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Fascicule 87. Les cultes des fantômes |
Table des matières
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Fascicule 89. Péché, sacrifice et expiation |
FETISHES, CHARMS, AND MAGIC
FÉTICHES, CHARMES ET MAGIE
1955 88:0.1 THE concept of a spirit’s entering into an inanimate object, an animal, or a human being, is a very ancient and honorable belief, having prevailed since the beginning of the evolution of religion. This doctrine of spirit possession is nothing more nor less than fetishism. The savage does not necessarily worship the fetish; he very logically worships and reverences the spirit resident therein.
2014 88:0.1 LE concept de la pénétration d’un esprit dans un objet inanimé, un animal ou un être humain est une croyance fort ancienne et honorable, ayant prévalu depuis le commencement de l’évolution de la religion. Cette doctrine de possession par un esprit n’est rien de plus ou de moins que le fétichisme. Le sauvage n’adore pas nécessairement le fétiche ; il adore et révère très logiquement l’esprit qui y habite.[1][2][3]
1955 88:0.2 At first, the spirit of a fetish was believed to be the ghost of a dead man; later on, the higher spirits were supposed to reside in fetishes. And so the fetish cult eventually incorporated all of the primitive ideas of ghosts, souls, spirits, and demon possession.
2014 88:0.2 Au début, on crut que l’esprit d’un fétiche était le fantôme d’un humain décédé ; plus tard, on supposa que les esprits supérieurs résidaient dans des fétiches. Le culte des fétiches finit ainsi par incorporer toutes les idées primitives sur les fantômes, les âmes, les esprits et la possession par les démons.
1. BELIEF IN FETISHES
1. LA CROYANCE AUX FÉTICHES
1955 88:1.1 Primitive man always wanted to make anything extraordinary into a fetish; chance therefore gave origin to many. A man is sick, something happens, and he gets well. The same thing is true of the reputation of many medicines and the chance methods of treating disease. Objects connected with dreams were likely to be converted into fetishes. Volcanoes, but not mountains, became fetishes; comets, but not stars. Early man regarded shooting stars and meteors as indicating the arrival on earth of special visiting spirits.
2014 88:1.1 Les hommes primitifs ont toujours éprouvé le besoin de transformer en fétiches toutes les choses extraordinaires ; le hasard donna donc naissance à beaucoup de fétiches. Un homme est malade, quelque chose arrive, et il recouvre la santé. Le même phénomène se vérifie pour la réputation de nombreux médicaments et les méthodes de traitement des maladies au hasard. Des objets liés à des rêves avaient des chances d’être convertis en fétiches. Des volcans, mais non des montagnes, des comètes, mais non des étoiles, devinrent des fétiches. Les hommes primitifs considéraient les étoiles filantes et les météores comme indiquant l’arrivée sur terre d’esprits visiteurs spéciaux.[1]
1955 88:1.2 The first fetishes were peculiarly marked pebbles, and “sacred stones” have ever since been sought by man; a string of beads was once a collection of sacred stones, a battery of charms. Many tribes had fetish stones, but few have survived as have the Kaaba and the Stone of Scone. Fire and water were also among the early fetishes, and fire worship, together with belief in holy water, still survives.
2014 88:1.2 Les premiers fétiches furent des cailloux portant des marques particulières, et, depuis lors, les hommes ont toujours recherché les « pierres sacrées ». Un collier était jadis une collection de pierres sacrées, une batterie d’amulettes. Bien des tribus eurent des pierres fétiches, mais peu de ces fétiches ont survécu, comme la Kaaba et la pierre de Scone. Le feu et l’eau figurèrent aussi parmi les premiers fétiches, et l’adoration du feu ainsi que la croyance à l’eau bénite survivent encore.
1955 88:1.3 Tree fetishes were a later development, but among some tribes the persistence of nature worship led to belief in charms indwelt by some sort of nature spirit. When plants and fruits became fetishes, they were taboo as food. The apple was among the first to fall into this category; it was never eaten by the Levantine peoples.
2014 88:1.3 Les arbres fétiches n’apparurent que plus tard, mais, parmi certaines tribus, la persistance de l’adoration de la nature conduisit à croire à des amulettes habitées par certains esprits de la nature. Quand des plantes et des fruits devenaient fétiches, ils étaient tabous comme nourriture. La pomme fut parmi les premières à se ranger dans cette catégorie ; les peuples levantins n’en mangeaient jamais.
1955 88:1.4 If an animal ate human flesh, it became a fetish. In this way the dog came to be the sacred animal of the Parsees. If the fetish is an animal and the ghost is permanently resident therein, then fetishism may impinge on reincarnation. In many ways the savages envied the animals; they did not feel superior to them and were often named after their favorite beasts.
2014 88:1.4 Si un animal mangeait de la chair humaine, il devenait un fétiche. C’est ainsi que le chien devint l’animal sacré des Parsis. Si le fétiche est un animal et si le fantôme y réside en permanence, alors le fétichisme peut empiéter sur la réincarnation. Les sauvages enviaient les animaux sous bien des rapports ; ils ne se sentaient pas supérieurs à eux et recevaient souvent le nom de leur bête favorite.[2][3]
1955 88:1.5 When animals became fetishes, there ensued the taboos on eating the flesh of the fetish animal. Apes and monkeys, because of resemblance to man, early became fetish animals; later, snakes, birds, and swine were also similarly regarded. At one time the cow was a fetish, the milk being taboo while the excreta were highly esteemed. The serpent was revered in Palestine, especially by the Phoenicians, who, along with the Jews, considered it to be the mouthpiece of evil spirits. Even many moderns believe in the charm powers of reptiles. From Arabia on through India to the snake dance of the Moqui tribe of red men the serpent has been revered.
