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Fascicule 81. Développement de la civilisation moderne |
Table des matières
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Fascicule 83. L’institution du mariage |
THE EVOLUTION OF MARRIAGE
L’ÉVOLUTION DU MARIAGE
1955 82:0.1 MARRIAGE—mating—grows out of bisexuality. Marriage is man’s reactional adjustment to such bisexuality, while the family life is the sum total resulting from all such evolutionary and adaptative adjustments. Marriage is enduring; it is not inherent in biologic evolution, but it is the basis of all social evolution and is therefore certain of continued existence in some form. Marriage has given mankind the home, and the home is the crowning glory of the whole long and arduous evolutionary struggle.
2014 82:0.1 LE mariage — l’accouplement — nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire.[1][2][3][4][5][1][2][3]
1955 82:0.2 While religious, social, and educational institutions are all essential to the survival of cultural civilization, the family is the master civilizer. A child learns most of the essentials of life from his family and the neighbors.
2014 82:0.2 Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.[4][6][7][8][9][10][11][12][13][14][4][5][6]
1955 82:0.3 The humans of olden times did not possess a very rich social civilization, but such as they had they faithfully and effectively passed on to the next generation. And you should recognize that most of these civilizations of the past continued to evolve with a bare minimum of other institutional influences because the home was effectively functioning. Today the human races possess a rich social and cultural heritage, and it should be wisely and effectively passed on to succeeding generations. The family as an educational institution must be maintained.
2014 82:0.3 Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu’ils avaient. Il faut reconnaitre que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d’autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd’hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu’institution éducative, doit être maintenue.[4][15][16]
1. THE MATING INSTINCT
1. L’INSTINCT D’ACCOUPLEMENT
1955 82:1.1 Notwithstanding the personality gulf between men and women, the sex urge is sufficient to insure their coming together for the reproduction of the species. This instinct operated effectively long before humans experienced much of what was later called love, devotion, and marital loyalty. Mating is an innate propensity, and marriage is its evolutionary social repercussion.
2014 82:1.1 Malgré l’abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme, le besoin sexuel est suffisant pour assurer leur union en vue de la reproduction de l’espèce. Cet instinct opérait efficacement bien avant que les humains aient commencé à éprouver ce que l’on a appelé, plus tard, l’amour, le dévouement et la fidélité conjugale. L’accouplement est une tendance innée, et le mariage est sa répercussion sociale évolutionnaire.[3][17][18][4][5]
1955 82:1.2 Sex interest and desire were not dominating passions in primitive peoples; they simply took them for granted. The entire reproductive experience was free from imaginative embellishment. The all-absorbing sex passion of the more highly civilized peoples is chiefly due to race mixtures, especially where the evolutionary nature has been stimulated by the associative imagination and beauty appreciation of the Nodites and Adamites. But this Andite inheritance was absorbed by the evolutionary races in such limited amounts as to fail to provide sufficient self-control for the animal passions thus quickened and aroused by the endowment of keener sex consciousness and stronger mating urges. Of the evolutionary races, the red man had the highest sex code.
2014 82:1.2 L’intérêt et le désir sexuels n’étaient pas des passions dominantes chez les peuples primitifs ; ils les considéraient simplement comme normaux. Toute l’expérience de la reproduction était dépourvue d’embellissements imaginatifs. La passion sexuelle absorbante des peuples plus hautement civilisés est principalement due à des mélanges de races, spécialement lorsque la nature évolutionnaire fut stimulée par l’imagination associative et l’appréciation de la beauté inhérentes aux Nodites et aux Adamites. Mais les races évolutionnaires n’ont absorbé cette hérédité andite que dans une mesure si faible qu’elle n’a pas réussi à procurer une maitrise de soi suffisante pour tenir en laisse les passions animales ainsi vivifiées et excitées par une conscience plus aigüe du sexe et par des besoins d’accouplement plus impérieux. Parmi les races évolutionnaires, ce sont les hommes rouges qui avaient le code sexuel le plus élevé.
1955 82:1.4 1. The relative progress of civilization. Civilization has increasingly demanded that sex be gratified in useful channels and in accordance with the mores.
2014 82:1.4 1. Le progrès relatif de la civilisation. De plus en plus, la civilisation a exigé que la satisfaction sexuelle soit canalisée utilement et conformément aux mœurs.
1955 82:1.5 2. The amount of Andite stock in any people. Among such groups sex has become expressive of both the highest and the lowest in both the physical and emotional natures.
2014 82:1.5 2. La proportion de sang andite chez un peuple quelconque. Dans ces collectivités, le sexe est devenu l’expression tantôt la plus élevée et tantôt la plus basse de la nature physique aussi bien que de la nature émotionnelle.
1955 82:1.6 The Sangik races had normal animal passion, but they displayed little imagination or appreciation of the beauty and physical attractiveness of the opposite sex. What is called sex appeal is virtually absent even in present-day primitive races; these unmixed peoples have a definite mating instinct but insufficient sex attraction to create serious problems requiring social control.
2014 82:1.6 Les races sangiks avaient des passions animales normales, mais elles montraient peu d’imagination et n’appréciaient guère la beauté et l’attrait physique du sexe opposé. Même chez les races primitives d’aujourd’hui, ce que l’on dénomme sex-appeal est pratiquement absent ; les peuples non mêlés ont un instinct d’accouplement bien net, mais un attrait sexuel insuffisant pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social.[5]
1955 82:1.7 The mating instinct is one of the dominant physical driving forces of human beings; it is the one emotion which, in the guise of individual gratification, effectively tricks selfish man into putting race welfare and perpetuation high above individual ease and personal freedom from responsibility.
2014 82:1.7 L’instinct d’accouplement est l’une des forces physiques dominantes qui poussent les êtres humains ; il est l’unique émotion qui, sous couvert de satisfactions individuelles, amène efficacement, par ruse, les hommes égoïstes à mettre le bienêtre et la perpétuation de la race très au-dessus des aises individuelles et de la liberté résultant d’une absence de responsabilités personnelles.[19]
1955 82:1.8 As an institution, marriage, from its early beginnings down to modern times, pictures the social evolution of the biologic propensity for self-perpetuation. The perpetuation of the evolving human species is made certain by the presence of this racial mating impulse, an urge which is loosely called sex attraction. This great biologic urge becomes the impulse hub for all sorts of associated instincts, emotions, and usages—physical, intellectual, moral, and social.
