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Fascicule 96. Yahweh — le Dieu des Hébreux |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 98. Les enseignements de Melchizédek en Occident |
EVOLUTION OF THE GOD CONCEPT AMONG THE HEBREWS
L’ÉVOLUTION DU CONCEPT DE DIEU CHEZ LES HÉBREUX
1955 97:0.1 THE spiritual leaders of the Hebrews did what no others before them had ever succeeded in doing—they deanthropomorphized their God concept without converting it into an abstraction of Deity comprehensible only to philosophers. Even common people were able to regard the matured concept of Yahweh as a Father, if not of the individual, at least of the race.
2014 97:0.1 LES chefs spirituels des Hébreux accomplirent ce que personne avant eux n’avait réussi à faire — ils « désanthropomorphisèrent » leur concept de Dieu sans le convertir en une abstraction de la Déité, intelligible aux seuls philosophes. Sous ce concept muri, même les gens du commun furent capables de considérer Yahweh comme un Père, sinon de l’individu, du moins de la race.[1][2]
1955 97:0.2 The concept of the personality of God, while clearly taught at Salem in the days of Melchizedek, was vague and hazy at the time of the flight from Egypt and only gradually evolved in the Hebraic mind from generation to generation in response to the teaching of the spiritual leaders. The perception of Yahweh’s personality was much more continuous in its progressive evolution than was that of many other of the Deity attributes. From Moses to Malachi there occurred an almost unbroken ideational growth of the personality of God in the Hebrew mind, and this concept was eventually heightened and glorified by the teachings of Jesus about the Father in heaven.
2014 97:0.2 Le concept de la personnalité de Dieu avait été clairement enseigné à Salem à l’époque de Melchizédek, alors qu’il était vague et embrumé au temps de l’exode d’Égypte, et n’évolua que graduellement, de génération en génération, dans le mental hébraïque, en réponse aux enseignements des chefs spirituels. La perception de la personnalité de Yahweh suivit une évolution beaucoup plus continue que celle de bien d’autres attributs de la Déité. Depuis Moïse jusqu’à Malachie, l’idéation de la personnalité de Dieu subit une croissance à peu près ininterrompue dans le mental hébraïque, et, finalement, ce concept fut exalté et glorifié par les enseignements de Jésus sur le Père qui est aux cieux.
1. SAMUEL—FIRST OF THE HEBREW PROPHETS
1. SAMUEL — LE PREMIER DES PROPHÈTES HÉBREUX
1955 97:1.1 Hostile pressure of the surrounding peoples in Palestine soon taught the Hebrew sheiks they could not hope to survive unless they confederated their tribal organizations into a centralized government. And this centralization of administrative authority afforded a better opportunity for Samuel to function as a teacher and reformer.
2014 97:1.1 La pression hostile des peuples environnant la Palestine enseigna bientôt aux cheikhs hébreux qu’ils ne pouvaient espérer survivre sans confédérer leurs organisations tribales en un gouvernement centralisé. Cette centralisation de l’autorité administrative fournit à Samuel une meilleure occasion d’opérer comme instructeur et réformateur[1].
1955 97:1.2 Samuel sprang from a long line of the Salem teachers who had persisted in maintaining the truths of Melchizedek as a part of their worship forms. This teacher was a virile and resolute man. Only his great devotion, coupled with his extraordinary determination, enabled him to withstand the almost universal opposition which he encountered when he started out to turn all Israel back to the worship of the supreme Yahweh of Mosaic times. And even then he was only partially successful; he won back to the service of the higher concept of Yahweh only the more intelligent half of the Hebrews; the other half continued in the worship of the tribal gods of the country and in the baser conception of Yahweh.
2014 97:1.2 Samuel était issu d’une longue lignée d’éducateurs de Salem qui avaient persisté à maintenir les vérités de Melchizédek comme une partie de leurs formes de culte. Cet éducateur était un homme viril et résolu. Seule sa grande dévotion, doublée de son extraordinaire détermination, lui permit de résister à l’opposition quasi universelle qu’il rencontra, au début de ses efforts, pour ramener Israël à l’adoration du Yahweh suprême de l’époque de Moïse. Même alors, il n’obtint qu’un succès partiel : il ne gagna au concept supérieur de Yahweh que la moitié la plus intelligente des Hébreux ; l’autre moitié continua dans l’adoration des dieux tribaux de la contrée et dans les basses conceptions de Yahweh.[2]
1955 97:1.3 Samuel was a rough-and-ready type of man, a practical reformer who could go out in one day with his associates and overthrow a score of Baal sites. The progress he made was by sheer force of compulsion; he did little preaching, less teaching, but he did act. One day he was mocking the priest of Baal; the next, chopping in pieces a captive king. He devotedly believed in the one God, and he had a clear concept of that one God as creator of heaven and earth: “The pillars of the earth are the Lord’s, and he has set the world upon them.”
2014 97:1.3 Samuel était un type d’homme taillé à la hache, un réformateur pratique capable de sortir un jour avec ses compagnons et de démolir une vingtaine de lieux réservés à Baal[2]. C’est purement par la force de la contrainte qu’il fit accomplir des progrès ; il prêcha peu, il enseigna encore moins, mais il agit. Un jour il se moquait du prêtre de Baal, le lendemain il coupait en morceaux un roi captif[3]. Il croyait avec dévotion au Dieu unique et avait une conception claire de ce Dieu comme créateur du ciel et de la terre : « Les colonnes de la terre appartiennent au Seigneur, et sur elles il a posé le monde[4]. »[1][3]
1955 97:1.4 But the great contribution which Samuel made to the development of the concept of Deity was his ringing pronouncement that Yahweh was changeless, forever the same embodiment of unerring perfection and divinity. In these times Yahweh was conceived to be a fitful God of jealous whims, always regretting that he had done thus and so; but now, for the first time since the Hebrews sallied forth from Egypt, they heard these startling words, “The Strength of Israel will not lie nor repent, for he is not a man, that he should repent.” Stability in dealing with Divinity was proclaimed. Samuel reiterated the Melchizedek covenant with Abraham and declared that the Lord God of Israel was the source of all truth, stability, and constancy. Always had the Hebrews looked upon their God as a man, a superman, an exalted spirit of unknown origin; but now they heard the onetime spirit of Horeb exalted as an unchanging God of creator perfection. Samuel was aiding the evolving God concept to ascend to heights above the changing state of men’s minds and the vicissitudes of mortal existence. Under his teaching, the God of the Hebrews was beginning the ascent from an idea on the order of the tribal gods to the ideal of an all-powerful and changeless Creator and Supervisor of all creation.
2014 97:1.4 Mais la grande contribution que Samuel apporta au développement du concept de la Déité fut son annonce retentissante que Yahweh était invariant, qu’il personnifiait pour toujours la même perfection et la même divinité infaillibles. À cette époque, on croyait que Yahweh était un Dieu d’humeur changeante, ayant des accès de jalousie, regrettant toujours d’avoir fait ceci ou cela. Mais, maintenant, pour la première fois depuis qu’ils étaient sortis d’Égypte, les Hébreux entendirent ces paroles saisissantes : « La Force d’Israël ne ment point et ne se repent point, car il n’est pas un homme pour se repentir[5]. » La stabilité dans les relations avec la Divinité était proclamée. Samuel réitéra l’alliance de Melchizédek avec Abraham et déclara que le Seigneur Dieu d’Israël était la source de toute vérité, de toute permanence et de toute constance. Les Hébreux avaient toujours considéré leur Dieu comme un homme, un surhomme, un esprit élevé d’origine inconnue, mais, maintenant, ils entendaient l’esprit de l’Horeb de jadis exalté comme un Dieu immuable dans sa perfection de créateur. Samuel aidait le concept évoluant de Dieu à s’élever au-dessus de l’état changeant du mental humain et des vicissitudes de l’existence de mortel. Sous l’influence de ses enseignements, le Dieu des Hébreux commençait son ascension, partant d’une idée sur la hiérarchie des dieux tribaux pour aboutir à l’idéal d’un tout-puissant et immuable Créateur et Superviseur de toute la création.[1][2]
1955 97:1.5 And he preached anew the story of God’s sincerity, his covenant-keeping reliability. Said Samuel: “The Lord will not forsake his people.” “He has made with us an everlasting covenant, ordered in all things and sure.” And so, throughout all Palestine there sounded the call back to the worship of the supreme Yahweh. Ever this energetic teacher proclaimed, “You are great, O Lord God, for there is none like you, neither is there any God beside you.”
2014 97:1.5 À nouveau, il prêcha l’histoire de la sincérité de Dieu et de la confiance que l’on pouvait mettre en lui pour maintenir l’alliance. Samuel dit : « Le Seigneur n’abandonnera point son peuple[6]. » « Il a établi avec nous une alliance éternelle, bien ordonnée à tous égards, et certaine[7]. » Ainsi résonnait, dans toute la Palestine, l’appel au retour à l’adoration du Yahweh suprême. L’énergique éducateur proclamait toujours : « Tu es grand, ô Seigneur Dieu, car il n’est personne de semblable à toi, et il n’y a pas de Dieu en dehors de toi[8]. »[2][3]
1955 97:1.6 Theretofore the Hebrews had regarded the favor of Yahweh mainly in terms of material prosperity. It was a great shock to Israel, and almost cost Samuel his life, when he dared to proclaim: “The Lord enriches and impoverishes; he debases and exalts. He raises the poor out of the dust and lifts up the beggars to set them among princes to make them inherit the throne of glory.” Not since Moses had such comforting promises for the humble and the less fortunate been proclaimed, and thousands of despairing among the poor began to take hope that they could improve their spiritual status.
2014 97:1.6 Jusque-là, les Hébreux avaient principalement considéré la faveur de Yahweh en termes de prospérité matérielle. La proclamation suivante qu’osa faire Samuel fut un grand choc pour Israël et faillit couter la vie à son auteur : « Le Seigneur enrichit et appauvrit ; il exalte et il abaisse. Il tire les pauvres de la poussière et il élève les mendiants au rang des princes pour leur faire hériter le trône de gloire[9]. » Jamais, depuis Moïse, des promesses aussi encourageantes pour les humbles et les moins fortunés n’avaient été proclamées ; des milliers de désespérés parmi les pauvres commencèrent à espérer qu’ils pourraient améliorer leur statut spirituel.
1955 97:1.7 But Samuel did not progress very far beyond the concept of a tribal god. He proclaimed a Yahweh who made all men but was occupied chiefly with the Hebrews, his chosen people. Even so, as in the days of Moses, once more the God concept portrayed a Deity who is holy and upright. “There is none as holy as the Lord. Who can be compared to this holy Lord God?”
2014 97:1.7 Mais Samuel ne progressa pas bien loin au-delà du concept d’un dieu tribal. Il proclama un Yahweh créateur de tous les hommes, mais s’intéressant principalement aux Hébreux, son peuple élu. Même alors, comme au temps de Moïse, le concept de Dieu dépeignait une Déité sainte et intègre : « Nul n’est saint comme le Seigneur. Qui peut-on comparer à ce saint Seigneur Dieu ? »[10]
1955 97:1.8 As the years passed, the grizzled old leader progressed in the understanding of God, for he declared: “The Lord is a God of knowledge, and actions are weighed by him. The Lord will judge the ends of the earth, showing mercy to the merciful, and with the upright man he will also be upright.” Even here is the dawn of mercy, albeit it is limited to those who are merciful. Later he went one step further when, in their adversity, he exhorted his people: “Let us fall now into the hands of the Lord, for his mercies are great.” “There is no restraint upon the Lord to save many or few.”
2014 97:1.8 Les années passant, le vieux chef grisonnant progressa dans la compréhension de Dieu, car il déclara : « Le Seigneur est un Dieu de connaissance, et par lui les actions sont pesées. Le Seigneur jugera les confins de la terre, témoignant de la miséricorde aux miséricordieux, et il sera droit aussi avec l’homme droit[11]. » C’est ici que se place l’aurore de la miséricorde, bien qu’elle y soit limitée à ceux qui la pratiquent. Plus tard, Samuel fit encore un pas en avant lorsqu’il exhorta son peuple dans l’adversité : « Remettons-nous maintenant aux mains du Seigneur, car ses miséricordes sont grandes[12]. » « Rien n’empêche le Seigneur de sauver beaucoup ou peu de gens[13]. »[2]
1955 97:1.9 And this gradual development of the concept of the character of Yahweh continued under the ministry of Samuel’s successors. They attempted to present Yahweh as a covenant-keeping God but hardly maintained the pace set by Samuel; they failed to develop the idea of the mercy of God as Samuel had later conceived it. There was a steady drift back toward the recognition of other gods, despite the maintenance that Yahweh was above all. “Yours is the kingdom, O Lord, and you are exalted as head above all.”
