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Fascicule 82. L’évolution du mariage |
Table des matières
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Fascicule 84. Le mariage et la vie familiale |
THE MARRIAGE INSTITUTION
L’INSTITUTION DU MARIAGE
1955 83:0.1 THIS is the recital of the early beginnings of the institution of marriage. It has progressed steadily from the loose and promiscuous matings of the herd through many variations and adaptations, even to the appearance of those marriage standards which eventually culminated in the realization of pair matings, the union of one man and one woman to establish a home of the highest social order.
2014 83:0.1 VOICI l’histoire des premiers débuts de l’institution du mariage. Elle a constamment progressé depuis les accouplements sans organisation dans la promiscuité de la horde, en passant par de nombreuses variations et adaptations, jusqu’à l’apparition des critères de mariage qui finirent par culminer dans la réalisation des appariements, l’union d’un seul homme et d’une seule femme pour établir un foyer de l’ordre social le plus élevé.[1]
1955 83:0.2 Marriage has been many times in jeopardy, and the marriage mores have drawn heavily on both property and religion for support; but the real influence which forever safeguards marriage and the resultant family is the simple and innate biologic fact that men and women positively will not live without each other, be they the most primitive savages or the most cultured mortals.
2014 83:0.2 Le mariage a été bien des fois en péril, et les mœurs matrimoniales ont largement fait appel au soutien de la propriété et de la religion. Toutefois, la véritable influence qui sauvegarde perpétuellement le mariage, et la famille en résultant, est le fait biologique simple et inné que les hommes et les femmes ne peuvent absolument pas se passer les uns des autres, qu’il s’agisse des sauvages les plus primitifs ou des mortels les plus cultivés.
1955 83:0.3 It is because of the sex urge that selfish man is lured into making something better than an animal out of himself. The self-regarding and self-gratifying sex relationship entails the certain consequences of self-denial and insures the assumption of altruistic duties and numerous race-benefiting home responsibilities. Herein has sex been the unrecognized and unsuspected civilizer of the savage; for this same sex impulse automatically and unerringly compels man to think and eventually leads him to love.
2014 83:0.3 C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. C’est en cela que le sexe a civilisé les sauvages sans qu’ils s’en rendent compte et sans qu’ils le soupçonnent, car cette même impulsion sexuelle oblige automatiquement et infailliblement l’être humain à penser et, finalement, le conduit à aimer.[1][2]
1. MARRIAGE AS A SOCIETAL INSTITUTION
1. LE MARIAGE EN TANT QU’INSTITUTION SOCIALE
1955 83:1.2 1. In the regulation of personal sex relations.
2014 83:1.2 1. Dans la régulation des relations sexuelles personnelles.
1955 83:1.3 2. In the regulation of descent, inheritance, succession, and social order, this being its older and original function.
2014 83:1.3 2. Dans la régulation de la descendance, de l’héritage, de la succession et de l’ordre social, ceci étant sa fonction originelle la plus ancienne.
1955 83:1.4 The family, which grows out of marriage, is itself a stabilizer of the marriage institution together with the property mores. Other potent factors in marriage stability are pride, vanity, chivalry, duty, and religious convictions. But while marriages may be approved or disapproved on high, they are hardly made in heaven. The human family is a distinctly human institution, an evolutionary development. Marriage is an institution of society, not a department of the church. True, religion should mightily influence it but should not undertake exclusively to control and regulate it.
2014 83:1.4 La famille, qui nait du mariage, est elle-même un stabilisateur de l’institution du mariage, au même titre que les mœurs concernant la propriété. D’autres facteurs puissants de la stabilité du mariage sont l’orgueil, la vanité, l’esprit chevaleresque, le devoir et les convictions religieuses. Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le règlementer.[1][2][3]
1955 83:1.5 Primitive marriage was primarily industrial; and even in modern times it is often a social or business affair. Through the influence of the mixture of the Andite stock and as a result of the mores of advancing civilization, marriage is slowly becoming mutual, romantic, parental, poetical, affectionate, ethical, and even idealistic. Selection and so-called romantic love, however, were at a minimum in primitive mating. During early times husband and wife were not much together; they did not even eat together very often. But among the ancients, personal affection was not strongly linked to sex attraction; they became fond of one another largely because of living and working together.
2014 83:1.5 Le mariage primitif était essentiellement industriel et, même dans les temps modernes, il est souvent une affaire de société ou d’intérêt. Sous l’influence du mélange de souches andites et comme conséquence des mœurs d’une civilisation en progrès, le mariage devient lentement mutuel, romantique, parental, poétique, affectueux, éthique et même idéaliste. Toutefois, la sélection et l’amour dit romantique jouaient un rôle minime dans les accouplements primitifs. Dans les temps anciens, mari et femme ne vivaient pas beaucoup ensemble ; ils ne mangeaient même pas très souvent ensemble. Chez les anciens, l’affection personnelle n’était pas fortement liée à l’attrait sexuel ; c’est surtout à cause de la vie et du travail en commun que l’affection naissait entre époux.[3]
2. COURTSHIP AND BETROTHAL
2. LA COUR ET LES FIANÇAILLES
1955 83:2.1 Primitive marriages were always planned by the parents of the boy and girl. The transition stage between this custom and the times of free choosing was occupied by the marriage broker or professional matchmaker. These matchmakers were at first the barbers; later, the priests. Marriage was originally a group affair; then a family matter; only recently has it become an individual adventure.
2014 83:2.1 Les mariages primitifs étaient toujours concertés par les parents du garçon et ceux de la jeune fille. Le stade de transition entre cette coutume et l’époque du libre choix fut occupé par les courtiers en mariage, ou marieurs professionnels. Ces marieurs furent d’abord les barbiers et ensuite les prêtres. Le mariage fut, à l’origine, une affaire de groupe, puis une affaire de famille ; c’est tout récemment qu’il est devenu une aventure individuelle.[3]
1955 83:2.2 Coercion, not attraction, was the approach to primitive marriage. In early times woman had no sex aloofness, only sex inferiority as inculcated by the mores. As raiding preceded trading, so marriage by capture preceded marriage by contract. Some women would connive at capture in order to escape the domination of the older men of their tribe; they preferred to fall into the hands of men of their own age from another tribe. This pseudo elopement was the transition stage between capture by force and subsequent courtship by charming.
2014 83:2.2 La contrainte, et non l’attraction, était la voie d’accès au mariage primitif. Dans les temps primitifs, la femme n’avait pas un comportement sexuel réservé, mais seulement un sentiment d’infériorité sexuelle qui lui avait été inculqué par les mœurs. De même que les razzias précédèrent le commerce, de même le mariage par capture précéda le mariage par contrat. Certaines femmes étaient de connivence dans la capture afin d’échapper à la domination des hommes plus âgés de leur tribu ; elles préféraient tomber entre les mains d’hommes du même âge appartenant à une autre tribu. Ces pseudo-enlèvements furent le stade de transition entre la capture par la force et, plus tard, la cour par le charme.
