Andonites d’Asie Mineure, y fussent présents pour livrer bataille aux envahisseurs du nord et de l’est à une date beaucoup plus tardive.
78:6.8 L’âge culturel du second jardin prit fin par l’infiltration croissante des souches inférieures environnantes. La civilisation se déplaça vers l’ouest dans la vallée du Nil et les iles de la Méditerranée, où elle continua à progresser et à prospérer longtemps après que sa source d’origine en Mésopotamie eut dégénéré. L’afflux sans contrôle des peuplades inférieures prépara la voie à la conquête ultérieure de toute la Mésopotamie par les barbares nordiques qui en chassèrent ce qui restait de lignées douées d’aptitudes. Même à une époque plus récente, le reliquat des éléments cultivés s’irritait encore de la présence de ces envahisseurs ignorants et grossiers.[9]
78:7.1 Les riverains des fleuves étaient habitués aux inondations en certaines saisons. Ces débordements périodiques étaient des évènements annuels de leur vie. Mais de nouveaux périls menacèrent la Mésopotamie par suite de changements géologiques progressifs dans le nord.[2]
78:7.2 Pendant des milliers d’années après l’engloutissement du premier Éden, les montagnes voisines de la côte orientale de la Méditerranée et celles du Nord-Ouest et du Nord-Est de la Mésopotamie continuèrent à s’exhausser. Cette élévation des hautes terres s’accéléra grandement vers l’an 5 000 av. J.-C. et ce facteur, s’ajoutant à des chutes de neige considérablement accrues sur les montagnes du nord, causa chaque printemps des inondations sans précédent dans la vallée de l’Euphrate. Ces inondations printanières empirèrent d’année en année, si bien que les habitants des régions riveraines furent chassés vers les hautes terres orientales. Pendant près de mille ans, des dizaines de villes furent pratiquement abandonnées à cause de l’extension de ces déluges.[20]
78:7.3 Près de cinq-mille ans plus tard, les prêtres hébreux, en captivité à Babylone, cherchèrent à faire remonter à Adam l’origine du peuple juif et éprouvèrent de grandes difficultés à faire cadrer les fragments de leur histoire[1][2]. L’un d’eux eut l’idée de renoncer à l’effort, de laisser le monde entier s’engloutir dans sa perversité, à l’époque du déluge de Noé, et de se trouver ainsi en meilleure posture pour attribuer directement, comme ancêtre à Abraham, l’un des trois fils survivants de Noé.[21]
78:7.4 Les traditions relatant une époque où les eaux couvraient toute la surface de la terre sont universelles. L’histoire d’une inondation mondiale à une certaine époque des âges passés est commune à de nombreuses races. L’histoire biblique de Noé, de l’arche et du déluge est une invention de la prêtrise hébraïque durant sa captivité à Babylone. Il n’y a jamais eu de déluge universel depuis que la vie fut établie sur Urantia[3]. La seule fois où la surface de la terre fut entièrement couverte par les eaux eut lieu pendant les âges archéozoïques, avant que la terre sèche ait commencé à apparaitre.
78:7.5 Mais Noé vécut réellement ; il était un viticulteur d’Aram, colonie fluviale proche d’Érech[4]. D’année en année, il conserva des notes écrites sur les crues du fleuve. On le couvrit de ridicule tandis qu’il parcourait l’amont et l’aval du fleuve en recommandant de construire toutes les maisons en bois et en forme de bateau, et de faire monter, chaque nuit, à bord, tous les animaux de la famille à l’approche de la saison des inondations. Il se rendait chaque année dans les colonies riveraines du voisinage et avertissait les habitants de la date à laquelle les crues se produiraient. Finalement, il vint une année où l’inondation annuelle fut considérablement accrue par de fortes pluies, si bien que la montée subite des eaux emporta tout le village[5]. Seuls Noé et sa proche famille furent sauvés par leur maison flottante.
78:7.6 Ces inondations achevèrent de disloquer la civilisation andite. À la fin de cette période diluvienne, le second jardin n’existait plus. C’est seulement dans le sud et parmi les Sumériens que subsista quelque trace de son ancienne gloire.[7][2]
78:7.7 On peut retrouver, dans ces régions de Mésopotamie, ainsi qu’au nord-est et au nord-ouest, des restes de cette civilisation qui compte parmi les plus anciennes. Il existe des vestiges encore antérieurs de l’époque de Dalamatia sous les eaux du golfe Persique. Quant au premier Éden, il git englouti sous l’extrémité orientale de la mer Méditerranée.
78:8.1 Quand la dernière dispersion des Andites brisa l’armature biologique de la civilisation mésopotamienne, une petite minorité de cette race supérieure resta dans son pays natal près de l’embouchure des fleuves. C’étaient les Sumériens ; vers l’an 6 000 av. J.-C., leur souche était largement devenue andite, bien que le caractère de leur culture fût plutôt nodite et qu’ils fussent restés attachés aux anciennes traditions de Dalamatia. Néanmoins, ces Sumériens des régions côtières furent les derniers Andites en Mésopotamie ; mais, à cette date tardive, les races mésopotamiennes étaient déjà entièrement mêlées, ainsi qu’en témoignent les types de crânes que l’on trouve dans les tombeaux de cette époque.[2][3][4]
78:8.2 Ce fut durant la période des inondations que Suse connut sa grande prospérité. La première cité, ou ville basse, fut inondée, de sorte que la seconde, ou ville haute, lui succéda comme quartier général des métiers particuliers à ce temps. Plus tard, quand les crues diminuèrent, Ur devint le centre de l’industrie de la poterie. Il y a sept-mille ans, Ur se trouvait sur le golfe Persique. Depuis lors, les dépôts d’alluvions des fleuves ont prolongé la terre jusqu’à ses limites actuelles. Les colonies d’aval souffrirent moins des inondations que celles d’amont, parce que leurs ouvrages de protection étaient meilleurs et que les embouchures des fleuves allaient en s’élargissant.