2014 97:1.9 Et ce développement graduel du concept du caractère de Yahweh se poursuivit sous le ministère des successeurs de Samuel. Ils essayèrent de présenter Yahweh comme un Dieu gardant son alliance, mais n’avancèrent pas à la même allure que Samuel ; ils ne réussirent pas à développer l’idée de la miséricorde divine telle que Samuel avait fini par la concevoir. Il se produisit un recul régulier vers la récognition d’autres dieux, malgré l’affirmation que Yahweh était au-dessus de tous. « Le royaume est à toi, ô Seigneur, et tu es exalté comme chef sur tous[14]. »
1955 97:1.10 The keynote of this era was divine power; the prophets of this age preached a religion designed to foster the king upon the Hebrew throne. “Yours, O Lord, is the greatness and the power and the glory and the victory and the majesty. In your hand is power and might, and you are able to make great and to give strength to all.” And this was the status of the God concept during the time of Samuel and his immediate successors.
2014 97:1.10 L’accent de cette époque était mis sur le pouvoir divin ; les prophètes d’alors prêchaient une religion destinée à maintenir le roi sur le trône hébreu : « À toi, Seigneur, appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, la victoire et la majesté. Ta main détient le pouvoir et la puissance, et tu peux agrandir et affermir toutes choses. » Tel était le statut du concept de Dieu à l’époque de Samuel et de ses successeurs immédiats[15].
2. ELIJAH AND ELISHA
2. ÉLIE ET ÉLISÉE
1955 97:2.1 In the tenth century before Christ the Hebrew nation became divided into two kingdoms. In both of these political divisions many truth teachers endeavored to stem the reactionary tide of spiritual decadence that had set in, and which continued disastrously after the war of separation. But these efforts to advance the Hebraic religion did not prosper until that determined and fearless warrior for righteousness, Elijah, began his teaching. Elijah restored to the northern kingdom a concept of God comparable with that held in the days of Samuel. Elijah had little opportunity to present an advanced concept of God; he was kept busy, as Samuel had been before him, overthrowing the altars of Baal and demolishing the idols of false gods. And he carried forward his reforms in the face of the opposition of an idolatrous monarch; his task was even more gigantic and difficult than that which Samuel had faced.
2014 97:2.1 Au dixième siècle avant le Christ, la nation hébraïque se divisa en deux royaumes. Dans ces deux divisions politiques, de nombreux éducateurs de la vérité s’efforcèrent d’endiguer le flot réactionnaire de décadence spirituelle qui s’était installée et qui continua désastreusement après la guerre de séparation. Mais ces efforts pour faire progresser la religion hébraïque ne portèrent pas de fruit avant qu’Élie, le combattant déterminé et sans peur de la droiture, ne commence son enseignement[16]. Élie restaura, dans le royaume du Nord, un concept de Dieu comparable à celui qui existait au temps de Samuel. Élie eut peu d’occasions de présenter un concept évolué de Dieu ; il était trop occupé, comme Samuel avant lui, à renverser les autels de Baal et à démolir les idoles des faux dieux[17]. Il effectua ses réformes en affrontant l’opposition d’un monarque idolâtre[18]. Sa tâche fut encore plus gigantesque et difficile que celle à laquelle Samuel avait fait face.[1][1][2]
1955 97:2.3 But these were not times of progress in the concept of Deity. Not yet had the Hebrews ascended even to the Mosaic ideal. The era of Elijah and Elisha closed with the better classes returning to the worship of the supreme Yahweh and witnessed the restoration of the idea of the Universal Creator to about that place where Samuel had left it.
2014 97:2.3 Mais ce ne fut pas une époque de progrès dans le concept de la Déité. Les Hébreux ne s’étaient même pas encore élevés à la hauteur de l’idéal de Moïse. L’époque d’Élie et d’Élisée s’acheva par le retour des meilleures classes d’Hébreux à l’adoration du suprême Yahweh et vit l’idée du Créateur Universel revenir à peu près au point où Samuel l’avait laissée.
3. YAHWEH AND BAAL
3. YAHWEH ET BAAL
1955 97:3.2 The inhabitants of Palestine differed in their attitude toward private ownership of land. The southern or wandering Arabian tribes (the Yahwehites) looked upon land as an inalienable—as a gift of Deity to the clan. They held that land could not be sold or mortgaged. “Yahweh spoke, saying, ‘The land shall not be sold, for the land is mine.’”
2014 97:3.2 Les habitants de la Palestine avaient des attitudes différentes au sujet de la propriété privée de la terre. Les tribus méridionales ou errantes d’Arabie (les yahvistes) considéraient la terre comme inaliénable — comme un don de la Déité au clan. Elles estimaient que la terre ne devait être ni vendue ni hypothéquée. « Yahweh a parlé et dit : ’la terre ne sera pas vendue, car la terre est à moi[22].’ »[2]
1955 97:3.3 The northern and more settled Canaanites (the Baalites) freely bought, sold, and mortgaged their lands. The word Baal means owner. The Baal cult was founded on two major doctrines: First, the validation of property exchange, contracts, and covenants—the right to buy and sell land. Second, Baal was supposed to send rain—he was a god of fertility of the soil. Good crops depended on the favor of Baal. The cult was largely concerned with land, its ownership and fertility.
2014 97:3.3 Les Cananéens du Nord (les baalites) plus stables achetaient, vendaient et hypothéquaient leurs terres sans restriction. Le mot Baal signifie propriétaire. Le culte de Baal était fondé sur deux doctrines principales : premièrement, la validité des échanges de biens, des contrats et des alliances — le droit d’acheter et de vendre des terres ; deuxièmement, Baal était censé envoyer la pluie — il était un dieu de la fertilité du sol. Les bonnes récoltes dépendaient de la faveur de Baal. Le culte concernait largement les terres, leur propriété et leur fertilité.[2][4]
1955 97:3.4 In general, the Baalites owned houses, lands, and slaves. They were the aristocratic landlords and lived in the cities. Each Baal had a sacred place, a priesthood, and the “holy women,” the ritual prostitutes.
2014 97:3.4 En général, les baalites possédaient des terres, des maisons et des esclaves. Ils étaient les aristocrates propriétaires terriens et vivaient dans les cités. Chaque Baal avait son lieu sacré, sa prêtrise et ses « saintes femmes », les prostituées rituelles.
1955 97:3.5 Out of this basic difference in the regard for land, there evolved the bitter antagonisms of social, economic, moral, and religious attitudes exhibited by the Canaanites and the Hebrews. This socioeconomic controversy did not become a definite religious issue until the times of Elijah. From the days of this aggressive prophet the issue was fought out on more strictly religious lines—Yahweh vs. Baal—and it ended in the triumph of Yahweh and the subsequent drive toward monotheism.
2014 97:3.5 De cette divergence fondamentale des points de vue sur les terres naquirent les implacables antagonismes d’attitudes sociales, économiques, morales et religieuses manifestées par les Cananéens et les Hébreux. Cette controverse socioéconomique ne devint pas une affaire nettement religieuse avant l’époque d’Élie. À partir de l’intervention de ce prophète agressif, la lutte se déroula sur un plan plus strictement religieux — Yahweh contre Baal — et se termina par la victoire de Yahweh et la poussée subséquente vers le monothéisme[23].[2]
1955 97:3.6 Elijah shifted the Yahweh-Baal controversy from the land issue to the religious aspect of Hebrew and Canaanite ideologies. When Ahab murdered the Naboths in the intrigue to get possession of their land, Elijah made a moral issue out of the olden land mores and launched his vigorous campaign against the Baalites. This was also a fight of the country folk against domination by the cities. It was chiefly under Elijah that Yahweh became Elohim. The prophet began as an agrarian reformer and ended up by exalting Deity. Baals were many, Yahweh was one—monotheism won over polytheism.
2014 97:3.6 Élie fit passer la controverse Yahweh-Baal de l’aspect foncier à l’aspect religieux des idéologies hébraïque et cananéenne. Quand Achab fit assassiner Naboth et sa famille, au cours de l’intrigue pour s’emparer de leurs terres, Élie s’attaqua aux anciennes mœurs foncières ; il en fit une question morale et lança sa vigoureuse campagne contre les baalites[24]. Ce fut aussi une lutte des gens de la campagne contre la domination par les citadins. Ce fut principalement sous l’influence d’Élie que Yahweh devint Élohim. Le prophète débuta comme réformateur agraire et termina en exaltant la Déité. Les Baals étaient nombreux et Yahweh était unique — le monothéisme triompha du polythéisme.
4. AMOS AND HOSEA
4. AMOS ET OSÉE
1955 97:4.1 A great step in the transition of the tribal god—the god who had so long been served with sacrifices and ceremonies, the Yahweh of the earlier Hebrews—to a God who would punish crime and immorality among even his own people, was taken by Amos, who appeared from among the southern hills to denounce the criminality, drunkenness, oppression, and immorality of the northern tribes. Not since the times of Moses had such ringing truths been proclaimed in Palestine.
2014 97:4.1 Une grande étape fut franchie par Amos dans la transition entre le dieu tribal — le dieu qui avait si longtemps été servi au moyen de sacrifices et de cérémonies, le Yahweh des premiers Hébreux — et un Dieu qui punissait le crime et l’immoralité même chez son propre peuple. Amos apparut, venant des collines du Sud, pour dénoncer la criminalité, l’ivrognerie, l’oppression et l’immoralité des tribus du Nord. Jamais, depuis l’époque de Moïse, des vérités aussi éclatantes n’avaient été proclamées en Palestine.[1][2]
1955 97:4.2 Amos was not merely a restorer or reformer; he was a discoverer of new concepts of Deity. He proclaimed much about God that had been announced by his predecessors and courageously attacked the belief in a Divine Being who would countenance sin among his so-called chosen people. For the first time since the days of Melchizedek the ears of man heard the denunciation of the double standard of national justice and morality. For the first time in their history Hebrew ears heard that their own God, Yahweh, would no more tolerate crime and sin in their lives than he would among any other people. Amos envisioned the stern and just God of Samuel and Elijah, but he also saw a God who thought no differently of the Hebrews than of any other nation when it came to the punishment of wrongdoing. This was a direct attack on the egoistic doctrine of the “chosen people,” and many Hebrews of those days bitterly resented it.
2014 97:4.2 Amos ne se borna pas simplement à restaurer ou à réformer ; il découvrit aussi de nouveaux concepts de la Déité. Il répéta au sujet de Dieu beaucoup de proclamations déjà faites par ses prédécesseurs, et attaqua courageusement la croyance en un Être Divin autorisant le péché dans son propre peuple dit élu. Pour la première fois, depuis l’époque de Melchizédek, les oreilles humaines entendirent dénoncer le double critère de la justice et de la moralité nationales. Pour la première fois dans leur histoire, des Hébreux entendirent de leurs oreilles que leur propre Dieu Yahweh ne tolèrerait pas plus le crime et le péché dans leur vie que dans celle des membres de n’importe quel autre peuple. Amos eut la vision du Dieu sévère et juste de Samuel et d’Élie, mais il vit aussi un Dieu qui ne faisait aucune distinction entre les Hébreux et toute autre nation quand on en venait à punir la malfaisance. C’était une attaque directe contre la doctrine égoïste du « peuple élu » et nombre d’Hébreux de l’époque en furent profondément froissés[25].
1955 97:4.3 Said Amos: “He who formed the mountains and created the wind, seek him who formed the seven stars and Orion, who turns the shadow of death into the morning and makes the day dark as night.” And in denouncing his half-religious, timeserving, and sometimes immoral fellows, he sought to portray the inexorable justice of an unchanging Yahweh when he said of the evildoers: “Though they dig into hell, thence shall I take them; though they climb up to heaven, thence will I bring them down.” “And though they go into captivity before their enemies, thence will I direct the sword of justice, and it shall slay them.” Amos further startled his hearers when, pointing a reproving and accusing finger at them, he declared in the name of Yahweh: “Surely I will never forget any of your works.” “And I will sift the house of Israel among all nations as wheat is sifted in a sieve.”