1955 83:2.3 An early type of wedding ceremony was the mimic flight, a sort of elopement rehearsal which was once a common practice. Later, mock capture became a part of the regular wedding ceremony. A modern girl’s pretensions to resist “capture,” to be reticent toward marriage, are all relics of olden customs. The carrying of the bride over the threshold is reminiscent of a number of ancient practices, among others, of the days of wife stealing.
2014 83:2.3 Un type primitif de cérémonie de mariage était la fuite simulée, une sorte de répétition de l’enlèvement, qui fut jadis de pratique courante. Plus tard, le simulacre de capture fit partie de la cérémonie régulière de mariage. Le semblant de résistance qu’oppose une fille moderne à la « capture », sa prétendue réticence envers le mariage, sont des reliquats d’anciennes coutumes. Le transport de la mariée par-dessus le seuil est une réminiscence de nombre d’anciennes pratiques, entre autres celles de l’époque du rapt des femmes.
1955 83:2.4 Woman was long denied full freedom of self-disposal in marriage, but the more intelligent women have always been able to circumvent this restriction by the clever exercise of their wits. Man has usually taken the lead in courtship, but not always. Woman sometimes formally, as well as covertly, initiates marriage. And as civilization has progressed, women have had an increasing part in all phases of courtship and marriage.
2014 83:2.4 On refusa longtemps aux femmes tout droit de disposer d’elles-mêmes dans le mariage, mais les femmes les plus avisées ont toujours su se soustraire à cette restriction en exerçant adroitement leur intelligence. C’est, en général, l’homme qui a pris l’initiative de la cour, mais pas toujours. Tantôt officiellement, tantôt secrètement, la femme provoque parfois le mariage. À mesure que la civilisation a progressé, les femmes ont joué un rôle croissant dans toutes les phases de la cour et du mariage.
1955 83:2.5 Increasing love, romance, and personal selection in premarital courtship are an Andite contribution to the world races. The relations between the sexes are evolving favorably; many advancing peoples are gradually substituting somewhat idealized concepts of sex attraction for those older motives of utility and ownership. Sex impulse and feelings of affection are beginning to displace cold calculation in the choosing of life partners.
2014 83:2.5 L’accroissement de l’amour, du romanesque et de la sélection personnelle, dans la cour préconjugale, est un apport des Andites aux races du monde. Les relations entre les sexes évoluent favorablement ; de nombreux peuples en progrès substituent graduellement des conceptions quelque peu idéalisées d’attrait sexuel aux anciens mobiles d’utilité et de propriété. Les impulsions sexuelles et les sentiments affectifs commencent à remplacer les froids calculs dans le choix des partenaires de la vie.
1955 83:2.6 The betrothal was originally equivalent to marriage; and among early peoples sex relations were conventional during the engagement. In recent times, religion has established a sex taboo on the period between betrothal and marriage.
2014 83:2.6 À l’origine, les fiançailles équivalaient au mariage, et, chez les peuples primitifs, les rapports sexuels étaient classiques durant le temps des promesses. À une époque récente, la religion a établi un tabou sexuel sur la période comprise entre les fiançailles et le mariage.
3. PURCHASE AND DOWRY
3. L’ACHAT ET LA DOT
1955 83:3.1 The ancients mistrusted love and promises; they thought that abiding unions must be guaranteed by some tangible security, property. For this reason, the purchase price of a wife was regarded as a forfeit or deposit which the husband was doomed to lose in case of divorce or desertion. Once the purchase price of a bride had been paid, many tribes permitted the husband’s brand to be burned upon her. Africans still buy their wives. A love wife, or a white man’s wife, they compare to a cat because she costs nothing.
2014 83:3.1 Les anciens se méfiaient de l’amour et des promesses ; ils estimaient que les unions durables devaient être garanties par quelque sécurité tangible — par un avoir. Pour cette raison, le prix d’achat d’une femme était considéré comme un gage, un dépôt, que le mari était condamné à perdre en cas de divorce ou d’abandon. Une fois que le prix d’achat d’une jeune mariée avait été payé, de nombreuses tribus permettaient au mari de la marquer au fer rouge. Les Africains achètent encore leurs femmes. Ils comparent une femme qui épouse par amour, ou une femme d’homme blanc, à un chat, parce qu’elle ne coute rien.[3]
1955 83:3.2 The bride shows were occasions for dressing up and decorating daughters for public exhibition with the idea of their bringing higher prices as wives. But they were not sold as animals—among the later tribes such a wife was not transferable. Neither was her purchase always just a cold-blooded money transaction; service was equivalent to cash in the purchase of a wife. If an otherwise desirable man could not pay for his wife, he could be adopted as a son by the girl’s father and then could marry. And if a poor man sought a wife and could not meet the price demanded by a grasping father, the elders would often bring pressure to bear upon the father which would result in a modification of his demands, or else there might be an elopement.
2014 83:3.2 Les exhibitions de femmes à marier étaient des occasions d’habiller et de parer les filles pour les montrer en public, avec l’espoir qu’on les achèterait plus cher comme épouses[1]. Toutefois, on ne les vendait pas comme du bétail — dans les tribus plus évoluées, les femmes ainsi achetées n’étaient pas transférables. Leur acquisition n’était pas non plus toujours une affaire d’argent conclue de sang-froid ; les services équivalaient à l’argent pour l’achat d’une femme. Si un homme, par ailleurs désirable, ne pouvait payer le prix de sa femme, il était susceptible d’être adopté comme fils par le père de la jeune fille, et pouvait alors l’épouser. Si un homme pauvre recherchait une femme et ne pouvait faire face au prix demandé par un père cupide, les anciens de la tribu exerçaient souvent une pression sur le père pour lui faire modifier ses exigences, faute de quoi il risquait de voir sa fille enlevée.
1955 83:3.3 As civilization progressed, fathers did not like to appear to sell their daughters, and so, while continuing to accept the bride purchase price, they initiated the custom of giving the pair valuable presents which about equaled the purchase money. And upon the later discontinuance of payment for the bride, these presents became the bride’s dowry.
2014 83:3.3 Quand la civilisation fit des progrès, les pères n’aimèrent plus avoir l’air de vendre leurs filles ; alors, tout en continuant à accepter le prix d’achat de la mariée, ils inaugurèrent la coutume de donner au couple des cadeaux d’une valeur à peu près équivalente au prix d’achat. Plus tard, quand on cessa de payer pour obtenir une femme, ces présents devinrent la dot de la mariée.