2014 88:1.5 Quand des animaux devinrent fétiches, il s’ensuivit un tabou sur l’absorption de la chair de ces animaux. À cause de leur ressemblance avec les hommes, les singes devinrent, de bonne heure, des animaux fétiches ; plus tard, des serpents, des oiseaux et des porcs furent également considérés comme tels. À une certaine époque, la vache fut un fétiche ; son lait était tabou et ses excréments hautement considérés. Le serpent était vénéré en Palestine, spécialement par les Phéniciens qui, ainsi que les Juifs, le considéraient comme le porte-parole des mauvais esprits[1][2]. Chez de nombreux peuples modernes, on croit encore au pouvoir de charme des reptiles. Le serpent a été vénéré en Arabie, dans toute l’Inde et jusque chez les hommes rouges avec la danse du serpent de la tribu Moqui.
1955 88:1.6 Certain days of the week were fetishes. For ages Friday has been regarded as an unlucky day and the number thirteen as an evil numeral. The lucky numbers three and seven came from later revelations; four was the lucky number of primitive man and was derived from the early recognition of the four points of the compass. It was held unlucky to count cattle or other possessions; the ancients always opposed the taking of a census, “numbering the people.”
2014 88:1.6 Certains jours de la semaine étaient des fétiches. Pendant des âges, le vendredi a été considéré comme un jour de malchance et le nombre treize comme mauvais. Les nombres heureux trois et sept vinrent de révélations ultérieures. Le quatre était le chiffre de chance des primitifs, parce qu’ils avaient reconnu de bonne heure les quatre points cardinaux[3]. Ils croyaient que le fait de compter le bétail ou d’autres possessions portait malchance. Les anciens s’opposaient toujours au recensement, au « dénombrement du peuple ».
1955 88:1.7 Primitive man did not make an undue fetish out of sex; the reproductive function received only a limited amount of attention. The savage was natural minded, not obscene or prurient.
2014 88:1.7 Les primitifs ne firent pas du sexe un fétiche exagéré ; ils n’accordaient à la fonction reproductrice qu’une attention limitée ; les sauvages avaient des pensées naturelles ; ils n’étaient ni obscènes ni lascifs.
1955 88:1.8 Saliva was a potent fetish; devils could be driven out by spitting on a person. For an elder or superior to spit on one was the highest compliment. Parts of the human body were looked upon as potential fetishes, particularly the hair and nails. The long-growing fingernails of the chiefs were highly prized, and the trimmings thereof were a powerful fetish. Belief in skull fetishes accounts for much of later-day head-hunting. The umbilical cord was a highly prized fetish; even today it is so regarded in Africa. Mankind’s first toy was a preserved umbilical cord. Set with pearls, as was often done, it was man’s first necklace.
2014 88:1.8 La salive était un puissant fétiche ; on pouvait chasser les démons d’une personne en crachant sur elle. Le plus grand compliment des ainés ou des supérieurs consistait à cracher sur vous. Certaines parties du corps humain furent regardées comme des fétiches potentiels, en particulier les cheveux et les ongles. Les longs ongles des mains des chefs avaient une grande valeur, et leurs rognures constituaient de puissants fétiches. La croyance aux crânes comme fétiches rend compte d’une grande partie de l’activité ultérieure des chasseurs de têtes. Les cordons ombilicaux étaient des fétiches hautement appréciés et le sont encore aujourd’hui en Afrique. Le premier jouet de l’humanité fut un cordon ombilical conservé. Orné de perles comme on le faisait souvent, il fut le premier collier des humains.
1955 88:1.9 Hunchbacked and crippled children were regarded as fetishes; lunatics were believed to be moon-struck. Primitive man could not distinguish between genius and insanity; idiots were either beaten to death or revered as fetish personalities. Hysteria increasingly confirmed the popular belief in witchcraft; epileptics often were priests and medicine men. Drunkenness was looked upon as a form of spirit possession; when a savage went on a spree, he put a leaf in his hair for the purpose of disavowing responsibility for his acts. Poisons and intoxicants became fetishes; they were deemed to be possessed.
2014 88:1.9 Les enfants bossus ou infirmes étaient considérés comme des fétiches. On croyait que les lunatiques avaient été frappés par la lune. Les hommes primitifs ne pouvaient distinguer entre le génie et la folie. Les idiots étaient soit battus à mort, soit révérés comme des personnalités fétiches. L’hystérie confirma de plus en plus la croyance populaire à la sorcellerie ; les épileptiques étaient souvent prêtres ou sorciers-guérisseurs. On regardait l’ivresse comme une forme de possession par un esprit ; quand un sauvage tirait une bordée, il mettait une feuille dans ses cheveux pour désavouer la responsabilité de ses actes. Les poisons et les spiritueux devinrent des fétiches ; ils passaient pour être possédés.[4][2]
1955 88:1.10 Many people looked upon geniuses as fetish personalities possessed by a wise spirit. And these talented humans soon learned to resort to fraud and trickery for the advancement of their selfish interests. A fetish man was thought to be more than human; he was divine, even infallible. Thus did chiefs, kings, priests, prophets, and church rulers eventually wield great power and exercise unbounded authority.
