Le Livre d'Urantia en anglais est dans le domaine public mondial depuis 2006.
Traductions : © 2014 Urantia Foundation
Fascicule 85. Les origines de l’adoration |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 87. Les cultes des fantômes |
EARLY EVOLUTION OF RELIGION
L’ÉVOLUTION PRIMITIVE DE LA RELIGION
1955 86:0.1 THE evolution of religion from the preceding and primitive worship urge is not dependent on revelation. The normal functioning of the human mind under the directive influence of the sixth and seventh mind-adjutants of universal spirit bestowal is wholly sufficient to insure such development.
2014 86:0.1 L’ÉVOLUTION de la religion à partir de l’impulsion primitive d’adoration précédente ne dépend pas de la révélation. Le fonctionnement normal du mental humain, sous l’influence directrice des sixième et septième adjuvats mentaux d’effusion universelle de l’esprit, est amplement suffisant pour assurer ce développement.[1][1][2]
1955 86:0.2 Man’s earliest prereligious fear of the forces of nature gradually became religious as nature became personalized, spiritized, and eventually deified in human consciousness. Religion of a primitive type was therefore a natural biologic consequence of the psychologic inertia of evolving animal minds after such minds had once entertained concepts of the supernatural.
2014 86:0.2 La toute première peur préreligieuse que les hommes ont eu des forces de la nature est progressivement devenue religieuse à mesure que la nature fut graduellement personnalisée, spiritualisée et finalement déifiée dans la conscience humaine. Les religions du type primitif étaient donc une conséquence biologique de l’inertie psychologique du mental animal en évolution après que les concepts du surnaturel eurent pénétré dans un tel mental.[2][3][3]
1. CHANCE: GOOD LUCK AND BAD LUCK
1. LE HASARD : CHANCE ET MALCHANCE
1955 86:1.1 Aside from the natural worship urge, early evolutionary religion had its roots of origin in the human experiences of chance—so-called luck, commonplace happenings. Primitive man was a food hunter. The results of hunting must ever vary, and this gives certain origin to those experiences which man interprets as good luck and bad luck. Mischance was a great factor in the lives of men and women who lived constantly on the ragged edge of a precarious and harassed existence.
2014 86:1.1 À côté du besoin naturel d’adoration, la religion évolutionnaire primitive avait ses racines originelles dans l’expérience humaine du hasard — ce que vous appelez chance, les évènements ordinaires. L’homme primitif chassait pour se nourrir. Les résultats de la chasse sont nécessairement variables, et cela donne une origine certaine aux expériences que les hommes interprètent comme chance et malchance. La mauvaise chance était un facteur important dans la vie d’hommes et de femmes vivant à la limite incertaine d’une existence précaire et harassante.[2][2][4]
1955 86:1.2 The limited intellectual horizon of the savage so concentrates the attention upon chance that luck becomes a constant factor in his life. Primitive Urantians struggled for existence, not for a standard of living; they lived lives of peril in which chance played an important role. The constant dread of unknown and unseen calamity hung over these savages as a cloud of despair which effectively eclipsed every pleasure; they lived in constant dread of doing something that would bring bad luck. Superstitious savages always feared a run of good luck; they viewed such good fortune as a certain harbinger of calamity.
2014 86:1.2 L’horizon intellectuel limité des sauvages concentre tellement leur attention sur le hasard que la chance devient un facteur constant dans leur vie. Les Urantiens primitifs luttaient pour vivre, et non pour un niveau de vie. Ils vivaient une vie périlleuse où le hasard jouait un rôle important. L’appréhension constante d’une calamité inconnue et invisible planait au-dessus de ces sauvages comme un nuage de désespoir qui éclipsait efficacement tous les plaisirs ; ils vivaient dans la peur constante de commettre un acte qui amènerait de la malchance. Les sauvages superstitieux craignaient toujours une série de chances heureuses ; ils considéraient cette bonne fortune comme annonciatrice certaine de calamités.
1955 86:1.3 This ever-present dread of bad luck was paralyzing. Why work hard and reap bad luck—nothing for something—when one might drift along and encounter good luck—something for nothing? Unthinking men forget good luck—take it for granted—but they painfully remember bad luck.
2014 86:1.3 Cette peur toujours présente de la malchance était paralysante. Pourquoi travailler dur et récolter la malchance — donner quelque chose pour rien — quand on peut se laisser porter et risquer d’avoir de la chance — obtenir quelque chose pour rien ? Les irréfléchis oublient la bonne chance — ils la considèrent comme un dû — mais ils se rappellent douloureusement la malchance.[5]
1955 86:1.4 Early man lived in uncertainty and in constant fear of chance—bad luck. Life was an exciting game of chance; existence was a gamble. It is no wonder that partially civilized people still believe in chance and evince lingering predispositions to gambling. Primitive man alternated between two potent interests: the passion of getting something for nothing and the fear of getting nothing for something. And this gamble of existence was the main interest and the supreme fascination of the early savage mind.
2014 86:1.4 Les hommes primitifs vivaient dans l’incertitude et la peur constante du hasard — de la malchance. La vie était un passionnant jeu de hasard ; l’existence était une affaire de chance. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les gens partiellement civilisés croient encore à la chance et manifestent un reste de prédisposition pour les jeux de hasard. Les hommes primitifs alternaient entre deux puissants intérêts : la passion d’obtenir quelque chose pour rien et la peur de ne rien obtenir pour quelque chose. Et ce jeu de hasard de l’existence était l’intérêt majeur et la fascination suprême du mental du sauvage primitif.[2][3][6]
1955 86:1.5 The later herders held the same views of chance and luck, while the still later agriculturists were increasingly conscious that crops were immediately influenced by many things over which man had little or no control. The farmer found himself the victim of drought, floods, hail, storms, pests, and plant diseases, as well as heat and cold. And as all of these natural influences affected individual prosperity, they were regarded as good luck or bad luck.
