Le Livre d'Urantia en anglais est dans le domaine public mondial depuis 2006.
Traductions : © 2014 Urantia Foundation
Fascicule 89. Péché, sacrifice et expiation |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 91. L’évolution de la prière |
SHAMANISM—MEDICINE MEN AND PRIESTS
LE CHAMANISME — SORCIERS-GUÉRISSEURS ET PRÊTRES
1955 90:0.1 THE evolution of religious observances progressed from placation, avoidance, exorcism, coercion, conciliation, and propitiation to sacrifice, atonement, and redemption. The technique of religious ritual passed from the forms of the primitive cult through fetishes to magic and miracles; and as ritual became more complex in response to man’s increasingly complex concept of the supermaterial realms, it was inevitably dominated by medicine men, shamans, and priests.
2014 90:0.1 L’ÉVOLUTION des observances religieuses progressa depuis l’apaisement, l’évitement, l’exorcisme, la coercition, la conciliation et la propitiation jusqu’au sacrifice, à l’expiation et à la rédemption. La technique du rituel religieux passa des formes primitives du culte aux fétiches, puis à la magie et aux miracles. À mesure que le rituel devenait plus compliqué en réponse aux concepts de plus en plus complexes que l’homme se formait des royaumes supramatériels, il fut inévitablement dominé par les sorciers-guérisseurs, les chamans et les prêtres.[1][2]
1955 90:0.2 In the advancing concepts of primitive man the spirit world was eventually regarded as being unresponsive to the ordinary mortal. Only the exceptional among humans could catch the ear of the gods; only the extraordinary man or woman would be heard by the spirits. Religion thus enters upon a new phase, a stage wherein it gradually becomes secondhanded; always does a medicine man, a shaman, or a priest intervene between the religionist and the object of worship. And today most Urantia systems of organized religious belief are passing through this level of evolutionary development.
2014 90:0.2 Avec le progrès de ses concepts, l’homme primitif finit par considérer le monde des esprits comme insensible aux mortels ordinaires. Seuls les humains exceptionnels pouvaient avoir l’oreille des dieux ; seuls l’homme ou la femme extraordinaires seraient écoutés par les esprits. La religion entre alors dans une nouvelle phase, un stade où elle a graduellement recours aux intermédiaires ; un sorcier-guérisseur, un chaman ou un prêtre interviennent toujours entre la personne religieuse et l’objet de son adoration. Aujourd’hui, la plupart des systèmes urantiens de croyances religieuses organisées passent par ce niveau de développement évolutionnaire.
1955 90:0.3 Evolutionary religion is born of a simple and all-powerful fear, the fear which surges through the human mind when confronted with the unknown, the inexplicable, and the incomprehensible. Religion eventually achieves the profoundly simple realization of an all-powerful love, the love which sweeps irresistibly through the human soul when awakened to the conception of the limitless affection of the Universal Father for the sons of the universe. But in between the beginning and the consummation of religious evolution, there intervene the long ages of the shamans, who presume to stand between man and God as intermediaries, interpreters, and intercessors.
2014 90:0.3 La religion évolutionnaire nait d’une peur simple et toute-puissante, la peur qui surgit dans le mental humain confronté à l’inconnu, l’inexplicable et l’incompréhensible. La religion aboutit finalement à la réalisation profondément simple d’un amour tout-puissant, l’amour qui envahit irrésistiblement l’âme humaine quand elle s’éveille à la conception de l’affection illimitée du Père Universel pour les fils de l’univers. Mais, entre le commencement et la consommation de l’évolution religieuse, interviennent les longs âges des chamans qui prétendent s’interposer entre l’homme et Dieu comme intermédiaires, interprètes et intercesseurs.[1][2][3][1][2]
1. THE FIRST SHAMANS—THE MEDICINE MEN
1. LES PREMIERS CHAMANS — LES SORCIERS-GUÉRISSEURS
1955 90:1.1 The shaman was the ranking medicine man, the ceremonial fetishman, and the focus personality for all the practices of evolutionary religion. In many groups the shaman outranked the war chief, marking the beginning of the church domination of the state. The shaman sometimes functioned as a priest and even as a priest-king. Some of the later tribes had both the earlier shaman-medicine men (seers) and the later appearing shaman-priests. And in many cases the office of shaman became hereditary.
2014 90:1.1 Le chaman était le sorcier-guérisseur le plus éminent, l’homme fétiche des cérémonies et la personnalité focale pour toutes les pratiques de la religion évolutionnaire. Dans beaucoup de groupes, le chaman était hiérarchiquement supérieur au chef de guerre, ce qui marqua le commencement de la domination de l’État par l’Église. Le chaman opérait parfois comme prêtre et même comme prêtre-roi[1]. Plus tard, certaines tribus eurent simultanément des chamans-sorciers-guérisseurs (voyants) du type primitif et des chamans-prêtres du type apparu ultérieurement[2]. Dans de nombreux cas, la fonction de chaman devint héréditaire.[4][5]
1955 90:1.2 Since in olden times anything abnormal was ascribed to spirit possession, any striking mental or physical abnormality constituted qualification for being a medicine man. Many of these men were epileptic, many of the women hysteric, and these two types accounted for a good deal of ancient inspiration as well as spirit and devil possession. Quite a few of these earliest of priests were of a class which has since been denominated paranoiac.
2014 90:1.2 Puisque, dans les anciens temps, tout caractère anormal était attribué à la possession par un esprit, toute anomalie frappante, mentale ou physique, constitua une qualification pour être sorcier-guérisseur. Beaucoup d’hommes de cette sorte étaient épileptiques et beaucoup de femmes hystériques ; ces deux types expliquent une bonne partie de l’inspiration ancienne ainsi que la possession par des esprits et des démons. Un grand nombre de ces prêtres tout à fait primitifs appartenait à une classe actuellement dénommée paranoïaque.[6][7]
1955 90:1.3 While they may have practiced deception in minor matters, the great majority of the shamans believed in the fact of their spirit possession. Women who were able to throw themselves into a trance or a cataleptic fit became powerful shamanesses; later, such women became prophets and spirit mediums. Their cataleptic trances usually involved alleged communications with the ghosts of the dead. Many female shamans were also professional dancers.