2014 97:4.3 Amos dit : « Cherchez celui qui a formé les montagnes et fait lever le vent, celui qui a formé les Pléiades et Orion, qui change en matin l’ombre de la mort et rend le jour aussi sombre que la nuit[26]. » En dénonçant ses contemporains opportunistes, mi-religieux, et parfois immoraux, il chercha à décrire la justice inexorable d’un Yahweh invariant en disant des malfaisants : « Même s’ils pénètrent jusque dans l’enfer, de là ma main les prendra, et même s’ils montent dans les cieux, de là je les ferai descendre[27]. » « Et même s’ils vont en captivité devant leurs ennemis, là je commanderai à l’épée de la justice, et elle les tuera[28]. » Amos effraya encore davantage ses auditeurs en dirigeant vers eux un doigt réprobateur et accusateur, et en déclarant au nom de Yahweh : « Surement je n’oublierai jamais aucune de vos œuvres[29]. » « Et je passerai au crible la maison d’Israël parmi toutes les nations, comme on secoue le blé dans un tamis[30]. »[3][2]
1955 97:4.4 Amos proclaimed Yahweh the “God of all nations” and warned the Israelites that ritual must not take the place of righteousness. And before this courageous teacher was stoned to death, he had spread enough leaven of truth to save the doctrine of the supreme Yahweh; he had insured the further evolution of the Melchizedek revelation.
2014 97:4.4 Amos proclama que Yahweh était le « Dieu de toutes les nations » et avertit les Israélites que le rituel ne devait pas se substituer à la droiture[31]. Avant que ce courageux éducateur ne fût lapidé à mort, il avait répandu assez de levain de la vérité pour sauver la doctrine du Yahweh suprême ; il avait assuré la continuation de l’évolution de la révélation de Melchizédek.[3]
1955 97:4.5 Hosea followed Amos and his doctrine of a universal God of justice by the resurrection of the Mosaic concept of a God of love. Hosea preached forgiveness through repentance, not by sacrifice. He proclaimed a gospel of loving-kindness and divine mercy, saying: “I will betroth you to me forever; yes, I will betroth you to me in righteousness and judgment and in loving-kindness and in mercies. I will even betroth you to me in faithfulness.” “I will love them freely, for my anger is turned away.”
2014 97:4.5 Osée suivit Amos et sa doctrine d’un Dieu universel de justice en ressuscitant le concept mosaïque d’un Dieu d’amour. Osée prêcha le pardon par repentir, et non par sacrifice[32]. Il proclama un évangile de bienveillance affectueuse et de miséricorde divine en disant : « Je vous fiancerai à moi pour toujours, oui, je vous fiancerai à moi en droiture et en jugement et en bienveillance affectueuse et en miséricorde. Je vous fiancerai même à moi en fidélité[33]. » « Je les aimerai librement, car ma colère s’est détournée[34]. »[1][2]
1955 97:4.6 Hosea faithfully continued the moral warnings of Amos, saying of God, “It is my desire that I chastise them.” But the Israelites regarded it as cruelty bordering on treason when he said: “I will say to those who were not my people, ‘you are my people’; and they will say, ‘you are our God.’” He continued to preach repentance and forgiveness, saying, “I will heal their backsliding; I will love them freely, for my anger is turned away.” Always Hosea proclaimed hope and forgiveness. The burden of his message ever was: “I will have mercy upon my people. They shall know no God but me, for there is no savior beside me.”
2014 97:4.6 Osée continua fidèlement les avertissements moraux d’Amos en disant de Dieu : « Je les châtierai à mon gré[35]. » Mais les Israélites considérèrent, comme une cruauté frisant la trahison, les paroles suivantes qu’il prononça : « Je dirai à ceux qui n’étaient pas mon peuple : vous êtes mon peuple ; et eux diront : tu es notre Dieu[36]. » Il continua à prêcher le repentir et le pardon en disant : « Je guérirai leur récidive[37]. Je les aimerai abondamment, car ma colère s’est détournée. » Osée proclama constamment l’espoir et le pardon. La substance de son message fut toujours : « J’aurai de la miséricorde pour mon peuple[38]. Ils ne connaitront pas d’autre Dieu que moi, car il n’y a pas d’autre sauveur que moi. »
1955 97:4.7 Amos quickened the national conscience of the Hebrews to the recognition that Yahweh would not condone crime and sin among them because they were supposedly the chosen people, while Hosea struck the opening notes in the later merciful chords of divine compassion and loving-kindness which were so exquisitely sung by Isaiah and his associates.
2014 97:4.7 Amos vivifia la conscience nationale des Hébreux en leur faisant reconnaitre que Yahweh ne pardonnerait pas le crime et le péché parmi eux sous prétexte qu’ils étaient censément le peuple élu. En même temps, Osée fit résonner les notes d’ouverture des accords miséricordieux ultérieurs de compassion divine et de bienveillance affectueuse, qui furent si délicieusement chantés par Isaïe et ses compagnons.
5. THE FIRST ISAIAH
5. LE PREMIER ISAÏE
1955 97:5.1 These were the times when some were proclaiming threatenings of punishment against personal sins and national crime among the northern clans while others predicted calamity in retribution for the transgressions of the southern kingdom. It was in the wake of this arousal of conscience and consciousness in the Hebrew nations that the first Isaiah made his appearance.
2014 97:5.1 Ce fut une époque où certains proclamaient des menaces de punition pour les péchés personnels et les crimes nationaux des clans du Nord, tandis que d’autres prédisaient des calamités en châtiment des transgressions du royaume du Sud. Ce fut dans le sillage de ce réveil de conscience et de prise de conscience des deux nations hébraïques que le premier Isaïe fit son apparition.[1][2]
1955 97:5.2 Isaiah went on to preach the eternal nature of God, his infinite wisdom, his unchanging perfection of reliability. He represented the God of Israel as saying: “Judgment also will I lay to the line and righteousness to the plummet.” “The Lord will give you rest from your sorrow and from your fear and from the hard bondage wherein man has been made to serve.” “And your ears shall hear a word behind you, saying, ‘this is the way, walk in it.’” “Behold God is my salvation; I will trust and not be afraid, for the Lord is my strength and my song.” “‘Come now and let us reason together,’ says the Lord, ‘though your sins be as scarlet, they shall be as white as snow; though they be red like the crimson, they shall be as wool.’”
2014 97:5.2 Isaïe continua à prêcher la nature éternelle de Dieu, sa sagesse infinie, la perfection immuable avec laquelle on pouvait compter sur lui. Il représenta le Dieu d’Israël comme disant : « J’ajusterai exactement le jugement au cordeau et j’alignerai la droiture sur le fil à plomb[39]. » « Le Seigneur vous reposera de vos chagrins, de vos peurs et de la dure servitude où l’homme a été amené à servir[40]. » « Vos oreilles entendront une parole prononcée derrière vous et disant : ’voici le chemin, marchez-y[41].’ » « Voici, Dieu est mon salut ; j’aurai confiance et ne serai pas effrayé, car le Seigneur est ma force et mon chant[42]. » « Venez maintenant à moi et raisonnons ensemble, dit le Seigneur : ’si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme le cramoisi, ils seront comme la laine[43].’ »[4][5][6]
1955 97:5.3 Speaking to the fear-ridden and soul-hungry Hebrews, this prophet said: “Arise and shine, for your light has come, and the glory of the Lord has risen upon you.” “The spirit of the Lord is upon me because he has anointed me to preach good tidings to the meek; he has sent me to bind up the brokenhearted, to proclaim liberty to the captives and the opening of the prison to those who are bound.” “I will greatly rejoice in the Lord, my soul shall be joyful in my God, for he has clothed me with the garments of salvation and has covered me with his robe of righteousness.” “In all their afflictions he was afflicted, and the angel of his presence saved them. In his love and in his pity he redeemed them.”
2014 97:5.3 Parlant aux âmes affamées des Hébreux tourmentés par la peur, ce prophète dit : « Lève-toi et resplendis, car ta lumière est venue et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi[44]. » « L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires ; il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer la liberté aux captifs, et l’ouverture de la prison à ceux qui sont enchainés[45]. » « Je me réjouirai grandement dans le Seigneur, mon âme sera joyeuse en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut et m’a recouvert de sa robe de droiture[46]. » « Dans toutes leurs afflictions, il a été affligé, et l’ange de sa présence les a sauvés. Dans son amour et sa pitié, il les a rachetés[47]. »[2][6]
1955 97:5.4 This Isaiah was followed by Micah and Obadiah, who confirmed and embellished his soul-satisfying gospel. And these two brave messengers boldly denounced the priest-ridden ritual of the Hebrews and fearlessly attacked the whole sacrificial system.
2014 97:5.4 Cet Isaïe fut suivi de Michée et d’Abdias, qui confirmèrent et embellirent son évangile satisfaisant l’âme. Ces deux vaillants messagers dénoncèrent audacieusement le rituel pratiqué par les Hébreux sous l’empire des prêtres et attaquèrent avec intrépidité tout le système sacrificiel.
1955 97:5.5 Micah denounced “the rulers who judge for reward and the priests who teach for hire and the prophets who divine for money.” He taught of a day of freedom from superstition and priestcraft, saying: “But every man shall sit under his own vine, and no one shall make him afraid, for all people will live, each one according to his understanding of God.”
2014 97:5.5 Michée critiqua « les chefs qui jugent pour des présents, les prêtres qui enseignent pour un salaire et les prophètes qui devinent pour de l’argent[48]. » Il enseigna la venue d’un jour où l’on serait libéré des superstitions et de l’artifice de la prêtrise, en disant : « Chaque homme se reposera sous sa propre vigne et nul ne l’effrayera, car chacun vivra selon sa compréhension de Dieu[49]. »[1]
1955 97:5.6 Ever the burden of Micah’s message was: “Shall I come before God with burnt offerings? Will the Lord be pleased with a thousand rams or with ten thousand rivers of oil? Shall I give my first-born for my transgression, the fruit of my body for the sin of my soul? He has shown me, O man, what is good; and what does the Lord require of you but to do justly and to love mercy and to walk humbly with your God?” And it was a great age; these were indeed stirring times when mortal man heard, and some even believed, such emancipating messages more than two and a half millenniums ago. And but for the stubborn resistance of the priests, these teachers would have overthrown the whole bloody ceremonial of the Hebrew ritual of worship.
2014 97:5.6 La substance du message de Michée fut toujours : « Viendrai-je devant Dieu avec des holocaustes ? Le Seigneur voudra-t-il agréer mille béliers ou dix-mille torrents d’huile ? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, le fruit de mon corps pour le péché de mon âme ? Il m’a montré, ô homme, ce qui est bon[50]. Et que réclame le Seigneur de ta part sinon que tu agisses avec justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Ce fut en vérité une grande époque ; ce furent vraiment des temps passionnants au cours desquels les mortels entendirent, et certains allèrent même jusqu’à croire, ces messages émancipateurs d’il y a plus de deux-mille-cinq-cents ans. Sans la résistance obstinée des prêtres, ces éducateurs auraient aboli tout le cérémonial sanguinaire du rituel du culte hébreu.
6. JEREMIAH THE FEARLESS
6. JÉRÉMIE L’INTRÉPIDE
1955 97:6.2 Jeremiah fearlessly declared that Yahweh was not on the side of the Hebrews in their military struggles with other nations. He asserted that Yahweh was God of all the earth, of all nations and of all peoples. Jeremiah’s teaching was the crescendo of the rising wave of the internationalization of the God of Israel; finally and forever did this intrepid preacher proclaim that Yahweh was God of all nations, and that there was no Osiris for the Egyptians, Bel for the Babylonians, Ashur for the Assyrians, or Dagon for the Philistines. And thus did the religion of the Hebrews share in that renaissance of monotheism throughout the world at about and following this time; at last the concept of Yahweh had ascended to a Deity level of planetary and even cosmic dignity. But many of Jeremiah’s associates found it difficult to conceive of Yahweh apart from the Hebrew nation.
2014 97:6.2 Jérémie déclara avec intrépidité que Yahweh n’était pas du côté des Hébreux dans leurs guerres militaires contre d’autres nations[51]. Il affirma que Yahweh était le Dieu de toute la terre, de toutes les nations et de tous les peuples[52]. L’enseignement de Jérémie fut le crescendo de la marée montante pour internationaliser le Dieu d’Israël. Ce prédicateur intrépide proclama, une fois pour toutes, que Yahweh était le Dieu de toutes les nations, et qu’il n’existait ni d’Osiris pour les Égyptiens, ni de Bel pour les Babyloniens, ni d’Assur pour les Assyriens, ni de Dagon pour les Philistins. À cette époque et par la suite, la religion des Hébreux participa ainsi à la renaissance du monothéisme dans le monde entier ; enfin, le concept de Yahweh s’était élevé à un niveau de Déité de dignité planétaire et même cosmique. Toutefois, bien des compagnons de Jérémie trouvèrent difficile de concevoir Yahweh indépendamment de la nation hébraïque.