78:8.3 Les paisibles cultivateurs de céréales des vallées du Tigre et de l’Euphrate avaient été longtemps harcelés par les raids des barbares du Turkestan et du plateau iranien. À cette époque, une invasion concertée de la vallée de l’Euphrate fut provoquée par la sècheresse croissante des pâturages des hautes terres. Cette invasion fut d’autant plus grave que les chasseurs et les pâtres du voisinage possédaient un grand nombre de chevaux apprivoisés. Ce fut la possession des chevaux qui leur donna une immense supériorité militaire sur leurs riches voisins du sud. En peu de temps, ils envahirent la Mésopotamie et en expulsèrent les dernières vagues de culture, qui se répandirent sur toute l’Europe, l’Asie occidentale et l’Afrique du Nord.[2]
78:8.4 Ces conquérants de la Mésopotamie comptaient, dans leurs rangs, un grand nombre des meilleures lignées andites des races mixtes nordiques du Turkestan, y compris certaines souches d’Adamsonites. Ces tribus du nord, moins évoluées mais plus vigoureuses, assimilèrent rapidement et volontiers les restes de la civilisation de Mésopotamie. Elles formèrent bientôt les peuplades mêlées que l’on trouve dans la vallée de l’Euphrate au commencement des temps historiques. Elles ranimèrent vite certaines phases de la civilisation moribonde de Mésopotamie, en adoptant les arts des tribus de la vallée et une grande partie de la culture des Sumériens. Elles cherchèrent même à construire une troisième tour de Babel, et adoptèrent plus tard ce nom pour désigner leur nation.
78:8.5 Quand ces cavaliers barbares du nord-est envahirent toute la vallée de l’Euphrate, ils ne triomphèrent pas des survivants Andonites qui habitaient vers l’embouchure du fleuve sur le golfe Persique. Ces Sumériens furent capables de se défendre à cause de leur intelligence supérieure, de leurs armes meilleures et du vaste système de canaux militaires qu’ils avaient ajouté à leur plan d’irrigation par étangs communicants. Ils formaient un peuple uni parce qu’ils avaient une religion collective uniforme. Ils purent ainsi maintenir leur intégrité raciale et nationale bien après que leurs voisins du nord-ouest eurent été divisés en cités-États isolées. Aucun de ces groupes urbains ne fut capable de vaincre les Sumériens unis.
78:8.6 Les envahisseurs du nord apprirent bientôt à faire confiance à ces pacifiques Sumériens et à apprécier leurs aptitudes d’éducateurs et d’administrateurs. Ils furent fort respectés et recherchés comme éducateurs dans les arts et l’industrie, comme dirigeants commerciaux et comme chefs civils par toutes les peuplades du nord, et aussi depuis l’Égypte à l’ouest jusqu’aux Indes à l’est.[7]
78:8.7 Après la dislocation de la première confédération sumérienne, les cités-États qui suivirent furent gouvernées par des descendants apostats des prêtres séthites. Ces prêtres ne prirent le nom de rois qu’après avoir conquis les villes voisines. Les rois citadins ultérieurs ne réussirent pas à former de puissantes confédérations avant l’époque de Sargon, parce qu’ils étaient jaloux de leurs dieux. Chaque ville croyait que son dieu municipal était supérieur à tous les autres dieux et, en conséquence, les habitants refusaient de se subordonner à un chef commun.
78:8.8 Sargon, le prêtre de Kish, mit fin à cette longue période de gouvernements faibles par les prêtres urbains[6]. Il se proclama roi et partit à la conquête de toute la Mésopotamie et des pays avoisinants. Pour le moment, cela mit fin aux cités-États commandées et tyrannisées par les prêtres, où chaque ville avait son propre dieu municipal et pratiquait son propre cérémonial.
78:8.9 Après la rupture de cette confédération de Kish, il y eut entre les villes de la vallée une longue période de guerres constantes pour la suprématie. Le gouvernement eut des fortunes diverses et son siège oscilla entre Sumer, Akkad, Kish, Érech, Ur et Suse.
78:8.10 Environ 2 500 ans av. J.-C, les Sumériens subirent de graves défaites par les Suites et les Guites du nord. Lagash, la capitale sumérienne bâtie sur des tertres alluvionnaires, tomba. Érech se maintint pendant trente ans après la chute d’Akkad. À l’époque de l’établissement du règne de Hammourabi, les Sumériens avaient été absorbés dans la masse des Sémites du nord, et les Andites de Mésopotamie furent effacés des pages de l’histoire.[2]
78:8.11 Entre l’an 2 500 et l’an 2 000 av. J.-C., les nomades commirent toutes sortes d’excès, depuis l’Atlantique jusqu’au Pacifique. Ce fut avec les Nérites qu’eut lieu l’invasion finale du groupe caspien des descendants mésopotamiens des races andonites et andites mêlées. Ce que les barbares n’avaient pas fait pour ruiner la Mésopotamie, les changements ultérieurs de climat réussirent à l’accomplir.
78:8.12 Telle est l’histoire de la race violette après l’époque d’Adam, et du sort de son pays natal entre le Tigre et l’Euphrate. Son ancienne civilisation tomba à cause de l’émigration de ses éléments supérieurs et de l’immigration de ses voisins inférieurs. Mais, longtemps avant que les cavaliers barbares eussent conquis la vallée, la culture du Jardin s’était largement répandue en Asie, en Afrique et en Europe, pour y produire les ferments qui donnèrent la civilisation urantienne du vingtième siècle.[2]
78:8.13 [Présenté par un archange de Nébadon.]
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