2014 88:1.10 Nombre de personnes considéraient les génies comme des personnalités fétiches possédées par un esprit sage. Ces hommes de talent apprirent bientôt à recourir à la fraude et à des stratagèmes pour servir leurs propres intérêts. On croyait qu’un homme fétiche était plus qu’humain ; il était divin et même infaillible. C’est ainsi que les chefs, rois, prêtres, prophètes et dirigeants d’Église finirent pas disposer d’un grand pouvoir et par exercer une autorité illimitée.
2. EVOLUTION OF THE FETISH
2. L’ÉVOLUTION DU FÉTICHISME
1955 88:2.1 It was a supposed preference of ghosts to indwell some object which had belonged to them when alive in the flesh. This belief explains the efficacy of many modern relics. The ancients always revered the bones of their leaders, and the skeletal remains of saints and heroes are still regarded with superstitious awe by many. Even today, pilgrimages are made to the tombs of great men.
2014 88:2.1 On supposait que les fantômes préféraient habiter un objet qui leur avait appartenu pendant leur incarnation. Cette croyance explique l’efficacité de bien des reliques modernes. Les anciens vénéraient toujours les os de leurs chefs, et nombre de personnes regardent encore les ossements de leurs saints et de leurs héros avec une crainte superstitieuse. Même aujourd’hui, on fait des pèlerinages sur la tombe de grands hommes.[5][1]
1955 88:2.2 Belief in relics is an outgrowth of the ancient fetish cult. The relics of modern religions represent an attempt to rationalize the fetish of the savage and thus elevate it to a place of dignity and respectability in the modern religious systems. It is heathenish to believe in fetishes and magic but supposedly all right to accept relics and miracles.
2014 88:2.2 La croyance aux reliques est une résultante de l’antique culte des fétiches. Les reliques des religions modernes représentent une tentative pour rationaliser les fétiches des sauvages et les élever à une place digne et respectable dans les systèmes religieux modernes. On considère comme païenne la croyance aux fétiches et à la magie, mais on trouve très bien d’accepter les reliques et les miracles.[2]
1955 88:2.3 The hearth—fireplace—became more or less of a fetish, a sacred spot. The shrines and temples were at first fetish places because the dead were buried there. The fetish hut of the Hebrews was elevated by Moses to that place where it harbored a superfetish, the then existent concept of the law of God. But the Israelites never gave up the peculiar Canaanite belief in the stone altar: “And this stone which I have set up as a pillar shall be God’s house.” They truly believed that the spirit of their God dwelt in such stone altars, which were in reality fetishes.
2014 88:2.3 Le foyer — l’endroit du feu — devint plus ou moins un fétiche, un lieu sacré. Les sanctuaires et les temples furent d’abord des lieux fétiches parce que les morts y étaient enterrés. La hutte fétiche des Hébreux fut élevée, par Moïse, au niveau d’abri d’un superfétiche, le concept alors existant de la loi de Dieu[4]. Mais les Israélites n’abandonnèrent jamais la croyance spéciale des Cananéens aux autels de pierre : « Et cette pierre que j’ai dressée en stèle sera la maison de Dieu[5]. » Ils croyaient véritablement que l’esprit de leur Dieu habitait dans ces autels de pierre, qui étaient en réalité des fétiches.
1955 88:2.4 The earliest images were made to preserve the appearance and memory of the illustrious dead; they were really monuments. Idols were a refinement of fetishism. The primitives believed that a ceremony of consecration caused the spirit to enter the image; likewise, when certain objects were blessed, they became charms.
2014 88:2.4 Les premières images furent faites pour conserver l’apparence et la mémoire des morts illustres : elles étaient en réalité des monuments. Les idoles furent un raffinement du fétichisme. Les primitifs croyaient qu’une cérémonie de consécration amenait l’esprit à entrer dans l’image. De même, lorsque certains objets étaient bénits, ils devenaient des charmes.
1955 88:2.5 Moses, in the addition of the second commandment to the ancient Dalamatian moral code, made an effort to control fetish worship among the Hebrews. He carefully directed that they should make no sort of image that might become consecrated as a fetish. He made it plain, “You shall not make a graven image or any likeness of anything that is in heaven above, or on the earth beneath, or in the waters of the earth.” While this commandment did much to retard art among the Jews, it did lessen fetish worship. But Moses was too wise to attempt suddenly to displace the olden fetishes, and he therefore consented to the putting of certain relics alongside the law in the combined war altar and religious shrine which was the ark.
2014 88:2.5 En ajoutant le deuxième commandement à l’ancien code moral de Dalamatia, Moïse fit un effort pour contrôler l’adoration des fétiches parmi les Hébreux[6]. Il leur ordonna soigneusement de ne faire aucune espèce d’image qui puisse être consacrée comme fétiche. Il s’expliqua sans équivoque : « Tu ne feras pas d’image taillée ni aucune reproduction de ce qui est dans les cieux au-dessus, ni sur la terre au-dessous, ni dans les eaux de la terre[7]. » Ce commandement contribua beaucoup à retarder l’art parmi les Juifs, mais il restreignit l’adoration des fétiches. Mais Moïse était trop sage pour essayer de supplanter brusquement les antiques fétiches ; il consentit donc à placer certaines reliques à côté des tables de la loi dans l’arche, qui était la combinaison d’un autel de guerre et d’une châsse religieuse.
