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Fascicule 97. L’évolution du concept de Dieu chez les Hébreux |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 99. Les problèmes sociaux de la religion |
THE MELCHIZEDEK TEACHINGS IN THE OCCIDENT
LES ENSEIGNEMENTS DE MELCHIZÉDEK EN OCCIDENT
1955 98:0.1 THE Melchizedek teachings entered Europe along many routes, but chiefly they came by way of Egypt and were embodied in Occidental philosophy after being thoroughly Hellenized and later Christianized. The ideals of the Western world were basically Socratic, and its later religious philosophy became that of Jesus as it was modified and compromised through contact with evolving Occidental philosophy and religion, all of which culminated in the Christian church.
2014 98:0.1 LES enseignements de Melchizédek pénétrèrent en Europe par un grand nombre de voies, mais principalement par l’Égypte. Ils furent incorporés dans la philosophie occidentale après avoir été complètement hellénisés et, plus tard, christianisés. Les idéaux du monde occidental étaient essentiellement socratiques, et sa philosophie religieuse ultérieure devint celle de Jésus, avec les modifications et les compromis résultant du contact avec la philosophie et la religion occidentales en évolution. L’ensemble culmina dans l’Église chrétienne.
1955 98:0.2 For a long time in Europe the Salem missionaries carried on their activities, becoming gradually absorbed into many of the cults and ritual groups which periodically arose. Among those who maintained the Salem teachings in the purest form must be mentioned the Cynics. These preachers of faith and trust in God were still functioning in Roman Europe in the first century after Christ, being later incorporated into the newly forming Christian religion.
2014 98:0.2 En Europe, les missionnaires de Salem poursuivirent longtemps leurs activités et furent graduellement absorbés par les nombreux groupes cultuels et rituels qui surgissaient périodiquement. Il faut mentionner les cyniques parmi ceux qui maintinrent les enseignements de Salem dans leur forme la plus pure. Ces prédicateurs de la foi et de la confiance en Dieu s’activaient encore dans l’Europe romaine au premier siècle après le Christ. Ils furent ultérieurement incorporés dans la religion chrétienne en formation.[1][2][3]
1955 98:0.3 Much of the Salem doctrine was spread in Europe by the Jewish mercenary soldiers who fought in so many of the Occidental military struggles. In ancient times the Jews were famed as much for military valor as for theologic peculiarities.
2014 98:0.3 Une grande part de la doctrine de Salem fut répandue en Europe par les soldats mercenaires juifs qui prirent part à tant de luttes militaires en Occident. Dans les temps anciens, les Juifs étaient réputés autant pour leur valeur militaire que pour leurs particularités théologiques.[2][3]
1955 98:0.4 The basic doctrines of Greek philosophy, Jewish theology, and Christian ethics were fundamentally repercussions of the earlier Melchizedek teachings.
2014 98:0.4 Les doctrines fondamentales de la philosophie grecque, de la théologie juive et de la morale chrétienne furent essentiellement des répercussions des enseignements antérieurs de Melchizédek.
1. THE SALEM RELIGION AMONG THE GREEKS
1. LA RELIGION DE SALEM PARMI LES GRECS
1955 98:1.1 The Salem missionaries might have built up a great religious structure among the Greeks had it not been for their strict interpretation of their oath of ordination, a pledge imposed by Machiventa which forbade the organization of exclusive congregations for worship, and which exacted the promise of each teacher never to function as a priest, never to receive fees for religious service, only food, clothing, and shelter. When the Melchizedek teachers penetrated to pre-Hellenic Greece, they found a people who still fostered the traditions of Adamson and the days of the Andites, but these teachings had become greatly adulterated with the notions and beliefs of the hordes of inferior slaves that had been brought to the Greek shores in increasing numbers. This adulteration produced a reversion to a crude animism with bloody rites, the lower classes even making ceremonial out of the execution of condemned criminals.
2014 98:1.1 Les missionnaires de Salem auraient pu édifier une grande structure religieuse parmi les Grecs s’ils n’avaient pas interprété strictement leur serment d’ordination selon les engagements imposés par Machiventa, qui interdisait d’organiser des congrégations exclusives pour le culte, et arraché à chaque éducateur la promesse de ne jamais exercer la fonction de prêtre ni de recevoir, pour un service religieux, aucune autre rémunération que de la nourriture, des vêtements et un toit. Quand les éducateurs Melchizédeks pénétrèrent dans la Grèce préhellénique, ils y trouvèrent un peuple qui entretenait encore les traditions d’Adamson et du temps des Andites, mais ces enseignements avaient été fortement adultérés par les notions et croyances des hordes d’esclaves inférieurs qui avaient été amenés en quantités croissantes sur les rivages grecs. Cette adultération produisit un retour vers un animisme grossier, avec des rites sanglants où les classes inférieures allaient jusqu’à transformer en cérémonies les exécutions de criminels condamnés.[2][3]
1955 98:1.2 The early influence of the Salem teachers was nearly destroyed by the so-called Aryan invasion from southern Europe and the East. These Hellenic invaders brought along with them anthropomorphic God concepts similar to those which their Aryan fellows had carried to India. This importation inaugurated the evolution of the Greek family of gods and goddesses. This new religion was partly based on the cults of the incoming Hellenic barbarians, but it also shared in the myths of the older inhabitants of Greece.