2014 90:1.3 Les chamans ont peut-être pratiqué la tromperie dans des affaires mineures, mais, en grande majorité, ils croyaient être possédés par des esprits. Les femmes capables de se mettre en transe ou dans un état cataleptique devinrent de puissantes chamanesses ; plus tard, ces femmes furent des prophétesses et des médiums spirites. Leurs transes cataleptiques impliquaient généralement de prétendues communications avec les esprits des morts. Nombre de chamanesses étaient aussi des danseuses professionnelles.
1955 90:1.4 But not all shamans were self-deceived; many were shrewd and able tricksters. As the profession developed, a novice was required to serve an apprenticeship of ten years of hardship and self-denial to qualify as a medicine man. The shamans developed a professional mode of dress and affected a mysterious conduct. They frequently employed drugs to induce certain physical states which would impress and mystify the tribesmen. Sleight-of-hand feats were regarded as supernatural by the common folk, and ventriloquism was first used by shrewd priests. Many of the olden shamans unwittingly stumbled onto hypnotism; others induced autohypnosis by prolonged staring at their navels.
2014 90:1.4 Mais tous les chamans ne s’illusionnaient pas sur eux-mêmes ; beaucoup étaient des escrocs rusés et habiles. Quand la profession se développa, on exigea des novices un apprentissage de dix années d’épreuves sévères et de renoncement pour se qualifier comme sorcier-guérisseur. Les chamans instaurèrent une manière professionnelle de s’habiller et affectèrent une conduite mystérieuse. Ils employaient fréquemment des drogues pour provoquer certains états physiques destinés à impressionner et à mystifier les membres de leur tribu. La prestidigitation fut considérée comme surnaturelle par les gens du commun et certains prêtres astucieux furent les premiers à employer la ventriloquie. Beaucoup d’anciens chamans découvrirent par hasard l’hypnotisme ; d’autres provoquèrent l’autohypnose en regardant fixement leur nombril pendant très longtemps.[8]
1955 90:1.5 While many resorted to these tricks and deceptions, their reputation as a class, after all, stood on apparent achievement. When a shaman failed in his undertakings, if he could not advance a plausible alibi, he was either demoted or killed. Thus the honest shamans early perished; only the shrewd actors survived.
2014 90:1.5 Bien que nombre d’entre eux eussent recours à ces supercheries et tromperies, leur réputation, en tant que classe, tenait en fin de compte à leur réussite apparente. Quand un chaman échouait dans ses entreprises, s’il ne pouvait présenter un alibi plausible, on le déclassait ou on le tuait. Ainsi, les chamans honnêtes périrent-ils tôt ; seuls les comédiens astucieux survivaient.[5]
1955 90:1.6 It was shamanism that took the exclusive direction of tribal affairs out of the hands of the old and the strong and lodged it in the hands of the shrewd, the clever, and the farsighted.
2014 90:1.6 Ce fut le chamanisme qui enleva aux anciens et aux forts la direction exclusive des affaires de la tribu et la remit aux mains des rusés, des intelligents et des perspicaces.
2. SHAMANISTIC PRACTICES
2. LES PRATIQUES CHAMANISTES
1955 90:2.1 Spirit conjuring was a very precise and highly complicated procedure, comparable to present-day church rituals conducted in an ancient tongue. The human race very early sought for superhuman help, for revelation; and men believed that the shaman actually received such revelations. While the shamans utilized the great power of suggestion in their work, it was almost invariably negative suggestion; only in very recent times has the technique of positive suggestion been employed. In the early development of their profession the shamans began to specialize in such vocations as rain making, disease healing, and crime detecting. To heal diseases was not, however, the chief function of a shamanic medicine man; it was, rather, to know and to control the hazards of living.
2014 90:2.1 La conjuration des esprits était une procédure très précise et fort compliquée, comparable aux rituels ecclésiastiques d’aujourd’hui conduits dans une langue archaïque. La race humaine a recherché, de très bonne heure, l’aide suprahumaine, la révélation ; et les hommes croyaient que les chamans recevaient effectivement des révélations. Les chamans utilisèrent, dans leur travail, le grand pouvoir de la suggestion, mais c’était presque invariablement une suggestion négative ; la technique de la suggestion positive n’a été employée que tout récemment. Au début du développement de leur profession, les chamans commencèrent à se spécialiser dans des branches telles que la provocation de la pluie, la cure des maladies et la détection des criminels. Toutefois, un sorcier-guérisseur chaman n’avait pas pour fonction principale de guérir les malades, mais plutôt de connaitre et de contrôler les risques de la vie.
1955 90:2.2 Ancient black art, both religious and secular, was called white art when practiced by either priests, seers, shamans, or medicine men. The practitioners of the black art were called sorcerers, magicians, wizards, witches, enchanters, necromancers, conjurers, and soothsayers. As time passed, all such purported contact with the supernatural was classified either as witchcraft or shamancraft.
2014 90:2.2 L’ancienne magie noire, tant religieuse que laïque, était appelée magie blanche quand elle était pratiquée par des prêtres, des voyants, des chamans ou des sorciers-guérisseurs. Les adeptes de la magie noire étaient qualifiés de sorciers, sorcières, magiciens, magiciennes, enchanteurs, nécromanciens, exorcistes et devins. Avec le temps, tous ces prétendus contacts avec le monde surnaturel furent classés en sorcellerie ou en chamanisme.[4][5]
1955 90:2.3 Witchcraft embraced the magic performed by earlier, irregular, and unrecognized spirits; shamancraft had to do with miracles performed by regular spirits and recognized gods of the tribe. In later times the witch became associated with the devil, and thus was the stage set for the many comparatively recent exhibitions of religious intolerance. Witchcraft was a religion with many primitive tribes.