1955 88:2.6 Words eventually became fetishes, more especially those which were regarded as God’s words; in this way the sacred books of many religions have become fetishistic prisons incarcerating the spiritual imagination of man. Moses’ very effort against fetishes became a supreme fetish; his commandment was later used to stultify art and to retard the enjoyment and adoration of the beautiful.
2014 88:2.6 Les paroles devinrent finalement des fétiches, plus spécialement celles que l’on considérait comme les paroles de Dieu ; de cette manière, les livres sacrés de bien des religions sont devenus des prisons fétichistes où l’imagination spirituelle des hommes est incarcérée. L’effort même de Moïse contre les fétiches devint un suprême fétiche ; son commandement fut utilisé plus tard pour dénigrer l’art et retarder la jouissance et l’adoration du beau.[6][8][10]
1955 88:2.7 In olden times the fetish word of authority was a fear-inspiring doctrine, the most terrible of all tyrants which enslave men. A doctrinal fetish will lead mortal man to betray himself into the clutches of bigotry, fanaticism, superstition, intolerance, and the most atrocious of barbarous cruelties. Modern respect for wisdom and truth is but the recent escape from the fetish-making tendency up to the higher levels of thinking and reasoning. Concerning the accumulated fetish writings which various religionists hold as sacred books, it is not only believed that what is in the book is true, but also that every truth is contained in the book. If one of these sacred books happens to speak of the earth as being flat, then, for long generations, otherwise sane men and women will refuse to accept positive evidence that the planet is round.
2014 88:2.7 Dans les temps très anciens, la parole d’autorité fétiche était une doctrine inspirant la peur, le plus terrible de tous les tyrans qui asservissent les hommes. Un fétiche doctrinal conduira un mortel à se trahir lui-même et à se jeter dans les griffes de la bigoterie, du fanatisme, de la superstition, de l’intolérance et des cruautés barbares les plus atroces. Le respect moderne envers la sagesse et la vérité dénote que l’homme vient seulement d’échapper à la tendance à instaurer des fétiches, qui sévissait jusqu’aux niveaux supérieurs de la pensée et du raisonnement. En ce qui concerne les accumulations d’écrits fétiches que diverses religions tiennent pour des livres sacrés, non seulement les fidèles croient que tout ce qui est dans le livre est vrai, mais aussi que le livre contient toute la vérité[8]. Si, par aventure, l’un de ces livres sacrés parle de la terre comme étant plate, alors, pendant de longues générations, des hommes et des femmes par ailleurs sensés refuseront d’accepter les preuves positives que la planète est ronde.[7][8][10][4]
1955 88:2.8 The practice of opening one of these sacred books to let the eye chance upon a passage, the following of which may determine important life decisions or projects, is nothing more nor less than arrant fetishism. To take an oath on a “holy book” or to swear by some object of supreme veneration is a form of refined fetishism.
2014 88:2.8 La pratique d’ouvrir l’un de ces livres sacrés pour laisser l’œil tomber, par hasard, sur un passage dont la mise en œuvre pourrait influencer d’importants projets et des décisions vitales, ne représente ni plus ni moins qu’un fétichisme notoire. Prêter serment sur un « livre saint », ou jurer par quelque objet suprêmement vénéré, constitue une forme de fétichisme raffiné.
1955 88:2.9 But it does represent real evolutionary progress to advance from the fetish fear of a savage chief’s fingernail trimmings to the adoration of a superb collection of letters, laws, legends, allegories, myths, poems, and chronicles which, after all, reflect the winnowed moral wisdom of many centuries, at least up to the time and event of their being assembled as a “sacred book.”
2014 88:2.9 Par contre, il y a progrès évolutionnaire réel quand on passe de la peur fétichiste des rognures d’ongles d’un chef de sauvages à l’adoration d’une superbe collection de lettres, de lois, de légendes, d’allégories, de mythes, de poèmes et de chroniques ; après tout, ceux-ci reflètent une sagesse morale séculaire passée au crible, au moins jusqu’à l’époque de leur assemblage sous la forme d’un « livre sacré ».
1955 88:2.10 To become fetishes, words had to be considered inspired, and the invocation of supposed divinely inspired writings led directly to the establishment of the authority of the church, while the evolution of civil forms led to the fruition of the authority of the state.
2014 88:2.10 Pour devenir des fétiches, il fallait que les paroles fussent considérées comme inspirées. L’invocation d’écrits que l’on supposait d’inspiration divine conduisit directement à établir l’autorité de l’Église, tandis que l’évolution des formes civiles conduisit à l’épanouissement de l’autorité de l’État.[8][9][10][11]
3. TOTEMISM
3. LE TOTÉMISME
1955 88:3.1 Fetishism ran through all the primitive cults from the earliest belief in sacred stones, through idolatry, cannibalism, and nature worship, to totemism.
2014 88:3.1 Le fétichisme se retrouvait dans tous les cultes primitifs depuis la toute première croyance aux pierres sacrées, en passant par l’idolâtrie, le cannibalisme et l’adoration de la nature, jusqu’au totémisme.