2014 86:1.5 Plus tard, les éleveurs de troupeaux eurent le même point de vue sur le hasard et la chance, tandis que, plus tard encore, les agriculteurs prirent de plus en plus conscience que les récoltes subissaient l’influence immédiate d’un grand nombre de facteurs sur lesquels le contrôle de l’homme était faible ou nul. Les paysans se trouvèrent victimes de la sècheresse, des inondations, de la grêle, des orages, des insectes et des maladies parasitaires, ainsi que de la chaleur et du froid. Dès lors que toutes ces influences affectaient la prospérité individuelle, on les considéra comme de la chance ou de la malchance.
1955 86:1.6 This notion of chance and luck strongly pervaded the philosophy of all ancient peoples. Even in recent times in the Wisdom of Solomon it is said: “I returned and saw that the race is not to the swift, nor the battle to the strong, neither bread to the wise, nor riches to men of understanding, nor favor to men of skill; but fate and chance befall them all. For man knows not his fate; as fishes are taken in an evil net, and as birds are caught in a snare, so are the sons of men snared in an evil time when it falls suddenly upon them.”
2014 86:1.6 Cette notion de hasard et de chance imprégna fortement la philosophie de tous les peuples de l’antiquité. Même à une époque récente, dans la Sagesse de Salomon, il est dit : « Je suis revenu et j’ai vu que la course n’était pas aux agiles, ni la bataille aux forts, ni le pain aux sages, ni les richesses aux intelligents, ni la faveur aux habiles, car le destin et le hasard les atteignent tous. Car l’homme ne connait pas son sort ; comme les poissons sont pris dans les filets de malheur et les oiseaux pris au lacet, ainsi les fils des hommes sont pris au lacet de l’infortune quand elle fond subitement sur eux[1]. »[4][2][3]
2. THE PERSONIFICATION OF CHANCE
2. LA PERSONNIFICATION DU HASARD
1955 86:2.1 Anxiety was a natural state of the savage mind. When men and women fall victims to excessive anxiety, they are simply reverting to the natural estate of their far-distant ancestors; and when anxiety becomes actually painful, it inhibits activity and unfailingly institutes evolutionary changes and biologic adaptations. Pain and suffering are essential to progressive evolution.
2014 86:2.1 L’anxiété était l’état naturel du mental des sauvages. Quand les hommes et les femmes tombent victimes d’une anxiété excessive, ils reviennent simplement à l’état naturel de leurs lointains ancêtres. Quand l’anxiété devient réellement douloureuse, elle inhibe l’activité et provoque infailliblement des changements évolutionnaires et des adaptations biologiques. La douleur et la souffrance sont essentielles à l’évolution progressive.[5][6][7][8]
1955 86:2.2 The struggle for life is so painful that certain backward tribes even yet howl and lament over each new sunrise. Primitive man constantly asked, “Who is tormenting me?” Not finding a material source for his miseries, he settled upon a spirit explanation. And so was religion born of the fear of the mysterious, the awe of the unseen, and the dread of the unknown. Nature fear thus became a factor in the struggle for existence first because of chance and then because of mystery.
2014 86:2.2 La lutte pour la vie est si pénible qu’aujourd’hui encore, certaines tribus arriérées hurlent et se lamentent à chaque nouveau lever du soleil. L’homme primitif se demandait constamment : « Qui me tourmente ? » Faute de trouver une source matérielle à ses malheurs, il fixa ses explications sur les esprits. La religion naquit ainsi de la peur du mystère, de la crainte respectueuse de l’invisible et de la terreur de l’inconnu. La peur de la nature devint donc un facteur dans la lutte pour l’existence, d’abord à cause du hasard et ensuite à cause du mystère.[2]
1955 86:2.3 The primitive mind was logical but contained few ideas for intelligent association; the savage mind was uneducated, wholly unsophisticated. If one event followed another, the savage considered them to be cause and effect. What civilized man regards as superstition was just plain ignorance in the savage. Mankind has been slow to learn that there is not necessarily any relationship between purposes and results. Human beings are only just beginning to realize that the reactions of existence appear between acts and their consequences. The savage strives to personalize everything intangible and abstract, and thus both nature and chance become personalized as ghosts—spirits—and later on as gods.
2014 86:2.3 Le mental primitif était logique, mais contenait peu d’idées susceptibles de s’associer intelligemment ; le mental du sauvage était inculte et entièrement ingénu. Si un évènement en suivait un autre, le sauvage leur attribuait la relation de cause à effet. Ce que l’homme civilisé considère comme la superstition n’était que pure ignorance chez le sauvage. L’humanité fut lente à apprendre qu’il n’y a pas nécessairement de rapports entre les desseins et les résultats. Les êtres humains commencent seulement à comprendre que les réactions de l’existence apparaissent entre les actes et leurs conséquences. Le sauvage s’efforce de personnaliser tout ce qui est intangible et abstrait ; c’est ainsi que la nature et le hasard furent tous deux personnalisés en tant que fantômes (esprits) et plus tard en tant que dieux.[8][9][10][11][12][13][14][2][3]
1955 86:2.4 Man naturally tends to believe that which he deems best for him, that which is in his immediate or remote interest; self-interest largely obscures logic. The difference between the minds of savage and civilized men is more one of content than of nature, of degree rather than of quality.
2014 86:2.4 Les hommes ont une tendance naturelle à croire à ce qu’ils estiment préférable pour eux, à ce qui représente leur intérêt immédiat ou lointain ; l’intérêt égoïste obscurcit largement la logique. Ce qui différencie le mental du sauvage de celui de l’homme civilisé concerne plus le contenu que la nature, le degré que la qualité.[15]
1955 86:2.5 But to continue to ascribe things difficult of comprehension to supernatural causes is nothing less than a lazy and convenient way of avoiding all forms of intellectual hard work. Luck is merely a term coined to cover the inexplicable in any age of human existence; it designates those phenomena which men are unable or unwilling to penetrate. Chance is a word which signifies that man is too ignorant or too indolent to determine causes. Men regard a natural occurrence as an accident or as bad luck only when they are destitute of curiosity and imagination, when the races lack initiative and adventure. Exploration of the phenomena of life sooner or later destroys man’s belief in chance, luck, and so-called accidents, substituting therefor a universe of law and order wherein all effects are preceded by definite causes. Thus is the fear of existence replaced by the joy of living.