2014 82:1.8 Depuis ses premiers débuts jusqu’aux temps modernes, le mariage, en tant qu’institution, dépeint l’évolution sociale de la tendance biologique à se perpétuer. La perpétuation de l’espèce humaine évoluante est rendue certaine par la présence de cette impulsion raciale à l’accouplement, de ce besoin que l’on appelle vaguement attrait sexuel. Ce grand besoin biologique devient le pivot moteur de toutes sortes d’instincts, de sentiments et d’habitudes associés — physiques, intellectuels, moraux et sociaux.[19][1]
1955 82:1.9 With the savage, the food supply was the impelling motivation, but when civilization insures plentiful food, the sex urge many times becomes a dominant impulse and therefore ever stands in need of social regulation. In animals, instinctive periodicity checks the mating propensity, but since man is so largely a self-controlled being, sex desire is not altogether periodic; therefore does it become necessary for society to impose self-control upon the individual.
2014 82:1.9 Chez les sauvages, la fourniture d’aliments était le motif incitatif, mais, quand la civilisation assure une abondance de nourriture, le besoin sexuel devient fréquemment une impulsion dominante et, en conséquence, il a toujours besoin d’une règlementation sociale. Chez les animaux, la périodicité instinctive réfrène la propension à l’accouplement, mais, chez l’homme, qui est dans une si grande mesure un être se contrôlant lui-même, le désir sexuel n’est pas tout à fait périodique ; il devient donc nécessaire que la société impose aux individus la maitrise d’eux-mêmes.[3][1]
1955 82:1.10 No human emotion or impulse, when unbridled and overindulged, can produce so much harm and sorrow as this powerful sex urge. Intelligent submission of this impulse to the regulations of society is the supreme test of the actuality of any civilization. Self-control, more and more self-control, is the ever-increasing demand of advancing mankind. Secrecy, insincerity, and hypocrisy may obscure sex problems, but they do not provide solutions, nor do they advance ethics.
2014 82:1.10 Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique.[3]
2. THE RESTRICTIVE TABOOS
2. LES TABOUS RESTRICTIFS
1955 82:2.1 The story of the evolution of marriage is simply the history of sex control through the pressure of social, religious, and civil restrictions. Nature hardly recognizes individuals; it takes no cognizance of so-called morals; it is only and exclusively interested in the reproduction of the species. Nature compellingly insists on reproduction but indifferently leaves the consequential problems to be solved by society, thus creating an ever-present and major problem for evolutionary mankind. This social conflict consists in the unending war between basic instincts and evolving ethics.
2014 82:2.1 L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature ne reconnait guère les individus ; elle ne tient aucun compte de ce que l’on appelle la morale ; elle s’intéresse uniquement et exclusivement à la reproduction de l’espèce. La nature insiste irrésistiblement sur la reproduction, mais elle laisse avec indifférence à la société le soin de résoudre les problèmes qui en résultent, créant ainsi, pour l’humanité en évolution, un problème majeur et toujours d’actualité. Ce conflit social consiste en une guerre sans fin entre les instincts fondamentaux et l’éthique en évolution.[3][1][4][5]
1955 82:2.2 Among the early races there was little or no regulation of the relations of the sexes. Because of this sex license, no prostitution existed. Today, the Pygmies and other backward groups have no marriage institution; a study of these peoples reveals the simple mating customs followed by primitive races. But all ancient peoples should always be studied and judged in the light of the moral standards of the mores of their own times.
2014 82:2.2 Chez les races primitives, les relations entre sexes n’étaient pas règlementées, ou très peu. À cause de cette licence sexuelle, la prostitution n’existait pas. Aujourd’hui encore, les Pygmées et d’autres groupes arriérés ne possèdent pas d’institution matrimoniale ; l’étude de ces peuplades révèle les simples coutumes d’accouplement suivies par les races primitives. Mais il faut toujours étudier et juger les anciens peuples à la lumière des critères moraux des mœurs de leur propre époque.[3][10][20][21]
1955 82:2.3 Free love, however, has never been in good standing above the scale of rank savagery. The moment societal groups began to form, marriage codes and marital restrictions began to develop. Mating has thus progressed through a multitude of transitions from a state of almost complete sex license to the twentieth-century standards of relatively complete sex restriction.
2014 82:2.3 Cependant, l’amour libre n’a jamais été bien vu chez les peuples ayant dépassé la sauvagerie. Dès que des groupes sociaux se formèrent, des codes matrimoniaux et des restrictions conjugales apparurent. L’accouplement a ainsi progressé par une multitude de transitions depuis un état de licence sexuelle à peu près totale jusqu’aux normes du vingtième siècle impliquant une restriction sexuelle à peu près complète.[3]
1955 82:2.4 In the earliest stages of tribal development the mores and restrictive taboos were very crude, but they did keep the sexes apart—this favored quiet, order, and industry—and the long evolution of marriage and the home had begun. The sex customs of dress, adornment, and religious practices had their origin in these early taboos which defined the range of sex liberties and thus eventually created concepts of vice, crime, and sin. But it was long the practice to suspend all sex regulations on high festival days, especially May Day.
2014 82:2.4 Aux tout premiers stades du développement tribal, les mœurs et les tabous restrictifs étaient fort grossiers ; ils réussirent néanmoins à séparer les sexes, ce qui favorisa la tranquillité, l’ordre et l’industrie ; la longue évolution du mariage et du foyer avait commencé. Les coutumes sexuelles concernant les vêtements, les parures et les pratiques religieuses prirent naissance dans les tabous primitifs, qui définissaient le champ des libertés sexuelles et finirent ainsi par créer les concepts de vice, de crime et de péché. Toutefois, l’habitude régna longtemps de suspendre toutes les règlementations sexuelles pendant les jours de grande fête, et spécialement le 1er Mai[1].[22]
1955 82:2.5 Women have always been subject to more restrictive taboos than men. The early mores granted the same degree of sex liberty to unmarried women as to men, but it has always been required of wives that they be faithful to their husbands. Primitive marriage did not much curtail man’s sex liberties, but it did render further sex license taboo to the wife. Married women have always borne some mark which set them apart as a class by themselves, such as hairdress, clothing, veil, seclusion, ornamentation, and rings.