1955 88:3.2 Totemism is a combination of social and religious observances. Originally it was thought that respect for the totem animal of supposed biologic origin insured the food supply. Totems were at one and the same time symbols of the group and their god. Such a god was the clan personified. Totemism was one phase of the attempted socialization of otherwise personal religion. The totem eventually evolved into the flag, or national symbol, of the various modern peoples.
2014 88:3.2 Le totémisme est une combinaison d’observances sociales et religieuses. Originellement, on croyait s’assurer des provisions de nourriture en respectant l’animal totem dont on se supposait le descendant biologique. Les totems étaient à la fois les symboles des groupes et leur dieu. Ce dieu était le clan personnifié. Le totémisme fut une phase des tentatives pour rendre sociale la religion, qui autrement est personnelle. Le totem évolua finalement pour devenir le drapeau, ou symbole national des divers peuples modernes.[5]
1955 88:3.3 A fetish bag, a medicine bag, was a pouch containing a reputable assortment of ghost-impregnated articles, and the medicine man of old never allowed his bag, the symbol of his power, to touch the ground. Civilized peoples in the twentieth century see to it that their flags, emblems of national consciousness, likewise never touch the ground.
2014 88:3.3 Un sac fétiche, un sac à médicaments, était une bourse contenant un honorable assortiment d’articles imprégnés de fantômes. Le sorcier-guérisseur de jadis ne laissait jamais son sac, symbole de son pouvoir, toucher le sol. Les peuples civilisés du vingtième siècle veillent à ce que leurs drapeaux, emblèmes de la conscience nationale, ne touchent pas non plus le sol.
1955 88:3.4 The insignia of priestly and kingly office were eventually regarded as fetishes, and the fetish of the state supreme has passed through many stages of development, from clans to tribes, from suzerainty to sovereignty, from totems to flags. Fetish kings have ruled by “divine right,” and many other forms of government have obtained. Men have also made a fetish of democracy, the exaltation and adoration of the common man’s ideas when collectively called “public opinion.” One man’s opinion, when taken by itself, is not regarded as worth much, but when many men are collectively functioning as a democracy, this same mediocre judgment is held to be the arbiter of justice and the standard of righteousness.
2014 88:3.4 Les insignes des charges sacerdotales et royales furent finalement considérés comme des fétiches. Le fétiche de l’État suprême a passé par de nombreuses phases de développement, du clan à la tribu, de la suzeraineté à la souveraineté, du totem au drapeau. Des rois fétiches ont régné par « droit divin », et bien d’autres formes de gouvernement ont prévalu. Les hommes ont aussi fait un fétiche de la démocratie — l’exaltation et l’adoration des idées des hommes du commun quand on les qualifie collectivement « d’opinion publique ». On ne considère pas que l’opinion d’un homme prise isolément ait une grande valeur, mais, quand beaucoup d’hommes agissent collectivement en démocratie, le même jugement médiocre est tenu pour être l’arbitre de la justice et le critère de la droiture.[4]
4. MAGIC
4. LA MAGIE
1955 88:4.1 Civilized man attacks the problems of a real environment through his science; savage man attempted to solve the real problems of an illusory ghost environment by magic. Magic was the technique of manipulating the conjectured spirit environment whose machinations endlessly explained the inexplicable; it was the art of obtaining voluntary spirit co-operation and of coercing involuntary spirit aid through the use of fetishes or other and more powerful spirits.
2014 88:4.1 Les hommes civilisés attaquent, par la science, les problèmes d’un milieu réel. Les sauvages essayaient de résoudre, par la magie, les problèmes réels d’un milieu illusoire de fantômes. La magie était la technique par laquelle on manipulait le milieu hypothétique d’esprits dont les machinations expliquaient interminablement l’inexplicable ; c’était l’art d’obtenir la coopération volontaire des esprits et de les contraindre à apporter leur aide involontaire par l’emploi de fétiches ou d’autres esprits plus puissants.[2][6][7]
1955 88:4.2 The object of magic, sorcery, and necromancy was twofold:
2014 88:4.2 L’objet de la magie, de la sorcellerie et de la nécromancie était double :
1955 88:4.3 1. To secure insight into the future.
1955 88:4.4 2. Favorably to influence environment.
2014 88:4.4 2. Influencer favorablement le milieu.
1955 88:4.5 The objects of science are identical with those of magic. Mankind is progressing from magic to science, not by meditation and reason, but rather through long experience, gradually and painfully. Man is gradually backing into the truth, beginning in error, progressing in error, and finally attaining the threshold of truth. Only with the arrival of the scientific method has he faced forward. But primitive man had to experiment or perish.
2014 88:4.5 Les buts de la science sont identiques à ceux de la magie. L’humanité progresse de la magie à la science, non par la méditation et la raison, mais plutôt graduellement et péniblement par une longue expérience. L’homme avance à reculons dans la vérité ; il commence dans l’erreur, progresse dans l’erreur et atteint finalement le seuil de la vérité. C’est seulement avec l’arrivée de la méthode scientifique que l’homme s’est pris à marcher en regardant devant lui. Mais l’homme primitif devait expérimenter ou périr.[13][8]
1955 88:4.6 The fascination of early superstition was the mother of the later scientific curiosity. There was progressive dynamic emotion—fear plus curiosity—in these primitive superstitions; there was progressive driving power in the olden magic. These superstitions represented the emergence of the human desire to know and to control planetary environment.