2014 90:2.3 La sorcellerie englobait la magie accomplie par des esprits primitifs, irréguliers et non reconnus[3]. Le chamanisme concernait les miracles accomplis par des esprits réguliers et par les dieux reconnus de la tribu. Plus tard, les sorcières furent associées au diable, et la scène était ainsi préparée pour les nombreuses exhibitions relativement récentes d’intolérance religieuse. La sorcellerie était une religion pour beaucoup de tribus primitives.
1955 90:2.4 The shamans were great believers in the mission of chance as revelatory of the will of the spirits; they frequently cast lots to arrive at decisions. Modern survivals of this proclivity for casting lots are illustrated, not only in the many games of chance, but also in the well-known “counting-out” rhymes. Once, the person counted out must die; now, he is only it in some childish game. That which was serious business to primitive man has survived as a diversion of the modern child.
2014 90:2.4 Les chamans croyaient profondément à la mission du hasard pour révéler la volonté des esprits ; ils tiraient fréquemment au sort pour parvenir à des décisions. Des exemples de survivances modernes de ce penchant pour tirer au sort se retrouvent non seulement dans les nombreux jeux de hasard, mais aussi dans les « comptines » bien connues. Jadis, la personne éliminée devait mourir ; aujourd’hui, elle est simplement celle qui le sera dans des jeux enfantins. Ce qui était une affaire sérieuse pour les primitifs a survécu comme divertissement pour les enfants modernes.
1955 90:2.5 The medicine men put great trust in signs and omens, such as, “When you hear the sound of a rustling in the tops of the mulberry trees, then shall you bestir yourself.” Very early in the history of the race the shamans turned their attention to the stars. Primitive astrology was a world-wide belief and practice; dream interpreting also became widespread. All this was soon followed by the appearance of those temperamental shamanesses who professed to be able to communicate with the spirits of the dead.
2014 90:2.5 Les sorciers-guérisseurs avaient grande confiance dans les signes et les présages tels que : « Si tu entends le bruit d’un frôlement dans le sommet des muriers, alors tu te hâteras d’agir[4]. » Très tôt dans l’histoire de la race, les chamans tournèrent leur attention vers les étoiles. Dans le monde entier, on crut à l’astrologie primitive et on la pratiqua[5]. L’interprétation des rêves fut également très répandue[6]. Tout ceci fut bientôt suivi de l’apparition des chamanesses fantasques qui se déclaraient capables de communiquer avec les esprits des morts.
1955 90:2.6 Though of ancient origin, the rain makers, or weather shamans, have persisted right on down through the ages. A severe drought meant death to the early agriculturists; weather control was the object of much ancient magic. Civilized man still makes the weather the common topic of conversation. The olden peoples all believed in the power of the shaman as a rain maker, but it was customary to kill him when he failed, unless he could offer a plausible excuse to account for the failure.
2014 90:2.6 Bien que leur origine soit ancienne, les faiseurs de pluie, les chamans du temps, ont subsisté jusqu’à aujourd’hui à travers les âges. Une sècheresse grave signifiait la mort pour les agriculteurs primitifs ; la magie antique s’occupait beaucoup du contrôle du temps. Les hommes civilisés font encore de la pluie et du beau temps le thème commun des conversations. Les anciennes populations croyaient toutes au pouvoir du chaman comme faiseur de pluie, mais elles avaient coutume de le tuer s’il échouait, à moins qu’il n’ait pu fournir une excuse valable pour rendre compte de son échec.
1955 90:2.7 Again and again did the Caesars banish the astrologers, but they invariably returned because of the popular belief in their powers. They could not be driven out, and even in the sixteenth century after Christ the directors of Occidental church and state were the patrons of astrology. Thousands of supposedly intelligent people still believe that one may be born under the domination of a lucky or an unlucky star; that the juxtaposition of the heavenly bodies determines the outcome of various terrestrial adventures. Fortunetellers are still patronized by the credulous.
2014 90:2.7 Les astrologues furent maintes et maintes fois bannis par les Césars, mais ils revenaient invariablement à cause de la croyance populaire à leurs pouvoirs. Ils ne purent être chassés et, même au seizième siècle de l’ère chrétienne, les administrateurs des Églises et des États occidentaux protégèrent l’astrologie. Des milliers de personnes censément intelligentes croient encore que l’on peut naitre sous la domination d’une bonne ou d’une mauvaise étoile, et que la juxtaposition des corps célestes détermine l’aboutissement de diverses aventures terrestres[7]. Les diseurs de bonne aventure ont encore une clientèle de crédules.
1955 90:2.8 The Greeks believed in the efficacy of oracular advice, the Chinese used magic as protection against demons, shamanism flourished in India, and it still openly persists in central Asia. It is an only recently abandoned practice throughout much of the world.
2014 90:2.8 Les Grecs croyaient à l’efficacité du conseil des oracles, les Chinois employaient la magie pour se protéger des démons, le chamanisme a fleuri aux Indes et persiste encore ouvertement en Asie centrale. Dans une grande partie du monde, sa pratique n’a été abandonnée que tout récemment.
1955 90:2.9 Ever and anon, true prophets and teachers arose to denounce and expose shamanism. Even the vanishing red man had such a prophet within the past hundred years, the Shawnee Tenskwatawa, who predicted the eclipse of the sun in 1806 and denounced the vices of the white man. Many true teachers have appeared among the various tribes and races all through the long ages of evolutionary history. And they will ever continue to appear to challenge the shamans or priests of any age who oppose general education and attempt to thwart scientific progress.
2014 90:2.9 De temps à autre, de vrais prophètes et instructeurs ont surgi pour dénoncer et démasquer le chamanisme. Même les hommes rouges en voie de disparaitre eurent un prophète de cet ordre au cours du siècle dernier, Tenskwatawa le Shawnie, qui prédit l’éclipse du soleil en 1806 et dénonça les vices des hommes blancs. Beaucoup de vrais éducateurs sont apparus parmi les diverses tribus et races au cours des longs âges de l’histoire évolutionnaire. Il continuera toujours d’en apparaitre pour défier les chamans ou prêtres de toute époque qui s’opposent à l’éducation générale et tentent de contrecarrer le progrès scientifique.[5][9][10][11][12][13]
1955 90:2.10 In many ways and by devious methods the olden shamans established their reputations as voices of God and custodians of providence. They sprinkled the newborn with water and conferred names upon them; they circumcised the males. They presided over all burial ceremonies and made due announcement of the safe arrival of the dead in spiritland.