2014 82:2.5 Les femmes ont toujours été soumises à plus de tabous restrictifs que les hommes. Les mœurs primitives accordaient aux femmes non mariées le même degré de liberté sexuelle qu’aux hommes, mais on a toujours exigé des épouses qu’elles soient fidèles à leur mari. Le mariage primitif ne restreignait pas beaucoup les libertés sexuelles de l’homme, mais il rendait la continuation de la licence sexuelle tabou pour la femme. Les femmes mariées ont toujours porté une marque quelconque qui faisait d’elles une classe séparée ; citons la coiffure, le vêtement, le voile, l’isolement, la parure et les anneaux.[22][23]
3. EARLY MARRIAGE MORES
3. LES MŒURS PRIMITIVES DU MARIAGE
1955 82:3.1 Marriage is the institutional response of the social organism to the ever-present biologic tension of man’s unremitting urge to reproduction—self-propagation. Mating is universally natural, and as society evolved from the simple to the complex, there was a corresponding evolution of the mating mores, the genesis of the marital institution. Wherever social evolution has progressed to the stage at which mores are generated, marriage will be found as an evolving institution.
2014 82:3.1 Le mariage est la réponse institutionnelle de l’organisme social à la tension biologique toujours présente du besoin de se reproduire — de se propager — que l’homme éprouve sans relâche. L’accouplement est universellement naturel et, à mesure que la société évolua du simple au complexe, il y eut une évolution correspondante des mœurs d’accouplement, la genèse de l’institution matrimoniale. Quand l’évolution sociale a progressé jusqu’au stade où des mœurs sont engendrées, on trouve partout le mariage comme une institution évoluante.[10][21][1][3]
1955 82:3.2 There always have been and always will be two distinct realms of marriage: the mores, the laws regulating the external aspects of mating, and the otherwise secret and personal relations of men and women. Always has the individual been rebellious against the sex regulations imposed by society; and this is the reason for this agelong sex problem: Self-maintenance is individual but is carried on by the group; self-perpetuation is social but is secured by individual impulse.
2014 82:3.2 Il y a toujours eu et il y aura toujours deux domaines distincts du mariage : les mœurs, les lois réglant les aspects extérieurs de l’accouplement, et les relations par ailleurs secrètes et personnelles entre hommes et femmes. Les individus se sont toujours rebellés contre les règlementations sexuelles imposées par la société, et voici la raison de ce problème sexuel millénaire : la préservation de soi est individuelle, mais assurée par la collectivité ; la perpétuation de soi est sociale, mais assurée par des impulsions individuelles.
1955 82:3.3 The mores, when respected, have ample power to restrain and control the sex urge, as has been shown among all races. Marriage standards have always been a true indicator of the current power of the mores and the functional integrity of the civil government. But the early sex and mating mores were a mass of inconsistent and crude regulations. Parents, children, relatives, and society all had conflicting interests in the marriage regulations. But in spite of all this, those races which exalted and practiced marriage naturally evolved to higher levels and survived in increased numbers.
2014 82:3.3 Les mœurs, quand elles sont respectées, ont largement le pouvoir de restreindre et de contrôler l’impulsion sexuelle, comme on l’a vu chez toutes les races. Les critères du mariage ont toujours reflété véridiquement le pouvoir courant des mœurs et l’intégrité fonctionnelle du gouvernement civil. Mais les mœurs primitives concernant le sexe et l’accouplement étaient une masse de prescriptions confuses et grossières ; les parents, les enfants, la famille et la société avaient tous des intérêts opposés dans la règlementation du mariage. Malgré tout cela, les races qui exaltèrent et pratiquèrent le mariage évoluèrent naturellement à des niveaux plus élevés et survécurent en nombre croissant.[3]
1955 82:3.4 In primitive times marriage was the price of social standing; the possession of a wife was a badge of distinction. The savage looked upon his wedding day as marking his entrance upon responsibility and manhood. In one age, marriage has been looked upon as a social duty; in another, as a religious obligation; and in still another, as a political requirement to provide citizens for the state.
2014 82:3.4 Aux époques primitives, le mariage était le prix du rang social ; la possession d’une femme était un signe de distinction[2]. Le sauvage regardait le jour de son mariage comme marquant l’inauguration de sa responsabilité et de sa virilité. À une certaine époque, on a considéré le mariage comme un devoir social ; à une autre, comme une obligation religieuse ; à une autre époque encore, comme une nécessité politique pour fournir des citoyens à l’État.[1][4][5]
1955 82:3.5 Many early tribes required feats of stealing as a qualification for marriage; later peoples substituted for such raiding forays, athletic contests and competitive games. The winners in these contests were awarded the first prize—choice of the season’s brides. Among the head-hunters a youth might not marry until he possessed at least one head, although such skulls were sometimes purchasable. As the buying of wives declined, they were won by riddle contests, a practice that still survives among many groups of the black man.
2014 82:3.5 Bien des tribus primitives exigeaient qu’un homme ait commis des rapts pour être digne de se marier. À ces razzias, les peuples substituèrent, plus tard, des combats athlétiques et des jeux de compétition. Les gagnants de ces épreuves recevaient le premier prix — le droit de choisir parmi les filles à marier. Chez les chasseurs de têtes, un jeune homme ne pouvait se marier à moins de posséder au moins une tête, bien qu’il fût parfois possible d’acheter des crânes. À mesure que l’achat des femmes déclina, on les gagna par des concours d’énigmes ; cette pratique survit encore chez de nombreux groupes d’hommes noirs.
1955 82:3.6 With advancing civilization, certain tribes put the severe marriage tests of male endurance in the hands of the women; they thus were able to favor the men of their choice. These marriage tests embraced skill in hunting, fighting, and ability to provide for a family. The groom was long required to enter the bride’s family for at least one year, there to live and labor and prove that he was worthy of the wife he sought.
2014 82:3.6 Avec les progrès de la civilisation, certaines tribus remirent au choix des femmes les sévères épreuves matrimoniales d’endurance masculine ; les femmes purent ainsi favoriser les hommes de leur choix. Ces épreuves du mariage englobaient l’habileté à la chasse, la lutte et l’aptitude à entretenir une famille. Pendant longtemps, on exigea que le prétendant vive au foyer de la fiancée pendant au moins un an pour y travailler et montrer qu’il était digne de la femme qu’il désirait.
1955 82:3.7 The qualifications of a wife were the ability to perform hard work and to bear children. She was required to execute a certain piece of agricultural work within a given time. And if she had borne a child before marriage, she was all the more valuable; her fertility was thus assured.