2014 98:1.2 L’influence initiale des éducateurs de Salem fut presque détruite par l’invasion dite aryenne venant de l’Europe méridionale et de l’Orient. Ces envahisseurs helléniques apportèrent avec eux des concepts anthropomorphiques de Dieu, semblables à ceux que leurs compagnons aryens avaient introduits aux Indes. Cette importation inaugura l’évolution de la famille grecque de dieux et de déesses. Cette nouvelle religion était basée en partie sur les cultes des envahisseurs hellènes barbares, mais incorporait aussi des mythes des anciens habitants de la Grèce.[1]
1955 98:1.3 The Hellenic Greeks found the Mediterranean world largely dominated by the mother cult, and they imposed upon these peoples their man-god, Dyaus-Zeus, who had already become, like Yahweh among the henotheistic Semites, head of the whole Greek pantheon of subordinate gods. And the Greeks would have eventually achieved a true monotheism in the concept of Zeus except for their retention of the overcontrol of Fate. A God of final value must, himself, be the arbiter of fate and the creator of destiny.
2014 98:1.3 Les Grecs hellènes trouvèrent le monde méditerranéen largement dominé par le culte de la mère, et ils imposèrent à ces peuples leur dieu-homme, Diaus-Zeus qui, tel Yahweh parmi les Sémites hénothéistes, était déjà devenu le chef de tout le panthéon grec de dieux subordonnés. Les Grecs auraient fini par aboutir à un vrai monothéisme dans le concept de Zeus s’ils n’avaient pas retenu le supercontrôle du Destin. Un Dieu de valeur finale doit être lui-même l’arbitre du destin et le créateur de la destinée.[2]
1955 98:1.4 As a consequence of these factors in religious evolution, there presently developed the popular belief in the happy-go-lucky gods of Mount Olympus, gods more human than divine, and gods which the intelligent Greeks never did regard very seriously. They neither greatly loved nor greatly feared these divinities of their own creation. They had a patriotic and racial feeling for Zeus and his family of half men and half gods, but they hardly reverenced or worshiped them.
2014 98:1.4 Comme conséquence de ces facteurs dans l’évolution religieuse, la croyance populaire aux dieux insouciants du mont Olympe se développa bientôt. C’étaient des dieux plus humains que divins, et les Grecs intelligents ne les prirent jamais très au sérieux. Ils n’aimaient ni ne craignaient beaucoup ces dieux qu’ils avaient eux-mêmes créés. Ils éprouvaient un sentiment patriotique et racial pour Zeus et sa famille de demi-hommes et de demi-dieux, mais ne les révéraient et ne les adoraient guère.[3]
1955 98:1.5 The Hellenes became so impregnated with the antipriestcraft doctrines of the earlier Salem teachers that no priesthood of any importance ever arose in Greece. Even the making of images to the gods became more of a work in art than a matter of worship.
2014 98:1.5 Les Hellènes devinrent si imprégnés des doctrines anticléricales des éducateurs primitifs de Salem que nulle prêtrise d’importance n’apparut jamais en Grèce. Même la confection d’idoles pour les dieux devint plus une œuvre artistique qu’une affaire de culte.
1955 98:1.6 The Olympian gods illustrate man’s typical anthropomorphism. But the Greek mythology was more aesthetic than ethic. The Greek religion was helpful in that it portrayed a universe governed by a deity group. But Greek morals, ethics, and philosophy presently advanced far beyond the god concept, and this imbalance between intellectual and spiritual growth was as hazardous to Greece as it had proved to be in India.
2014 98:1.6 Les dieux olympiens illustrent l’anthropomorphisme typique des hommes. Mais la mythologie grecque était plus esthétique qu’éthique. La religion grecque rendit service en décrivant un univers gouverné par un groupe de déités, mais bientôt la morale, l’éthique et la philosophie grecques s’avancèrent bien au-delà du concept théiste. Ce déséquilibre entre le développement intellectuel et le progrès spirituel fut aussi dangereux pour la Grèce qu’il l’avait été pour l’Inde.[4]
2. GREEK PHILOSOPHIC THOUGHT
2. LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE GRECQUE
1955 98:2.1 A lightly regarded and superficial religion cannot endure, especially when it has no priesthood to foster its forms and to fill the hearts of the devotees with fear and awe. The Olympian religion did not promise salvation, nor did it quench the spiritual thirst of its believers; therefore was it doomed to perish. Within a millennium of its inception it had nearly vanished, and the Greeks were without a national religion, the gods of Olympus having lost their hold upon the better minds.
2014 98:2.1 Une religion superficielle et prise à la légère ne peut durer, surtout quand elle n’a pas de prêtrise pour entretenir ses formes et pour remplir de crainte et de peur le cœur de ses fidèles. La religion olympienne ne promettait pas de salut et n’étanchait pas la soif spirituelle de ses croyants ; elle était donc condamnée à périr. Moins d’un millénaire après ses débuts, elle avait presque disparu, et les Grecs se trouvèrent sans religion nationale, les dieux de l’Olympe ayant perdu leur emprise sur les meilleurs penseurs.[4]
1955 98:2.2 This was the situation when, during the sixth century before Christ, the Orient and the Levant experienced a revival of spiritual consciousness and a new awakening to the recognition of monotheism. But the West did not share in this new development; neither Europe nor northern Africa extensively participated in this religious renaissance. The Greeks, however, did engage in a magnificent intellectual advancement. They had begun to master fear and no longer sought religion as an antidote therefor, but they did not perceive that true religion is the cure for soul hunger, spiritual disquiet, and moral despair. They sought for the solace of the soul in deep thinking—philosophy and metaphysics. They turned from the contemplation of self-preservation—salvation—to self-realization and self-understanding.