2014 90:2.10 De bien des manières et par des méthodes tortueuses, les chamans de jadis établirent leur réputation en tant que voix de Dieu et gardiens de la providence. Ils aspergeaient d’eau les nouveau-nés et leur conféraient des noms ; ils circoncisaient les mâles. Ils présidaient à toutes les cérémonies d’enterrement et annonçaient dument la bonne arrivée des morts au pays des esprits.
1955 90:2.11 The shamanic priests and medicine men often became very wealthy through the accretion of their various fees which were ostensibly offerings to the spirits. Not infrequently a shaman would accumulate practically all the material wealth of his tribe. Upon the death of a wealthy man it was customary to divide his property equally with the shaman and some public enterprise or charity. This practice still obtains in some parts of Tibet, where one half the male population belongs to this class of nonproducers.
2014 90:2.11 Les prêtres et sorciers-guérisseurs chamaniques devenaient souvent très riches par le cumul de leurs divers honoraires qui, ostensiblement, étaient des offrandes aux esprits. Il n’était pas rare qu’un chaman accaparât pratiquement toute la fortune matérielle de sa tribu. À la mort d’un homme riche, on avait coutume de diviser son héritage en parts égales entre le chaman et une entreprise publique ou une œuvre de charité. Cette pratique prévaut encore dans certaines parties du Tibet, où la moitié de la population masculine appartient à cette classe de non-producteurs.[5]
1955 90:2.12 The shamans dressed well and usually had a number of wives; they were the original aristocracy, being exempt from all tribal restrictions. They were very often of low-grade mind and morals. They suppressed their rivals by denominating them witches or sorcerers and very frequently rose to such positions of influence and power that they were able to dominate the chiefs or kings.
2014 90:2.12 Les chamans s’habillaient bien et avaient en général un certain nombre de femmes. Ils furent l’aristocratie originelle, exempte de toute restriction tribale. Leur mental et leur morale étaient très souvent de bas étage. Ils supprimaient leurs rivaux en les dénonçant comme sorciers ou sorcières et s’élevaient à de telles situations d’influence et de pouvoir qu’ils pouvaient fréquemment dominer les chefs ou les rois.
1955 90:2.13 Primitive man regarded the shaman as a necessary evil; he feared him but did not love him. Early man respected knowledge; he honored and rewarded wisdom. The shaman was mostly fraud, but the veneration for shamanism well illustrates the premium put upon wisdom in the evolution of the race.
2014 90:2.13 Les hommes primitifs considéraient le chaman comme un mal nécessaire ; ils le craignaient, mais ne l’aimaient pas. Ils respectaient le savoir, ils honoraient et récompensaient la sagesse. Les chamans étaient surtout des charlatans, mais la vénération du chamanisme illustre bien la prime accordée à la sagesse dans l’évolution de la race.[5]
3. THE SHAMANIC THEORY OF DISEASE AND DEATH
3. LA THÉORIE CHAMANIQUE DE LA MALADIE ET DE LA MORT
1955 90:3.1 Since ancient man regarded himself and his material environment as being directly responsive to the whims of the ghosts and the fancies of the spirits, it is not strange that his religion should have been so exclusively concerned with material affairs. Modern man attacks his material problems directly; he recognizes that matter is responsive to the intelligent manipulation of mind. Primitive man likewise desired to modify and even to control the life and energies of the physical domains; and since his limited comprehension of the cosmos led him to the belief that ghosts, spirits, and gods were personally and immediately concerned with the detailed control of life and matter, he logically directed his efforts to winning the favor and support of these superhuman agencies.
2014 90:3.1 Puisque l’homme de l’antiquité considérait que lui-même et son environnement matériel étaient directement sensibles aux caprices des fantômes et aux fantaisies des esprits, il est bien naturel que sa religion se soit si exclusivement occupée des affaires matérielles. L’homme moderne attaque directement ses problèmes matériels ; il reconnait que la matière est docile aux manipulations intelligentes du mental. L’homme primitif désirait aussi modifier, et même contrôler, la vie et les énergies des domaines physiques, mais sa compréhension limitée du cosmos le conduisit à croire que les fantômes, les esprits et les dieux s’occupaient personnellement et immédiatement du contrôle détaillé de la vie et de la matière. Il orienta donc logiquement ses efforts pour gagner la faveur et le soutien de ces agents suprahumains.
1955 90:3.2 Viewed in this light, much of the inexplicable and irrational in the ancient cults is understandable. The ceremonies of the cult were primitive man’s attempt to control the material world in which he found himself. And many of his efforts were directed to the end of prolonging life and insuring health. Since all diseases and death itself were originally regarded as spirit phenomena, it was inevitable that the shamans, while functioning as medicine men and priests, should also have labored as doctors and surgeons.
2014 90:3.2 Vue sous cette lumière, une grande partie des éléments inexplicables et irrationnels des anciens cultes devient compréhensible. Les cérémonies du culte étaient les tentatives des hommes primitifs pour contrôler le monde matériel dans lequel ils se trouvaient. Et une bonne partie de leurs efforts tendait à prolonger la vie et à assurer la santé. Or, toutes les maladies et la mort elle-même furent originellement considérées comme des phénomènes dus aux esprits ; il était donc inévitable que les chamans, tout en opérant comme sorciers-guérisseurs et prêtres, aient aussi travaillé comme médecins et chirurgiens.