1955 83:3.4 The idea of a dowry was to convey the impression of the bride’s independence, to suggest far removal from the times of slave wives and property companions. A man could not divorce a dowered wife without paying back the dowry in full. Among some tribes a mutual deposit was made with the parents of both bride and groom to be forfeited in case either deserted the other, in reality a marriage bond. During the period of transition from purchase to dowry, if the wife were purchased, the children belonged to the father; if not, they belonged to the wife’s family.
2014 83:3.4 L’idée d’une dot était destinée à donner l’impression que la mariée était indépendante, à faire comprendre que l’on était très éloigné de l’époque des femmes esclaves et des compagnes possédées en toute propriété. Un homme ne pouvait divorcer d’avec une femme dotée sans rembourser entièrement la dot. Dans certaines tribus, on établissait réciproquement, chez les parents de la fiancée et du fiancé un dépôt qui restait acquis à la famille en cas de séparation ; c’était en réalité un contrat de mariage. Durant la période de transition entre la coutume de l’achat et la coutume de la dot, les enfants appartenaient au père si la femme avait été achetée ; dans le cas contraire, ils appartenaient à la famille de la femme.
4. THE WEDDING CEREMONY
4. LA CÉRÉMONIE DU MARIAGE
1955 83:4.2 Magic, ritual, and ceremony surrounded the entire life of the ancients, and marriage was no exception. As civilization advanced, as marriage became more seriously regarded, the wedding ceremony became increasingly pretentious. Early marriage was a factor in property interests, even as it is today, and therefore required a legal ceremony, while the social status of subsequent children demanded the widest possible publicity. Primitive man had no records; therefore must the marriage ceremony be witnessed by many persons.
2014 83:4.2 Toute la vie des anciens était entourée de magie, de rites et de cérémonies, et le mariage ne faisait pas exception. À mesure que la civilisation progressa et que le mariage fut pris plus au sérieux, la cérémonie du mariage devint de plus en plus ostentatoire. Les mariages primitifs jouaient, comme d’ailleurs aujourd’hui, un rôle dans le droit de propriété des biens ; ils nécessitaient donc une cérémonie légale, et le statut social des enfants à venir exigeait la plus large publicité possible. Les hommes primitifs n’avaient pas d’archives ; il fallait donc qu’il y eût de nombreux témoins à la cérémonie du mariage.
1955 83:4.3 At first the wedding ceremony was more on the order of a betrothal and consisted only in public notification of intention of living together; later it consisted in formal eating together. Among some tribes the parents simply took their daughter to the husband; in other cases the only ceremony was the formal exchange of presents, after which the bride’s father would present her to the groom. Among many Levantine peoples it was the custom to dispense with all formality, marriage being consummated by sex relations. The red man was the first to develop the more elaborate celebration of weddings.
2014 83:4.3 Au début, la cérémonie du mariage avait plutôt le caractère de fiançailles et consistait seulement en la notification publique de l’intention de vivre ensemble ; plus tard, elle consista en un repas officiel pris en commun. Dans certaines tribus, les parents se bornaient à amener leur fille à son mari ; dans d’autres cas, la seule cérémonie était l’échange officiel de cadeaux, après quoi le père de la mariée la donnait à l’époux. Chez beaucoup de peuples levantins, on avait coutume de se dispenser de toute formalité ; le mariage était consommé par les rapports sexuels. Les hommes rouges furent les premiers à instituer des cérémonies de mariage plus élaborées.
1955 83:4.4 Childlessness was greatly dreaded, and since barrenness was attributed to spirit machinations, efforts to insure fecundity also led to the association of marriage with certain magical or religious ceremonials. And in this effort to insure a happy and fertile marriage, many charms were employed; even the astrologers were consulted to ascertain the birth stars of the contracting parties. At one time the human sacrifice was a regular feature of all weddings among well-to-do people.
2014 83:4.4 On craignait beaucoup l’absence d’enfants et, comme la stérilité était attribuée à des machinations d’esprits, les efforts pour assurer la fécondité conduisirent aussi à associer le mariage à certains rites magiques ou religieux. On employait de nombreuses amulettes dans cet effort pour garantir un mariage heureux et fécond ; on consultait même les astrologues pour vérifier l’horoscope des parties contractantes. À une certaine époque, les sacrifices humains firent régulièrement partie de tous les mariages entre gens riches.
1955 83:4.5 Lucky days were sought out, Thursday being most favorably regarded, and weddings celebrated at the full of the moon were thought to be exceptionally fortunate. It was the custom of many Near Eastern peoples to throw grain upon the newlyweds; this was a magical rite which was supposed to insure fecundity. Certain Oriental peoples used rice for this purpose.
2014 83:4.5 On cherchait les jours de chance. On considérait le jeudi comme le plus favorable, et l’on croyait que les mariages célébrés à la pleine lune étaient exceptionnellement fortunés. De nombreux peuples du Proche-Orient avaient coutume de jeter des graines sur les nouveaux mariés ; c’était un rite magique censé assurer la fécondité. Certains peuples orientaux utilisaient du riz à cet effet.
1955 83:4.6 Fire and water were always considered the best means of resisting ghosts and evil spirits; hence altar fires and lighted candles, as well as the baptismal sprinkling of holy water, were usually in evidence at weddings. For a long time it was customary to set a false wedding day and then suddenly postpone the event so as to put the ghosts and spirits off the track.
2014 83:4.6 Le feu et l’eau furent toujours considérés comme les meilleurs moyens de résister aux fantômes et aux mauvais esprits. En conséquence, on mettait généralement en évidence, dans les mariages, des feux sur les autels et des chandelles allumées, et l’on faisait des aspersions baptismales d’eau bénite. Pendant longtemps, on eut coutume de fixer une fausse date de mariage, et ensuite de retarder soudain l’évènement pour faire perdre la piste aux fantômes et aux esprits.
1955 83:4.7 The teasing of newlyweds and the pranks played upon honeymooners are all relics of those far-distant days when it was thought best to appear miserable and ill at ease in the sight of the spirits so as to avoid arousing their envy. The wearing of the bridal veil is a relic of the times when it was considered necessary to disguise the bride so that ghosts might not recognize her and also to hide her beauty from the gaze of the otherwise jealous and envious spirits. The bride’s feet must never touch the ground just prior to the ceremony. Even in the twentieth century it is still the custom under the Christian mores to stretch carpets from the carriage landing to the church altar.