2014 98:2.2 Telle était la situation lorsqu’au sixième siècle avant le Christ, une renaissance de la conscience spirituelle et un réveil de la récognition du monothéisme se produisirent en Orient et au Levant. Mais l’Occident ne participa pas à ce nouveau développement ; ni l’Europe ni l’Afrique du Nord ne prirent une grande part à cette renaissance religieuse. Quant aux Grecs, ils s’engagèrent dans un magnifique progrès intellectuel. Ils avaient commencé à dominer la peur et ne recherchaient plus la religion comme antidote, mais ils ne percevaient pas que la vraie religion rassasie l’âme et guérit l’inquiétude spirituelle et le désespoir moral. Ils cherchèrent à consoler les âmes par la pensée profonde — la philosophie et la métaphysique. Ils se détournèrent de la contemplation de la préservation de soi — le salut — et se tournèrent vers la réalisation de soi et la connaissance de soi.[5][6]
1955 98:2.3 By rigorous thought the Greeks attempted to attain that consciousness of security which would serve as a substitute for the belief in survival, but they utterly failed. Only the more intelligent among the higher classes of the Hellenic peoples could grasp this new teaching; the rank and file of the progeny of the slaves of former generations had no capacity for the reception of this new substitute for religion.
2014 98:2.3 Par la rigueur de la pensée, les Grecs essayèrent d’atteindre une conscience de la sécurité qui leur servirait de substitut à la croyance en la survie, mais ils échouèrent complètement. Seuls les individus les plus intelligents des classes supérieures des peuples hellènes pouvaient saisir ce nouvel enseignement. La masse des descendants des esclaves des générations précédentes n’avait aucune capacité de recevoir ce nouveau substitut de la religion.
1955 98:2.4 The philosophers disdained all forms of worship, notwithstanding that they practically all held loosely to the background of a belief in the Salem doctrine of “the Intelligence of the universe,” “the idea of God,” and “the Great Source.” In so far as the Greek philosophers gave recognition to the divine and the superfinite, they were frankly monotheistic; they gave scant recognition to the whole galaxy of Olympian gods and goddesses.
2014 98:2.4 Les philosophes dédaignèrent toutes les formes de culte et, pourtant, ils restaient pratiquement tous vaguement attachés à un arrière-plan de croyance aux doctrines de Salem sur « l’Intelligence de l’univers », « l’idée de Dieu » et « La Grande Source ». Dans la mesure où les philosophes grecs reconnaissaient le divin et le superfini, ils étaient franchement monothéistes et n’avaient guère de reconnaissance envers toute la galaxie de dieux et de déesses de l’Olympe.[1][7][8]
1955 98:2.5 The Greek poets of the fifth and sixth centuries, notably Pindar, attempted the reformation of Greek religion. They elevated its ideals, but they were more artists than religionists. They failed to develop a technique for fostering and conserving supreme values.
2014 98:2.5 Les poètes grecs des sixième et cinquième siècles av. J.-C., et notamment Pindare, tentèrent de réformer la religion grecque. Ils élevèrent ses idéaux, mais ils furent plutôt des artistes que des religionistes ; ils ne réussirent pas à établir une technique pour développer et conserver des valeurs suprêmes.[4]
1955 98:2.6 Xenophanes taught one God, but his deity concept was too pantheistic to be a personal Father to mortal man. Anaxagoras was a mechanist except that he did recognize a First Cause, an Initial Mind. Socrates and his successors, Plato and Aristotle, taught that virtue is knowledge; goodness, health of the soul; that it is better to suffer injustice than to be guilty of it, that it is wrong to return evil for evil, and that the gods are wise and good. Their cardinal virtues were: wisdom, courage, temperance, and justice.
2014 98:2.6 Xénophane enseigna la doctrine d’un Dieu unique, mais son concept de déité était trop panthéiste pour représenter aux hommes mortels un Père personnel. Anaxagore était un mécaniste, sauf en ce qu’il reconnaissait une Cause Première, un Mental Initial. Socrate et ses successeurs, Platon et Aristote, enseignèrent que la vertu est la connaissance, que la bonté est la santé de l’âme, qu’il vaut mieux souffrir d’une injustice que d’en être coupable, qu’il est mauvais de rendre le mal pour le mal et que les dieux sont sages et bons. Leurs vertus cardinales étaient la sagesse, le courage, la tempérance et la justice.[3]
1955 98:2.7 The evolution of religious philosophy among the Hellenic and Hebrew peoples affords a contrastive illustration of the function of the church as an institution in the shaping of cultural progress. In Palestine, human thought was so priest-controlled and scripture-directed that philosophy and aesthetics were entirely submerged in religion and morality. In Greece, the almost complete absence of priests and “sacred scriptures” left the human mind free and unfettered, resulting in a startling development in depth of thought. But religion as a personal experience failed to keep pace with the intellectual probings into the nature and reality of the cosmos.
2014 98:2.7 L’évolution de la philosophie religieuse chez les peuples hellènes et les Hébreux fournit, par contraste, un exemple de la fonction de l’Église comme institution pour modeler le progrès culturel. En Palestine, la pensée humaine était tellement contrôlée par les prêtres et dirigée par les Écritures que la philosophie et l’esthétique étaient entièrement englouties dans la religion et la moralité. En Grèce, l’absence presque complète de prêtres et d’« Écritures saintes » laissa le mental humain libre et sans entraves, de sorte que la profondeur de pensée se développa d’une manière surprenante ; mais la religion, en tant qu’expérience personnelle, ne réussit pas à suivre les investigations intellectuelles dans la nature et la réalité du cosmos.[4]
1955 98:2.8 In Greece, believing was subordinated to thinking; in Palestine, thinking was held subject to believing. Much of the strength of Christianity is due to its having borrowed heavily from both Hebrew morality and Greek thought.