2014 82:3.7 Les qualifications d’une femme étaient l’aptitude à faire les gros travaux et à donner le jour à des enfants. On exigeait qu’elle exécute, en un temps donné, un travail agricole déterminé. Si elle avait donné naissance à un enfant avant le mariage, elle avait d’autant plus de valeur ; on était alors certain de sa fécondité.
1955 82:3.8 The fact that ancient peoples regarded it as a disgrace, or even a sin, not to be married, explains the origin of child marriages; since one must be married, the earlier the better. It was also a general belief that unmarried persons could not enter spiritland, and this was a further incentive to child marriages even at birth and sometimes before birth, contingent upon sex. The ancients believed that even the dead must be married. The original matchmakers were employed to negotiate marriages for deceased individuals. One parent would arrange for these intermediaries to effect the marriage of a dead son with a dead daughter of another family.
2014 82:3.8 Le fait que les peuples de l’antiquité considéraient comme une honte, ou même comme un péché, de ne pas être marié explique l’origine des mariages d’enfants ; puisqu’il fallait être marié, le plus tôt était le mieux. On croyait aussi très généralement que les célibataires n’avaient pas accès au pays des esprits, et ce fut un motif supplémentaire pour marier les enfants, même à leur naissance, et parfois avant, sous réserve de leur sexe. Les anciens croyaient que les morts eux-mêmes devaient être mariés. À l’origine, les marieurs étaient employés à négocier des mariages de personnes décédées. L’un des parents prenait des dispositions pour que ces intermédiaires concluent le mariage d’un fils décédé avec la fille décédée d’une autre famille.[5]
1955 82:3.9 Among later peoples, puberty was the common age of marriage, but this has advanced in direct proportion to the progress of civilization. Early in social evolution peculiar and celibate orders of both men and women arose; they were started and maintained by individuals more or less lacking normal sex urge.
2014 82:3.9 Chez les peuples moins anciens, la puberté était l’âge ordinaire du mariage, mais cet âge fut reculé en proportion directe des progrès de la civilisation. L’évolution sociale vit surgir de bonne heure des ordres spéciaux de célibataires hommes et femmes ; ces ordres furent inaugurés et entretenus par des personnes plus ou moins dépourvues de besoins sexuels normaux.[3]
1955 82:3.10 Many tribes allowed members of the ruling group to have sex relations with the bride just before she was to be given to her husband. Each of these men would give the girl a present, and this was the origin of the custom of giving wedding presents. Among some groups it was expected that a young woman would earn her dowry, which consisted of the presents received in reward for her sex service in the bride’s exhibition hall.
2014 82:3.10 De nombreuses tribus permettaient aux hommes de leur groupe dirigeant d’avoir des rapports sexuels avec une fiancée juste avant qu’elle fût donnée à son mari. Chacun de ces hommes faisait alors un cadeau à la jeune fille, et ce fut l’origine de la coutume de donner des cadeaux de mariage. Dans certains groupes, on comptait qu’une jeune femme gagnerait sa dot grâce aux cadeaux reçus en récompense de ses services sexuels dans la salle d’exposition des filles à marier.
1955 82:3.11 Some tribes married the young men to the widows and older women and then, when they were subsequently left widowers, would allow them to marry the young girls, thus insuring, as they expressed it, that both parents would not be fools, as they conceived would be the case if two youths were allowed to mate. Other tribes limited mating to similar age groups. It was the limitation of marriage to certain age groups that first gave origin to ideas of incest. (In India there are even now no age restrictions on marriage.)
2014 82:3.11 Certaines tribus faisaient épouser aux jeunes gens les veuves et les femmes âgées, et, quand plus tard ils devenaient veufs, on leur permettait d’épouser les jeunes filles. On s’assurait ainsi, selon l’expression de l’époque, que les deux parents ne feraient pas de folies, comme on supposait que ce serait le cas si l’on permettait à deux jeunes de s’unir. D’autres tribus limitaient les accouplements à des groupes d’âge similaire. Cette limitation du mariage à des groupes d’un âge déterminé fut la première à donner naissance aux idées d’inceste. (En Inde, même aujourd’hui, aucune restriction d’âge n’est imposée aux mariages.)
1955 82:3.12 Under certain mores widowhood was greatly to be feared, widows being either killed or allowed to commit suicide on their husbands’ graves, for they were supposed to go over into spiritland with their spouses. The surviving widow was almost invariably blamed for her husband’s death. Some tribes burned them alive. If a widow continued to live, her life was one of continuous mourning and unbearable social restriction since remarriage was generally disapproved.
2014 82:3.12 Sous l’emprise de certaines mœurs, le veuvage des femmes était fort à craindre ; ou bien on tuait les veuves, ou bien on leur permettait de se suicider sur la tombe de leur mari, car elles étaient censées passer au pays des esprits avec leurs époux. La veuve survivante était presque invariablement blâmée pour la mort de son mari. Certaines tribus les brulaient vives. Si une veuve continuait à vivre, elle menait une vie de deuil continuel et de restrictions sociales intolérables, car les remariages étaient généralement désapprouvés.
1955 82:3.13 In olden days many practices now regarded as immoral were encouraged. Primitive wives not infrequently took great pride in their husbands’ affairs with other women. Chastity in girls was a great hindrance to marriage; the bearing of a child before marriage greatly increased a girl’s desirability as a wife since the man was sure of having a fertile companion.
2014 82:3.13 Jadis, on encourageait de nombreuses pratiques aujourd’hui considérées comme immorales. Il n’était pas rare que les femmes primitives fussent très fières des amours de leurs maris avec d’autres femmes ; la chasteté, chez les filles, était un grand obstacle au mariage. La mise au monde d’un enfant avant le mariage rendait la fille beaucoup plus désirable comme femme, car l’homme était sûr d’avoir une compagne féconde.
1955 82:3.14 Many primitive tribes sanctioned trial marriage until the woman became pregnant, when the regular marriage ceremony would be performed; among other groups the wedding was not celebrated until the first child was born. If a wife was barren, she had to be redeemed by her parents, and the marriage was annulled. The mores demanded that every pair have children.
2014 82:3.14 Beaucoup de tribus primitives sanctionnaient le mariage à l’essai jusqu’à ce que la femme soit enceinte, après quoi l’on accomplissait la cérémonie régulière du mariage. Chez d’autres groupes, on ne célébrait pas le mariage avant la naissance du premier enfant. Si une femme était stérile, ses parents devaient la racheter et le mariage était annulé. Les mœurs exigeaient que chaque couple ait des enfants.