2014 86:2.5 Mais continuer à attribuer aux causes surnaturelles les choses difficiles à comprendre, n’est rien de moins qu’une manière paresseuse et commode d’éviter toutes les formes de travail intellectuel pénible. La chance est simplement un terme forgé pour couvrir l’inexplicable dans n’importe quel âge de l’existence humaine ; elle désigne les phénomènes dont les hommes sont incapables ou peu désireux de pénétrer le sens. Le hasard est un mot signifiant que l’homme est trop ignorant ou trop indolent pour déterminer les causes. Les hommes ne considèrent un évènement naturel comme un accident ou une malchance que s’ils sont dépourvus de curiosité et d’imagination, que si leur race manque d’initiative et d’esprit aventureux. L’exploration des phénomènes de la vie détruit tôt ou tard la croyance des hommes au hasard, à la chance et aux prétendus accidents ; elle y substitue un univers de loi et d’ordre, où tous les effets sont précédés par des causes définies. La peur de l’existence est ainsi remplacée par la joie de vivre.[16][17][18][2][5][7]
1955 86:2.6 The savage looked upon all nature as alive, as possessed by something. Civilized man still kicks and curses those inanimate objects which get in his way and bump him. Primitive man never regarded anything as accidental; always was everything intentional. To primitive man the domain of fate, the function of luck, the spirit world, was just as unorganized and haphazard as was primitive society. Luck was looked upon as the whimsical and temperamental reaction of the spirit world; later on, as the humor of the gods.
2014 86:2.6 Les sauvages envisageaient toute la nature comme vivante, comme possédée par quelque chose. Les civilisés donnent encore un coup de pied aux objets inanimés qui se mettent sur leur chemin et maudissent encore ceux qui les heurtent. Les hommes primitifs ne considéraient jamais quelque chose comme accidentel ; pour eux, tout était toujours intentionnel. Pour les primitifs, le domaine du sort, la fonction de la chance, le monde des esprits, étaient tout aussi inorganisés et dirigés à l’aveuglette que la société primitive. Ils envisageaient la chance comme une réaction du caprice et des fantaisies du monde des esprits, et plus tard comme l’humeur des dieux.
1955 86:2.7 But all religions did not develop from animism. Other concepts of the supernatural were contemporaneous with animism, and these beliefs also led to worship. Naturalism is not a religion—it is the offspring of religion.
2014 86:2.7 Toutes les religions ne se développèrent cependant pas en partant de l’animisme. D’autres concepts du surnaturel étaient contemporains de l’animisme, et ces croyances conduisirent aussi à l’adoration. Le naturalisme n’est pas une religion — il est né de la religion.
3. DEATH—THE INEXPLICABLE
3. LA MORT — L’INEXPLICABLE
1955 86:3.1 Death was the supreme shock to evolving man, the most perplexing combination of chance and mystery. Not the sanctity of life but the shock of death inspired fear and thus effectively fostered religion. Among savage peoples death was ordinarily due to violence, so that nonviolent death became increasingly mysterious. Death as a natural and expected end of life was not clear to the consciousness of primitive people, and it has required age upon age for man to realize its inevitability.
2014 86:3.1 La mort était pour les hommes en évolution le choc suprême, la plus troublante combinaison de hasard et de mystère. Ce ne fut pas la sainteté de la vie, mais le choc de la mort, qui inspira de la peur et entretint ainsi efficacement la religion. Chez les peuples sauvages, la mort était généralement due à la violence, de sorte que la mort non violente devint de plus en plus un mystère. La mort, en tant que fin naturelle et attendue de la vie, n’était pas claire dans la conscience des peuples primitifs. Il a fallu des âges et des âges aux hommes pour comprendre qu’elle est inévitable.[2][3][6]
1955 86:3.2 Early man accepted life as a fact, while he regarded death as a visitation of some sort. All races have their legends of men who did not die, vestigial traditions of the early attitude toward death. Already in the human mind there existed the nebulous concept of a hazy and unorganized spirit world, a domain whence came all that is inexplicable in human life, and death was added to this long list of unexplained phenomena.
2014 86:3.2 Les hommes primitifs acceptaient la vie comme un fait, tandis qu’ils considéraient la mort comme une calamité. Toutes les races ont leurs légendes d’hommes qui ne sont pas morts, traditions résiduelles du comportement initial envers la mort. Il existait déjà, dans le mental humain, un concept nébuleux d’un monde des esprits imprécis et inorganisé, d’un domaine d’où provenait tout ce qui est inexplicable dans la vie humaine ; on ajouta la mort à la longue liste des phénomènes inexpliqués.[6]
1955 86:3.3 All human disease and natural death was at first believed to be due to spirit influence. Even at the present time some civilized races regard disease as having been produced by “the enemy” and depend upon religious ceremonies to effect healing. Later and more complex systems of theology still ascribe death to the action of the spirit world, all of which has led to such doctrines as original sin and the fall of man.
2014 86:3.3 On crut d’abord que toutes les maladies humaines et la mort naturelle étaient dues à l’influence d’esprits. Même à l’époque actuelle, certaines races civilisées considèrent que les maladies ont été engendrées par « l’ennemi » et comptent sur des cérémonies religieuses pour en effectuer la guérison. Des systèmes de théologie, plus récents et plus complexes, attribuent encore la mort à l’action du monde des esprits ; tout cet ensemble a conduit à des doctrines telles que le péché originel et la chute de l’homme.[6]
1955 86:3.4 It was the realization of impotency before the mighty forces of nature, together with the recognition of human weakness before the visitations of sickness and death, that impelled the savage to seek for help from the supermaterial world, which he vaguely visualized as the source of these mysterious vicissitudes of life.
2014 86:3.4 Ce fut la prise de conscience de son impuissance devant les puissantes forces de la nature ainsi que la récognition de la faiblesse humaine devant les calamités de la maladie et de la mort qui poussèrent les sauvages à rechercher de l’aide auprès du monde supramatériel, qu’ils entrevoyaient comme source de ces mystérieuses vicissitudes de la vie.