1955 97:6.4 Said this fearless prophet: “Righteous is our Lord, great in counsel and mighty in work. His eyes are open upon all the ways of all the sons of men, to give every one according to his ways and according to the fruit of his doings.” But it was considered blasphemous treason when, during the siege of Jerusalem, he said: “And now have I given these lands into the hand of Nebuchadnezzar, the king of Babylon, my servant.” And when Jeremiah counseled the surrender of the city, the priests and civil rulers cast him into the miry pit of a dismal dungeon.
2014 97:6.4 Ce prophète intrépide a dit encore : « Notre Seigneur est droit, grand dans ses conseils, et puissant dans ses œuvres. Ses yeux sont ouverts sur toutes les voies de tous les fils des hommes pour donner à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses actions[55]. » Mais les paroles suivantes, prononcées durant le siège de Jérusalem, furent considérées comme une trahison blasphématoire : « Et, maintenant, j’ai livré ce pays entre les mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur[56]. » Quand Jérémie conseilla la reddition de la ville, les prêtres et les chefs civils le jetèrent dans la boue d’un sombre cul-de-basse-fosse[57][58].[5]
7. THE SECOND ISAIAH
7. LE SECOND ISAÏE
1955 97:7.1 The destruction of the Hebrew nation and their captivity in Mesopotamia would have proved of great benefit to their expanding theology had it not been for the determined action of their priesthood. Their nation had fallen before the armies of Babylon, and their nationalistic Yahweh had suffered from the international preachments of the spiritual leaders. It was resentment of the loss of their national god that led the Jewish priests to go to such lengths in the invention of fables and the multiplication of miraculous appearing events in Hebrew history in an effort to restore the Jews as the chosen people of even the new and expanded idea of an internationalized God of all nations.
2014 97:7.1 La destruction de leur nation et la captivité des Hébreux en Mésopotamie auraient fait faire de grands progrès à leur théologie en expansion sans l’action déterminée de leurs prêtres. La nation hébraïque avait succombé devant les armées de Babylone, et son Yahweh nationaliste avait souffert des sermons internationalistes des dirigeants spirituels. Ce fut le ressentiment de la perte de leur dieu national qui amena les prêtres à aller aussi loin dans l’invention des fables et de la multiplication d’évènements d’apparence miraculeuse dans l’histoire hébraïque ; ils s’efforcèrent de rétablir les Juifs comme peuple élu même sous l’aspect de l’idée nouvelle et plus vaste d’un Dieu dont l’internationalisation s’étendait à toutes les nations.[1][6]
1955 97:7.2 During the captivity the Jews were much influenced by Babylonian traditions and legends, although it should be noted that they unfailingly improved the moral tone and spiritual significance of the Chaldean stories which they adopted, notwithstanding that they invariably distorted these legends to reflect honor and glory upon the ancestry and history of Israel.
2014 97:7.2 Durant leur captivité, les Juifs furent très influencés par les traditions et légendes babyloniennes. Il faut cependant remarquer qu’ils améliorèrent systématiquement le ton moral et la signification spirituelle des histoires chaldéennes qu’ils adoptèrent, bien qu’ils eussent invariablement déformé ces légendes pour en faire rejaillir de l’honneur et de la gloire sur l’ascendance et l’histoire d’Israël.
1955 97:7.3 These Hebrew priests and scribes had a single idea in their minds, and that was the rehabilitation of the Jewish nation, the glorification of Hebrew traditions, and the exaltation of their racial history. If there is resentment of the fact that these priests have fastened their erroneous ideas upon such a large part of the Occidental world, it should be remembered that they did not intentionally do this; they did not claim to be writing by inspiration; they made no profession to be writing a sacred book. They were merely preparing a textbook designed to bolster up the dwindling courage of their fellows in captivity. They were definitely aiming at improving the national spirit and morale of their compatriots. It remained for later-day men to assemble these and other writings into a guide book of supposedly infallible teachings.
2014 97:7.3 Les prêtres et les scribes hébreux n’avaient qu’une seule idée en tête, celle de réhabiliter la nation juive, de glorifier les traditions hébraïques et d’exalter leur histoire raciale. Si l’on éprouve du ressentiment devant le fait que ces prêtres ont insufflé leurs idées erronées à une si grande partie du monde occidental, il faut se rappeler qu’ils ne le firent pas intentionnellement. Ils ne prétendaient ni écrire sous une inspiration ni rédiger un livre sacré. Ils préparaient simplement un manuel destiné à ranimer le courage faiblissant de leurs compagnons de captivité. Ils avaient nettement pour but d’améliorer l’esprit national et de relever le moral de leurs compatriotes. Il appartenait à des hommes apparus plus tard de réunir ces écrits, ainsi que certains autres, en un livre-guide dont les enseignements furent supposés infaillibles.
1955 97:7.4 The Jewish priesthood made liberal use of these writings subsequent to the captivity, but they were greatly hindered in their influence over their fellow captives by the presence of a young and indomitable prophet, Isaiah the second, who was a full convert to the elder Isaiah’s God of justice, love, righteousness, and mercy. He also believed with Jeremiah that Yahweh had become the God of all nations. He preached these theories of the nature of God with such telling effect that he made converts equally among the Jews and their captors. And this young preacher left on record his teachings, which the hostile and unforgiving priests sought to divorce from all association with him, although sheer respect for their beauty and grandeur led to their incorporation among the writings of the earlier Isaiah. And thus may be found the writings of this second Isaiah in the book of that name, embracing chapters forty to fifty-five inclusive.
2014 97:7.4 Les prêtres juifs utilisèrent libéralement ces écrits après leur retour de captivité, mais leur influence sur leurs compagnons de captivité fut grandement entravée par la présence d’un jeune et indomptable prophète, Isaïe le second, qui était pleinement converti au Dieu de justice, d’amour, de droiture et de miséricorde d’Isaïe l’ainé. Il croyait aussi, avec Jérémie, que Yahweh était devenu le Dieu de toutes les nations. Il prêcha ces théories sur la nature de Dieu avec un succès tellement marqué qu’il fit autant de convertis parmi les Juifs que parmi ceux qui les avaient déportés. Ce jeune prédicateur laissa par écrit ses enseignements que les prêtres hostiles et implacables cherchèrent à dissocier complètement d’avec lui ; cependant, par pur et simple respect pour leur beauté et leur grandeur, les enseignements du second Isaïe furent incorporés dans les écrits du premier Isaïe. Ils forment maintenant les chapitres 40 à 55 inclus du livre qui porte ce nom.
1955 97:7.5 No prophet or religious teacher from Machiventa to the time of Jesus attained the high concept of God that Isaiah the second proclaimed during these days of the captivity. It was no small, anthropomorphic, man-made God that this spiritual leader proclaimed. “Behold he takes up the isles as a very little thing.” “And as the heavens are higher than the earth, so are my ways higher than your ways and my thoughts higher than your thoughts.”
2014 97:7.5 Depuis Machiventa jusqu’à l’époque de Jésus, nul prophète ou éducateur religieux n’atteignit le haut concept de Dieu que le second Isaïe proclama durant la période de captivité. Pour ce chef spirituel, il ne s’agissait pas d’un Dieu mesquin, anthropomorphe, créé par des hommes : « Voici, il enlève les iles comme des poussières. » « De même que les cieux sont plus élevés que la terre, mes voies sont plus élevées que vos voies, et mes pensées plus élevées que vos pensées[59]. »[60][6][2][3][5]
1955 97:7.6 At last Machiventa Melchizedek beheld human teachers proclaiming a real God to mortal man. Like Isaiah the first, this leader preached a God of universal creation and upholding. “I have made the earth and put man upon it. I have created it not in vain; I formed it to be inhabited.” “I am the first and the last; there is no God beside me.” Speaking for the Lord God of Israel, this new prophet said: “The heavens may vanish and the earth wax old, but my righteousness shall endure forever and my salvation from generation to generation.” “Fear you not, for I am with you; be not dismayed, for I am your God.” “There is no God beside me—a just God and a Savior.”
2014 97:7.6 Machiventa Melchizédek pouvait enfin voir des éducateurs humains proclamer aux mortels un Dieu véritable. Comme le premier Isaïe, ce chef prêcha un Dieu ayant créé l’univers et continuant à le maintenir. « J’ai créé la terre, et j’ai mis l’homme dessus. Je ne l’ai pas créée en vain, je l’ai formée pour qu’elle soit habitée[61]. » « Je suis le premier et le dernier ; il n’y a point de Dieu en dehors de moi[62]. » Parlant au nom du Seigneur Dieu d’Israël, ce nouveau prophète dit : « Les cieux peuvent disparaitre et la terre vieillir, mais ma droiture subsistera toujours et mon salut durera de génération en génération[63]. » « Ne crains point, car je suis avec toi ; ne sois pas consterné, car je suis ton Dieu[64]. » « Il n’y a point de Dieu en dehors de moi — un Dieu juste et un Sauveur[65]. »[7]
1955 97:7.7 And it comforted the Jewish captives, as it has thousands upon thousands ever since, to hear such words as: “Thus says the Lord, ‘I have created you, I have redeemed you, I have called you by your name; you are mine.’” “When you pass through the waters, I will be with you since you are precious in my sight.” “Can a woman forget her suckling child that she should not have compassion on her son? Yes, she may forget, yet will I not forget my children, for behold I have graven them upon the palms of my hands; I have even covered them with the shadow of my hands.” “Let the wicked forsake his ways and the unrighteous man his thoughts, and let him return to the Lord, and he will have mercy upon him, and to our God, for he will abundantly pardon.”
2014 97:7.7 Les captifs juifs furent réconfortés, comme des millions et des millions d’autres hommes depuis lors, en entendant des paroles telles que : « Ainsi dit le Seigneur, ’je t’ai créé, je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi[66].’ » « Lorsque tu passeras à travers les eaux, je serai avec toi, car tu es précieux à ma vue[67]. » « Une femme peut-elle oublier son nourrisson et n’avoir pas de compassion pour son fils ? Oui, elle peut oublier, mais, moi, je n’oublierai pas mes enfants, car voici, j’ai gravé leurs noms sur la paume de mes mains, je les ai même couverts de l’ombre de mes mains[68]. » « Que le méchant abandonne ses voies et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne au Seigneur, car il aura compassion de lui ; qu’il revienne à notre Dieu, car il pardonne abondamment[69]. »
1955 97:7.8 Listen again to the gospel of this new revelation of the God of Salem: “He shall feed his flock like a shepherd; he shall gather the lambs in his arms and carry them in his bosom. He gives power to the faint, and to those who have no might he increases strength. Those who wait upon the Lord shall renew their strength; they shall mount up with wings as eagles; they shall run and not be weary; they shall walk and not faint.”
2014 97:7.8 Écoutez de nouveau l’évangile de cette nouvelle révélation du Dieu de Salem : « Il fera paitre son troupeau comme un berger ; il recueillera les agneaux dans ses bras et les portera sur son sein. Il donne du pouvoir aux faibles et il accroit la force de ceux qui n’ont pas de puissance. Ceux qui attendent le Seigneur renouvèleront leur vigueur ; ils s’élèveront avec des ailes, tels des aigles ; ils courront et ne seront pas fatigués ; ils marcheront et ne seront pas affaiblis[70]. »
1955 97:7.9 This Isaiah conducted a far-flung propaganda of the gospel of the enlarging concept of a supreme Yahweh. He vied with Moses in the eloquence with which he portrayed the Lord God of Israel as the Universal Creator. He was poetic in his portrayal of the infinite attributes of the Universal Father. No more beautiful pronouncements about the heavenly Father have ever been made. Like the Psalms, the writings of Isaiah are among the most sublime and true presentations of the spiritual concept of God ever to greet the ears of mortal man prior to the arrival of Michael on Urantia. Listen to his portrayal of Deity: “I am the high and lofty one who inhabits eternity.” “I am the first and the last, and beside me there is no other God.” “And the Lord’s hand is not shortened that it cannot save, neither his ear heavy that it cannot hear.” And it was a new doctrine in Jewry when this benign but commanding prophet persisted in the preachment of divine constancy, God’s faithfulness. He declared that “God would not forget, would not forsake.”