1955 82:3.15 These primitive trial marriages were entirely free from all semblance of license; they were simply sincere tests of fecundity. The contracting individuals married permanently just as soon as fertility was established. When modern couples marry with the thought of convenient divorce in the background of their minds if they are not wholly pleased with their married life, they are in reality entering upon a form of trial marriage and one that is far beneath the status of the honest adventures of their less civilized ancestors.
2014 82:3.15 Ces mariages primitifs à l’essai étaient entièrement dépourvus de tout semblant de licence ; ils étaient simplement de sincères épreuves de fécondité. Les intéressés contractaient un mariage permanent aussitôt que la fécondité était établie. Quand les couples modernes se marient en ayant à l’arrière-plan de leur pensée, l’idée de divorcer commodément si leur vie conjugale ne leur plait pas entièrement, ils contractent en réalité un mariage à l’essai sous une forme très inférieure aux honnêtes aventures de leurs ancêtres moins civilisés.[10]
4. MARRIAGE UNDER THE PROPERTY MORES
4. MARIAGE ET MŒURS RÉGISSANT LA PROPRIÉTÉ
1955 82:4.2 Primitive marriage was an investment, an economic speculation; it was more a matter of business than an affair of flirtation. The ancients married for the advantage and welfare of the group; wherefore their marriages were planned and arranged by the group, their parents and elders. And that the property mores were effective in stabilizing the marriage institution is borne out by the fact that marriage was more permanent among the early tribes than it is among many modern peoples.
2014 82:4.2 Le mariage primitif était un placement, une spéculation économique ; il était davantage une question d’affaires qu’une histoire de flirt. Les anciens se mariaient au bénéfice du groupe et pour son bienêtre ; c’est pourquoi les mariages étaient projetés et arrangés par le groupe, leurs parents et les anciens. L’assertion que les mœurs régissant la propriété furent efficaces pour stabiliser l’institution du mariage est corroborée par le fait que le mariage était plus permanent chez les tribus primitives que chez bien des peuples modernes.
1955 82:4.3 As civilization advanced and private property gained further recognition in the mores, stealing became the great crime. Adultery was recognized as a form of stealing, an infringement of the husband’s property rights; it is not therefore specifically mentioned in the earlier codes and mores. Woman started out as the property of her father, who transferred his title to her husband, and all legalized sex relations grew out of these pre-existent property rights. The Old Testament deals with women as a form of property; the Koran teaches their inferiority. Man had the right to lend his wife to a friend or guest, and this custom still obtains among certain peoples.
2014 82:4.3 À mesure que la civilisation progressa et que la propriété privée fut mieux reconnue par les mœurs, le vol devint le grand crime. L’adultère fut considéré comme une forme de vol, une violation des droits de propriété du mari ; c’est pourquoi il n’est pas spécialement mentionné dans les mœurs et codes primitifs. La femme commençait par être la propriété de son père, qui transférait son titre au mari ; toutes les relations sexuelles légalisées naquirent de ces droits de propriété préexistants. L’Ancien Testament parle des femmes comme d’une forme de propriété. Le Coran enseigne leur infériorité. L’homme avait le droit de prêter sa femme à un ami ou à un invité, et cette coutume prévaut encore chez certains peuples.[1]
1955 82:4.4 Modern sex jealousy is not innate; it is a product of the evolving mores. Primitive man was not jealous of his wife; he was just guarding his property. The reason for holding the wife to stricter sex account than the husband was because her marital infidelity involved descent and inheritance. Very early in the march of civilization the illegitimate child fell into disrepute. At first only the woman was punished for adultery; later on, the mores also decreed the chastisement of her partner, and for long ages the offended husband or the protector father had the full right to kill the male trespasser. Modern peoples retain these mores, which allow so-called crimes of honor under the unwritten law.
2014 82:4.4 La jalousie sexuelle moderne n’est pas innée ; elle est un produit des mœurs évoluantes. L’homme primitif n’était pas jaloux de sa femme ; il défendait simplement sa propriété. La femme était tenue à des obligations sexuelles plus strictes que le mari, pour la raison que son infidélité conjugale impliquait une descendance et un héritage. Très tôt, dans la marche de la civilisation, l’enfant illégitime tomba en déconsidération. Tout d’abord, seule la femme fut punie pour adultère ; plus tard, les mœurs décrétèrent aussi le châtiment de son partenaire. Pendant de longs âges, le mari offensé ou le père protecteur eurent pleinement le droit de tuer l’intrus masculin. Les peuples modernes conservent ces mœurs qui absolvent, sous une loi tacite, les crimes dits d’honneur.
1955 82:4.5 Since the chastity taboo had its origin as a phase of the property mores, it applied at first to married women but not to unmarried girls. In later years, chastity was more demanded by the father than by the suitor; a virgin was a commercial asset to the father—she brought a higher price. As chastity came more into demand, it was the practice to pay the father a bride fee in recognition of the service of properly rearing a chaste bride for the husband-to-be. When once started, this idea of female chastity took such hold on the races that it became the practice literally to cage up girls, actually to imprison them for years, in order to assure their virginity. And so the more recent standards and virginity tests automatically gave origin to the professional prostitute classes; they were the rejected brides, those women who were found by the grooms’ mothers not to be virgins.
2014 82:4.5 Le tabou de la chasteté ayant pris naissance comme une phase des mœurs de la propriété, il s’appliqua d’abord aux femmes mariées, mais non aux jeunes filles célibataires. Plus tard, la chasteté fut davantage exigée par le père que par le soupirant ; une vierge était un actif commercial pour le père — elle rapportait un prix plus élevé. À mesure que la chasteté fut plus demandée, la pratique s’établit de payer au père des honoraires de fiançailles en récognition du service d’avoir élevé convenablement une chaste fiancée pour le futur mari. Une fois lancée, l’idée de chasteté féminine prit une telle emprise sur les races que la pratique s’établit d’enfermer littéralement les filles, de les emprisonner réellement durant des années, afin d’assurer leur virginité. C’est ainsi que les critères plus récents et les contrôles de virginité donnèrent naissance aux classes de prostituées professionnelles ; elles étaient les fiancées rejetées, les femmes qui n’étaient pas reconnues vierges par les mères des fiancés.