2014 83:4.7 Les taquineries faites aux nouveaux mariés et les mauvais tours joués aux couples en lune de miel sont des survivances des jours fort lointains où l’on croyait qu’il était bon de paraitre misérable et mal à l’aise devant les esprits pour éviter d’exciter leur envie. Le port du voile de mariée est un vestige de l’époque où l’on estimait nécessaire de déguiser une jeune femme afin que les fantômes ne puissent pas la reconnaitre, et aussi pour cacher sa beauté aux regards des esprits qui risqueraient d’en être envieux ou jaloux. Il ne fallait jamais que les pieds de la mariée touchent le sol juste avant la cérémonie. Même au vingtième siècle et sous les mœurs chrétiennes, la coutume subsiste d’étendre des tapis depuis le point d’arrivée de la voiture jusqu’à l’autel.
1955 83:4.8 One of the most ancient forms of the wedding ceremony was to have a priest bless the wedding bed to insure the fertility of the union; this was done long before any formal wedding ritual was established. During this period in the evolution of the marriage mores the wedding guests were expected to file through the bedchamber at night, thus constituting legal witness to the consummation of marriage.
2014 83:4.8 L’une des plus anciennes formes de cérémonie du mariage consistait à faire bénir le lit conjugal par un prêtre pour assurer la fécondité de l’union ; cela se pratiqua longtemps avant l’établissement d’un quelconque rituel officiel pour le mariage. Durant cette période dans l’évolution des mœurs matrimoniales, on comptait que les invités aux noces défileraient la nuit dans la chambre nuptiale, devenant ainsi des témoins légaux de la consommation du mariage.
1955 83:4.9 The luck element, that in spite of all premarital tests certain marriages turned out bad, led primitive man to seek insurance protection against marriage failure; led him to go in quest of priests and magic. And this movement culminated directly in modern church weddings. But for a long time marriage was generally recognized as consisting in the decisions of the contracting parents—later of the pair—while for the last five hundred years church and state have assumed jurisdiction and now presume to make pronouncements of marriage.
2014 83:4.9 L’élément chance, qui malgré toutes les épreuves prénuptiales faisait mal tourner certains mariages, conduisit les hommes primitifs à rechercher une assurance pour se protéger contre les échecs matrimoniaux en ayant recours aux prêtres et à la magie. Ce mouvement atteignit directement son apogée dans les mariages modernes à l’église. Pendant longtemps, on reconnut généralement le mariage comme consistant dans les décisions des parents contractants — et plus tard du couple — tandis qu’au cours des cinq-cents dernières années, l’Église et l’État ont assumé la juridiction et prétendent maintenant sceller les mariages.[1]
5. PLURAL MARRIAGES
5. LES MARIAGES PLURAUX
1955 83:5.1 In the early history of marriage the unmarried women belonged to the men of the tribe. Later on, a woman had only one husband at a time. This practice of one-man-at-a-time was the first step away from the promiscuity of the herd. While a woman was allowed but one man, her husband could sever such temporary relationships at will. But these loosely regulated associations were the first step toward living pairwise in distinction to living herdwise. In this stage of marriage development children usually belonged to the mother.
2014 83:5.1 Dans l’histoire des débuts du mariage, les femmes non mariées appartenaient aux hommes de la tribu. Plus tard, les femmes n’eurent qu’un mari à la fois. Cette pratique d’un-seul-homme-à-la-fois fut le premier pas pour s’écarter de la promiscuité de la horde. Bien qu’une femme n’eût droit qu’à un seul homme, son mari pouvait rompre à volonté ces relations temporaires, mais ces associations vaguement règlementées constituèrent la première étape vers la vie de couple, en contraste avec la vie de horde[2]. Au cours de ce stade de développement du mariage, les enfants appartenaient généralement à leur mère.[1]
1955 83:5.2 The next step in mating evolution was the group marriage. This communal phase of marriage had to intervene in the unfolding of family life because the marriage mores were not yet strong enough to make pair associations permanent. The brother and sister marriages belonged to this group; five brothers of one family would marry five sisters of another. All over the world the looser forms of communal marriage gradually evolved into various types of group marriage. And these group associations were largely regulated by the totem mores. Family life slowly and surely developed because sex and marriage regulation favored the survival of the tribe itself by insuring the survival of larger numbers of children.
2014 83:5.2 L’étape suivante de l’évolution de l’accouplement fut le mariage collectif. Il fallait que cette phase communautaire du mariage intervînt dans le développement de la vie de famille, parce que les mœurs du mariage n’étaient pas encore assez puissantes pour rendre permanentes les associations de couples. Les mariages de frères et de sœurs appartenaient à ce groupe ; par exemple, cinq frères d’une famille épousaient cinq sœurs d’une autre. Dans le monde entier, les vagues formes du mariage communautaire se transformèrent graduellement en divers types de mariages collectifs. Ces associations de groupes étaient largement régies par les mœurs totémiques. La vie de famille se développa lentement et surement parce que la règlementation relative à la sexualité et au mariage favorisait la survie de la tribu elle-même en assurant la survivance d’un plus grand nombre d’enfants.[1][1]
1955 83:5.3 Group marriages gradually gave way before the emerging practices of polygamy—polygyny and polyandry—among the more advanced tribes. But polyandry was never general, being usually limited to queens and rich women; furthermore, it was customarily a family affair, one wife for several brothers. Caste and economic restrictions sometimes made it necessary for several men to content themselves with one wife. Even then, the woman would marry only one, the others being loosely tolerated as “uncles” of the joint progeny.
2014 83:5.3 Les mariages collectifs cédèrent graduellement le pas aux pratiques émergentes de polygamie — de polygynie et de polyandrie — parmi les tribus les plus évoluées. La polyandrie ne fut jamais très répandue. Elle se limitait ordinairement aux reines et aux femmes riches ; en outre, elle était généralement une affaire de famille, une femme pour plusieurs frères. Les restrictions de caste et d’économie obligèrent parfois plusieurs hommes à se contenter d’une seule femme. Même alors, la femme n’en épousait qu’un ; les autres étaient vaguement tolérés comme « oncles » de la progéniture commune.
1955 83:5.4 The Jewish custom requiring that a man consort with his deceased brother’s widow for the purpose of “raising up seed for his brother,” was the custom of more than half the ancient world. This was a relic of the time when marriage was a family affair rather than an individual association.
2014 83:5.4 La coutume juive voulait qu’un homme épouse la veuve de son frère décédé en vue de « susciter une semence pour son frère » ; elle était pratiquée dans plus de la moitié du monde de l’antiquité[3]. C’était une survivance du temps où le mariage était une affaire de famille plutôt qu’une association individuelle.
1955 83:5.5 The institution of polygyny recognized, at various times, four sorts of wives:
1955 83:5.8 3. Concubines, contractual wives.