2014 97:7.9 Cet Isaïe mena une vaste propagande évangélique en faveur du concept élargi d’un Yahweh suprême. Il rivalisa avec Moïse par l’éloquence avec laquelle il décrivit le Seigneur Dieu d’Israël comme le Créateur Universel. Il fut poétique dans sa description des attributs infinis du Père Universel. Aucune déclaration plus belle concernant le Père céleste n’a jamais été formulée. Au même titre que les Psaumes, les écrits d’Isaïe comptent parmi les présentations les plus sublimes et les plus véridiques du concept spirituel de Dieu qui aient jamais atteint les oreilles des mortels avant l’arrivée de Micaël sur Urantia. Écoutez son portrait de la Déité : « Je suis le haut et le sublime qui habite l’éternité[71]. » « Je suis le premier et le dernier, et il n’y a pas d’autre Dieu en dehors de moi[72]. » « Et la main du Seigneur n’est pas si courte qu’il ne puisse sauver, ni son oreille bouchée pour l’empêcher d’entendre[73]. » Ce fut une nouvelle doctrine pour les populations juives que d’entendre ce prophète bénin, mais plein d’autorité, persister dans sa prédication sur la constance divine, la fidélité de Dieu. Il déclara que « Dieu n’oublierait pas et n’abandonnerait pas[74]. »[2][3]
1955 97:7.10 This daring teacher proclaimed that man was very closely related to God, saying: “Every one who is called by my name I have created for my glory, and they shall show forth my praise. I, even I, am he who blots out their transgressions for my own sake, and I will not remember their sins.”
2014 97:7.10 Cet audacieux éducateur proclama que l’homme avait une relation étroite avec Dieu. « J’ai créé pour ma gloire chacun de ceux qui s’appellent de mon nom, et ils proclameront ma louange[75]. C’est moi, oui moi, qui efface leurs transgressions par égard pour moi-même, et je ne me souviendrai pas de leurs péchés. »[2]
1955 97:7.11 Hear this great Hebrew demolish the concept of a national God while in glory he proclaims the divinity of the Universal Father, of whom he says, “The heavens are my throne, and the earth is my footstool.” And Isaiah’s God was none the less holy, majestic, just, and unsearchable. The concept of the angry, vengeful, and jealous Yahweh of the desert Bedouins has almost vanished. A new concept of the supreme and universal Yahweh has appeared in the mind of mortal man, never to be lost to human view. The realization of divine justice has begun the destruction of primitive magic and biologic fear. At last, man is introduced to a universe of law and order and to a universal God of dependable and final attributes.
2014 97:7.11 Écoutez ce grand Hébreu démolir le concept d’un Dieu national, tandis qu’en gloire il proclame la divinité du Père Universel dont il dit : « Les cieux sont mon trône, et la terre est mon marchepied[76]. » Et le Dieu d’Isaïe n’en était pas moins saint, juste, majestueux et insondable. Le concept du coléreux, vindicatif et jaloux Yahweh des Bédouins du désert a presque disparu. Un nouveau concept du Yahweh suprême et universel est apparu dans le mental des mortels pour ne jamais plus être perdu de vue par l’humanité. La réalisation de la divine justice avait commencé la destruction de la magie primitive et de la peur biologique. L’homme est enfin introduit dans un univers de loi et d’ordre, et présenté à un Dieu universel qui possède des attributs fiables et finals.[5]
1955 97:7.12 And this preacher of a supernal God never ceased to proclaim this God of love. “I dwell in the high and holy place, also with him who is of a contrite and humble spirit.” And still further words of comfort did this great teacher speak to his contemporaries: “And the Lord will guide you continually and satisfy your soul. You shall be like a watered garden and like a spring whose waters fail not. And if the enemy shall come in like a flood, the spirit of the Lord will lift up a defense against him.” And once again did the fear-destroying gospel of Melchizedek and the trust-breeding religion of Salem shine forth for the blessing of mankind.
2014 97:7.12 Et ce prédicateur d’un Dieu céleste, ne cessa jamais de proclamer ce Dieu d’amour. « J’habite le lieu élevé et saint, et aussi avec celui dont l’esprit est contrit et humble[77]. » Ce grand éducateur adressa encore à ses contemporains de nouvelles paroles d’encouragement : « Et le Seigneur te guidera continuellement et satisfera ton âme. Tu seras comme un jardin arrosé, comme une source où l’eau ne manque pas. Si l’ennemi vient sur toi comme une inondation, l’esprit du Seigneur élèvera une défense contre lui[78]. » Une fois de plus, l’évangile de Melchizédek, destructeur de la peur, et la religion de Salem, engendrant la confiance, brillent pour la bénédiction de l’humanité.
1955 97:7.13 The farseeing and courageous Isaiah effectively eclipsed the nationalistic Yahweh by his sublime portraiture of the majesty and universal omnipotence of the supreme Yahweh, God of love, ruler of the universe, and affectionate Father of all mankind. Ever since those eventful days the highest God concept in the Occident has embraced universal justice, divine mercy, and eternal righteousness. In superb language and with matchless grace this great teacher portrayed the all-powerful Creator as the all-loving Father.
2014 97:7.13 Le clairvoyant et courageux Isaïe éclipsa efficacement le Yahweh nationaliste par son portrait sublime de la majesté et de l’omnipotence universelle du suprême Yahweh, Dieu d’amour, souverain de l’univers et Père affectueux de toute l’humanité. Depuis ces jours mémorables, le concept le plus élevé de Dieu en Occident a toujours englobé la justice universelle, la miséricorde divine et la droiture éternelle. Dans un langage superbe et avec une grâce incomparable, ce grand instructeur décrivit le Créateur tout-puissant comme le Père aimant tout le monde.[8][9]
1955 97:7.14 This prophet of the captivity preached to his people and to those of many nations as they listened by the river in Babylon. And this second Isaiah did much to counteract the many wrong and racially egoistic concepts of the mission of the promised Messiah. But in this effort he was not wholly successful. Had the priests not dedicated themselves to the work of building up a misconceived nationalism, the teachings of the two Isaiahs would have prepared the way for the recognition and reception of the promised Messiah.
2014 97:7.14 Ce prophète du temps de la captivité prêcha à ses compatriotes et à des étrangers de bien des nations qui l’écoutaient au bord du fleuve à Babylone. Et ce second Isaïe contribua beaucoup à neutraliser les nombreuses conceptions fausses et racialement égoïstes de la mission du Messie promis, mais il ne réussit pas entièrement dans ses efforts. Si les prêtres ne s’étaient pas adonnés à bâtir un nationalisme mal conçu, les enseignements des deux Isaïe auraient préparé la voie à la récognition et à la réception du Messie attendu.[9]
8. SACRED AND PROFANE HISTORY
8. HISTOIRE SAINTE ET HISTOIRE PROFANE
1955 97:8.1 The custom of looking upon the record of the experiences of the Hebrews as sacred history and upon the transactions of the rest of the world as profane history is responsible for much of the confusion existing in the human mind as to the interpretation of history. And this difficulty arises because there is no secular history of the Jews. After the priests of the Babylonian exile had prepared their new record of God’s supposedly miraculous dealings with the Hebrews, the sacred history of Israel as portrayed in the Old Testament, they carefully and completely destroyed the existing records of Hebrew affairs—such books as “The Doings of the Kings of Israel” and “The Doings of the Kings of Judah,” together with several other more or less accurate records of Hebrew history.
2014 97:8.1 L’habitude de considérer le récit des expériences des Hébreux comme l’histoire sainte, et les opérations du reste du monde comme l’histoire profane est responsable d’une grande partie de la confusion qui existe dans le mental humain au sujet de l’interprétation de l’histoire. Cette difficulté s’élève parce qu’il n’existe pas d’histoire laïque des Juifs. Après l’exil à Babylone, les prêtres commencèrent par préparer leur nouveau récit des rapports, supposés miraculeux, de Dieu avec les Hébreux — l’histoire sainte d’Israël telle qu’elle est relatée dans l’Ancien Testament, ils détruisirent soigneusement et complètement les archives existantes des affaires hébraïques — les livres tels que « Les Actes des Rois d’Israël » et « Les Actes des Rois de Juda », ainsi que divers documents plus ou moins exacts de l’histoire des Hébreux.
1955 97:8.2 In order to understand how the devastating pressure and the inescapable coercion of secular history so terrorized the captive and alien-ruled Jews that they attempted the complete rewriting and recasting of their history, we should briefly survey the record of their perplexing national experience. It must be remembered that the Jews failed to evolve an adequate nontheologic philosophy of life. They struggled with their original and Egyptian concept of divine rewards for righteousness coupled with dire punishments for sin. The drama of Job was something of a protest against this erroneous philosophy. The frank pessimism of Ecclesiastes was a worldly wise reaction to these overoptimistic beliefs in Providence.
2014 97:8.2 Pour comprendre à quel point la pression dévastatrice et la contrainte irrésistible de l’histoire laïque terrorisaient les Juifs captifs et gouvernés par des étrangers, au point qu’ils tentèrent de récrire et de refondre complètement leur histoire, il est bon de passer brièvement en revue le compte rendu de leur troublante expérience nationale. Il faut se rappeler que les Juifs ne réussirent pas à dégager une philosophie adéquate et non théologique de la vie. Ils luttèrent avec leur conception originelle et égyptienne de récompenses divines pour la droiture et de sévères punitions pour le péché. La dramatique histoire de Job fut quelque peu une protestation contre cette philosophie erronée. Le franc pessimisme de l’Écclésiaste fut une sage réaction terrestre contre ces croyances trop optimistes en la Providence.[79][10]
1955 97:8.3 But five hundred years of the overlordship of alien rulers was too much for even the patient and long-suffering Jews. The prophets and priests began to cry: “How long, O Lord, how long?” As the honest Jew searched the Scriptures, his confusion became worse confounded. An olden seer promised that God would protect and deliver his “chosen people.” Amos had threatened that God would abandon Israel unless they re-established their standards of national righteousness. The scribe of Deuteronomy had portrayed the Great Choice—as between the good and the evil, the blessing and the curse. Isaiah the first had preached a beneficent king-deliverer. Jeremiah had proclaimed an era of inner righteousness—the covenant written on the tablets of the heart. The second Isaiah talked about salvation by sacrifice and redemption. Ezekiel proclaimed deliverance through the service of devotion, and Ezra promised prosperity by adherence to the law. But in spite of all this they lingered on in bondage, and deliverance was deferred. Then Daniel presented the drama of the impending “crisis”—the smiting of the great image and the immediate establishment of the everlasting reign of righteousness, the Messianic kingdom.
2014 97:8.3 Mais cinq-cents ans de suzeraineté par des chefs étrangers dépassaient la mesure, même pour les Juifs patients et endurants. Les prophètes et les prêtres commencèrent à crier : « Jusques à quand, Seigneur, jusques à quand ? » Quand un Juif honnête sondait les Écritures, la confusion de ses pensées s’aggravait encore[80]. Un ancien voyant avait promis que Dieu protègerait et délivrerait son « Peuple élu »[81]. Amos avait formulé la menace que Dieu abandonnerait Israël si ce peuple ne rétablissait pas ses critères de droiture nationale[82]. Le scribe du Deutéronome avait décrit le Grand Choix — entre le bien et le mal, entre la bénédiction et la malédiction[83]. Le premier Isaïe avait prêché un bienfaisant roi-libérateur[84]. Jérémie avait proclamé une ère de droiture intérieure — l’alliance écrite sur les tablettes du cœur[85]. Le second Isaïe avait parlé du salut par le sacrifice et la rédemption[86]. Ézéchiel avait proclamé la délivrance par le service dévoué, et Ezra avait promis la prospérité par adhésion à la loi[87][88]. Mais, malgré tout cela, les Juifs se trainaient dans la servitude, et leur délivrance était différée. Daniel présenta alors le drame de la « crise » imminente — le bris de la grande statue et l’établissement immédiat du règne perpétuel de la droiture, le royaume messianique[89].[1][11][12][17]
1955 97:8.4 And all of this false hope led to such a degree of racial disappointment and frustration that the leaders of the Jews were so confused they failed to recognize and accept the mission and ministry of a divine Son of Paradise when he presently came to them in the likeness of mortal flesh—incarnated as the Son of Man.
2014 97:8.4 Tous ces faux espoirs amenèrent les Juifs à un tel degré de déception et de frustration raciale que leurs chefs se troublèrent au point de ne pas reconnaitre et de ne pas accepter la mission et le ministère d’un divin Fils du Paradis lorsqu’il vint bientôt vers eux dans la similitude de la chair mortelle — incarné en tant que Fils de l’Homme.[13]
1955 97:8.5 All modern religions have seriously blundered in the attempt to put a miraculous interpretation on certain epochs of human history. While it is true that God has many times thrust a Father’s hand of providential intervention into the stream of human affairs, it is a mistake to regard theologic dogmas and religious superstition as a supernatural sedimentation appearing by miraculous action in this stream of human history. The fact that the “Most Highs rule in the kingdoms of men” does not convert secular history into so-called sacred history.