4. THE DEATH-SURVIVAL CONCEPT
4. LE CONCEPT DE LA SURVIE APRÈS LA MORT
1955 86:4.1 The concept of a supermaterial phase of mortal personality was born of the unconscious and purely accidental association of the occurrences of everyday life plus the ghost dream. The simultaneous dreaming about a departed chief by several members of his tribe seemed to constitute convincing evidence that the old chief had really returned in some form. It was all very real to the savage who would awaken from such dreams reeking with sweat, trembling, and screaming.
2014 86:4.1 Le concept d’une phase supramatérielle de la personnalité mortelle naquit de l’association inconsciente et purement accidentelle des évènements de la vie quotidienne avec, en plus, le rêve de fantômes. Quand plusieurs membres de la tribu d’un chef trépassé rêvaient simultanément de lui, cela semblait constituer une preuve convaincante que le vieux chef était réellement revenu sous quelque forme. Tout cela était fort réel pour les sauvages ; après de tels rêves, ils se réveillaient trempés de sueur, tremblants et hurlants.[19][2]
1955 86:4.2 The dream origin of the belief in a future existence explains the tendency always to imagine unseen things in the terms of things seen. And presently this new dream-ghost-future-life concept began effectively to antidote the death fear associated with the biologic instinct of self-preservation.
2014 86:4.2 L’origine onirique de la croyance en une existence future explique la tendance à toujours imaginer les choses invisibles en termes de choses visibles. Le nouveau concept de la vie future en tant que fantôme rêvé commença bientôt à servir d’antidote efficace à la peur de la mort associée à l’instinct biologique d’auto conservation.[2][3]
1955 86:4.3 Early man was also much concerned about his breath, especially in cold climates, where it appeared as a cloud when exhaled. The breath of life was regarded as the one phenomenon which differentiated the living and the dead. He knew the breath could leave the body, and his dreams of doing all sorts of queer things while asleep convinced him that there was something immaterial about a human being. The most primitive idea of the human soul, the ghost, was derived from the breath-dream idea-system.
2014 86:4.3 Les hommes primitifs se préoccupaient également beaucoup de leur respiration, spécialement dans les climats froids où ils observaient une buée lors de l’expiration. Le souffle de vie fut considéré comme l’unique phénomène qui différenciait les vivants des morts[2]. Le primitif savait que son souffle pouvait quitter son corps ; les rêves, où il faisait toutes sortes de choses bizarres pendant qu’il était endormi, le convainquirent que l’être humain comportait un élément immatériel. L’idée la plus primitive concernant l’âme humaine fut le fantôme, elle était dérivée du système d’idées relatif aux rêves et à la respiration.[19][2]
1955 86:4.4 Eventually the savage conceived of himself as a double—body and breath. The breath minus the body equaled a spirit, a ghost. While having a very definite human origin, ghosts, or spirits, were regarded as superhuman. And this belief in the existence of disembodied spirits seemed to explain the occurrence of the unusual, the extraordinary, the infrequent, and the inexplicable.
2014 86:4.4 Le sauvage finit par concevoir qu’il était un être double — corps et souffle. Le souffle moins le corps équivalait à un esprit, à un fantôme. Bien que les esprits ou fantômes aient eu nettement une origine humaine, on les considéra comme suprahumains. Cette croyance à l’existence d’esprits désincarnés semblait expliquer les évènements inhabituels, l’extraordinaire, l’exceptionnel et l’inexplicable.
1955 86:4.6 The orange race was especially given to belief in transmigration and reincarnation. This idea of reincarnation originated in the observance of hereditary and trait resemblance of offspring to ancestors. The custom of naming children after grandparents and other ancestors was due to belief in reincarnation. Some later-day races believed that man died from three to seven times. This belief (residual from the teachings of Adam about the mansion worlds), and many other remnants of revealed religion, can be found among the otherwise absurd doctrines of twentieth-century barbarians.
2014 86:4.6 La race orangée était spécialement adonnée aux croyances à la transmigration et à la réincarnation. L’idée de réincarnation prit naissance dans l’observation de ressemblances d’hérédités et de caractères entre les descendances et leurs ancêtres. La coutume de nommer les enfants d’après leurs grands-parents et autres ascendants était due à la croyance en la réincarnation. Quelques races plus récentes crurent que les hommes mouraient de trois à sept fois. Cette croyance (reliquat des enseignements d’Adam concernant les mondes des maisons), ainsi que bien d’autres vestiges de la religion révélée peuvent être retrouvés parmi les doctrines, par ailleurs absurdes, des barbares du vingtième siècle.[21][22][23][24][25][26]
1955 86:4.7 Early man entertained no ideas of hell or future punishment. The savage looked upon the future life as just like this one, minus all ill luck. Later on, a separate destiny for good ghosts and bad ghosts—heaven and hell—was conceived. But since many primitive races believed that man entered the next life just as he left this one, they did not relish the idea of becoming old and decrepit. The aged much preferred to be killed before becoming too infirm.
2014 86:4.7 Les hommes primitifs ne nourrissaient aucune idée d’enfer ni de punitions futures. Les sauvages imaginaient la vie après la mort exactement comme la vie présente, moins la malchance. Plus tard, on conçut une destinée séparée pour les bons fantômes et les mauvais fantômes — le ciel et l’enfer. Les membres de beaucoup de races primitives croyaient que l’homme débutait dans la vie suivante à l’état exact où il avait quitté la vie présente ; c’est pourquoi l’idée de devenir vieux et décrépit ne leur souriait pas. Les gens âgés préféraient de beaucoup être tués avant de devenir trop impotents.[27][6][8]
1955 86:4.8 Almost every group had a different idea regarding the destiny of the ghost soul. The Greeks believed that weak men must have weak souls; so they invented Hades as a fit place for the reception of such anemic souls; these unrobust specimens were also supposed to have shorter shadows. The early Andites thought their ghosts returned to the ancestral homelands. The Chinese and Egyptians once believed that soul and body remained together. Among the Egyptians this led to careful tomb construction and efforts at body preservation. Even modern peoples seek to arrest the decay of the dead. The Hebrews conceived that a phantom replica of the individual went down to Sheol; it could not return to the land of the living. They did make that important advance in the doctrine of the evolution of the soul.