2014 98:2.8 En Grèce, la croyance était subordonnée à la pensée. En Palestine, la pensée était maintenue asservie à la croyance. La force du christianisme est due, en grande partie, à ce qu’il a fait de larges emprunts à la moralité hébraïque aussi bien qu’à la pensée grecque.
1955 98:2.9 In Palestine, religious dogma became so crystallized as to jeopardize further growth; in Greece, human thought became so abstract that the concept of God resolved itself into a misty vapor of pantheistic speculation not at all unlike the impersonal Infinity of the Brahman philosophers.
2014 98:2.9 En Palestine, le dogmatisme religieux se cristallisa au point de compromettre tout développement ultérieur. En Grèce, la pensée humaine devint si abstraite que le concept de Dieu se résolut en un brouillard vaporeux de spéculations panthéistes se rapprochant fort de l’Infinité impersonnelle des philosophes brahmaniques.
1955 98:2.10 But the average men of these times could not grasp, nor were they much interested in, the Greek philosophy of self-realization and an abstract Deity; they rather craved promises of salvation, coupled with a personal God who could hear their prayers. They exiled the philosophers, persecuted the remnants of the Salem cult, both doctrines having become much blended, and made ready for that terrible orgiastic plunge into the follies of the mystery cults which were then overspreading the Mediterranean lands. The Eleusinian mysteries grew up within the Olympian pantheon, a Greek version of the worship of fertility; Dionysus nature worship flourished; the best of the cults was the Orphic brotherhood, whose moral preachments and promises of salvation made a great appeal to many.
2014 98:2.10 Mais les hommes ordinaires de ces temps ne pouvaient saisir la philosophie grecque de la réalisation de soi et d’une déité abstraite. Ils ne s’y intéressaient d’ailleurs pas beaucoup et recherchaient plutôt des promesses de salut doublées d’un Dieu personnel susceptible d’écouter leurs prières. Ils exilèrent les philosophes et persécutèrent les derniers fidèles du culte de Salem, les deux doctrines s’étant alors beaucoup mélangées. Ils se préparèrent à la terrible plongée orgiaque dans les folies des cultes des mystères, qui envahissaient alors les contrées méditerranéennes. Les mystères d’Éleusis grandirent à l’intérieur du panthéon olympien en tant que version grecque du culte de la fécondité. Le culte dionysien de la nature fleurit également. Le culte le meilleur était la fraternité orphique, dont les sermons moraux et les promesses de salut présentaient un grand attrait pour nombre de personnes.
1955 98:2.11 All Greece became involved in these new methods of attaining salvation, these emotional and fiery ceremonials. No nation ever attained such heights of artistic philosophy in so short a time; none ever created such an advanced system of ethics practically without Deity and entirely devoid of the promise of human salvation; no nation ever plunged so quickly, deeply, and violently into such depths of intellectual stagnation, moral depravity, and spiritual poverty as these same Greek peoples when they flung themselves into the mad whirl of the mystery cults.
2014 98:2.11 Toute la Grèce se lança dans ces nouvelles méthodes pour atteindre le salut par ce cérémonial émotionnel et ardent. Nulle nation n’avait jamais atteint, en aussi peu de temps, de pareilles hauteurs de philosophie artistique ni créé, pratiquement sans Déité et sans la moindre promesse de salut humain, un système éthique aussi avancé. Nulle nation ne plongea aussi rapidement, profondément et violemment dans un abime de stagnation intellectuelle, de dépravation morale et de carence spirituelle que ces mêmes peuples grecs quand ils se lancèrent dans le tourbillon insensé des cultes des mystères.
1955 98:2.12 Religions have long endured without philosophical support, but few philosophies, as such, have long persisted without some identification with religion. Philosophy is to religion as conception is to action. But the ideal human estate is that in which philosophy, religion, and science are welded into a meaningful unity by the conjoined action of wisdom, faith, and experience.
2014 98:2.12 Des religions ont duré longtemps sans support philosophique, mais peu de philosophies, en tant que telles, se sont perpétuées longtemps sans quelque identification avec la religion. La philosophie est à la religion ce que la conception est à l’action. Mais l’état humain idéal est celui où la philosophie, la religion et la science sont soudées en une unité pleine de sens par l’action conjointe de la sagesse, de la foi et de l’expérience.[9][5]
3. THE MELCHIZEDEK TEACHINGS IN ROME
3. LES ENSEIGNEMENTS DE MELCHIZÉDEK À ROME
1955 98:3.1 Having grown out of the earlier religious forms of worship of the family gods into the tribal reverence for Mars, the god of war, it was natural that the later religion of the Latins was more of a political observance than were the intellectual systems of the Greeks and Brahmans or the more spiritual religions of several other peoples.
2014 98:3.1 Partant des formes primitives d’adoration des dieux de la famille, la religion ultérieure des Latins devint une vénération de tribu pour Mars, le dieu de la guerre. Il était donc naturel qu’elle ressemblât davantage à une observance politique que les systèmes intellectuels des Grecs et des brahmanes ou que les religions plus spiritualistes de divers autres peuples.