2014 97:8.5 Toutes les religions modernes ont commis de sérieuses bévues en essayant d’interpréter miraculeusement certaines époques de l’histoire humaine. S’il est vrai que Dieu a maintes fois tendu une main paternelle en intervenant providentiellement dans la marche des affaires humaines, il est faux de considérer des dogmes théologiques et des superstitions religieuses comme une sédimentation surnaturelle apparaissant par une action miraculeuse dans la marche de l’histoire humaine. Le fait que les « Très Hauts gouvernent dans les royaumes des hommes » ne convertit pas l’histoire laïque en une histoire prétendue sainte[90].[14]
1955 97:8.6 New Testament authors and later Christian writers further complicated the distortion of Hebrew history by their well-meant attempts to transcendentalize the Jewish prophets. Thus has Hebrew history been disastrously exploited by both Jewish and Christian writers. Secular Hebrew history has been thoroughly dogmatized. It has been converted into a fiction of sacred history and has become inextricably bound up with the moral concepts and religious teachings of the so-called Christian nations.
2014 97:8.6 Des auteurs du Nouveau Testament et des écrivains chrétiens ultérieurs compliquèrent encore la déformation de l’histoire hébraïque par leurs tentatives bien intentionnées pour présenter les prophètes juifs comme transcendants. L’histoire hébraïque fut ainsi exploitée désastreusement par des écrivains tant juifs que chrétiens. L’histoire laïque des Hébreux a été complètement dogmatisée. Elle a été convertie en une fiction d’histoire sainte et elle est devenue inextricablement liée aux conceptions morales et aux enseignements religieux des nations dites chrétiennes.
1955 97:8.7 A brief recital of the high points in Hebrew history will illustrate how the facts of the record were so altered in Babylon by the Jewish priests as to turn the everyday secular history of their people into a fictitious and sacred history.
2014 97:8.7 Un bref exposé des points saillants de l’histoire hébraïque illustrera comment les faits contenus dans les archives furent déformés à Babylone par les prêtres juifs, au point de transformer l’histoire laïque quotidienne de leur peuple en une histoire fictive et sainte.
9. HEBREW HISTORY
9. L’HISTOIRE DES HÉBREUX
1955 97:9.1 There never were twelve tribes of the Israelites—only three or four tribes settled in Palestine. The Hebrew nation came into being as the result of the union of the so-called Israelites and the Canaanites. “And the children of Israel dwelt among the Canaanites. And they took their daughters to be their wives and gave their daughters to the sons of the Canaanites.” The Hebrews never drove the Canaanites out of Palestine, notwithstanding that the priests’ record of these things unhesitatingly declared that they did.
2014 97:9.1 Il n’y eut jamais douze tribus d’Israélites — seulement trois ou quatre tribus s’établirent en Palestine. La nation hébraïque prit corps par suite de l’union des soi-disant Israélites et des Cananéens[91]. « Et les enfants d’Israël habitèrent parmi les Cananéens. Et ils prirent leurs filles pour femmes et donnèrent leurs filles aux fils des Cananéens. » Les Hébreux ne chassèrent jamais les Cananéens de Palestine, en dépit des chroniques établies à ce sujet par les prêtres qui affirmèrent, sans hésiter, cette expulsion[92].[7]
1955 97:9.2 The Israelitish consciousness took origin in the hill country of Ephraim; the later Jewish consciousness originated in the southern clan of Judah. The Jews (Judahites) always sought to defame and blacken the record of the northern Israelites (Ephraimites).
2014 97:9.2 La conscience israélite prit origine dans la contrée montagneuse d’Éphraïm ; la conscience juive ultérieure naquit dans le clan méridional de Juda. Les Juifs (les Judaïtes) cherchèrent toujours à diffamer et à noircir l’histoire des Israélites du Nord (les Éphraïmites).
1955 97:9.3 Pretentious Hebrew history begins with Saul’s rallying the northern clans to withstand an attack by the Ammonites upon their fellow tribesmen—the Gileadites—east of the Jordan. With an army of a little more than three thousand he defeated the enemy, and it was this exploit that led the hill tribes to make him king. When the exiled priests rewrote this story, they raised Saul’s army to 330,000 and added “Judah” to the list of tribes participating in the battle.
2014 97:9.3 La prétentieuse histoire des Hébreux commence avec Saül ralliant les clans du Nord pour résister à une attaque des Ammonites contre les hommes d’une tribu semblable — les Giléadites — à l’est du Jourdain[93]. Avec une armée d’un peu plus de trois-mille hommes, il vainquit l’ennemi, et ce fut cet exploit qui amena les tribus des collines à en faire leur roi[94]. Lorsque les prêtres exilés récrivirent cette histoire, ils élevèrent à 330 000 le nombre des soldats de Saül et ajoutèrent « Juda » à la liste des tribus ayant participé à la bataille.[95]
1955 97:9.4 Immediately following the defeat of the Ammonites, Saul was made king by popular election by his troops. No priest or prophet participated in this affair. But the priests later on put it in the record that Saul was crowned king by the prophet Samuel in accordance with divine directions. This they did in order to establish a “divine line of descent” for David’s Judahite kingship.
2014 97:9.4 Immédiatement après la défaite des Ammonites, Saül devint roi par une élection populaire de ses troupes. Nul prêtre ou prophète ne participa à cette affaire. Mais les prêtres inscrivirent plus tard, dans les chroniques, que Saül avait été couronné roi par le prophète Samuel conformément à des ordres divins[96]. Ils agirent ainsi afin d’établir une « ligne divine de descendance » pour la royauté judaïte de David.
1955 97:9.5 The greatest of all distortions of Jewish history had to do with David. After Saul’s victory over the Ammonites (which he ascribed to Yahweh) the Philistines became alarmed and began attacks on the northern clans. David and Saul never could agree. David with six hundred men entered into a Philistine alliance and marched up the coast to Esdraelon. At Gath the Philistines ordered David off the field; they feared he might go over to Saul. David retired; the Philistines attacked and defeated Saul. They could not have done this had David been loyal to Israel. David’s army was a polyglot assortment of malcontents, being for the most part made up of social misfits and fugitives from justice.
2014 97:9.5 Parmi les altérations de l’histoire juive, la plus grande concerne David. Après la victoire de Saül sur les Ammonites (victoire qu’il attribua à Yahweh), les Philistins s’alarmèrent et commencèrent à attaquer les clans du Nord. David et Saül ne purent jamais s’entendre. David, avec six-cents hommes, conclut une alliance avec les Philistins et remonta la côte jusqu’à Esdraélon[97]. À Gath, les Philistins ordonnèrent à David de quitter le champ de bataille. Ils craignaient qu’il ne se rallie à Saül[98][99]. David se retira ; les Philistins attaquèrent et battirent Saül. Ils n’y seraient jamais parvenus si David avait été fidèle à Israël[100]. L’armée de David était un assemblage polyglotte de mécontents, composé en majeure partie d’inadaptés sociaux et de délinquants fuyant la justice.
1955 97:9.6 Saul’s tragic defeat at Gilboa by the Philistines brought Yahweh to a low point among the gods in the eyes of the surrounding Canaanites. Ordinarily, Saul’s defeat would have been ascribed to apostasy from Yahweh, but this time the Judahite editors attributed it to ritual errors. They required the tradition of Saul and Samuel as a background for the kingship of David.
2014 97:9.6 La défaite tragique de Saül à Gilboa par les Philistins déprécia beaucoup le statut de Yahweh parmi les dieux aux yeux des Cananéens du voisinage. Ordinairement, la défaite de Saül aurait été attribuée à une apostasie envers Yahweh, mais, cette fois-ci, les éditeurs judaïtes l’attribuèrent à des erreurs de rituel[101]. Ils avaient besoin de la tradition de Saül et de Samuel comme arrière-plan pour le règne de David.
1955 97:9.7 David with his small army made his headquarters at the non-Hebrew city of Hebron. Presently his compatriots proclaimed him king of the new kingdom of Judah. Judah was made up mostly of non-Hebrew elements—Kenites, Calebites, Jebusites, and other Canaanites. They were nomads—herders—and so were devoted to the Hebrew idea of land ownership. They held the ideologies of the desert clans.
2014 97:9.7 David, avec sa petite armée, établit son quartier général à Hébron, ville non hébraïque[102]. Ses compatriotes ne tardèrent pas à le proclamer roi du nouveau royaume de Juda. Juda était principalement composé d’éléments non hébreux — Kénites, Calébites, Jébusites, et autres Cananéens. Ils étaient des nomades — des pâtres — donc partisans de l’idée hébraïque sur la propriété de la terre. Ils étaient attachés aux idéologies des clans du désert.
1955 97:9.8 The difference between sacred and profane history is well illustrated by the two differing stories concerning making David king as they are found in the Old Testament. A part of the secular story of how his immediate followers (his army) made him king was inadvertently left in the record by the priests who subsequently prepared the lengthy and prosaic account of the sacred history wherein is depicted how the prophet Samuel, by divine direction, selected David from among his brethren and proceeded formally and by elaborate and solemn ceremonies to anoint him king over the Hebrews and then to proclaim him Saul’s successor.
2014 97:9.8 La différence entre l’histoire sainte et l’histoire profane est bien illustrée par les deux récits différents concernant le couronnement de David comme roi, tels qu’on les trouve dans l’Ancien Testament. Une partie de l’histoire profane sur la manière dont ses partisans immédiats (son armée) le nommèrent roi fut laissée, par inadvertance, dans les archives par les prêtres qui préparèrent ultérieurement la longue et prosaïque version de l’histoire sainte[103][104]. Celle-ci décrit comment, par gouverne divine, le prophète Samuel choisit David parmi ses compagnons et procéda ensuite officiellement, par des cérémonies compliquées et solennelles, à son onction comme roi des Hébreux, puis à sa proclamation comme successeur de Saül.
1955 97:9.9 So many times did the priests, after preparing their fictitious narratives of God’s miraculous dealings with Israel, fail fully to delete the plain and matter-of-fact statements which already rested in the records.
2014 97:9.9 C’est ainsi que bien des fois, après avoir préparé leurs récits fictifs des interventions miraculeuses de Dieu auprès d’Israël, les prêtres omirent de détruire complètement les données claires et positives déjà incluses dans les annales.
1955 97:9.10 David sought to build himself up politically by first marrying Saul’s daughter, then the widow of Nabal the rich Edomite, and then the daughter of Talmai, the king of Geshur. He took six wives from the women of Jebus, not to mention Bathsheba, the wife of the Hittite.
2014 97:9.10 David chercha à se créer une situation politique en épousant d’abord la fille de Saül, puis la veuve de Nabal, le riche Édomite, et ensuite la fille de Talmaï, roi de Guéshur[105][106][107]. Il prit six épouses parmi les femmes de Jébus, sans compter Bethsabée, la femme du Hittite[108].
1955 97:9.11 And it was by such methods and out of such people that David built up the fiction of a divine kingdom of Judah as the successor of the heritage and traditions of the vanishing northern kingdom of Ephraimite Israel. David’s cosmopolitan tribe of Judah was more gentile than Jewish; nevertheless the oppressed elders of Ephraim came down and “anointed him king of Israel.” After a military threat, David then made a compact with the Jebusites and established his capital of the united kingdom at Jebus (Jerusalem), which was a strong-walled city midway between Judah and Israel. The Philistines were aroused and soon attacked David. After a fierce battle they were defeated, and once more Yahweh was established as “The Lord God of Hosts.”
2014 97:9.11 Et ce fut par ces méthodes et avec ces personnages que David élabora la fiction d’un divin royaume de Juda, succédant à l’héritage et aux traditions du royaume du Nord formé par l’Israël d’Éphraïm, alors en voie de disparition. Juda, la tribu cosmopolite de David, se composait de plus de Gentils que de Juifs ; les ainés d’Éphraïm, bien qu’opprimés, descendirent cependant de leurs montagnes et « l’oignirent roi d’Israël »[109]. Après une menace militaire, David fit un pacte avec les Jébusites et installa la capitale du royaume uni à Jébus (Jérusalem), qui était une ville bien fortifiée à mi-chemin entre Juda et Israël[110]. Les Philistins en furent irrités et ne tardèrent pas à attaquer David[111]. Après une farouche bataille, ils furent vaincus, et Yahweh fut établi une fois de plus en tant que « Le Seigneur Dieu des Armées »[112][113].
1955 97:9.12 But Yahweh must, perforce, share some of this glory with the Canaanite gods, for the bulk of David’s army was non-Hebrew. And so there appears in your record (overlooked by the Judahite editors) this telltale statement: “Yahweh has broken my enemies before me. Therefore he called the name of the place Baal-Perazim.” And they did this because eighty per cent of David’s soldiers were Baalites.