2014 86:4.8 Presque tous les groupes avaient des idées différentes sur la destinée de l’âme-fantôme. Les Grecs croyaient que les hommes faibles devaient avoir des âmes faibles ; ils inventèrent donc l’Hadès comme lieu approprié pour recevoir ces âmes chétives. Ils supposaient aussi que ces spécimens malingres avaient des ombres plus petites. Les premiers Andites croyaient que leurs fantômes retournaient au pays natal de leurs ancêtres. Les Chinois et les Égyptiens crurent jadis que l’âme et le corps restaient liés. Cela conduisit les Égyptiens à construire soigneusement des tombes et à s’efforcer de préserver les corps. Même les peuples modernes cherchent à éviter la décomposition des morts[3]. Les Hébreux conçurent qu’un fantôme, réplique de l’individu, descendait au shéol et ne pouvait revenir au pays des vivants. Ils firent effectivement ce progrès important dans la doctrine de l’évolution de l’âme.[28]
5. THE GHOST-SOUL CONCEPT
5. LE CONCEPT DE L’ÂME FANTÔME
1955 86:5.1 The nonmaterial part of man has been variously termed ghost, spirit, shade, phantom, specter, and latterly soul. The soul was early man’s dream double; it was in every way exactly like the mortal himself except that it was not responsive to touch. The belief in dream doubles led directly to the notion that all things animate and inanimate had souls as well as men. This concept tended long to perpetuate the nature-spirit beliefs; the Eskimos still conceive that everything in nature has a spirit.
2014 86:5.1 La partie non matérielle de l’homme a été diversement appelée fantôme, esprit, ombre, spectre et plus récemment âme. Dans les rêves de l’homme primitif, l’âme était son double ; elle ressemblait exactement au mortel lui-même, sauf qu’elle n’était pas sensible au toucher. La croyance aux doubles, vus en rêve, conduisit directement à la notion que toutes les choses animées et inanimées ont une âme comme les hommes. Ce concept tendit longtemps à perpétuer la croyance aux esprits de la nature. Les Esquimaux imaginent encore que toutes les choses de la nature ont un esprit.[2]
1955 86:5.2 The ghost soul could be heard and seen, but not touched. Gradually the dream life of the race so developed and expanded the activities of this evolving spirit world that death was finally regarded as “giving up the ghost.” All primitive tribes, except those little above animals, have developed some concept of the soul. As civilization advances, this superstitious concept of the soul is destroyed, and man is wholly dependent on revelation and personal religious experience for his new idea of the soul as the joint creation of the God-knowing mortal mind and its indwelling divine spirit, the Thought Adjuster.
2014 86:5.2 L’âme fantôme pouvait être entendue et vue, mais non être touchée. La vie onirique de la race développa et étendit graduellement les activités du monde évoluant des esprits, au point que la mort fut finalement considérée comme le fait de « rendre l’âme »[4]. Toutes les tribus primitives, sauf celles qui dépassaient à peine les animaux, se sont formé des concepts de l’âme. À mesure que la civilisation progresse, ces concepts superstitieux sont détruits, et l’homme dépend entièrement de la révélation et de l’expérience religieuse personnelle pour se faire une nouvelle idée de l’âme en tant que création conjointe du mental humain connaissant Dieu et de l’esprit divin qui l’habite, l’Ajusteur de Pensée.[29]
1955 86:5.3 Early mortals usually failed to differentiate the concepts of an indwelling spirit and a soul of evolutionary nature. The savage was much confused as to whether the ghost soul was native to the body or was an external agency in possession of the body. The absence of reasoned thought in the presence of perplexity explains the gross inconsistencies of the savage view of souls, ghosts, and spirits.
2014 86:5.3 Les mortels primitifs ne réussissaient généralement pas à différencier la notion d’un esprit intérieur de celle d’une âme de nature évolutionnaire. Il y avait grande confusion, chez les sauvages, sur la question de savoir si l’âme était née dans le corps ou si elle était un agent extérieur en possession du corps. L’absence de pensée raisonnée en présence de la perplexité explique le grossier illogisme des points de vue des sauvages sur les âmes, les fantômes et les esprits.[9]
1955 86:5.4 The soul was thought of as being related to the body as the perfume to the flower. The ancients believed that the soul could leave the body in various ways, as in:
2014 86:5.4 On a cru que l’âme était reliée au corps comme le parfum à la fleur. Les anciens croyaient que l’âme pouvait quitter le corps de différentes manières telles que :
2014 86:5.5 1. L’évanouissement ordinaire et temporaire.
1955 86:5.7 3. Coma and unconsciousness associated with disease and accidents.
2014 86:5.7 3. Le coma et l’inconscience associés aux maladies et aux accidents.
1955 86:5.9 The savage looked upon sneezing as an abortive attempt of the soul to escape from the body. Being awake and on guard, the body was able to thwart the soul’s attempted escape. Later on, sneezing was always accompanied by some religious expression, such as “God bless you!”
2014 86:5.9 Les sauvages envisageaient les éternuements comme des tentatives avortées de l’âme pour s’échapper du corps. Étant éveillé et sur ses gardes, le corps était capable de contrecarrer la tentative de fuite de l’âme. Plus tard, on accompagna toujours les éternuements d’une formule religieuse telle que « Dieu vous bénisse ».
1955 86:5.10 Early in evolution sleep was regarded as proving that the ghost soul could be absent from the body, and it was believed that it could be called back by speaking or shouting the sleeper’s name. In other forms of unconsciousness the soul was thought to be farther away, perhaps trying to escape for good—impending death. Dreams were looked upon as the experiences of the soul during sleep while temporarily absent from the body. The savage believes his dreams to be just as real as any part of his waking experience. The ancients made a practice of awaking sleepers gradually so that the soul might have time to get back into the body.
2014 86:5.10 De bonne heure dans l’évolution, on considéra le sommeil comme prouvant que l’âme fantôme pouvait s’absenter du corps, et l’on croyait pouvoir la rappeler en disant ou en criant le nom du dormeur. Dans d’autres formes d’inconscience, on croyait que l’âme était plus lointaine, cherchant peut-être à s’échapper pour de bon — la mort imminente. On envisageait les rêves comme les expériences de l’âme durant le sommeil, lors de son absence temporaire du corps. Les sauvages estiment que leurs rêves sont aussi réels que toute autre partie de leur expérience éveillée. Les anciens prirent l’habitude d’éveiller graduellement les dormeurs pour donner à l’âme le temps de réintégrer le corps.