1955 98:3.2 In the great monotheistic renaissance of Melchizedek’s gospel during the sixth century before Christ, too few of the Salem missionaries penetrated Italy, and those who did were unable to overcome the influence of the rapidly spreading Etruscan priesthood with its new galaxy of gods and temples, all of which became organized into the Roman state religion. This religion of the Latin tribes was not trivial and venal like that of the Greeks, neither was it austere and tyrannical like that of the Hebrews; it consisted for the most part in the observance of mere forms, vows, and taboos.
2014 98:3.2 Au cours de la grande renaissance monothéiste de l’évangile de Melchizédek pendant le sixième siècle avant le Christ, les missionnaires de Salem furent trop peu nombreux à pénétrer en Italie. Ceux qui y allèrent furent incapables de vaincre l’influence de la prêtrise étrusque en expansion rapide, avec sa nouvelle galaxie de dieux et de temples qui furent tous incorporés dans la religion d’État romaine. Cette religion des tribus latines n’était ni futile et vénale comme celles des Grecs, ni austère et tyrannique comme celle des Hébreux. Elle consistait en majeure partie à observer simplement des formes, des vœux et des tabous.[7]
1955 98:3.3 Roman religion was greatly influenced by extensive cultural importations from Greece. Eventually most of the Olympian gods were transplanted and incorporated into the Latin pantheon. The Greeks long worshiped the fire of the family hearth—Hestia was the virgin goddess of the hearth; Vesta was the Roman goddess of the home. Zeus became Jupiter; Aphrodite, Venus; and so on down through the many Olympian deities.
2014 98:3.3 La religion romaine fut grandement influencée par de larges importations culturelles de Grèce. Finalement, la plupart des dieux olympiens furent transplantés et incorporés dans le panthéon latin. Les Grecs adorèrent longtemps le feu de l’âtre familial — Hestia était la déesse vierge de l’âtre. Vesta était la déesse romaine du foyer. Zeus devint Jupiter, Aphrodite devint Vénus, et ainsi de suite pour les nombreuses déités de l’Olympe.[1]
1955 98:3.4 The religious initiation of Roman youths was the occasion of their solemn consecration to the service of the state. Oaths and admissions to citizenship were in reality religious ceremonies. The Latin peoples maintained temples, altars, and shrines and, in a crisis, would consult the oracles. They preserved the bones of heroes and later on those of the Christian saints.
2014 98:3.4 L’initiation religieuse des jeunes romains était l’occasion de leur consécration solennelle au service de l’État. Les serments et les admissions à la citoyenneté étaient en réalité des cérémonies religieuses. Les peuples latins entretenaient des temples, des autels et des sanctuaires ; et, en cas de crise, ils consultaient les oracles. Ils conservaient les ossements des héros, et en firent autant, plus tard, pour ceux des saints chrétiens.[10][11]
1955 98:3.5 This formal and unemotional form of pseudoreligious patriotism was doomed to collapse, even as the highly intellectual and artistic worship of the Greeks had gone down before the fervid and deeply emotional worship of the mystery cults. The greatest of these devastating cults was the mystery religion of the Mother of God sect, which had its headquarters, in those days, on the exact site of the present church of St. Peter’s in Rome.
2014 98:3.5 Cette forme officielle et froide de patriotisme pseudoreligieux était condamnée à disparaitre, comme l’adoration hautement intellectuelle et artistique des Grecs s’était effondrée devant l’adoration fervente et profondément émotive des cultes des mystères. Le plus grand de ces cultes dévastateurs était la religion du mystère de la secte de la Mère de Dieu, qui avait alors son siège à l’endroit exact de l’actuelle église Saint-Pierre de Rome.
1955 98:3.6 The emerging Roman state conquered politically but was in turn conquered by the cults, rituals, mysteries, and god concepts of Egypt, Greece, and the Levant. These imported cults continued to flourish throughout the Roman state up to the time of Augustus, who, purely for political and civic reasons, made a heroic and somewhat successful effort to destroy the mysteries and revive the older political religion.
2014 98:3.6 L’État romain émergent fut politiquement conquérant, mais fut à son tour conquis par les cultes, rituels, mystères et les concepts de dieu de l’Égypte, de la Grèce et du Levant. Ces cultes importés continuèrent à fleurir dans tout l’empire romain jusqu’à l’époque d’Auguste. Pour des raisons purement politiques et civiles, ce dernier fit un effort héroïque et partiellement couronné de succès pour détruire les mystères et ranimer l’ancienne religion politique.
1955 98:3.7 One of the priests of the state religion told Augustus of the earlier attempts of the Salem teachers to spread the doctrine of one God, a final Deity presiding over all supernatural beings; and this idea took such a firm hold on the emperor that he built many temples, stocked them well with beautiful images, reorganized the state priesthood, re-established the state religion, appointed himself acting high priest of all, and as emperor did not hesitate to proclaim himself the supreme god.
2014 98:3.7 Un prêtre de la religion d’État exposa à Auguste les tentatives antérieures des éducateurs de Salem pour répandre la doctrine d’un Dieu unique, d’une Déité finale dominant tous les êtres surnaturels. Cette idée s’implanta si fermement chez l’empereur qu’il construisit de nombreux temples, les garnit abondamment de belles statues, réorganisa la prêtrise d’État, rétablit la religion d’État, se nomma lui-même comme faisant fonction de grand-prêtre de tout et, en tant qu’empereur, n’hésita pas à se proclamer lui-même dieu suprême.
1955 98:3.8 This new religion of Augustus worship flourished and was observed throughout the empire during his lifetime except in Palestine, the home of the Jews. And this era of the human gods continued until the official Roman cult had a roster of more than twoscore self-elevated human deities, all claiming miraculous births and other superhuman attributes.