2014 88:4.6 La fascination des superstitions primitives fut la mère de la curiosité scientifique ultérieure. Il y avait, dans ces superstitions primitives, une émotion dynamique progressiste — la peur ajoutée à la curiosité ; l’ancienne magie avait une force motrice progressiste. Ces superstitions représentaient l’émergence du désir humain de connaitre et de contrôler le milieu planétaire.[14]
1955 88:4.7 Magic gained such a strong hold upon the savage because he could not grasp the concept of natural death. The later idea of original sin helped much to weaken the grip of magic on the race in that it accounted for natural death. It was at one time not at all uncommon for ten innocent persons to be put to death because of supposed responsibility for one natural death. This is one reason why ancient peoples did not increase faster, and it is still true of some African tribes. The accused individual usually confessed guilt, even when facing death.
2014 88:4.7 Si la magie prit une telle emprise sur les sauvages, c’est parce qu’ils ne pouvaient saisir le concept de la mort naturelle. L’idée ultérieure du péché originel aida beaucoup à affaiblir l’emprise de la magie sur la race, parce qu’elle expliquait la mort naturelle. À une certaine époque, il n’était pas rare de voir dix personnes innocentes mises à mort parce qu’on leur attribuait la responsabilité d’une seule mort naturelle. C’est l’une des raisons pour lesquelles les anciens peuples ne se sont pas multipliés plus rapidement, et cela est encore vrai chez certaines tribus africaines. L’accusé confessait généralement sa culpabilité, même s’il était menacé de mort.
1955 88:4.8 Magic is natural to a savage. He believes that an enemy can actually be killed by practicing sorcery on his shingled hair or fingernail trimmings. The fatality of snake bites was attributed to the magic of the sorcerer. The difficulty in combating magic arises from the fact that fear can kill. Primitive peoples so feared magic that it did actually kill, and such results were sufficient to substantiate this erroneous belief. In case of failure there was always some plausible explanation; the cure for defective magic was more magic.
2014 88:4.8 La magie est naturelle pour un sauvage. Il croit que l’on peut effectivement tuer un ennemi par des pratiques de sorcellerie sur ses cheveux coupés ou sur ses rognures d’ongles. Les morts par morsures de serpents étaient attribuées à la magie du sorcier. Le fait que les gens peuvent mourir de peur rend difficile de combattre la magie. Les peuples primitifs craignaient tellement la magie qu’elle avait réellement un effet mortel, et ce résultat était suffisant pour justifier cette croyance erronée. En cas d’échec, on donnait toujours une explication plausible ; le remède à une magie défectueuse était un supplément de magie.[15]
5. MAGICAL CHARMS
5. LES CHARMES MAGIQUES
1955 88:5.1 Since anything connected with the body could become a fetish, the earliest magic had to do with hair and nails. Secrecy attendant upon body elimination grew up out of fear that an enemy might get possession of something derived from the body and employ it in detrimental magic; all excreta of the body were therefore carefully buried. Public spitting was refrained from because of the fear that saliva would be used in deleterious magic; spittle was always covered. Even food remnants, clothing, and ornaments could become instruments of magic. The savage never left any remnants of his meal on the table. And all this was done through fear that one’s enemies might use these things in magical rites, not from any appreciation of the hygienic value of such practices.
2014 88:5.1 Puisque tout objet lié au corps était susceptible de devenir un fétiche, la magie la plus primitive s’occupa des cheveux et des ongles. Le secret accompagnant les éliminations corporelles naquit de la peur qu’un ennemi puisse s’emparer d’un dérivé du corps et l’employer pour une magie préjudiciable. En conséquence, tout excrément corporel était soigneusement enterré. On s’abstint de cracher en public par peur de laisser utiliser la salive à une magie nuisible ; les crachats étaient toujours recouverts. Même les restes de nourriture, les vêtements et les ornements pouvaient devenir des instruments de magie. Les sauvages ne laissaient jamais de restes de leurs repas sur la table ; et tout ceci était fait par peur qu’un ennemi ne les emploie dans des rites magiques, et non parce qu’ils appréciaient la valeur hygiénique de cette pratique.
1955 88:5.2 Magical charms were concocted from a great variety of things: human flesh, tiger claws, crocodile teeth, poison plant seeds, snake venom, and human hair. The bones of the dead were very magical. Even the dust from footprints could be used in magic. The ancients were great believers in love charms. Blood and other forms of bodily secretions were able to insure the magic influence of love.
2014 88:5.2 Les charmes magiques étaient composés d’une grande variété de choses : chair humaine, griffes de tigre, dents de crocodile, graines de plantes vénéneuses, venin de serpent et cheveux humains. Les os des morts étaient très magiques. Même la poussière des traces de pas pouvait être utilisée en magie. Les anciens croyaient beaucoup aux charmes d’amour. Le sang et d’autres formes de sécrétions corporelles étaient capables d’assurer l’influence magique de l’amour.[4]
1955 88:5.3 Images were supposed to be effective in magic. Effigies were made, and when treated ill or well, the same effects were believed to rest upon the real person. When making purchases, superstitious persons would chew a bit of hard wood in order to soften the heart of the seller.