5. ENDOGAMY AND EXOGAMY
5. ENDOGAMIE ET EXOGAMIE
1955 82:5.1 Very early the savage observed that race mixture improved the quality of the offspring. It was not that inbreeding was always bad, but that outbreeding was always comparatively better; therefore the mores tended to crystallize in restriction of sex relations among near relatives. It was recognized that outbreeding greatly increased the selective opportunity for evolutionary variation and advancement. The outbred individuals were more versatile and had greater ability to survive in a hostile world; the inbreeders, together with their mores, gradually disappeared. This was all a slow development; the savage did not consciously reason about such problems. But the later and advancing peoples did, and they also made the observation that general weakness sometimes resulted from excessive inbreeding.
2014 82:5.1 Les sauvages observèrent de très bonne heure que les mélanges raciaux amélioraient la descendance. Ce n’était pas que la consanguinité fût toujours mauvaise, mais l’exogamie donnait comparativement de meilleurs résultats ; les mœurs tendirent donc à fixer des restrictions de rapports sexuels entre proches parents. On reconnut que l’exogamie accroissait considérablement le choix d’occasions pour des progrès et des variations évolutionnaires. Les individus nés de mariages exogames étaient doués de talents plus variés et d’une plus grande aptitude à survivre dans un monde hostile. Les endogames, ainsi que leurs mœurs, disparurent graduellement. Tout cela se produisit lentement ; les sauvages ne raisonnaient pas consciemment sur ces problèmes. Par contre, les peuples progressifs ultérieurs le firent et observèrent aussi qu’une débilité générale résultait parfois d’une endogamie excessive.[20]
1955 82:5.2 While the inbreeding of good stock sometimes resulted in the upbuilding of strong tribes, the spectacular cases of the bad results of the inbreeding of hereditary defectives more forcibly impressed the mind of man, with the result that the advancing mores increasingly formulated taboos against all marriages among near relatives.
2014 82:5.2 Bien que l’endogamie des bonnes lignées se traduisit parfois par la formation de fortes tribus, les cas spectaculaires de mauvais résultats provenant de l’endogamie d’anormaux héréditaires impressionnèrent plus fortement le mental humain ; il s’ensuivit que les mœurs en progrès formulèrent de plus en plus de tabous contre tous les mariages entre proches parents.[24][1][5]
1955 82:5.3 Religion has long been an effective barrier against outmarriage; many religious teachings have proscribed marriage outside the faith. Woman has usually favored the practice of in-marriage; man, outmarriage. Property has always influenced marriage, and sometimes, in an effort to conserve property within a clan, mores have arisen compelling women to choose husbands within their fathers’ tribes. Rulings of this sort led to a great multiplication of cousin marriages. In-mating was also practiced in an effort to preserve craft secrets; skilled workmen sought to keep the knowledge of their craft within the family.
2014 82:5.3 La religion a longtemps formé un barrage efficace contre les mariages à l’extérieur ; de nombreux enseignements religieux ont proscrit les mariages en dehors de la foi. Les femmes ont généralement favorisé la pratique de l’endogamie et les hommes celle de l’exogamie. La propriété a toujours influencé le mariage. Parfois, dans un effort pour conserver des propriétés à l’intérieur d’un clan, des mœurs ont surgi qui forçaient les femmes à choisir un mari dans la tribu de leur père. Les règles de cette sorte amenèrent une grande multiplication de mariages entre cousins. L’endogamie fut également pratiquée pour s’efforcer de préserver les secrets artisanaux ; les artisans spécialisés cherchaient à conserver dans leur famille la connaissance de leur métier.
1955 82:5.4 Superior groups, when isolated, always reverted to consanguineous mating. The Nodites for over one hundred and fifty thousand years were one of the great in-marriage groups. The later-day in-marriage mores were tremendously influenced by the traditions of the violet race, in which, at first, matings were, perforce, between brother and sister. And brother and sister marriages were common in early Egypt, Syria, Mesopotamia, and throughout the lands once occupied by the Andites. The Egyptians long practiced brother and sister marriages in an effort to keep the royal blood pure, a custom which persisted even longer in Persia. Among the Mesopotamians, before the days of Abraham, cousin marriages were obligatory; cousins had prior marriage rights to cousins. Abraham himself married his half sister, but such unions were not allowed under the later mores of the Jews.
2014 82:5.4 Quand les groupes supérieurs étaient isolés, ils en revenaient toujours aux accouplements consanguins. Pendant plus de cent-cinquante-mille ans, les Nodites furent l’un des grands groupes endogames. Les mœurs d’endogamie plus récentes furent prodigieusement influencées par les traditions de la race violette, dans laquelle les accouplements eurent d’abord nécessairement lieu entre frères et sœurs. Les mariages entre un frère et une sœur étaient communs en Égypte primitive, en Syrie, en Mésopotamie et dans tous les pays jadis occupés par les Andites. Les Égyptiens pratiquèrent longtemps le mariage entre frère et sœur dans un effort pour conserver la pureté du sang royal, et cette coutume persista encore plus longtemps en Perse. Chez les Mésopotamiens, avant l’époque d’Abraham, les mariages entre cousins étaient obligatoires ; les cousins avaient des droits de priorité pour épouser leurs cousines. Abraham lui-même épousa sa demi-sœur, mais, plus tard, les mœurs des Juifs n’autorisèrent plus ces unions[3][4].
1955 82:5.5 The first move away from brother and sister marriages came about under the plural-wife mores because the sister-wife would arrogantly dominate the other wife or wives. Some tribal mores forbade marriage to a dead brother’s widow but required the living brother to beget children for his departed brother. There is no biologic instinct against any degree of in-marriage; such restrictions are wholly a matter of taboo.
2014 82:5.5 Les premières mesures pour éliminer les mariages entre frère et sœur furent prises sous l’influence des mœurs polygames, parce que la femme sœur cherchait à dominer avec arrogance l’autre femme ou les autres femmes[5]. Les mœurs de certaines tribus interdisaient le mariage avec la veuve d’un frère décédé, mais exigeaient que le frère vivant engendrât des enfants à la place de son frère trépassé[6]. Il n’existe aucun instinct biologique s’opposant à quelque degré d’endogamie que ce soit ; ces restrictions sont entièrement une affaire de tabous.[20]
1955 82:5.6 Outmarriage finally dominated because it was favored by the man; to get a wife from the outside insured greater freedom from in-laws. Familiarity breeds contempt; so, as the element of individual choice began to dominate mating, it became the custom to choose partners from outside the tribe.