2014 98:3.8 Cette nouvelle religion du culte d’Auguste prospéra et fut observée dans tout l’empire durant sa vie, sauf en Palestine, foyer des Juifs. Cette époque des dieux humains se prolongea jusqu’à ce que le culte officiel romain eût un tableau de plus de quarante déités humaines s’étant élevées elles-mêmes à cette dignité, et prétendant toutes à des naissances miraculeuses et à d’autres attributs surhumains.
1955 98:3.9 The last stand of the dwindling band of Salem believers was made by an earnest group of preachers, the Cynics, who exhorted the Romans to abandon their wild and senseless religious rituals and return to a form of worship embodying Melchizedek’s gospel as it had been modified and contaminated through contact with the philosophy of the Greeks. But the people at large rejected the Cynics; they preferred to plunge into the rituals of the mysteries, which not only offered hopes of personal salvation but also gratified the desire for diversion, excitement, and entertainment.
2014 98:3.9 Le groupe des croyants de Salem allait s’amenuisant ; un sérieux groupement de prédicateurs, les cyniques, offrit un dernier sursaut de résistance. Ils exhortèrent les Romains à abandonner leurs rites religieux sauvages et insensés, et à revenir à une forme de culte incorporant l’évangile de Melchizédek, tel qu’il avait été modifié et altéré par contact avec la philosophie des Grecs. Mais, dans son ensemble, le peuple rejeta les cyniques et préféra se plonger dans les rituels des mystères, qui non seulement lui offraient l’espoir du salut personnel, mais encore satisfaisaient son désir de diversion, d’excitation et de distraction.[2][3]
4. THE MYSTERY CULTS
4. LES CULTES DES MYSTÈRES
1955 98:4.1 The majority of people in the Greco-Roman world, having lost their primitive family and state religions and being unable or unwilling to grasp the meaning of Greek philosophy, turned their attention to the spectacular and emotional mystery cults from Egypt and the Levant. The common people craved promises of salvation—religious consolation for today and assurances of hope for immortality after death.
2014 98:4.1 Ayant perdu leurs religions primitives de famille et d’État, et ne se trouvant ni capables ni désireux de saisir le sens de la philosophie grecque, les habitants du monde gréco-romain tournèrent en majorité leur attention vers les cultes spectaculaires et émotionnels des mystères d’Égypte et du Levant. Les gens du peuple recherchaient ardemment des promesses de salut — une consolation religieuse pour aujourd’hui et des assurances d’un espoir d’immortalité pour après la mort.[4][6]
1955 98:4.2 The three mystery cults which became most popular were:
2014 98:4.2 Les trois cultes des mystères qui devinrent les plus populaires furent les suivants :
2014 98:4.3 1. Le culte phrygien de Cybèle et de son fils Attis.
2014 98:4.4 2. Le culte égyptien d’Osiris et de sa mère Isis.
1955 98:4.5 3. The Iranian cult of the worship of Mithras as the savior and redeemer of sinful mankind.
2014 98:4.5 3. Le culte iranien d’adoration de Mithra comme sauveur et rédempteur de l’humanité pécheresse.
1955 98:4.6 The Phrygian and Egyptian mysteries taught that the divine son (respectively Attis and Osiris) had experienced death and had been resurrected by divine power, and further that all who were properly initiated into the mystery, and who reverently celebrated the anniversary of the god’s death and resurrection, would thereby become partakers of his divine nature and his immortality.
2014 98:4.6 Les mystères phrygien et égyptien enseignaient que le fils divin (respectivement Attis et Osiris) avait passé par la mort et avait été ressuscité par le pouvoir divin, et qu’en outre tous ceux qui avaient été convenablement initiés au mystère, et célébraient respectueusement les anniversaires de la mort et de la résurrection du dieu, participaient, de ce fait, de sa nature divine et de son immortalité.
1955 98:4.7 The Phrygian ceremonies were imposing but degrading; their bloody festivals indicate how degraded and primitive these Levantine mysteries became. The most holy day was Black Friday, the “day of blood,” commemorating the self-inflicted death of Attis. After three days of the celebration of the sacrifice and death of Attis the festival was turned to joy in honor of his resurrection.
2014 98:4.7 Les cérémonies phrygiennes étaient imposantes mais dégradantes. Leurs fêtes sanglantes montrent à quel point les mystères levantins étaient devenus dégradés et primitifs. Le jour le plus saint était le Vendredi Noir, le « jour du sang », commémorant la mort volontaire d’Attis. Après les trois jours où l’on célébrait le sacrifice et la mort d’Attis, la fête tournait en liesse en l’honneur de sa résurrection.
1955 98:4.8 The rituals of the worship of Isis and Osiris were more refined and impressive than were those of the Phrygian cult. This Egyptian ritual was built around the legend of the Nile god of old, a god who died and was resurrected, which concept was derived from the observation of the annually recurring stoppage of vegetation growth followed by the springtime restoration of all living plants. The frenzy of the observance of these mystery cults and the orgies of their ceremonials, which were supposed to lead up to the “enthusiasm” of the realization of divinity, were sometimes most revolting.
2014 98:4.8 Les rituels du culte d’Isis et d’Osiris étaient plus raffinés et plus impressionnants que ceux du culte phrygien. Ce rituel égyptien était bâti autour de la légende de l’ancien dieu du Nil, un dieu qui mourut et fut ressuscité. Ce concept dérivait de l’observation que la croissance des plantes s’arrête selon un rythme annuel récurrent, suivi de la régénération de tous les végétaux vivants au printemps. La frénésie dans la célébration de ces cultes des mystères et les orgies de leurs cérémonies, qui étaient censées aboutir à « l’enthousiasme » de la réalisation de la divinité, étaient parfois des plus révoltantes.