1955 90:3.3 The primitive mind may be handicapped by lack of facts, but it is for all that logical. When thoughtful men observe disease and death, they set about to determine the causes of these visitations, and in accordance with their understanding, the shamans and the scientists have propounded the following theories of affliction:
2014 90:3.3 Le mental primitif est peut-être handicapé par le manque de faits, mais, en dépit de tout cela, il reste logique. Quand des hommes réfléchis observent la maladie et la mort, ils entreprennent de déterminer les causes de ces calamités, et, conformément à leur compréhension, les chamans et les savants ont proposé les théories suivantes à propos des afflictions :[15]
1955 90:3.4 1. Ghosts—direct spirit influences. The earliest hypothesis advanced in explanation of disease and death was that spirits caused disease by enticing the soul out of the body; if it failed to return, death ensued. The ancients so feared the malevolent action of disease-producing ghosts that ailing individuals would often be deserted without even food or water. Regardless of the erroneous basis for these beliefs, they did effectively isolate afflicted individuals and prevent the spread of contagious disease.
2014 90:3.4 1. Les fantômes — les influences directes des esprits. La toute première hypothèse avancée pour expliquer la maladie et la mort fut que les esprits causaient des maladies en attirant l’âme hors du corps ; si l’âme ne réussissait pas à revenir, la mort s’ensuivait. Les anciens craignaient tellement l’action malveillante des fantômes producteurs de maladies qu’ils abandonnaient souvent les individus mal portants sans même leur laisser de quoi manger et boire. Indépendamment de leurs prémisses erronées, ces croyances isolaient efficacement des individus malades et empêchaient la propagation des maladies contagieuses.
1955 90:3.5 2. Violence—obvious causes. The causes for some accidents and deaths were so easy to identify that they were early removed from the category of ghost action. Fatalities and wounds attendant upon war, animal combat, and other readily identifiable agencies were considered as natural occurrences. But it was long believed that the spirits were still responsible for delayed healing or for the infection of wounds of even “natural” causation. If no observable natural agent could be discovered, the spirit ghosts were still held responsible for disease and death.
2014 90:3.5 2. La violence — les causes évidentes. Les causes de certains accidents et décès étaient si faciles à identifier qu’elles furent tôt supprimées de la catégorie des activités des fantômes. Les issues fatales et les blessures accompagnant la guerre, les combats avec les animaux et d’autres facteurs facilement identifiables furent considérés comme des évènements naturels. Mais on crut longtemps que les esprits restaient responsables des retards dans les guérisons ou des infections de blessures même dues à des causes « naturelles ». Si nul agent naturel observable ne pouvait être découvert, on tenait encore les esprits fantômes pour responsables de la maladie et de la mort.
1955 90:3.6 Today, in Africa and elsewhere may be found primitive peoples who kill someone every time a nonviolent death occurs. Their medicine men indicate the guilty parties. If a mother dies in childbirth, the child is immediately strangled—a life for a life.
2014 90:3.6 Aujourd’hui, en Afrique et ailleurs, on peut trouver des peuplades primitives qui tuent quelqu’un chaque fois qu’il se produit un décès non dû à la violence. Leurs sorciers-guérisseurs leur indiquent les coupables. Si une mère meurt en couches, on étrangle immédiatement l’enfant — une vie pour une vie.
1955 90:3.7 3. Magic—the influence of enemies. Much sickness was thought to be caused by bewitchment, the action of the evil eye and the magic pointing bow. At one time it was really dangerous to point a finger at anyone; it is still regarded as ill-mannered to point. In cases of obscure disease and death the ancients would hold a formal inquest, dissect the body, and settle upon some finding as the cause of death; otherwise the death would be laid to witchcraft, thus necessitating the execution of the witch responsible therefor. These ancient coroner’s inquests saved many a supposed witch’s life. Among some it was believed that a tribesman could die as a result of his own witchcraft, in which event no one was accused.
2014 90:3.7 3. La magie — l’influence des ennemis. On croyait de bien des maladies qu’elles étaient causées par ensorcèlement, par l’action du mauvais œil et de l’arc pointé magiquement. À une époque, il fut réellement dangereux de montrer quelqu’un du doigt ; on considère encore comme mal élevé de le faire. Dans le cas de maladie et de mort obscures, les anciens faisaient une enquête officielle, disséquaient le corps, s’arrêtaient sur quelque découverte et décidaient qu’elle était la cause de la mort ; autrement, on l’aurait attribuée à la sorcellerie et il aurait fallu exécuter la sorcière responsable. Ces antiques enquêtes judiciaires ont sauvé la vie à bien des sorcières présumées. Dans certaines tribus, on croyait qu’un homme pouvait mourir comme conséquence de sa propre sorcellerie, auquel cas nul n’était accusé.
1955 90:3.8 4. Sin—punishment for taboo violation. In comparatively recent times it has been believed that sickness is a punishment for sin, personal or racial. Among peoples traversing this level of evolution the prevailing theory is that one cannot be afflicted unless one has violated a taboo. To regard sickness and suffering as “arrows of the Almighty within them” is typical of such beliefs. The Chinese and Mesopotamians long regarded disease as the result of the action of evil demons, although the Chaldeans also looked upon the stars as the cause of suffering. This theory of disease as a consequence of divine wrath is still prevalent among many reputedly civilized groups of Urantians.
2014 90:3.8 4. Le péché — la punition pour avoir violé un tabou. À une époque relativement récente, on a cru que la maladie était un châtiment du péché, personnel ou racial. Chez les peuples traversant ce niveau d’évolution prévaut la théorie que l’on ne peut être affligé à moins d’avoir violé un tabou. Une forme typique de cette croyance consiste à considérer la maladie et la souffrance comme « des flèches du Tout-Puissant à l’intérieur du corps »[8]. Les Chinois et les Mésopotamiens ont longtemps considéré les maladies comme résultant de l’activité de mauvais démons, bien que les Chaldéens aient aussi regardé les étoiles comme cause de la souffrance. Cette théorie de la maladie comme conséquence de la colère divine prévaut encore parmi de nombreuses collectivités urantiennes réputées civilisées.[3][4]
1955 90:3.9 5. Natural causation. Mankind has been very slow to learn the material secrets of the interrelationship of cause and effect in the physical domains of energy, matter, and life. The ancient Greeks, having preserved the traditions of Adamson’s teachings, were among the first to recognize that all disease is the result of natural causes. Slowly and certainly the unfolding of a scientific era is destroying man’s age-old theories of sickness and death. Fever was one of the first human ailments to be removed from the category of supernatural disorders, and progressively the era of science has broken the fetters of ignorance which so long imprisoned the human mind. An understanding of old age and contagion is gradually obliterating man’s fear of ghosts, spirits, and gods as the personal perpetrators of human misery and mortal suffering.