2014 97:9.12 Mais il fallait à tout prix que Yahweh partageât une partie de sa gloire avec les dieux cananéens, car le gros de l’armée de David n’était pas hébreu. C’est pourquoi l’on voit apparaitre dans vos Écritures une indication révélatrice à laquelle les éditeurs judaïtes ne prêtèrent pas attention : « Yahweh a fait une brèche au milieu de mes ennemis devant moi ; c’est pourquoi il appela le nom de ce lieu Baal Péraçim. » Cela eut lieu parce que quatre-vingts pour cent des soldats de David étaient des baalites[114].
1955 97:9.13 David explained Saul’s defeat at Gilboa by pointing out that Saul had attacked a Canaanite city, Gibeon, whose people had a peace treaty with the Ephraimites. Because of this, Yahweh forsook him. Even in Saul’s time David had defended the Canaanite city of Keilah against the Philistines, and then he located his capital in a Canaanite city. In keeping with the policy of compromise with the Canaanites, David turned seven of Saul’s descendants over to the Gibeonites to be hanged.
2014 97:9.13 David expliqua la défaite de Saül à Gilboa en faisant remarquer que Saül avait attaqué une ville cananéenne, Gibéon, dont la population avait un traité de paix avec les Éphraïmites[115]. C’est pourquoi Dieu l’avait abandonné. Même du temps de Saül, David avait défendu la ville cananéenne de Keilah contre les Philistins, puis choisi pour capitale une ville cananéenne[116]. Fidèle à sa politique de compromis avec les Cananéens, David remit sept descendants de Saül aux Gibéonites pour être pendus[117].
1955 97:9.14 After the defeat of the Philistines, David gained possession of the “ark of Yahweh,” brought it to Jerusalem, and made the worship of Yahweh official for his kingdom. He next laid heavy tribute on the neighboring tribes—the Edomites, Moabites, Ammonites, and Syrians.
2014 97:9.14 Après la défaite des Philistins, David prit possession de « l’arche de Yahweh », l’amena à Jérusalem, et rendit officiel le culte de Yahweh dans son royaume[118]. Il imposa ensuite un lourd tribut aux peuplades environnantes — les Édomites, les Moabites, les Ammonites et les Syriens[119].
1955 97:9.15 David’s corrupt political machine began to get personal possession of land in the north in violation of the Hebrew mores and presently gained control of the caravan tariffs formerly collected by the Philistines. And then came a series of atrocities climaxed by the murder of Uriah. All judicial appeals were adjudicated at Jerusalem; no longer could “the elders” mete out justice. No wonder rebellion broke out. Today, Absalom might be called a demagogue; his mother was a Canaanite. There were a half dozen contenders for the throne besides the son of Bathsheba—Solomon.
2014 97:9.15 L’organisation politique corrompue du parti de David commença à prendre personnellement possession de terres dans le Nord en violation des mœurs hébraïques, et s’empara bientôt des taxes sur les caravanes précédemment perçues par les Philistins. Vint ensuite une série d’atrocités culminant dans le meurtre d’Urie[120]. Tous les appels judiciaires étaient jugés à Jérusalem ; « les anciens » ne pouvaient plus rendre justice. Rien d’étonnant à ce que la rébellion éclatât. Aujourd’hui, on qualifierait Absalon de démagogue ; sa mère était une Cananéenne[121]. Il y avait une demi-douzaine de prétendants au trône en dehors de Salomon, le fils de Bethsabée.
1955 97:9.16 After David’s death Solomon purged the political machine of all northern influences but continued all of the tyranny and taxation of his father’s regime. Solomon bankrupted the nation by his lavish court and by his elaborate building program: There was the house of Lebanon, the palace of Pharaoh’s daughter, the temple of Yahweh, the king’s palace, and the restoration of the walls of many cities. Solomon created a vast Hebrew navy, operated by Syrian sailors and trading with all the world. His harem numbered almost one thousand.
2014 97:9.16 Après la mort de David, Salomon expurgea l’organisation politique de toute influence nordique, mais n’abandonna rien de la tyrannie et de la taxation du régime de son père[122]. Salomon ruina la nation par les prodigalités de sa cour et par son programme élaboré de constructions comprenant la maison du Liban, le palais de la fille du pharaon, le temple de Yahweh, le palais du roi et la restauration des murs de nombreuses cités[123]. Salomon créa une imposante marine hébraïque, fonctionnant avec des marins syriens et commerçant avec le monde entier[124]. Il avait près de mille femmes dans son harem[125].
1955 97:9.17 By this time Yahweh’s temple at Shiloh was discredited, and all the worship of the nation was centered at Jebus in the gorgeous royal chapel. The northern kingdom returned more to the worship of Elohim. They enjoyed the favor of the Pharaohs, who later enslaved Judah, putting the southern kingdom under tribute.
2014 97:9.17 À cette époque, le temple de Yahweh à Silo tomba en discrédit, et tout le culte de la nation fut concentré à Jébus, dans la fastueuse chapelle royale. Le royaume du Nord retourna davantage vers l’adoration d’Élohim. Il bénéficiait de la faveur des pharaons qui asservirent ultérieurement Juda en soumettant le royaume du Sud au tribut[126].
1955 97:9.18 There were ups and downs—wars between Israel and Judah. After four years of civil war and three dynasties, Israel fell under the rule of city despots who began to trade in land. Even King Omri attempted to buy Shemer’s estate. But the end drew on apace when Shalmaneser III decided to control the Mediterranean coast. King Ahab of Ephraim gathered ten other groups and resisted at Karkar; the battle was a draw. The Assyrian was stopped but the allies were decimated. This great fight is not even mentioned in the Old Testament.
2014 97:9.18 Il y eut des hauts et des bas — des guerres entre Israël et Juda. Après quatre années de guerre civile et trois dynasties, Israël tomba sous la coupe de despotes citadins qui commencèrent à faire commerce des terres[127]. Même le roi Omri essaya d’acquérir le domaine de Shémer. Mais la fin approcha rapidement lorsque Salmanasar III décida de contrôler la côte méditerranéenne. Achab, roi d’Éphraïm, rassembla dix autres groupes et résista à Karkar ; la bataille resta indécise. L’avance de l’Assyrien fut arrêtée, mais les alliés furent décimés. Cette grande bataille n’est même pas mentionnée dans l’Ancien Testament.
1955 97:9.19 New trouble started when King Ahab tried to buy land from Naboth. His Phoenician wife forged Ahab’s name to papers directing that Naboth’s land be confiscated on the charge that he had blasphemed the names of “Elohim and the king.” He and his sons were promptly executed. The vigorous Elijah appeared on the scene denouncing Ahab for the murder of the Naboths. Thus Elijah, one of the greatest of the prophets, began his teaching as a defender of the old land mores as against the land-selling attitude of the Baalim, against the attempt of the cities to dominate the country. But the reform did not succeed until the country landlord Jehu joined forces with the gypsy chieftain Jehonadab to destroy the prophets (real estate agents) of Baal at Samaria.
2014 97:9.19 De nouvelles difficultés apparurent quand le roi Achab essaya d’acheter les terres à Naboth. Sa femme phénicienne imita la signature d’Achab sur les documents ordonnant la confiscation de la terre de Naboth accusé d’avoir blasphémé les noms « d’Élohim et du roi. » Naboth et ses fils furent rapidement mis à mort. L’énergique Élie apparut sur la scène accusant Achab du meurtre des Naboth[128]. C’est ainsi qu’Élie, l’un des plus grands prophètes, commença son enseignement comme défenseur des anciennes mœurs concernant les terres, en opposition avec le comportement des Baalim vendeurs de terres et avec la tentative des villes pour dominer le pays. Mais la réforme n’aboutit pas avant le moment où le grand propriétaire terrien, Jéhu, joignit ses forces à celle du roitelet nomade Jonadab pour détruire les prophètes (agents immobiliers) de Baal à Samarie[129].[1][15]
1955 97:9.20 New life appeared as Jehoash and his son Jeroboam delivered Israel from its enemies. But by this time there ruled in Samaria a gangster-nobility whose depredations rivaled those of the Davidic dynasty of olden days. State and church went along hand in hand. The attempt to suppress freedom of speech led Elijah, Amos, and Hosea to begin their secret writing, and this was the real beginning of the Jewish and Christian Bibles.
2014 97:9.20 Un regain de vie apparut lorsque Joas et son fils Jéroboam délivrèrent Israël de ses ennemis[130]. Mais, à cette époque, la Samarie était gouvernée par une féodalité de brigands dont les déprédations rivalisaient avec celles de l’ancienne dynastie de David. L’État et l’Église coopéraient étroitement. Leur tentative pour supprimer la liberté de parole conduisit Élie, Amos et Osée à écrire en secret, et ce fut le véritable commencement des Bibles juive et chrétienne.
1955 97:9.21 But the northern kingdom did not vanish from history until the king of Israel conspired with the king of Egypt and refused to pay further tribute to Assyria. Then began the three years’ siege followed by the total dispersion of the northern kingdom. Ephraim (Israel) thus vanished. Judah—the Jews, the “remnant of Israel”—had begun the concentration of land in the hands of the few, as Isaiah said, “Adding house to house and field to field.” Presently there was in Jerusalem a temple of Baal alongside the temple of Yahweh. This reign of terror was ended by a monotheistic revolt led by the boy king Joash, who crusaded for Yahweh for thirty-five years.
2014 97:9.21 Mais le royaume du Nord ne fut pas effacé de l’histoire avant le moment où le roi d’Israël conspira avec le roi d’Égypte et refusa de continuer à payer tribut à l’Assyrie. Alors commença un siège de trois ans suivi par la dispersion totale du royaume du Nord. Éphraïm (Israël) disparut ainsi[131]. Juda — les Juifs, le « reste d’Israël » — avait commencé à concentrer les terres entre les mains d’un petit nombre, « accumulant maison après maison et champ après champ », comme disait Isaïe[132][133]. Il y eut bientôt, à Jérusalem, un temple de Baal à côté du temple de Yahweh. Ce règne de la terreur se termina par une révolte monothéiste conduite par le tout jeune roi Joas qui fit ensuite croisade pendant trente-cinq ans en faveur de Yahweh[134].
1955 97:9.22 The next king, Amaziah, had trouble with the revolting tax-paying Edomites and their neighbors. After a signal victory he turned to attack his northern neighbors and was just as signally defeated. Then the rural folk revolted; they assassinated the king and put his sixteen-year-old son on the throne. This was Azariah, called Uzziah by Isaiah. After Uzziah, things went from bad to worse, and Judah existed for a hundred years by paying tribute to the kings of Assyria. Isaiah the first told them that Jerusalem, being the city of Yahweh, would never fall. But Jeremiah did not hesitate to proclaim its downfall.
2014 97:9.22 Amatsia, le roi suivant, eut des difficultés avec les contribuables édomites en révolte et avec leurs voisins[135]. Après une victoire éclatante, il se mit à attaquer ses voisins du Nord et subit une défaite tout aussi retentissante. Ensuite, les gens des campagnes se révoltèrent ; ils assassinèrent le roi et mirent sur le trône son fils de seize ans, Azaria, appelé Uzza par Isaïe[136]. Après Uzza, les choses allèrent de mal en pis, et Juda vécut pendant cent ans en payant tribut aux rois d’Assyrie. Le premier Isaïe leur dit que Jérusalem, étant la ville de Yahweh, ne tomberait jamais, mais Jérémie n’hésita pas à proclamer sa chute[137].[138]
1955 97:9.23 The real undoing of Judah was effected by a corrupt and rich ring of politicians operating under the rule of a boy king, Manasseh. The changing economy favored the return of the worship of Baal, whose private land dealings were against the ideology of Yahweh. The fall of Assyria and the ascendancy of Egypt brought deliverance to Judah for a time, and the country folk took over. Under Josiah they destroyed the Jerusalem ring of corrupt politicians.
2014 97:9.23 La véritable ruine de Juda fut amenée par une bande de riches politiciens corrompus, sous le gouvernement du roi-enfant Manassé[139]. L’économie changeante favorisa le retour à l’adoration de Baal, dont les opérations immobilières privées sur les terres étaient contraires à l’idéologie de Yahweh. La chute de l’Assyrie et l’ascendant de l’Égypte amenèrent, pour un temps, la délivrance de Juda, et les gens de la campagne prirent le pouvoir. Sous Josias, ils détruisirent la bande de politiciens corrompus de Jérusalem.