2014 88:5.3 On supposait que les images étaient efficaces en magie. On faisait des effigies et, quand on les traitait mal ou bien, on croyait que les mêmes effets atteignaient la personne réelle. En faisant des achats, les personnes superstitieuses mâchaient un morceau de bois dur pour attendrir le cœur du vendeur.
1955 88:5.4 The milk of a black cow was highly magical; so also were black cats. The staff or wand was magical, along with drums, bells, and knots. All ancient objects were magical charms. The practices of a new or higher civilization were looked upon with disfavor because of their supposedly evil magical nature. Writing, printing, and pictures were long so regarded.
2014 88:5.4 Le lait d’une vache noire était hautement magique, ainsi que les chats noirs. Le bâton ou la baguette étaient magiques au même titre que les tambours, les cloches et les nœuds. Tous les objets anciens étaient des charmes magiques. Les pratiques d’une civilisation nouvelle ou supérieure étaient regardées avec défaveur à cause de leur prétendue mauvaise nature magique. Les écrits, les imprimés et les images furent longtemps considérés sous cet angle.
1955 88:5.5 Primitive man believed that names must be treated with respect, especially names of the gods. The name was regarded as an entity, an influence distinct from the physical personality; it was esteemed equally with the soul and the shadow. Names were pawned for loans; a man could not use his name until it had been redeemed by payment of the loan. Nowadays one signs his name to a note. An individual’s name soon became important in magic. The savage had two names; the important one was regarded as too sacred to use on ordinary occasions, hence the second or everyday name—a nickname. He never told his real name to strangers. Any experience of an unusual nature caused him to change his name; sometimes it was in an effort to cure disease or to stop bad luck. The savage could get a new name by buying it from the tribal chief; men still invest in titles and degrees. But among the most primitive tribes, such as the African Bushmen, individual names do not exist.
2014 88:5.5 Les hommes primitifs croyaient qu’il fallait traiter les noms avec respect, spécialement les noms des dieux[9]. On considérait le nom comme une entité, une influence distincte de la personnalité physique ; il était tenu dans la même estime que l’âme et l’ombre. On donnait son nom en gage pour un emprunt ; un homme ne pouvait plus utiliser son nom avant de l’avoir racheté en remboursant l’emprunt. Aujourd’hui, on signe son nom sur une reconnaissance de dette. Le nom des personnes ne tarda pas à prendre de l’importance en magie. Les sauvages avaient deux noms ; le principal était considéré comme trop sacré pour être utilisé dans les occasions ordinaires, d’où le second nom ou nom de tous les jours — un surnom. Un sauvage ne disait jamais son vrai nom à des étrangers. Toute expérience de nature insolite l’amenait à changer de nom ; quelquefois c’était un effort pour guérir une maladie ou arrêter la malchance. Il pouvait obtenir un nouveau nom en l’achetant au chef de la tribu ; les modernes investissent encore des capitaux dans des titres et des grades. Mais, chez les tribus les plus primitives, telles que les Boshimans d’Afrique, les noms individuels n’existent pas.[2]
6. THE PRACTICE OF MAGIC
6. LA PRATIQUE DE LA MAGIE
1955 88:6.1 Magic was practiced through the use of wands, “medicine” ritual, and incantations, and it was customary for the practitioner to work unclothed. Women outnumbered the men among primitive magicians. In magic, “medicine” means mystery, not treatment. The savage never doctored himself; he never used medicines except on the advice of the specialists in magic. And the voodoo doctors of the twentieth century are typical of the magicians of old.
2014 88:6.1 La magie fut pratiquée par l’emploi de baguettes, de rituels « médicaux » et d’incantations. Les guérisseurs avaient l’habitude de travailler dévêtus. Parmi les magiciens primitifs, les femmes étaient plus nombreuses que les hommes. En magie, « médecine » signifie mystère, et non traitement. Les sauvages ne se soignaient jamais eux-mêmes ; ils ne prenaient jamais de médicaments autrement que sur l’avis des spécialistes en magie. Les docteurs vaudous du vingtième siècle représentent typiquement les magiciens de jadis.
1955 88:6.2 There was both a public and a private phase to magic. That performed by the medicine man, shaman, or priest was supposed to be for the good of the whole tribe. Witches, sorcerers, and wizards dispensed private magic, personal and selfish magic which was employed as a coercive method of bringing evil on one’s enemies. The concept of dual spiritism, good and bad spirits, gave rise to the later beliefs in white and black magic. And as religion evolved, magic was the term applied to spirit operations outside one’s own cult, and it also referred to older ghost beliefs.
2014 88:6.2 La magie avait une phase publique et une phase privée. Celle qu’accomplissaient le sorcier-guérisseur, le chaman ou le prêtre était supposée être destinée au bien de toute la tribu. Les sorcières, les sorciers et les magiciens dispensaient la magie privée, la magie personnelle et égoïste employée comme méthode coercitive pour amener le mal sur les ennemis. Le concept du spiritisme duel, des bons et des mauvais esprits, donna naissance aux croyances ultérieures à la magie blanche et à la magie noire. À mesure que la religion évolua, chacun appliqua le terme de magie aux opérations d’esprits étrangères à son propre culte, et l’on s’en servit aussi pour désigner les croyances plus anciennes aux fantômes.[5]
1955 88:6.3 Word combinations, the ritual of chants and incantations, were highly magical. Some early incantations finally evolved into prayers. Presently, imitative magic was practiced; prayers were acted out; magical dances were nothing but dramatic prayers. Prayer gradually displaced magic as the associate of sacrifice.