2014 83:5.8 3. Les concubines, les femmes contractuelles.
1955 83:5.10 True polygyny, where all the wives are of equal status and all the children equal, has been very rare. Usually, even with plural marriages, the home was dominated by the head wife, the status companion. She alone had the ritual wedding ceremony, and only the children of such a purchased or dowered spouse could inherit unless by special arrangement with the status wife.
2014 83:5.10 La véritable polygynie, où toutes les femmes ont le même statut et où les enfants sont égaux, a été fort rare. Habituellement, et même dans le cas des mariages pluraux, le foyer était dominé par la femme principale, la compagne statutaire. Elle seule avait été mariée selon une cérémonie rituelle, et seuls les enfants de cette épouse achetée ou dotée pouvaient hériter, à moins d’un accord spécial avec elle.
1955 83:5.11 The status wife was not necessarily the love wife; in early times she usually was not. The love wife, or sweetheart, did not appear until the races were considerably advanced, more particularly after the blending of the evolutionary tribes with the Nodites and Adamites.
2014 83:5.11 La femme statutaire n’était pas nécessairement la femme aimée ; dans les temps primitifs, elle ne l’était généralement pas. La femme aimée, ou de cœur, ne fit pas son apparition avant que les races eussent considérablement évolué, plus spécialement après le mélange des tribus évolutionnaires avec les Nodites et les Adamites.
1955 83:5.12 The taboo wife—one wife of legal status—created the concubine mores. Under these mores a man might have only one wife, but he could maintain sex relations with any number of concubines. Concubinage was the steppingstone to monogamy, the first move away from frank polygyny. The concubines of the Jews, Romans, and Chinese were very frequently the handmaidens of the wife. Later on, as among the Jews, the legal wife was looked upon as the mother of all children born to the husband.
2014 83:5.12 La femme taboue — l’unique femme ayant statut légal — créa les mœurs de concubinage sous lesquelles un homme ne pouvait avoir qu’une seule femme mais pouvait entretenir des relations sexuelles avec n’importe quel nombre de concubines. Le concubinage fut le tremplin de la monogamie, le premier pas s’écartant de la franche polygynie. Les concubines des Juifs, des Romains et des Chinois étaient très fréquemment les servantes de la femme. Plus tard, comme chez les Juifs, la femme légale fut considérée comme la mère de tous les enfants engendrés par le mari.
1955 83:5.13 The olden taboos on sex relations with a pregnant or nursing wife tended greatly to foster polygyny. Primitive women aged very early because of frequent childbearing coupled with hard work. (Such overburdened wives only managed to exist by virtue of the fact that they were put in isolation one week out of each month when they were not heavy with child.) Such a wife often grew tired of bearing children and would request her husband to take a second and younger wife, one able to help with both childbearing and the domestic work. The new wives were therefore usually hailed with delight by the older spouses; there existed nothing on the order of sex jealousy.
2014 83:5.13 Les anciens tabous interdisant les rapports sexuels avec une femme enceinte ou allaitant tendirent beaucoup à encourager la polygynie. Les femmes primitives vieillissaient de très bonne heure à cause de leurs fréquentes grossesses doublées d’un dur travail. (Ces femmes surmenées ne réussissaient à se maintenir en vie que grâce au fait qu’on les isolait une semaine par mois quand elles n’étaient pas enceintes.) Ces épouses se lassaient fréquemment de mettre des enfants au monde et demandaient à leur mari de prendre une seconde femme plus jeune, capable de participer à la conception des enfants et aux travaux ménagers. Les nouvelles femmes étaient donc généralement accueillies avec joie par les anciennes épouses ; il n’existait rien qui ressemblât à la jalousie sexuelle.
1955 83:5.14 The number of wives was only limited by the ability of the man to provide for them. Wealthy and able men wanted large numbers of children, and since the infant mortality was very high, it required an assembly of wives to recruit a large family. Many of these plural wives were mere laborers, slave wives.
2014 83:5.14 Le nombre des femmes n’était limité que par l’aptitude de l’homme à les entretenir. Les hommes riches et capables voulaient un grand nombre d’enfants, et, comme la mortalité infantile était très élevée, il fallait un groupe de femmes pour recruter une grande famille. Beaucoup de ces femmes plurales étaient de simples ouvrières, des femmes esclaves.[3]
1955 83:5.15 Human customs evolve, but very slowly. The purpose of a harem was to build up a strong and numerous body of blood kin for the support of the throne. A certain chief was once convinced that he should not have a harem, that he should be contented with one wife; so he promptly dismissed his harem. The dissatisfied wives went to their homes, and their offended relatives swept down on the chief in wrath and did away with him then and there.
2014 83:5.15 Les coutumes humaines évoluent, mais très lentement. Le but du harem était de bâtir un groupe vigoureux et nombreux de personnes de même sang pour étayer le trône. Un certain chef fut jadis convaincu qu’il ne devait plus avoir de harem et se contenter d’une seule femme ; il renvoya donc promptement les femmes de son harem, qui retournèrent mécontentes dans leurs foyers ; les familles offensées se précipitèrent en colère sur le chef et le tuèrent séance tenante.
6. TRUE MONOGAMY—PAIR MARRIAGE
6. LA VÉRITABLE MONOGAMIE — LE MARIAGE D’UN COUPLE
1955 83:6.1 Monogamy is monopoly; it is good for those who attain this desirable state, but it tends to work a biologic hardship on those who are not so fortunate. But quite regardless of the effect on the individual, monogamy is decidedly best for the children.
2014 83:6.1 Monogamie égale monopole. La monogamie est bonne pour ceux qui atteignent cet état désirable, mais elle tend à imposer une privation biologique à ceux qui ne sont pas aussi fortunés. Tout à fait indépendamment de son effet sur l’individu, la monogamie est incontestablement la meilleure formule pour les enfants.[1][3]
1955 83:6.2 The earliest monogamy was due to force of circumstances, poverty. Monogamy is cultural and societal, artificial and unnatural, that is, unnatural to evolutionary man. It was wholly natural to the purer Nodites and Adamites and has been of great cultural value to all advanced races.
2014 83:6.2 La monogamie la plus primitive résulta de la force des circonstances, de la pauvreté. La monogamie est culturelle et sociale, artificielle et contre nature, c’est-à-dire contraire à la nature de l’homme évolutionnaire. Elle était entièrement naturelle chez les Nodites et les Adamites les plus purs, et fut d’une grande valeur culturelle pour toutes les races évoluées.