1955 86:5.11 All down through the ages men have stood in awe of the apparitions of the night season, and the Hebrews were no exception. They truly believed that God spoke to them in dreams, despite the injunctions of Moses against this idea. And Moses was right, for ordinary dreams are not the methods employed by the personalities of the spiritual world when they seek to communicate with material beings.
2014 86:5.11 Tout au long des âges, les hommes ont été saisis d’une crainte respectueuse devant l’apparition de la nuit, et les Hébreux ne firent pas exception. Ils croyaient sincèrement que Dieu leur parlait dans des rêves, malgré les injonctions de Moïse à l’encontre de cette idée[5][6]. Moïse avait raison, car les rêves ordinaires ne sont pas la méthode employée par les personnalités du monde spirituel quand elles cherchent à communiquer avec les êtres matériels.[19][30]
1955 86:5.12 The ancients believed that souls could enter animals or even inanimate objects. This culminated in the werewolf ideas of animal identification. A person could be a law-abiding citizen by day, but when he fell asleep, his soul could enter a wolf or some other animal to prowl about on nocturnal depredations.
2014 86:5.12 Les anciens croyaient que les âmes pouvaient entrer dans des animaux ou même des objets inanimés. Cette croyance à l’identification avec les animaux culmina dans l’idée des loups-garous. Une personne pouvait être, de jour, un citoyen respectueux de la loi, mais, quand elle s’endormait, son âme pouvait entrer dans un loup ou dans quelque autre animal et rôder en commettant des déprédations nocturnes.
1955 86:5.13 Primitive men thought that the soul was associated with the breath, and that its qualities could be imparted or transferred by the breath. The brave chief would breathe upon the newborn child, thereby imparting courage. Among early Christians the ceremony of bestowing the Holy Spirit was accompanied by breathing on the candidates. Said the Psalmist: “By the word of the Lord were the heavens made and all the host of them by the breath of his mouth.” It was long the custom of the eldest son to try to catch the last breath of his dying father.
2014 86:5.13 Les hommes primitifs croyaient que l’âme était associée à la respiration et que l’on pouvait communiquer ou transférer ses qualités par le souffle. Un chef courageux allait souffler sur un enfant nouveau-né pour lui conférer le don de la bravoure. Chez les premiers chrétiens, la cérémonie d’effusion du Saint-Esprit était accompagnée d’un souffle sur les candidats[7]. Le Psalmiste a dit : « Les cieux ont été faits par la parole du Seigneur, et toute leur armée par le souffle de sa bouche[8]. » Ce fut longtemps la coutume, pour les fils ainés, d’essayer d’attraper le dernier souffle de leur père mourant.[2][3]
1955 86:5.14 The shadow came, later on, to be feared and revered equally with the breath. The reflection of oneself in the water was also sometimes looked upon as proof of the double self, and mirrors were regarded with superstitious awe. Even now many civilized persons turn the mirror to the wall in the event of death. Some backward tribes still believe that the making of pictures, drawings, models, or images removes all or a part of the soul from the body; hence such are forbidden.
2014 86:5.14 Plus tard, on en vint à craindre et à révérer l’ombre au même titre que le souffle. L’image de soi-même reflétée dans l’eau fut également envisagée parfois comme la preuve de la dualité de l’être et l’on considéra les miroirs avec une crainte superstitieuse. Même aujourd’hui, bien des civilisés tournent les miroirs contre le mur en cas de décès. Quelques tribus arriérées croient encore que les portraits, dessins, modèles ou images enlèvent au corps l’âme ou une partie de l’âme, et en conséquence elles interdisent d’en faire.[2]
1955 86:5.15 The soul was generally thought of as being identified with the breath, but it was also located by various peoples in the head, hair, heart, liver, blood, and fat. The “crying out of Abel’s blood from the ground” is expressive of the onetime belief in the presence of the ghost in the blood. The Semites taught that the soul resided in the bodily fat, and among many the eating of animal fat was taboo. Head hunting was a method of capturing an enemy’s soul, as was scalping. In recent times the eyes have been regarded as the windows of the soul.
2014 86:5.15 On croyait en général que l’âme s’identifiait au souffle, mais diverses peuplades la situaient aussi dans la tête, les cheveux, le cœur, le foie, le sang et la graisse. « Le sang d’Abel criant depuis la terre » exprime la croyance de jadis à la présence de l’âme-fantôme dans le sang[9]. Les Sémites enseignèrent que l’âme résidait dans la graisse du corps, et, chez beaucoup d’entre eux, l’absorption de graisse animale était taboue[10]. Les chasseurs de têtes et les découpeurs de scalps cherchaient à capturer l’âme de leurs ennemis. Plus récemment, on a considéré les yeux comme les fenêtres de l’âme[11].
1955 86:5.16 Those who held the doctrine of three or four souls believed that the loss of one soul meant discomfort, two illness, three death. One soul lived in the breath, one in the head, one in the hair, one in the heart. The sick were advised to stroll about in the open air with the hope of recapturing their strayed souls. The greatest of the medicine men were supposed to exchange the sick soul of a diseased person for a new one, the “new birth.”
2014 86:5.16 Les adeptes de la doctrine selon laquelle il y avait trois ou quatre âmes croyaient que la perte de l’une d’elles signifiait inquiétude, la perte de deux, maladie et la perte de trois, la mort. D’après eux, une âme vivait dans le souffle, une dans la tête, une dans les cheveux et une dans le cœur. Ils conseillaient aux malades de se promener au grand air avec l’espoir de recapter leurs âmes égarées. On supposait que les plus grands sorciers-guérisseurs échangeaient l’âme malade d’une personne malade contre une nouvelle âme, la « nouvelle naissance ».