1955 97:9.24 But this era came to a tragic end when Josiah presumed to go out to intercept Necho’s mighty army as it moved up the coast from Egypt for the aid of Assyria against Babylon. He was wiped out, and Judah went under tribute to Egypt. The Baal political party returned to power in Jerusalem, and thus began the real Egyptian bondage. Then ensued a period in which the Baalim politicians controlled both the courts and the priesthood. Baal worship was an economic and social system dealing with property rights as well as having to do with soil fertility.
2014 97:9.24 Mais cette ère prit fin tragiquement lorsque Josias prétendit sortir pour intercepter la puissante armée de Nécho qui remontait la côte en venant d’Égypte pour aider l’Assyrie contre Babylone[140]. Josias fut balayé, et Juda dut payer tribut à l’Égypte. Le parti politique de Baal revint au pouvoir à Jérusalem, et c’est alors que commença la véritable servitude égyptienne. Vint ensuite une période au cours de laquelle les politiciens de Baal contrôlèrent à la fois les tribunaux et la prêtrise. Le culte de Baal était un système économique et social concernant les droits de propriété ainsi que la fertilité du sol.
1955 97:9.25 With the overthrow of Necho by Nebuchadnezzar, Judah fell under the rule of Babylon and was given ten years of grace, but soon rebelled. When Nebuchadnezzar came against them, the Judahites started social reforms, such as releasing slaves, to influence Yahweh. When the Babylonian army temporarily withdrew, the Hebrews rejoiced that their magic of reform had delivered them. It was during this period that Jeremiah told them of the impending doom, and presently Nebuchadnezzar returned.
2014 97:9.25 Lorsque Nébucadnetsar renversa Nécho, Juda tomba sous la suzeraineté de Babylone et reçut dix ans de grâce, mais ne tarda pas à se révolter[141]. Quand Nébucadnetsar l’attaqua. Les Judaïtes inaugurèrent des réformes sociales, telles que l’affranchissement des esclaves, pour influencer Yahweh. Lorsque l’armée babylonienne se retira temporairement, les Hébreux se réjouirent de ce que la vertu magique de leur réforme les eût délivrés[142][143]. Ce fut durant cette période que Jérémie leur annonça le sort fatal qui les attendait, et bientôt Nébucadnetsar revint.
1955 97:9.27 In Babylon the Jews arrived at the conclusion that they could not exist as a small group in Palestine, having their own peculiar social and economic customs, and that, if their ideologies were to prevail, they must convert the gentiles. Thus originated their new concept of destiny—the idea that the Jews must become the chosen servants of Yahweh. The Jewish religion of the Old Testament really evolved in Babylon during the captivity.
2014 97:9.27 À Babylone, les Juifs arrivèrent à la conclusion qu’ils ne pouvaient subsister en Palestine en tant que petit groupe ayant ses propres coutumes économiques et sociales, et que, si leurs idéologies devaient prévaloir, il leur fallait convertir les Gentils. C’est ainsi que prit naissance leur nouveau concept de la destinée — l’idée que les Juifs devaient devenir les serviteurs élus de Yahweh. La religion juive de l’Ancien Testament évolua réellement à Babylone durant la captivité.[6]
1955 97:9.28 The doctrine of immortality also took form at Babylon. The Jews had thought that the idea of the future life detracted from the emphasis of their gospel of social justice. Now for the first time theology displaced sociology and economics. Religion was taking shape as a system of human thought and conduct more and more to be separated from politics, sociology, and economics.
2014 97:9.28 La doctrine de l’immortalité prit également forme à Babylone. Les Juifs avaient cru que l’idée de la vie future détournait l’attention de leur évangile de justice sociale. Maintenant, pour la première fois, la théologie remplaçait la sociologie et l’économie. La religion prenait corps en tant que système de pensée humaine et de conduite de plus en plus séparé de la politique, de la sociologie et de l’économie.[16]
1955 97:9.29 And so does the truth about the Jewish people disclose that much which has been regarded as sacred history turns out to be little more than the chronicle of ordinary profane history. Judaism was the soil out of which Christianity grew, but the Jews were not a miraculous people.
2014 97:9.29 C’est ainsi que la vérité au sujet du peuple juif révèle que bien des évènements, considérés comme appartenant à l’histoire sainte, ne représentent guère plus que la chronique de l’histoire profane ordinaire. Le judaïsme fut le terrain dans lequel grandit le christianisme, mais les Juifs ne furent pas un peuple miraculeux.
10. THE HEBREW RELIGION
10. LA RELIGION HÉBRAÏQUE
1955 97:10.1 Their leaders had taught the Israelites that they were a chosen people, not for special indulgence and monopoly of divine favor, but for the special service of carrying the truth of the one God over all to every nation. And they had promised the Jews that, if they would fulfill this destiny, they would become the spiritual leaders of all peoples, and that the coming Messiah would reign over them and all the world as the Prince of Peace.
2014 97:10.1 Leurs chefs avaient enseigné aux Israélites qu’ils étaient un peuple élu, non à cause d’une complaisance spéciale et d’un monopole de faveur divine, mais à cause de leur mission particulière d’apporter à toutes les nations la vérité d’un Dieu unique et suprême[145]. Ils avaient promis aux Juifs que, s’ils accomplissaient cette destinée, ils deviendraient les dirigeants spirituels de tous les peuples, et que le Messie attendu règnerait sur eux et sur le monde entier comme Prince de la Paix.
1955 97:10.2 When the Jews had been freed by the Persians, they returned to Palestine only to fall into bondage to their own priest-ridden code of laws, sacrifices, and rituals. And as the Hebrew clans rejected the wonderful story of God presented in the farewell oration of Moses for the rituals of sacrifice and penance, so did these remnants of the Hebrew nation reject the magnificent concept of the second Isaiah for the rules, regulations, and rituals of their growing priesthood.
2014 97:10.2 Quand les Juifs eurent été libérés par les Perses, ils ne revinrent en Palestine que pour retomber sous la servitude de leurs propres prêtres, avec leur code de lois, de sacrifices et de rituels. De même que les clans hébreux rejetèrent la merveilleuse histoire de Dieu présentée dans le discours d’adieu de Moïse en faveur des rituels de sacrifice et de pénitence, de même ces restes de la nation hébraïque rejetèrent le magnifique concept du second Isaïe en faveur des lois, des règles et des rites de leur prêtrise en développement[146].
1955 97:10.3 National egotism, false faith in a misconceived promised Messiah, and the increasing bondage and tyranny of the priesthood forever silenced the voices of the spiritual leaders (excepting Daniel, Ezekiel, Haggai, and Malachi); and from that day to the time of John the Baptist all Israel experienced an increasing spiritual retrogression. But the Jews never lost the concept of the Universal Father; even to the twentieth century after Christ they have continued to follow this Deity conception.
2014 97:10.3 L’égotisme national, la fausse confiance en un Messie promis et mal compris ainsi que la servitude et la tyrannie croissante de la prêtrise, réduisirent définitivement au silence les voix des dirigeants spirituels (sauf Daniel, Ézéchiel, Aggée et Malachie). Depuis cette époque jusqu’à celle de Jean le Baptiste, tout Israël subit une régression spirituelle constante. Toutefois, les Juifs ne perdirent jamais le concept du Père Universel ; même jusqu’au vingtième siècle après le Christ, ils maintinrent cette conception de la Déité.[17]
1955 97:10.4 From Moses to John the Baptist there extended an unbroken line of faithful teachers who passed the monotheistic torch of light from one generation to another while they unceasingly rebuked unscrupulous rulers, denounced commercializing priests, and ever exhorted the people to adhere to the worship of the supreme Yahweh, the Lord God of Israel.
2014 97:10.4 Depuis Moïse jusqu’à Jean le Baptiste s’étend une lignée ininterrompue d’éducateurs fidèles qui transmirent, de génération en génération, le flambeau de la lumière monothéiste, tandis qu’ils réprimandaient sans cesse les dirigeants sans scrupules, dénonçaient les prêtres faisant commerce et exhortaient toujours les populations à se rallier à l’adoration du suprême Yahweh, le Seigneur Dieu d’Israël.
1955 97:10.5 As a nation the Jews eventually lost their political identity, but the Hebrew religion of sincere belief in the one and universal God continues to live in the hearts of the scattered exiles. And this religion survives because it has effectively functioned to conserve the highest values of its followers. The Jewish religion did preserve the ideals of a people, but it failed to foster progress and encourage philosophic creative discovery in the realms of truth. The Jewish religion had many faults—it was deficient in philosophy and almost devoid of aesthetic qualities—but it did conserve moral values; therefore it persisted. The supreme Yahweh, as compared with other concepts of Deity, was clear-cut, vivid, personal, and moral.
2014 97:10.5 En tant que nation, les Juifs finirent par perdre leur identité politique, mais la religion hébraïque de croyance sincère en un Dieu unique et universel continue à vivre dans le cœur des exilés dispersés[147]. Cette religion survit parce qu’elle a efficacement fonctionné pour conserver les plus hautes valeurs de ses partisans. La religion juive a bien réussi à préserver les idéaux d’un peuple, mais non à entretenir le progrès et à encourager la découverte philosophique créative dans les domaines de la vérité. La religion juive avait beaucoup de défauts — elle était déficiente en philosophie et à peu près dépourvue de qualités esthétiques — mais elle conserva les valeurs morales, et c’est pourquoi elle subsista. Comparé avec d’autres concepts de la Déité, le suprême Yahweh était bien clair, vivant, personnel et moral.
1955 97:10.6 The Jews loved justice, wisdom, truth, and righteousness as have few peoples, but they contributed least of all peoples to the intellectual comprehension and to the spiritual understanding of these divine qualities. Though Hebrew theology refused to expand, it played an important part in the development of two other world religions, Christianity and Mohammedanism.
2014 97:10.6 Les Juifs aimaient la justice, la sagesse, la vérité et la droiture comme peu de peuples l’ont fait, mais ils ont moins contribué que tous les autres peuples à la compréhension intellectuelle et spirituelle de ces qualités divines. Bien que la théologie hébraïque ait refusé de s’élargir, elle a joué un rôle important dans le développement de deux autres religions mondiales, le christianisme et le mahométisme.
1955 97:10.7 The Jewish religion persisted also because of its institutions. It is difficult for religion to survive as the private practice of isolated individuals. This has ever been the error of the religious leaders: Seeing the evils of institutionalized religion, they seek to destroy the technique of group functioning. In place of destroying all ritual, they would do better to reform it. In this respect Ezekiel was wiser than his contemporaries; though he joined with them in insisting on personal moral responsibility, he also set about to establish the faithful observance of a superior and purified ritual.
2014 97:10.7 La religion juive persista aussi à cause de ses institutions. Il est difficile à une religion de survivre en tant que pratique personnelle d’individus isolés. Les chefs religieux ont toujours commis l’erreur suivante : apercevant les maux de la religion institutionnelle, ils cherchent à détruire la technique de fonctionnement collectif. Au lieu de détruire tout le rituel, ils feraient mieux de le réformer. Sous ce rapport, Ézéchiel fut plus sage que ses contemporains[148][149]. Il se joignit à eux pour insister sur la responsabilité morale personnelle, mais il entreprit aussi d’établir l’observance fidèle d’un rituel supérieur et purifié.[18][19][20][21][22][23][24][25][26][8]
1955 97:10.8 And thus the successive teachers of Israel accomplished the greatest feat in the evolution of religion ever to be effected on Urantia: the gradual but continuous transformation of the barbaric concept of the savage demon Yahweh, the jealous and cruel spirit god of the fulminating Sinai volcano, to the later exalted and supernal concept of the supreme Yahweh, creator of all things and the loving and merciful Father of all mankind. And this Hebraic concept of God was the highest human visualization of the Universal Father up to that time when it was further enlarged and so exquisitely amplified by the personal teachings and life example of his Son, Michael of Nebadon.
2014 97:10.8 C’est ainsi que les éducateurs successifs d’Israël effectuèrent dans l’évolution religieuse le plus grand accomplissement qui ait eu lieu sur Urantia : la transformation graduelle, mais continue, du concept barbare du sauvage démon Yahweh, le jaloux et cruel dieu-esprit du fulminant volcan du Sinaï, en un concept ultérieur, exalté et céleste, du Yahweh suprême, créateur de toutes choses et Père aimant et miséricordieux de toute l’humanité. Ce concept hébraïque de Dieu fut l’évocation humaine la plus élevée du Père Universel jusqu’au moment où il fut encore élargi et amplifié d’une si exquise façon par les enseignements personnels et l’exemple de la vie de son Fils, Micaël de Nébadon.
1955 97:10.9 [Presented by a Melchizedek of Nebadon.]
2014 97:10.9 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
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