2014 90:3.9 5. Causes naturelles. L’humanité fut très lente à apprendre les secrets matériels des relations de cause à effet dans les domaines physiques de l’énergie, de la matière et de la vie. Les anciens Grecs, ayant préservé les traditions des enseignements d’Adamson, furent parmi les premiers à reconnaitre que toute maladie résulte de causes naturelles. Avec lenteur et certitude, le développement d’une ère scientifique détruit les théories millénaires des hommes sur la maladie et la mort. La fièvre fut l’une des premières des indispositions ôtées de la catégorie des désordres surnaturels ; l’ère de la science a progressivement rompu les entraves de l’ignorance qui a si longtemps emprisonné le mental humain. La compréhension de la vieillesse et de la contagion efface graduellement du mental des hommes la peur des fantômes, des esprits et des dieux en tant qu’auteurs de la misère humaine et des souffrances des mortels.
1955 90:3.10 Evolution unerringly achieves its end: It imbues man with that superstitious fear of the unknown and dread of the unseen which is the scaffolding for the God concept. And having witnessed the birth of an advanced comprehension of Deity, through the co-ordinate action of revelation, this same technique of evolution then unerringly sets in motion those forces of thought which will inexorably obliterate the scaffolding, which has served its purpose.
2014 90:3.10 L’évolution parvient infailliblement à ses fins : elle imprègne l’homme de la peur superstitieuse de l’inconnu et de la crainte de l’invisible, qui sont l’échafaudage pour atteindre le concept de Dieu. Puis, après avoir constaté la naissance d’une compréhension élevée de la Déité par l’action coordonnée de la révélation, la même technique d’évolution met immanquablement en marche les forces de pensée qui détruiront inexorablement l’échafaudage dont la mission est accomplie.[1][5]
4. MEDICINE UNDER THE SHAMANS
4. LA MÉDECINE AU TEMPS DES CHAMANS
1955 90:4.1 The entire life of ancient men was prophylactic; their religion was in no small measure a technique for disease prevention. And regardless of the error in their theories, they were wholehearted in putting them into effect; they had unbounded faith in their methods of treatment, and that, in itself, is a powerful remedy.
2014 90:4.1 Toute la vie des anciens était axée sur la prophylaxie ; leur religion était, dans une large mesure, une technique pour prévenir les maladies. Indépendamment de l’erreur de leurs théories, ils étaient sincères en les mettant en œuvre. Ils avaient une foi illimitée dans leurs méthodes de traitement, et ce seul facteur est déjà par lui-même un remède puissant.
1955 90:4.2 The faith required to get well under the foolish ministrations of one of these ancient shamans was, after all, not materially different from that which is required to experience healing at the hands of some of his later-day successors who engage in the nonscientific treatment of disease.
1955 90:4.3 The more primitive tribes greatly feared the sick, and for long ages they were carefully avoided, shamefully neglected. It was a great advance in humanitarianism when the evolution of shamancraft produced priests and medicine men who consented to treat disease. Then it became customary for the entire clan to crowd into the sickroom to assist the shaman in howling the disease ghosts away. It was not uncommon for a woman to be the diagnosing shaman, while a man would administer treatment. The usual method of diagnosing disease was to examine the entrails of an animal.
2014 90:4.3 Les tribus les plus primitives craignaient beaucoup les malades ; pendant de longs âges, on les évita soigneusement, on les négligea honteusement. L’humanitarisme avança d’un grand pas quand l’évolution du métier de chaman suscita des prêtres et des sorciers-guérisseurs consentant à traiter les maladies. Il devint alors coutumier pour tout le clan d’affluer dans la chambre du malade pour aider le chaman à chasser, par des hurlements, le fantôme de la maladie. Il n’était pas rare que le chaman faisant le diagnostic fût une femme, tandis qu’un homme administrait le traitement. La méthode habituelle pour diagnostiquer les maladies consistait à examiner les entrailles d’un animal.
1955 90:4.4 Disease was treated by chanting, howling, laying on of hands, breathing on the patient, and many other techniques. In later times the resort to temple sleep, during which healing supposedly took place, became widespread. The medicine men eventually essayed actual surgery in connection with temple slumber; among the first operations was that of trephining the skull to allow a headache spirit to escape. The shamans learned to treat fractures and dislocations, to open boils and abscesses; the shamanesses became adept at midwifery.
2014 90:4.4 On traitait la maladie en psalmodiant, en hurlant, en imposant les mains, en soufflant sur le patient et par bien d’autres techniques. Plus tard, on eut recours au sommeil dans le temple, durant lequel on supposait que la guérison avait lieu, et cette coutume se généralisa. Les sorciers-guérisseurs finirent par essayer de véritables opérations chirurgicales liées au sommeil dans le temple ; la trépanation avec une tarière, pour permettre la fuite d’un esprit causant le mal de tête, fut l’une des premières opérations. Les chamans apprirent à réduire les fractures et les luxations, à ouvrir les furoncles et les abcès ; les chamanesses devinrent des sages-femmes expertes.[5]
1955 90:4.5 It was a common method of treatment to rub something magical on an infected or blemished spot on the body, throw the charm away, and supposedly experience a cure. If anyone should chance to pick up the discarded charm, it was believed he would immediately acquire the infection or blemish. It was a long time before herbs and other real medicines were introduced. Massage was developed in connection with incantation, rubbing the spirit out of the body, and was preceded by efforts to rub medicine in, even as moderns attempt to rub liniments in. Cupping and sucking the affected parts, together with bloodletting, were thought to be of value in getting rid of a disease-producing spirit.