1955 86:5.17 The children of Badonan developed a belief in two souls, the breath and the shadow. The early Nodite races regarded man as consisting of two persons, soul and body. This philosophy of human existence was later reflected in the Greek viewpoint. The Greeks themselves believed in three souls; the vegetative resided in the stomach, the animal in the heart, the intellectual in the head. The Eskimos believe that man has three parts: body, soul, and name.
2014 86:5.17 Les enfants de Badonan développèrent une croyance en deux âmes, la respiration et l‘ombre. Les premières races nodites estimaient que l’homme consistait en deux personnes, l’âme et le corps. Cette philosophie de l’existence humaine se refléta plus tard dans le point de vue grec. Les Grecs eux-mêmes croyaient à l’existence de trois âmes, la végétative située dans l’estomac, l’animale dans le cœur et l’intellectuelle dans la tête. Les Esquimaux croient que l’homme est composé de trois parties : le corps, l’âme et le nom.
6. THE GHOST-SPIRIT ENVIRONMENT
6. L’ENVIRONNEMENT DES ESPRITS FANTÔMES
1955 86:6.1 Man inherited a natural environment, acquired a social environment, and imagined a ghost environment. The state is man’s reaction to his natural environment, the home to his social environment, the church to his illusory ghost environment.
2014 86:6.1 L’homme a hérité d’un environnement naturel, acquis un environnement social et imaginé un environnement spectral. Les hommes réagissent envers leur environnement naturel en formant des États, envers leur environnement social en fondant des foyers et envers leur environnement illusoire de fantômes en instituant des Églises.[2][3]
1955 86:6.2 Very early in the history of mankind the realities of the imaginary world of ghosts and spirits became universally believed, and this newly imagined spirit world became a power in primitive society. The mental and moral life of all mankind was modified for all time by the appearance of this new factor in human thinking and acting.
2014 86:6.2 Très tôt dans l’histoire de l’humanité, la croyance aux réalités du monde imaginaire des fantômes et des esprits fut universelle, et ce monde d’esprits nouvellement imaginé devint une puissance dans la société primitive. La vie mentale et morale de toute l’humanité fut définitivement modifiée par l’apparition de ce nouveau facteur dans les pensées et les actes des hommes.[6]
1955 86:6.3 Into this major premise of illusion and ignorance, mortal fear has packed all of the subsequent superstition and religion of primitive peoples. This was man’s only religion up to the times of revelation, and today many of the world’s races have only this crude religion of evolution.
2014 86:6.3 Sur cette base majeure d’ignorance et d’illusion, la peur humaine a entassé toutes les superstitions et religions subséquentes des peuples primitifs. Ce fut l’unique religion humaine jusqu’à l’époque de la révélation, et de nombreuses races du monde d’aujourd’hui ne possèdent encore que cette religion évolutionnaire sommaire.[2]
1955 86:6.4 As evolution progressed, good luck became associated with good spirits and bad luck with bad spirits. The discomfort of enforced adaptation to a changing environment was regarded as ill luck, the displeasure of the spirit ghosts. Primitive man slowly evolved religion out of his innate worship urge and his misconception of chance. Civilized man provides schemes of insurance to overcome these chance occurrences; modern science puts an actuary with mathematical reckoning in the place of fictitious spirits and whimsical gods.
2014 86:6.4 À mesure que l’évolution progressait, la chance fut associée aux bons esprits et la malchance, aux mauvais esprits. La gêne de l’adaptation forcée à un environnement changeant fut considérée comme une malchance, un mécontentement des esprits fantômes. Les hommes primitifs donnèrent lentement naissance à la religion en partant de leur impulsion innée d’adoration et de leur fausse conception du hasard. Les hommes civilisés établissent des plans d’assurances pour triompher des occurrences du hasard. La science moderne remplace les esprits fictifs et les dieux capricieux par un actuaire faisant des calculs mathématiques.[2][3]
1955 86:6.5 Each passing generation smiles at the foolish superstitions of its ancestors while it goes on entertaining those fallacies of thought and worship which will give cause for further smiling on the part of enlightened posterity.
2014 86:6.5 Chaque génération qui passe sourit devant les superstitions stupides de ses ancêtres, tout en continuant à entretenir ces sophismes de pensée et d’adoration qui feront sourire à leur tour la postérité plus éclairée.
1955 86:6.6 But at last the mind of primitive man was occupied with thoughts which transcended all of his inherent biologic urges; at last man was about to evolve an art of living based on something more than response to material stimuli. The beginnings of a primitive philosophic life policy were emerging. A supernatural standard of living was about to appear, for, if the spirit ghost in anger visits ill luck and in pleasure good fortune, then must human conduct be regulated accordingly. The concept of right and wrong had at last evolved; and all of this long before the times of any revelation on earth.
2014 86:6.6 Mais, finalement, le mental des hommes primitifs était occupé par des pensées qui transcendaient toutes leurs impulsions biologiques naturelles. L’homme était, enfin, sur le point de développer un art de vivre basé sur quelque chose de plus que la réaction à des stimulus matériels. On assistait aux débuts d’une politique de vie comportant une philosophie primitive. Un critère de vie surnaturel était sur le point d’émerger. En effet, si l’esprit fantôme apporte la malchance dans sa colère et la bonne fortune dans son contentement, il faut que la conduite humaine soit réglée en conséquence. Le concept du bien et du mal était enfin apparu par évolution, et tout ceci bien avant l’époque d’une révélation quelconque sur terre.[1][2]
1955 86:6.7 With the emergence of these concepts, there was initiated the long and wasteful struggle to appease the ever-displeased spirits, the slavish bondage to evolutionary religious fear, that long waste of human effort upon tombs, temples, sacrifices, and priesthoods. It was a terrible and frightful price to pay, but it was worth all it cost, for man therein achieved a natural consciousness of relative right and wrong; human ethics was born!
2014 86:6.7 Avec l’émergence de ces concepts commença la lutte longue et ruineuse pour apaiser les esprits toujours mécontents, l’esclavage servile de la peur religieuse évolutionnaire, l’interminable gaspillage des efforts humains pour des tombes, des temples, des sacrifices et des prêtrises. Le prix à payer fut effrayant et terrible, mais il valut tout ce qu’il couta, car, grâce à lui, les hommes atteignirent une conscience naturelle du bien et du mal relatifs ; l’éthique humaine était née !