1955 83:6.3 The Chaldean tribes recognized the right of a wife to impose a premarital pledge upon her spouse not to take a second wife or concubine; both the Greeks and the Romans favored monogamous marriage. Ancestor worship has always fostered monogamy, as has the Christian error of regarding marriage as a sacrament. Even the elevation of the standard of living has consistently militated against plural wives. By the time of Michael’s advent on Urantia practically all of the civilized world had attained the level of theoretical monogamy. But this passive monogamy did not mean that mankind had become habituated to the practice of real pair marriage.
2014 83:6.3 Les tribus chaldéennes reconnaissaient à une femme le droit d’imposer à son mari un engagement prénuptial de ne prendre ni une seconde femme ni une concubine. Les Grecs et les Romains favorisèrent les mariages monogames. La monogamie a toujours été encouragée par le culte des ancêtres, ainsi que par l’erreur chrétienne consistant à considérer le mariage comme un sacrement. Même l’élévation du niveau de vie a constamment milité contre la pluralité des épouses. À l’époque de la venue de Micaël sur Urantia, pratiquement tout le monde civilisé avait atteint le niveau de monogamie théorique ; mais cette monogamie passive ne signifiait pas que l’humanité se fût habituée à la pratique des vrais mariages monogames.
1955 83:6.4 While pursuing the monogamic goal of the ideal pair marriage, which is, after all, something of a monopolistic sex association, society must not overlook the unenviable situation of those unfortunate men and women who fail to find a place in this new and improved social order, even when having done their best to co-operate with, and enter into, its requirements. Failure to gain mates in the social arena of competition may be due to insurmountable difficulties or multitudinous restrictions which the current mores have imposed. Truly, monogamy is ideal for those who are in, but it must inevitably work great hardship on those who are left out in the cold of solitary existence.
2014 83:6.4 Tout en poursuivant le but monogamique du mariage idéal des couples, qui après tout se rapproche d’une association sexuelle monopolisatrice, la société ne doit pas négliger la situation peu enviable des hommes et des femmes infortunés qui ne réussissent pas à trouver une place dans ce nouvel ordre social amélioré, même s’ils ont fait de leur mieux pour coopérer avec ses exigences et s’y conformer. Le fait de ne pas réussir à trouver un conjoint dans le cadre social de la concurrence peut tenir à des difficultés insurmontables ou aux multiples restrictions imposées par les mœurs courantes. Il est vrai que la monogamie est idéale pour ceux qui en jouissent, mais elle impose inévitablement de grandes privations à ceux qui sont laissés en dehors dans le froid de l’existence solitaire.[1][4]
1955 83:6.5 Always have the unfortunate few had to suffer that the majority might advance under the developing mores of evolving civilization; but always should the favored majority look with kindness and consideration on their less fortunate fellows who must pay the price of failure to attain membership in the ranks of those ideal sex partnerships which afford the satisfaction of all biologic urges under the sanction of the highest mores of advancing social evolution.
2014 83:6.5 Il a toujours fallu qu’une minorité malheureuse souffre pour que la majorité puisse progresser sous l’empire des mœurs en développement de la civilisation évoluante ; mais la majorité favorisée devrait toujours regarder avec bonté et considération les compagnons moins heureux qui doivent payer le prix exigé de ceux qui n’ont pas réussi à devenir membres de ces associations sexuelles idéales satisfaisant tous les besoins biologiques sous la sanction des mœurs les plus élevées de l’évolution sociale en progrès.
1955 83:6.6 Monogamy always has been, now is, and forever will be the idealistic goal of human sex evolution. This ideal of true pair marriage entails self-denial, and therefore does it so often fail just because one or both of the contracting parties are deficient in that acme of all human virtues, rugged self-control.
2014 83:6.6 La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi.[5][6][1][3][4]
1955 83:6.7 Monogamy is the yardstick which measures the advance of social civilization as distinguished from purely biologic evolution. Monogamy is not necessarily biologic or natural, but it is indispensable to the immediate maintenance and further development of social civilization. It contributes to a delicacy of sentiment, a refinement of moral character, and a spiritual growth which are utterly impossible in polygamy. A woman never can become an ideal mother when she is all the while compelled to engage in rivalry for her husband’s affections.
2014 83:6.7 La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. La monogamie n’est pas nécessairement biologique ou naturelle, mais elle est indispensable au maintien immédiat et au développement ultérieur de la civilisation sociale. Elle concourt à une délicatesse de sentiments, à un raffinement du caractère moral et à une croissance spirituelle qui sont absolument impossibles en polygamie. Une femme ne peut jamais devenir une mère idéale quand elle est constamment obligée d’entrer en rivalité pour garder l’affection de son mari.[7][1][2][3]
1955 83:6.8 Pair marriage favors and fosters that intimate understanding and effective co-operation which is best for parental happiness, child welfare, and social efficiency. Marriage, which began in crude coercion, is gradually evolving into a magnificent institution of self-culture, self-control, self-expression, and self-perpetuation.
2014 83:6.8 Le mariage d’un couple favorise et encourage la compréhension intime et la coopération efficace, qui sont les meilleures choses pour le bonheur des parents, le bienêtre des enfants et l’utilité sociale. Le mariage, qui a commencé par une grossière contrainte, évolue graduellement en une magnifique institution de culture de soi, de maitrise de soi, d’expression de soi et de perpétuation de soi.[8][9]
7. THE DISSOLUTION OF WEDLOCK
7. LA DISSOLUTION DU LIEN CONJUGAL
1955 83:7.2 Among primitive peoples only about one half the marriages proved satisfactory. The most frequent cause for separation was barrenness, which was always blamed on the wife; and childless wives were believed to become snakes in the spirit world. Under the more primitive mores, divorce was had at the option of the man alone, and these standards have persisted to the twentieth century among some peoples.
2014 83:7.2 Chez les peuples primitifs, environ la moitié seulement des mariages se révélait satisfaisante. La cause la plus fréquente de séparation était la stérilité, dont on rejetait toujours la faute sur la femme ; on croyait que les femmes sans enfants devenaient des serpents dans le monde des esprits. Sous les mœurs plus primitives, seul l’homme avait la faculté d’obtenir le divorce, et cette mesure a persisté jusqu’au vingtième siècle chez quelques peuples.
1955 83:7.3 As the mores evolved, certain tribes developed two forms of marriage: the ordinary, which permitted divorce, and the priest marriage, which did not allow for separation. The inauguration of wife purchase and wife dowry, by introducing a property penalty for marriage failure, did much to lessen separation. And, indeed, many modern unions are stabilized by this ancient property factor.
2014 83:7.3 Avec l’évolution des mœurs, certaines tribus établirent deux formes de mariage : la forme courante qui permettait le divorce, et le mariage sacerdotal qui interdisait la séparation. L’inauguration de l’achat des femmes et de la dot des femmes contribua beaucoup à réduire les séparations en introduisant des dommages-intérêts en biens matériels pour l’échec du mariage. En vérité, bien des unions modernes sont stabilisées par cet ancien facteur de la propriété.