2014 90:4.5 Une méthode courante de traitement consistait à frotter quelque chose de magique sur un point infecté ou souillé du corps, à jeter le charme et à supposer que l’on avait obtenu une guérison. Si par hasard quelqu’un ramassait le charme jeté, on croyait qu’il acquerrait immédiatement l’infection ou la souillure. Il fallut longtemps pour introduire les plantes médicinales et autres vrais médicaments. Le massage se développa en liaison avec les incantations, pour chasser l’esprit du corps par friction ; il fut précédé par des efforts pour introduire des médicaments par frottement, semblables aux tentatives modernes pour faire pénétrer des liniments. On crut qu’en appliquant des ventouses, en suçant les parties affectées et en pratiquant des saignées, on contribuait utilement à se débarrasser d’un esprit générateur de maladies.
1955 90:4.6 Since water was a potent fetish, it was utilized in the treatment of many ailments. For long it was believed that the spirit causing the sickness could be eliminated by sweating. Vapor baths were highly regarded; natural hot springs soon blossomed as primitive health resorts. Early man discovered that heat would relieve pain; he used sunlight, fresh animal organs, hot clay, and hot stones, and many of these methods are still employed. Rhythm was practiced in an effort to influence the spirits; the tom-toms were universal.
2014 90:4.6 L’eau était un puissant fétiche ; elle fut donc utilisée pour le traitement d’un grand nombre de maladies. On crut pendant longtemps que l’esprit causant la maladie pouvait être éliminé par la transpiration. On accorda beaucoup de crédit aux bains de vapeur. Des stations de cure primitive fleurirent autour des sources thermales naturelles. Les primitifs découvrirent que la chaleur soulageait la souffrance ; ils utilisèrent les rayons du soleil, des organes d’animaux fraichement tués, de l’argile chaude, des pierres chauffées ; nombre de ces méthodes sont encore employées aujourd’hui. On s’efforça d’influencer les esprits en pratiquant des rythmes ; les tamtams furent universellement employés.
1955 90:4.7 Among some people disease was thought to be caused by a wicked conspiracy between spirits and animals. This gave rise to the belief that there existed a beneficent plant remedy for every animal-caused disease. The red men were especially devoted to the plant theory of universal remedies; they always put a drop of blood in the root hole left when the plant was pulled up.
2014 90:4.7 Chez certains peuples, on croyait que la maladie était causée par une conspiration pernicieuse entre des esprits et des animaux. Cela donna naissance à la croyance qu’il existait un remède végétal bienfaisant pour chaque maladie causée par un animal. Les hommes rouges étaient spécialement fidèles à la théorie des plantes comme remèdes universels ; ils laissaient toujours tomber une goutte de sang dans le trou laissé par les racines quand on arrachait la plante.[16]
1955 90:4.8 Fasting, dieting, and counterirritants were often used as remedial measures. Human secretions, being definitely magical, were highly regarded; blood and urine were thus among the earliest medicines and were soon augmented by roots and various salts. The shamans believed that disease spirits could be driven out of the body by foul-smelling and bad-tasting medicines. Purging very early became a routine treatment, and the values of raw cocoa and quinine were among the earliest pharmaceutical discoveries.
2014 90:4.8 On utilisait souvent le jeûne, les régimes et les révulsifs comme mesures curatives. Les sécrétions humaines, étant nettement magiques, jouissaient d’une haute considération ; le sang et l’urine figuraient donc parmi les premiers médicaments, et l’on y ajouta bientôt des racines et divers sels. Les chamans croyaient que les esprits de maladie pouvaient être chassés par des médicaments infects et nauséabonds. La purge devint très tôt un traitement ordinaire, et la valeur du cacao et de la quinine bruts fut l’une des toutes premières découvertes pharmaceutiques.[16]
1955 90:4.9 The Greeks were the first to evolve truly rational methods of treating the sick. Both the Greeks and the Egyptians received their medical knowledge from the Euphrates valley. Oil and wine was a very early medicine for treating wounds; castor oil and opium were used by the Sumerians. Many of these ancient and effective secret remedies lost their power when they became known; secrecy has always been essential to the successful practice of fraud and superstition. Only facts and truth court the full light of comprehension and rejoice in the illumination and enlightenment of scientific research.
2014 90:4.9 Les Grecs furent les premiers à établir des méthodes vraiment rationnelles pour soigner les malades. Les Grecs et les Égyptiens tenaient leurs connaissances médicales des habitants de la vallée de l’Euphrate. L’huile et le vin furent employés de très bonne heure pour panser les blessures. Les Sumériens utilisaient l’huile de ricin et l’opium. Beaucoup de ces remèdes secrets anciens et efficaces perdirent leur vertu quand ils furent connus ; le secret a toujours été essentiel pour pratiquer avec succès la supercherie et la superstition. Seuls les faits et la vérité recherchent la pleine lumière de la compréhension et se réjouissent de la clarté et de l’illumination apportées par la recherche scientifique.
5. PRIESTS AND RITUALS
5. PRÊTRES ET RITUELS
1955 90:5.1 The essence of the ritual is the perfection of its performance; among savages it must be practiced with exact precision. It is only when the ritual has been correctly carried out that the ceremony possesses compelling power over the spirits. If the ritual is faulty, it only arouses the anger and resentment of the gods. Therefore, since man’s slowly evolving mind conceived that the technique of ritual was the decisive factor in its efficacy, it was inevitable that the early shamans should sooner or later evolve into a priesthood trained to direct the meticulous practice of the ritual. And so for tens of thousands of years endless rituals have hampered society and cursed civilization, have been an intolerable burden to every act of life, every racial undertaking.