2014 82:5.6 L’exogamie finit par dominer parce qu’elle était favorisée par les hommes ; en prenant une femme à l’extérieur, ils étaient assurés d’être plus libres vis-à-vis de leur belle-famille[7]. La familiarité engendre le mépris. En conséquence, à mesure que le facteur du choix individuel commença à dominer l’accouplement, la coutume s’établit de choisir des partenaires en dehors de la tribu.[5]
1955 82:5.7 Many tribes finally forbade marriages within the clan; others limited mating to certain castes. The taboo against marriage with a woman of one’s own totem gave impetus to the custom of stealing women from neighboring tribes. Later on, marriages were regulated more in accordance with territorial residence than with kinship. There were many steps in the evolution of in-marriage into the modern practice of outmarriage. Even after the taboo rested upon in-marriages for the common people, chiefs and kings were permitted to marry those of close kin in order to keep the royal blood concentrated and pure. The mores have usually permitted sovereign rulers certain licenses in sex matters.
2014 82:5.7 Beaucoup de tribus finirent par interdire les mariages à l’intérieur du clan ; d’autres les limitèrent à certaines castes. Le tabou contre le mariage avec une femme ayant le même totem que son partenaire donna naissance à la coutume du rapt des femmes dans les tribus voisines. Plus tard, les mariages furent davantage réglés d’après la résidence territoriale que d’après la parenté. Il y eut bien des étapes dans l’évolution du mariage, depuis l’endogamie jusqu’aux pratiques modernes d’exogamie. Même après l’institution du tabou sur les mariages endogames du commun du peuple, les rois et les chefs furent autorisés à épouser une proche parente afin de conserver le sang royal pur et concentré. Les mœurs ont généralement permis aux dirigeants souverains certaines licences en matière sexuelle.[1]
1955 82:5.8 The presence of the later Andite peoples had much to do with increasing the desire of the Sangik races to mate outside their own tribes. But it was not possible for out-mating to become prevalent until neighboring groups had learned to live together in relative peace.
2014 82:5.8 La présence des peuples andites plus récents contribua beaucoup à accroitre le désir des races sangiks de se marier en dehors de leurs tribus. Toutefois, il ne fut pas possible à l’exogamie de prévaloir avant que les groupes eussent appris à vivre relativement en paix avec leurs voisins.
1955 82:5.9 Outmarriage itself was a peace promoter; marriages between the tribes lessened hostilities. Outmarriage led to tribal co-ordination and to military alliances; it became dominant because it provided increased strength; it was a nation builder. Outmarriage was also greatly favored by increasing trade contacts; adventure and exploration contributed to the extension of the mating bounds and greatly facilitated the cross-fertilization of racial cultures.
2014 82:5.9 L’exogamie elle-même était un encouragement à la paix ; les mariages entre les tribus restreignaient les hostilités. L’exogamie conduisit à la coordination tribale et aux alliances militaires ; elle devint prédominante parce qu’elle procurait un accroissement de forces ; elle fut une bâtisseuse de nations. L’exogamie fut également très favorisée par les contacts commerciaux croissants ; les aventures et les explorations contribuèrent à étendre les frontières de l’accouplement et facilitèrent la fécondation croisée des cultures raciales.
1955 82:5.10 The otherwise inexplicable inconsistencies of the racial marriage mores are largely due to this outmarriage custom with its accompanying wife stealing and buying from foreign tribes, all of which resulted in a compounding of the separate tribal mores. That these taboos respecting in-marriage were sociologic, not biologic, is well illustrated by the taboos on kinship marriages, which embraced many degrees of in-law relationships, cases representing no blood relation whatsoever.
2014 82:5.10 Les inconséquences, autrement inexplicables, des mœurs matrimoniales de la race sont largement dues à la coutume de l’exogamie accompagnée du rapt et de l’achat des femmes chez les tribus voisines, l’ensemble aboutissant à un amalgame des diverses mœurs tribales. Les tabous à propos de l’endogamie étaient sociologiques et non biologiques ; le fait est bien illustré par les tabous sur les mariages entre apparentés ; ceux-ci englobaient de nombreux degrés de relations avec les belles-familles, ces cas ne comportant pas la moindre relation de sang.
6. RACIAL MIXTURES
6. LES MÉLANGES RACIAUX
1955 82:6.1 There are no pure races in the world today. The early and original evolutionary peoples of color have only two representative races persisting in the world, the yellow man and the black man; and even these two races are much admixed with the extinct colored peoples. While the so-called white race is predominantly descended from the ancient blue man, it is admixed more or less with all other races much as is the red man of the Americas.
2014 82:6.1 Il n’y a pas, aujourd’hui, de races pures dans le monde. Les peuples évolutionnaires de couleur, primitifs et originels, n’ont que deux races représentatives qui subsistent sur terre, les hommes jaunes et les hommes noirs ; et même ces deux races contiennent beaucoup de sang des peuples de couleur disparus. Bien que la race dite blanche descende d’une manière prédominante des anciens hommes bleus, elle comporte plus ou moins un mélange de toutes les autres races, comme d’ailleurs les hommes rouges des Amériques.[20][24][25][26][27][28][1]
1955 82:6.2 Of the six colored Sangik races, three were primary and three were secondary. Though the primary races—blue, red, and yellow—were in many respects superior to the three secondary peoples, it should be remembered that these secondary races had many desirable traits which would have considerably enhanced the primary peoples if their better strains could have been absorbed.
2014 82:6.2 Parmi les six races sangiks de couleur, trois étaient primaires et trois secondaires. Bien que les races primaires — bleue, rouge et jaune — fussent, sous bien des rapports, supérieures aux trois peuples secondaires, il ne faut pas oublier que ces derniers possédaient beaucoup de caractéristiques désirables qui auraient considérablement amélioré les peuples primaires s’ils avaient pu intégrer les meilleures lignées des races secondaires.[20][27][29][35][1]
1955 82:6.3 Present-day prejudice against “half-castes,” “hybrids,” and “mongrels” arises because modern racial crossbreeding is, for the greater part, between the grossly inferior strains of the races concerned. You also get unsatisfactory offspring when the degenerate strains of the same race intermarry.