2014 88:6.3 Les combinaisons de mots, le rituel des chants et des incantations, étaient hautement magiques. Certaines incantations primitives se transformèrent finalement en prières. La magie imitative fut bientôt pratiquée ; les prières furent exprimées par des actes ; les danses magiques n’étaient rien d’autre que des prières mises en scène. La prière remplaça graduellement la magie en tant qu’associée aux sacrifices.
1955 88:6.4 Gesture, being older than speech, was the more holy and magical, and mimicry was believed to have strong magical power. The red men often staged a buffalo dance in which one of their number would play the part of a buffalo and, in being caught, would insure the success of the impending hunt. The sex festivities of May Day were simply imitative magic, a suggestive appeal to the sex passions of the plant world. The doll was first employed as a magic talisman by the barren wife.
2014 88:6.4 Étant plus anciens que la parole, les gestes étaient d’autant plus sacrés et magiques, et l’on crut que le mimétisme avait un fort pouvoir magique. Les hommes rouges mettaient souvent en scène une danse du bison, dans laquelle l’un d’eux jouait le rôle d’un bison, se faisait attraper et assurait ainsi le succès de la chasse imminente. Les festivités sexuelles du 1er mai étaient simplement une magie imitative, un appel suggestif aux passions sexuelles du monde végétal. La poupée fut d’abord employée comme un talisman magique par les épouses stériles.
1955 88:6.5 Magic was the branch off the evolutionary religious tree which eventually bore the fruit of a scientific age. Belief in astrology led to the development of astronomy; belief in a philosopher’s stone led to the mastery of metals, while belief in magic numbers founded the science of mathematics.
2014 88:6.5 La magie fut la branche de l’arbre religieux évolutionnaire qui porta finalement le fruit d’un âge scientifique. La croyance à l’astrologie conduisit au développement de l’astronomie ; la croyance à la pierre philosophale conduisit à la maitrise des métaux, tandis que la magie des nombres fonda la science des mathématiques.[1][2][6]
1955 88:6.6 But a world so filled with charms did much to destroy all personal ambition and initiative. The fruits of extra labor or of diligence were looked upon as magical. If a man had more grain in his field than his neighbor, he might be haled before the chief and charged with enticing this extra grain from the indolent neighbor’s field. Indeed, in the days of barbarism it was dangerous to know very much; there was always the chance of being executed as a black artist.
2014 88:6.6 Mais un monde aussi rempli de charmes contribua beaucoup à détruire toute ambition et toute initiative personnelles. Les fruits du travail supplémentaire ou de la diligence étaient regardés comme magiques. Si un homme avait, dans son champ, plus de grain que son voisin, il pouvait être trainé devant le chef et accusé d’avoir attiré ce surplus de grain hors du champ de son voisin indolent. En vérité, au temps de la barbarie, il était dangereux d’en savoir trop long ; on risquait toujours d’être exécuté comme praticien de l’art noir.
1955 88:6.7 Gradually science is removing the gambling element from life. But if modern methods of education should fail, there would be an almost immediate reversion to the primitive beliefs in magic. These superstitions still linger in the minds of many so-called civilized people. Language contains many fossils which testify that the race has long been steeped in magical superstition, such words as spellbound, ill-starred, possessions, inspiration, spirit away, ingenuity, entrancing, thunderstruck, and astonished. And intelligent human beings still believe in good luck, the evil eye, and astrology.
2014 88:6.7 Graduellement, la science enlève à la vie le caractère de jeu de hasard. Mais, si les méthodes modernes d’éducation échouaient, il se produirait un retour presque immédiat aux croyances primitives à la magie. Ces superstitions s’attardent encore dans le mental de bien des personnes dites civilisées. Le langage contient de nombreuses expressions fossiles témoignant que la race a longtemps croupi dans la magie superstitieuse, expressions telles que : envoutements, mauvaise étoile, possession, inspiration, faire disparaitre par enchantement, ingéniosité, enchanteur, tombé des nues et étonné. Des êtres intelligents croient encore à la bonne chance, au mauvais œil et à l’astrologie.[1][2][8]
1955 88:6.8 Ancient magic was the cocoon of modern science, indispensable in its time but now no longer useful. And so the phantasms of ignorant superstition agitated the primitive minds of men until the concepts of science could be born. Today, Urantia is in the twilight zone of this intellectual evolution. One half the world is grasping eagerly for the light of truth and the facts of scientific discovery, while the other half languishes in the arms of ancient superstition and but thinly disguised magic.
2014 88:6.8 La magie ancienne fut la chrysalide de la science moderne, indispensable en son temps, mais désormais inutile. Et ainsi les chimères de la superstition ignorante agitèrent le mental primitif des hommes jusqu’à ce que les concepts de la science aient pu naitre. Aujourd’hui, Urantia est à mi-chemin de cette évolution intellectuelle. La moitié du monde est avide de la lumière de la vérité et des faits de la découverte scientifique, tandis que l’autre moitié languit sous l’emprise des anciennes superstitions et d’une magie à peine déguisée.[16][17][18][1][2]
1955 88:6.9 [Presented by a Brilliant Evening Star of Nebadon.]
2014 88:6.9 [Présenté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon.]
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