1955 83:7.4 The social pressure of community standing and property privileges has always been potent in the maintenance of the marriage taboos and mores. Down through the ages marriage has made steady progress and stands on advanced ground in the modern world, notwithstanding that it is threateningly assailed by widespread dissatisfaction among those peoples where individual choice—a new liberty—figures most largely. While these upheavals of adjustment appear among the more progressive races as a result of suddenly accelerated social evolution, among the less advanced peoples marriage continues to thrive and slowly improve under the guidance of the older mores.
2014 83:7.4 La pression sociale du statut dans la communauté et des privilèges de propriété a toujours été puissante pour maintenir les tabous et les mœurs du mariage. Au long des âges, le mariage a fait de constants progrès et se trouve à l’avant-garde dans le monde moderne, bien qu’il soit attaqué de façon menaçante par un mécontentement très répandu chez les peuples où le choix individuel — qui est une nouvelle liberté — joue un rôle prépondérant. Ces bouleversements d’adaptation apparaissent chez les races les plus progressives par suite de l’accélération soudaine de l’évolution sociale, mais, chez les peuples moins avancés, le mariage continue à prospérer et à s’améliorer lentement sous la gouverne des anciennes mœurs.[10]
1955 83:7.5 The new and sudden substitution of the more ideal but extremely individualistic love motive in marriage for the older and long-established property motive, has unavoidably caused the marriage institution to become temporarily unstable. Man’s marriage motives have always far transcended actual marriage morals, and in the nineteenth and twentieth centuries the Occidental ideal of marriage has suddenly far outrun the self-centered and but partially controlled sex impulses of the races. The presence of large numbers of unmarried persons in any society indicates the temporary breakdown or the transition of the mores.
2014 83:7.5 La substitution nouvelle et subite du mobile d’amour plus idéal, mais extrêmement individualiste, remplaçant l’ancien motif de la propriété établi depuis longtemps, a provoqué inévitablement une instabilité temporaire dans l’institution du mariage. Les mobiles de l’homme pour se marier ont toujours transcendé de loin la morale matrimoniale effective. En Occident, au dix-neuvième et au vingtième siècles, l’idéal du mariage a soudain dépassé de beaucoup les impulsions sexuelles égocentriques et seulement partiellement contrôlées des races. La présence, dans une société, d’un grand nombre de personnes non mariées dénote un effondrement temporaire ou une transition des mœurs.[1][6]
1955 83:7.6 The real test of marriage, all down through the ages, has been that continuous intimacy which is inescapable in all family life. Two pampered and spoiled youths, educated to expect every indulgence and full gratification of vanity and ego, can hardly hope to make a great success of marriage and home building—a lifelong partnership of self-effacement, compromise, devotion, and unselfish dedication to child culture.
2014 83:7.6 Tout au long des âges, la vraie pierre de touche du mariage a été l’intimité continuelle inéluctable dans toute vie de famille. Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur égo et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer — une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants.[5][6][9][11]
1955 83:7.7 The high degree of imagination and fantastic romance entering into courtship is largely responsible for the increasing divorce tendencies among modern Occidental peoples, all of which is further complicated by woman’s greater personal freedom and increased economic liberty. Easy divorce, when the result of lack of self-control or failure of normal personality adjustment, only leads directly back to those crude societal stages from which man has emerged so recently and as the result of so much personal anguish and racial suffering.
2014 83:7.7 Le haut degré d’imagination et le romanesque fantastique déployés pour se faire la cour sont largement responsables de l’accroissement de la tendance au divorce chez les peuples occidentaux modernes ; le tableau est encore compliqué par la plus grande liberté des femmes et leur indépendance économique accrue. Le divorce facile, quand il résulte d’un manque de maitrise de soi ou du défaut d’adaptation normale de la personnalité, ramène tout droit aux anciens stades grossiers de la société, d’où les hommes ont émergé si récemment à la suite de tant d’angoisses personnelles et de souffrances raciales.[3][10]
1955 83:7.8 But just so long as society fails to properly educate children and youths, so long as the social order fails to provide adequate premarital training, and so long as unwise and immature youthful idealism is to be the arbiter of the entrance upon marriage, just so long will divorce remain prevalent. And in so far as the social group falls short of providing marriage preparation for youths, to that extent must divorce function as the social safety valve which prevents still worse situations during the ages of the rapid growth of the evolving mores.
2014 83:7.8 Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l’ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution.[11][2][3]
1955 83:7.9 The ancients seem to have regarded marriage just about as seriously as some present-day people do. And it does not appear that many of the hasty and unsuccessful marriages of modern times are much of an improvement over the ancient practices of qualifying young men and women for mating. The great inconsistency of modern society is to exalt love and to idealize marriage while disapproving of the fullest examination of both.
2014 83:7.9 Les anciens paraissent avoir considéré le mariage avec presque autant de sérieux que certains peuples d’aujourd’hui. Il ne semble pas que beaucoup de mariages hâtifs et malheureux des temps modernes représentent une amélioration par rapport aux pratiques anciennes qualifiant les jeunes gens et les jeunes filles pour s’unir. Le grand illogisme de la société moderne consiste à exalter l’amour et idéaliser le mariage tout en désapprouvant l’analyse approfondie de l’amour et du mariage.[6][12]
8. THE IDEALIZATION OF MARRIAGE
8. L’IDÉALISATION DU MARIAGE
1955 83:8.1 Marriage which culminates in the home is indeed man’s most exalted institution, but it is essentially human; it should never have been called a sacrament. The Sethite priests made marriage a religious ritual; but for thousands of years after Eden, mating continued as a purely social and civil institution.
2014 83:8.1 Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. Les prêtres séthites firent du mariage un rituel religieux, mais, pendant des milliers d’années après Éden, le mariage s’était perpétué comme une institution purement sociale et civile.[1][11][1][3][4]
1955 83:8.2 The likening of human associations to divine associations is most unfortunate. The union of husband and wife in the marriage-home relationship is a material function of the mortals of the evolutionary worlds. True, indeed, much spiritual progress may accrue consequent upon the sincere human efforts of husband and wife to progress, but this does not mean that marriage is necessarily sacred. Spiritual progress is attendant upon sincere application to other avenues of human endeavor.