2014 82:6.3 Les préjugés d’aujourd’hui contre les « métis », « les hybrides » et les « bâtards » ont pris corps parce que la plupart des fécondations croisées modernes s’effectuent entre les lignées grossièrement inférieures des races intéressées. Les résultats sont également peu satisfaisants quand les lignées dégénérées de la même race se marient entre elles.[20][25][27][36]
1955 82:6.4 If the present-day races of Urantia could be freed from the curse of their lowest strata of deteriorated, antisocial, feeble-minded, and outcast specimens, there would be little objection to a limited race amalgamation. And if such racial mixtures could take place between the highest types of the several races, still less objection could be offered.
2014 82:6.4 Si les races actuelles d’Urantia pouvaient être libérées de la malédiction résultant de leurs classes les plus basses de spécimens dégénérés, antisociaux, mentalement débiles et exclus, il y aurait peu d’objections à une amalgamation raciale limitée. Et, si ces mélanges raciaux pouvaient se produire entre les types tout à fait supérieurs des diverses races, cela offrirait encore moins d’inconvénients.[25][27][30][31][35][5]
1955 82:6.5 Hybridization of superior and dissimilar stocks is the secret of the creation of new and more vigorous strains. And this is true of plants, animals, and the human species. Hybridization augments vigor and increases fertility. Race mixtures of the average or superior strata of various peoples greatly increase creative potential, as is shown in the present population of the United States of North America. When such matings take place between the lower or inferior strata, creativity is diminished, as is shown by the present-day peoples of southern India.
2014 82:6.5 L’hybridation de souches supérieures et dissemblables est le secret pour créer des lignées nouvelles et plus vigoureuses, et cela est vrai aussi bien pour les plantes et les animaux que pour l’espèce humaine. L’hybridation augmente la vigueur et accroit la fécondité. Les mélanges raciaux des classes moyennes ou supérieures de divers peuples accroissent beaucoup le potentiel créatif, comme le montre la population actuelle des États-Unis d’Amérique du Nord. Quand ces accouplements se produisent entre individus des classes inférieures, la puissance créative est diminuée, comme on peut le voir aujourd’hui chez les peuples de l’Inde méridionale.[20][25][27][32][36]
1955 82:6.6 Race blending greatly contributes to the sudden appearance of new characteristics, and if such hybridization is the union of superior strains, then these new characteristics will also be superior traits.
1955 82:6.7 As long as present-day races are so overloaded with inferior and degenerate strains, race intermingling on a large scale would be most detrimental, but most of the objections to such experiments rest on social and cultural prejudices rather than on biological considerations. Even among inferior stocks, hybrids often are an improvement on their ancestors. Hybridization makes for species improvement because of the role of the dominant genes. Racial intermixture increases the likelihood of a larger number of the desirable dominants being present in the hybrid.
2014 82:6.7 Tant que les races actuelles resteront pareillement surchargées de lignées inférieures et dégénérées, les mélanges raciaux, sur une grande échelle, seront fort préjudiciables, mais la plupart des objections à cette expérience sont fondées sur des préjugés sociaux et culturels plutôt que sur des considérations biologiques. Même parmi les souches inférieures, les hybrides sont souvent meilleures que leurs ancêtres. L’hybridation tend à améliorer l’espèce, à cause du rôle des gènes dominants. Les mélanges de races augmentent la probabilité qu’un plus grand nombre de dominants désirables soit présent chez l’hybride.[20][25][33][1][5]
1955 82:6.8 For the past hundred years more racial hybridization has been taking place on Urantia than has occurred in thousands of years. The danger of gross disharmonies as a result of crossbreeding of human stocks has been greatly exaggerated. The chief troubles of “half-breeds” are due to social prejudices.
2014 82:6.8 Au cours des cent dernières années, il s’est produit plus d’hybridations raciales que précédemment au cours de plusieurs millénaires. On a grandement exagéré le danger de voir de grossières inharmonies résulter de la fécondation croisée entre souches humaines. Les principales difficultés concernant les « métis » proviennent des préjugés sociaux.[25][34][35]
1955 82:6.9 The Pitcairn experiment of blending the white and Polynesian races turned out fairly well because the white men and the Polynesian women were of fairly good racial strains. Interbreeding between the highest types of the white, red, and yellow races would immediately bring into existence many new and biologically effective characteristics. These three peoples belong to the primary Sangik races. Mixtures of the white and black races are not so desirable in their immediate results, neither are such mulatto offspring so objectionable as social and racial prejudice would seek to make them appear. Physically, such white-black hybrids are excellent specimens of humanity, notwithstanding their slight inferiority in some other respects.
2014 82:6.9 L’expérience de Pitcairn, consistant à mêler la race blanche et la race polynésienne, eut d’assez bons résultats parce que les hommes blancs et les femmes polynésiennes provenaient de lignées raciales relativement bonnes. Les mariages mixtes entre les types les plus élevés des races blanche, rouge et jaune amèneraient immédiatement à l’existence de nombreuses caractéristiques nouvelles et biologiquement efficaces. Ces trois peuples appartiennent aux races sangiks primaires. Les croisements des races blanche et noire ne sont pas aussi souhaitables quant à leurs résultats immédiats, mais les mulâtres qui en proviennent ne sont pas aussi indésirables que les préjugés sociaux et raciaux voudraient le faire croire. Physiquement, les hybrides blancs-noirs sont d’excellents spécimens de l’humanité, nonobstant leur légère infériorité sous certains autres rapports.[20][26][35]
1955 82:6.10 When a primary Sangik race amalgamates with a secondary Sangik race, the latter is considerably improved at the expense of the former. And on a small scale—extending over long periods of time—there can be little serious objection to such a sacrificial contribution by the primary races to the betterment of the secondary groups. Biologically considered, the secondary Sangiks were in some respects superior to the primary races.
2014 82:6.10 Quand une race sangik primaire s’amalgame avec une race sangik secondaire, la dernière est considérablement améliorée aux dépens de la première. Sur une petite échelle — s’étendant sur de longues périodes de temps — il ne peut guère y avoir d’objections sérieuses à cette contribution sacrificielle des races primaires à l’amélioration des groupes secondaires. Du point de vue biologique, les Sangiks secondaires étaient, sous certains rapports, supérieurs aux races primaires.[20][27][35][36]
1955 82:6.11 After all, the real jeopardy of the human species is to be found in the unrestrained multiplication of the inferior and degenerate strains of the various civilized peoples rather than in any supposed danger of their racial interbreeding.
2014 82:6.12 [Présenté par le Chef des séraphins stationné sur Urantia.]
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