5. THE CULT OF MITHRAS
5. LE CULTE DE MITHRA
1955 98:5.1 The Phrygian and Egyptian mysteries eventually gave way before the greatest of all the mystery cults, the worship of Mithras. The Mithraic cult made its appeal to a wide range of human nature and gradually supplanted both of its predecessors. Mithraism spread over the Roman Empire through the propagandizing of Roman legions recruited in the Levant, where this religion was the vogue, for they carried this belief wherever they went. And this new religious ritual was a great improvement over the earlier mystery cults.
2014 98:5.1 Les mystères phrygien et égyptien finirent par s’effacer devant le plus grand de tous les cultes des mystères, l’adoration de Mithra. Le culte mithriaque attirait un large éventail de tempéraments humains et supplanta graduellement ses deux prédécesseurs. Le mithraïsme se répandit dans l’empire romain par la propagande des légions romaines recrutées au Levant, où cette religion était en vogue, car les soldats apportaient cette croyance partout où ils allaient. Ce nouveau rituel religieux fut un grand progrès sur les cultes antérieurs des mystères.[12]
1955 98:5.2 The cult of Mithras arose in Iran and long persisted in its homeland despite the militant opposition of the followers of Zoroaster. But by the time Mithraism reached Rome, it had become greatly improved by the absorption of many of Zoroaster’s teachings. It was chiefly through the Mithraic cult that Zoroaster’s religion exerted an influence upon later appearing Christianity.
2014 98:5.2 Le culte de Mithra naquit en Iran et subsista longtemps dans son pays d’origine, malgré l’opposition militante des disciples de Zoroastre. Mais, à l’époque où le mithraïsme atteignit Rome, il avait été grandement amélioré par l’assimilation de nombreux enseignements de Zoroastre. Ce fut principalement au travers du culte mithriaque que la religion de Zoroastre exerça une influence sur le christianisme apparu plus tard.
1955 98:5.3 The Mithraic cult portrayed a militant god taking origin in a great rock, engaging in valiant exploits, and causing water to gush forth from a rock struck with his arrows. There was a flood from which one man escaped in a specially built boat and a last supper which Mithras celebrated with the sun-god before he ascended into the heavens. This sun-god, or Sol Invictus, was a degeneration of the Ahura-Mazda deity concept of Zoroastrianism. Mithras was conceived as the surviving champion of the sun-god in his struggle with the god of darkness. And in recognition of his slaying the mythical sacred bull, Mithras was made immortal, being exalted to the station of intercessor for the human race among the gods on high.
2014 98:5.3 Le culte mithriaque décrivait un dieu militant prenant naissance dans un grand rocher, se lançant dans de vaillants exploits et faisant jaillir de l’eau d’un rocher frappé par ses flèches. Il y avait un déluge duquel un seul homme échappait dans un bateau spécialement construit, et un dernier souper que Mithra célébrait avec le dieu-soleil avant de s’élever au ciel. Ce dieu-soleil, Sol Invictus, était une dégénération d’Ahura-Mazda, le concept de déité du zoroastrisme. Mithra était conçu comme le champion survivant du dieu-soleil dans sa lutte avec le dieu des ténèbres. En reconnaissance d’avoir tué le taureau mythique sacré, Mithra fut rendu immortel et élevé au poste d’intercesseur pour la race humaine parmi les dieux du ciel.
1955 98:5.4 The adherents of this cult worshiped in caves and other secret places, chanting hymns, mumbling magic, eating the flesh of the sacrificial animals, and drinking the blood. Three times a day they worshiped, with special weekly ceremonials on the day of the sun-god and with the most elaborate observance of all on the annual festival of Mithras, December twenty-fifth. It was believed that the partaking of the sacrament ensured eternal life, the immediate passing, after death, to the bosom of Mithras, there to tarry in bliss until the judgment day. On the judgment day the Mithraic keys of heaven would unlock the gates of Paradise for the reception of the faithful; whereupon all the unbaptized of the living and the dead would be annihilated upon the return of Mithras to earth. It was taught that, when a man died, he went before Mithras for judgment, and that at the end of the world Mithras would summon all the dead from their graves to face the last judgment. The wicked would be destroyed by fire, and the righteous would reign with Mithras forever.
2014 98:5.4 Les adhérents de ce culte le pratiquaient dans des grottes et autres lieux secrets où ils chantaient des hymnes, marmottaient des paroles magiques, mangeaient la chair des animaux sacrifiés et buvaient leur sang. Ils adoraient trois fois par jour, avec des cérémonies hebdomadaires spéciales le jour du dieu-soleil, et la célébration la plus minutieuse de toutes avait lieu lors de la fête annuelle de Mithra, le 25 décembre. La croyance était que le partage du sacrement assurait la vie éternelle, le passage immédiat, après la mort, dans le sein de Mithra, pour y demeurer dans la félicité jusqu’au jour du jugement ; ce jour-là, les clefs mithriaques du ciel ouvriraient les portes du Paradis pour y recevoir les fidèles, après quoi tous les non-baptisés parmi les vivants et les morts seraient anéantis lors du retour de Mithra sur terre. On enseignait qu’après sa mort, un homme allait devant Mithra pour être jugé, et qu’à la fin du monde, Mithra ferait sortir tous les morts de leur tombe pour le jugement dernier. Les méchants seraient détruits par le feu, et les bons règneraient avec Mithra pour toujours.