7. THE FUNCTION OF PRIMITIVE RELIGION
7. LA FONCTION DE LA RELIGION PRIMITIVE
1955 86:7.1 The savage felt the need of insurance, and he therefore willingly paid his burdensome premiums of fear, superstition, dread, and priest gifts toward his policy of magic insurance against ill luck. Primitive religion was simply the payment of premiums on insurance against the perils of the forests; civilized man pays material premiums against the accidents of industry and the exigencies of modern modes of living.
2014 86:7.1 Le sauvage avait besoin d’assurance ; il payait donc volontiers ses primes onéreuses de peur, de superstition et d’appréhension par des dons aux prêtres pour sa police d’assurance magique contre la malchance. La religion primitive consistait simplement en primes d’assurance contre les périls de la forêt. Les hommes civilisés payent des primes d’assurance contre les accidents de l’industrie et les risques des modes de vie modernes.[31][2][3][6]
1955 86:7.2 Modern society is removing the business of insurance from the realm of priests and religion, placing it in the domain of economics. Religion is concerning itself increasingly with the insurance of life beyond the grave. Modern men, at least those who think, no longer pay wasteful premiums to control luck. Religion is slowly ascending to higher philosophic levels in contrast with its former function as a scheme of insurance against bad luck.
2014 86:7.2 La société contemporaine enlève les affaires d’assurance au domaine des prêtres et de la religion, et les place dans le domaine économique. La religion s’occupe de plus en plus d’assurance sur la vie au-delà de la tombe. Les hommes modernes, du moins ceux qui pensent, cessent de payer des primes inutiles pour contrôler la chance. La religion s’élève lentement à des niveaux philosophiques supérieurs contrastant avec son ancienne fonction de plan d’assurance contre la malchance.[2][3]
1955 86:7.3 But these ancient ideas of religion prevented men from becoming fatalistic and hopelessly pessimistic; they believed they could at least do something to influence fate. The religion of ghost fear impressed upon men that they must regulate their conduct, that there was a supermaterial world which was in control of human destiny.
2014 86:7.3 Cependant, ces anciennes idées sur la religion ont empêché les hommes de devenir fatalistes et désespérément pessimistes ; ils ont cru qu’ils pouvaient au moins faire quelque chose pour influencer le destin. La religion de la peur des fantômes a gravé dans la mémoire des hommes qu’ils devaient régler leur conduite, qu’il y avait un monde supramatériel contrôlant la destinée humaine.
1955 86:7.4 Modern civilized races are just emerging from ghost fear as an explanation of luck and the commonplace inequalities of existence. Mankind is achieving emancipation from the bondage of the ghost-spirit explanation of ill luck. But while men are giving up the erroneous doctrine of a spirit cause of the vicissitudes of life, they exhibit a surprising willingness to accept an almost equally fallacious teaching which bids them attribute all human inequalities to political misadaptation, social injustice, and industrial competition. But new legislation, increasing philanthropy, and more industrial reorganization, however good in and of themselves, will not remedy the facts of birth and the accidents of living. Only comprehension of facts and wise manipulation within the laws of nature will enable man to get what he wants and to avoid what he does not want. Scientific knowledge, leading to scientific action, is the only antidote for so-called accidental ills.
2014 86:7.4 Les races civilisées modernes commencent seulement à émerger de la peur qui leur faisait expliquer la chance et les inégalités courantes de l’existence par l’action des fantômes. L’humanité s’émancipe de la servitude de l’explication de la malchance par les esprits-fantômes. Mais, en même temps que les hommes renoncent à la doctrine erronée des vicissitudes de la vie causées par les esprits, ils font montre d’un surprenant empressement à admettre un enseignement presque aussi fallacieux qui les invite à attribuer toutes les inégalités humaines à de mauvaises adaptations politiques, à des injustices sociales et à la concurrence industrielle. Cependant, des lois nouvelles, une philanthropie accrue et une réorganisation industrielle plus poussée, si bonnes qu’elles soient en elles-mêmes, ne remédieront ni aux faits de la naissance ni aux accidents de la vie. Seule la compréhension des faits et leur sage maniement dans le cadre des lois naturelles permettront aux hommes d’obtenir ce qu’ils veulent et d’éviter ce qu’ils ne veulent pas. La connaissance scientifique conduisant à l’action scientifique est le seul antidote contre les maux dits accidentels.[32][2]
1955 86:7.5 Industry, war, slavery, and civil government arose in response to the social evolution of man in his natural environment; religion similarly arose as his response to the illusory environment of the imaginary ghost world. Religion was an evolutionary development of self-maintenance, and it has worked, notwithstanding that it was originally erroneous in concept and utterly illogical.
2014 86:7.5 L’industrie, la guerre, l’esclavage et le gouvernement civil ont surgi en réponse à l’évolution sociale de l’homme dans son milieu naturel. La religion est apparue d’une manière analogue en réponse au milieu illusoire du monde imaginaire des esprits. La religion fut un développement évolutionnaire de préservation de soi, et elle a réussi, malgré son illogisme total et la conception erronée qui lui donna naissance.[32]
1955 86:7.6 Primitive religion prepared the soil of the human mind, by the powerful and awesome force of false fear, for the bestowal of a bona fide spiritual force of supernatural origin, the Thought Adjuster. And the divine Adjusters have ever since labored to transmute God-fear into God-love. Evolution may be slow, but it is unerringly effective.
2014 86:7.6 Par la puissante et impressionnante force de la fausse peur, la religion primitive a préparé le mental humain à l’effusion d’une force spirituelle authentique, d’origine surnaturelle, qui est l’Ajusteur de Pensée. Et, depuis lors, les divins Ajusteurs ont toujours travaillé à transmuer la peur de Dieu en amour pour Dieu. L’évolution est peut-être lente, mais elle est infailliblement efficace.[33][34][35][36][37][10]
1955 86:7.7 [Presented by an Evening Star of Nebadon.]
2014 86:7.7 [Présenté par une Étoile du Soir de Nébadon.]
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