2014 83:8.2 L’assimilation d’associations humaines à des associations divines est fort malheureuse. L’union du mari et de la femme dans la relation du mariage et du foyer est une fonction matérielle des mortels des mondes évolutionnaires. Il est vrai que bien des progrès spirituels peuvent intervenir comme conséquence des sincères efforts humains d’un homme et d’une femme pour évoluer, mais cela ne signifie pas que le mariage soit nécessairement sacré. Le progrès spirituel accompagne le zèle sincère manifesté dans d’autres orientations de l’effort humain.[13]
1955 83:8.3 Neither can marriage be truly compared to the relation of the Adjuster to man nor to the fraternity of Christ Michael and his human brethren. At scarcely any point are such relationships comparable to the association of husband and wife. And it is most unfortunate that the human misconception of these relationships has produced so much confusion as to the status of marriage.
2014 83:8.3 Le mariage ne peut pas non plus être vraiment comparé aux relations de l’Ajusteur avec un homme, ni à la fraternité du Christ Micaël avec ses frères humains. Ces rapports n’ont presque aucun point commun comparable à l’association d’un mari et d’une femme. Il est fort malheureux que la conception humaine erronée de ces relations ait provoqué tant de confusion sur le statut du mariage.[13]
1955 83:8.4 It is also unfortunate that certain groups of mortals have conceived of marriage as being consummated by divine action. Such beliefs lead directly to the concept of the indissolubility of the marital state regardless of the circumstances or wishes of the contracting parties. But the very fact of marriage dissolution itself indicates that Deity is not a conjoining party to such unions. If God has once joined any two things or persons together, they will remain thus joined until such a time as the divine will decrees their separation. But, regarding marriage, which is a human institution, who shall presume to sit in judgment, to say which marriages are unions that might be approved by the universe supervisors in contrast with those which are purely human in nature and origin?
2014 83:8.4 Il est également fâcheux que certains groupes de mortels aient imaginé que le mariage était consommé par un acte divin. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité du lien conjugal sans souci des circonstances ou des désirs des parties contractantes. Mais le fait même qu’un mariage puisse être dissout montre que la Déité n’est pas partie conjointe à cette union. Si Dieu a une fois réuni deux choses ou deux personnes, elles resteront ainsi jointes jusqu’au moment où la volonté divine décrètera leur séparation. En ce qui concerne le mariage, qui est une institution humaine, qui donc prétendra émettre un jugement pour distinguer les unions susceptibles d’être approuvées par les superviseurs de l’univers d’avec celles dont la nature et l’origine sont purement humaines ?[1][11][1][5]
1955 83:8.5 Nevertheless, there is an ideal of marriage on the spheres on high. On the capital of each local system the Material Sons and Daughters of God do portray the height of the ideals of the union of man and woman in the bonds of marriage and for the purpose of procreating and rearing offspring. After all, the ideal mortal marriage is humanly sacred.
2014 83:8.5 Néanmoins, il existe un idéal du mariage dans les sphères supérieures. Sur la capitale de chaque système local, les Fils et les Filles Matériels de Dieu dépeignent effectivement la hauteur des idéaux de l’union d’un homme et d’une femme dans les liens du mariage quand ils ont le dessein de procréer et d’élever une descendance. Après tout, le mariage idéal des mortels est humainement sacré.[5][8][13][14][15][16][17][3]
1955 83:8.6 Marriage always has been and still is man’s supreme dream of temporal ideality. Though this beautiful dream is seldom realized in its entirety, it endures as a glorious ideal, ever luring progressing mankind on to greater strivings for human happiness. But young men and women should be taught something of the realities of marriage before they are plunged into the exacting demands of the interassociations of family life; youthful idealization should be tempered with some degree of premarital disillusionment.
2014 83:8.6 Le mariage a toujours été et reste encore le rêve humain suprême de l’idéal temporel. Bien que ce beau rêve soit rarement réalisé intégralement, il persiste comme un glorieux idéal, attirant toujours l’humanité progressante vers de plus grands efforts pour le bonheur des hommes. Mais il faudra donner quelques notions des réalités du mariage aux jeunes hommes et aux jeunes filles avant qu’ils ne soient plongés dans les exigences astreignantes des associations de la vie de famille ; l’idéalisation des jeunes devrait être tempérée par un certain degré de dégrisement prénuptial.[1][3][3][4]
1955 83:8.7 The youthful idealization of marriage should not, however, be discouraged; such dreams are the visualization of the future goal of family life. This attitude is both stimulating and helpful providing it does not produce an insensitivity to the realization of the practical and commonplace requirements of marriage and subsequent family life.
2014 83:8.7 Il ne faudrait pas toutefois décourager l’idéalisation juvénile du mariage ; ces rêves sont l’évocation du but futur de la vie de famille. Cette attitude est à la fois stimulante et utile, pourvu qu’elle ne vous rende pas insensible à la réalisation des nécessités pratiques et ordinaires du mariage et de la vie de famille qui s’ensuit.
1955 83:8.8 The ideals of marriage have made great progress in recent times; among some peoples woman enjoys practically equal rights with her consort. In concept, at least, the family is becoming a loyal partnership for rearing offspring, accompanied by sexual fidelity. But even this newer version of marriage need not presume to swing so far to the extreme as to confer mutual monopoly of all personality and individuality. Marriage is not just an individualistic ideal; it is the evolving social partnership of a man and a woman, existing and functioning under the current mores, restricted by the taboos, and enforced by the laws and regulations of society.
2014 83:8.8 Les idéaux du mariage ont récemment fait de grands progrès ; chez certains peuples, les femmes jouissent de droits pratiquement égaux à ceux de leur conjoint. Au moins en concept, la vie de famille devient une association loyale pour élever des enfants, avec accompagnement de fidélité sexuelle. Toutefois, même cette version plus nouvelle du mariage ne doit pas prétendre aller à l’extrême au point de conférer un monopole mutuel de toute la personnalité et de toute l’individualité. Le mariage n’est pas simplement un idéal individualiste, il est le partenariat évoluant d’un homme et d’une femme, existant et fonctionnant sous l’empire des mœurs courantes, limité par les tabous et appuyé par les lois et règles de la société.[3][13]
1955 83:8.9 Twentieth-century marriages stand high in comparison with those of past ages, notwithstanding that the home institution is now undergoing a serious testing because of the problems so suddenly thrust upon the social organization by the precipitate augmentation of woman’s liberties, rights so long denied her in the tardy evolution of the mores of past generations.
2014 83:8.9 Les mariages du vingtième siècle sont à un niveau élevé comparativement à ceux des âges passés, bien que l’institution du foyer soit maintenant mise à rude épreuve. Elle doit faire face aux problèmes si soudainement imposés à l’organisation sociale par l’accroissement précipité des libertés de la femme, par l’octroi des droits qui lui ont été si longtemps refusés au cours de la lente évolution des mœurs dans les générations passées.
2014 83:8.10 [Présenté par le chef des séraphins stationné sur Urantia.]
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