2014 90:5.1 L‘essence du rituel est la perfection de son accomplissement ; parmi les sauvages, il faut le pratiquer avec une précision parfaite. La cérémonie n’a de pouvoir coercitif sur les esprits que si elle a été célébrée correctement. Si le rituel est défectueux, il ne fait qu’exciter la colère et le ressentiment des dieux. Donc, puisque le mental lentement évoluant des hommes concevait que la technique du rituel était le facteur décisif de son efficacité, il était inévitable que les chamans primitifs se transforment tôt ou tard en une prêtrise entrainée à diriger la pratique méticuleuse du rituel. Et ainsi, pendant des dizaines de milliers d’années, d’interminables rituels devinrent des entraves pour la société et un fléau pour la civilisation, un fardeau intolérable pour tous les actes de la vie, pour toutes les entreprises raciales.[6][7]
1955 90:5.2 Ritual is the technique of sanctifying custom; ritual creates and perpetuates myths as well as contributing to the preservation of social and religious customs. Again, ritual itself has been fathered by myths. Rituals are often at first social, later becoming economic and finally acquiring the sanctity and dignity of religious ceremonial. Ritual may be personal or group in practice—or both—as illustrated by prayer, dancing, and drama.
2014 90:5.2 Le rituel est la technique pour sanctifier la coutume ; le rituel crée et perpétue des mythes aussi bien qu’il contribue à préserver les coutumes sociales et religieuses. De plus, le rituel lui-même a été engendré par des mythes. Les rituels commencent souvent par être sociaux, deviennent ensuite économiques et finissent par acquérir la sainteté et la dignité de cérémonies religieuses. La pratique du rituel peut être personnelle ou collective — ou les deux — comme on en voit l’exemple dans la prière, la danse et les représentations dramatiques.[17][1][2][6]
1955 90:5.3 Words become a part of ritual, such as the use of terms like amen and selah. The habit of swearing, profanity, represents a prostitution of former ritualistic repetition of holy names. The making of pilgrimages to sacred shrines is a very ancient ritual. The ritual next grew into elaborate ceremonies of purification, cleansing, and sanctification. The initiation ceremonies of the primitive tribal secret societies were in reality a crude religious rite. The worship technique of the olden mystery cults was just one long performance of accumulated religious ritual. Ritual finally developed into the modern types of social ceremonials and religious worship, services embracing prayer, song, responsive reading, and other individual and group spiritual devotions.
2014 90:5.3 Les paroles devinrent partie du rituel, comme le montre l’usage de termes tels que amen et sélah[9][10]. L’habitude de jurer, le blasphème, représente une prostitution de l’ancienne répétition rituelle de noms sacrés. Les pèlerinages à des sanctuaires sont un très ancien rituel. Les rituels devinrent ensuite un cérémonial minutieux de purification, d’assainissement et de sanctification[11][12][13]. Les cérémonies d’initiation des sociétés secrètes des tribus primitives étaient en réalité un rite religieux grossier. La technique d’adoration des anciens cultes des mystères était simplement une longue performance de rituels religieux accumulés. Le rituel finit par donner les types modernes de cérémonies sociales et de cultes religieux, les services englobant des prières, des chants, des répons et d’autres dévotions spirituelles individuelles et collectives.[2][8]
1955 90:5.4 The priests evolved from shamans up through oracles, diviners, singers, dancers, weathermakers, guardians of religious relics, temple custodians, and foretellers of events, to the status of actual directors of religious worship. Eventually the office became hereditary; a continuous priestly caste arose.
2014 90:5.4 Les prêtres évoluèrent à partir des chamans en passant par les stades d’oracles, de devins, de chanteurs, de danseurs, de faiseurs de pluie et de beau temps, de gardiens de reliques, de conservateurs de temples et de pronostiqueurs d’évènements, pour en arriver au statut de directeurs effectifs du culte religieux. Leur charge devint finalement héréditaire, et une caste ecclésiastique permanente s’éleva.
1955 90:5.5 As religion evolved, priests began to specialize according to their innate talents or special predilections. Some became singers, others prayers, and still others sacrificers; later came the orators—preachers. And when religion became institutionalized, these priests claimed to “hold the keys of heaven.”
2014 90:5.5 À mesure que la religion évoluait, les prêtres commencèrent à se spécialiser selon leurs talents innés ou leurs prédilections spéciales. Certains devinrent chanteurs, d’autres prieurs et d’autres encore sacrificateurs ; plus tard vinrent les orateurs — les prédicateurs. Quand la religion devint une institution, ces prêtres prétendirent « détenir les clefs du ciel ».
1955 90:5.6 The priests have always sought to impress and awe the common people by conducting the religious ritual in an ancient tongue and by sundry magical passes so to mystify the worshipers as to enhance their own piety and authority. The great danger in all this is that the ritual tends to become a substitute for religion.
2014 90:5.6 Les prêtres ont toujours cherché à impressionner les gens du peuple et à leur inspirer une crainte respectueuse en conduisant le rituel religieux dans une langue morte et en faisant diverses passes magiques pour mystifier les fidèles de manière à rehausser leur propre piété et leur autorité. Le grand danger, dans tout cela, est que le rituel tend à devenir un substitut de la religion.[8]
1955 90:5.7 The priesthoods have done much to delay scientific development and to hinder spiritual progress, but they have contributed to the stabilization of civilization and to the enhancement of certain kinds of culture. But many modern priests have ceased to function as directors of the ritual of the worship of God, having turned their attention to theology—the attempt to define God.
2014 90:5.7 Les prêtrises ont beaucoup contribué à retarder le développement de la science et à empêcher le progrès spirituel, mais elles ont contribué à stabiliser la civilisation et à relever certains aspects de la culture. Mais beaucoup de prêtres modernes ont cessé d’opérer comme directeurs du rituel d’adoration de Dieu et ont tourné leur attention vers la théologie — la tentative pour définir Dieu.[18][6]
1955 90:5.9 [Presented by a Melchizedek of Nebadon.]
2014 90:5.9 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
Fascicule 89. Péché, sacrifice et expiation |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 91. L’évolution de la prière |