1955 98:5.5 At first it was a religion only for men, and there were seven different orders into which believers could be successively initiated. Later on, the wives and daughters of believers were admitted to the temples of the Great Mother, which adjoined the Mithraic temples. The women’s cult was a mixture of Mithraic ritual and the ceremonies of the Phrygian cult of Cybele, the mother of Attis.
2014 98:5.5 Au début, c’était uniquement une religion pour les hommes ; les croyants pouvaient être initiés successivement dans sept ordres différents. Plus tard, les épouses et les filles des croyants furent admises aux temples de la Grande Mère qui étaient contigus aux temples mithriaques. Le culte féminin était un mélange du rituel mithriaque et des cérémonies du culte phrygien de Cybèle, mère d’Attis.
6. MITHRAISM AND CHRISTIANITY
6. MITHRACISME ET CHRISTIANISME
1955 98:6.1 Prior to the coming of the mystery cults and Christianity, personal religion hardly developed as an independent institution in the civilized lands of North Africa and Europe; it was more of a family, city-state, political, and imperial affair. The Hellenic Greeks never evolved a centralized worship system; the ritual was local; they had no priesthood and no “sacred book.” Much as the Romans, their religious institutions lacked a powerful driving agency for the preservation of higher moral and spiritual values. While it is true that the institutionalization of religion has usually detracted from its spiritual quality, it is also a fact that no religion has thus far succeeded in surviving without the aid of institutional organization of some degree, greater or lesser.
2014 98:6.1 Avant l’apparition des cultes des mystères et du christianisme dans les pays civilisés d’Afrique du Nord et d’Europe, la religion personnelle ne s’y était guère développée comme institution indépendante ; elle était plutôt une affaire de famille, de cité-État, de politique et d’empire. Les Grecs hellènes n’instituèrent jamais un système de culte centralisé ; le rituel était local ; ils n’avaient ni prêtrise ni « livre sacré ». Comme chez les Romains, leurs institutions religieuses manquaient d’un puissant agent moteur pour préserver les valeurs morales et spirituelles supérieures. Il est exact que, si l’on fait de la religion une institution, on porte généralement atteinte à sa qualité spirituelle, mais il faut bien constater aussi le fait que nulle religion n’a jusqu’ici réussi à survivre sans l’aide d’une organisation institutionnelle plus ou moins poussée.[13][14][15][16][17][18][19][20][21]
1955 98:6.3 During the third century after Christ, Mithraic and Christian churches were very similar both in appearance and in the character of their ritual. A majority of such places of worship were underground, and both contained altars whose backgrounds variously depicted the sufferings of the savior who had brought salvation to a sin-cursed human race.
2014 98:6.3 Au cours du troisième siècle après le Christ, les Églises mithriaques et chrétiennes se ressemblèrent beaucoup quant à l’aspect extérieur et au caractère de leur rituel. Leurs lieux de culte étaient en majorité souterrains et contenaient, dans les deux cas, des autels dont les arrière-plans dépeignaient diversement les souffrances du sauveur qui avait apporté le salut à une race humaine maudite par le péché.[7]
1955 98:6.4 Always had it been the practice of Mithraic worshipers, on entering the temple, to dip their fingers in holy water. And since in some districts there were those who at one time belonged to both religions, they introduced this custom into the majority of the Christian churches in the vicinity of Rome. Both religions employed baptism and partook of the sacrament of bread and wine. The one great difference between Mithraism and Christianity, aside from the characters of Mithras and Jesus, was that the one encouraged militarism while the other was ultrapacific. Mithraism’s tolerance for other religions (except later Christianity) led to its final undoing. But the deciding factor in the struggle between the two was the admission of women into the full fellowship of the Christian faith.
2014 98:6.4 En entrant au temple, les adorateurs mithriaques avaient toujours eu l’habitude de tremper leurs doigts dans de l’eau bénite. Et, comme il y avait dans certains districts des personnes qui, à un moment donné, appartenaient aux deux religions, ils apportèrent cette coutume dans la majorité des Églises chrétiennes voisines de Rome. Les deux religions employaient le baptême et partageaient le sacrement du pain et du vin. En dehors du caractère de Mithra et de Jésus, la seule grande différence entre les religions mithriaque et chrétienne était que la première encourageait le militarisme, tandis que la seconde était ultrapacifique. Sa tolérance envers les autres religions (sauf le christianisme plus récent) conduisit le mithraïsme à sa perte finale, mais le facteur décisif de la lutte entre les deux fut l’admission des femmes comme membres à part entière de la communauté de la foi chrétienne.[8]
1955 98:6.5 In the end the nominal Christian faith dominated the Occident. Greek philosophy supplied the concepts of ethical value; Mithraism, the ritual of worship observance; and Christianity, as such, the technique for the conservation of moral and social values.
2014 98:6.5 La foi chrétienne de nom finit par dominer l’Occident. La philosophie grecque fournit les concepts des valeurs éthiques, le mithraïsme apporta le rituel d’observance du culte, et le christianisme, comme tel, donna la technique pour conserver les valeurs morales et sociales.
7. THE CHRISTIAN RELIGION
7. LA RELIGION CHRÉTIENNE
1955 98:7.1 A Creator Son did not incarnate in the likeness of mortal flesh and bestow himself upon the humanity of Urantia to reconcile an angry God but rather to win all mankind to the recognition of the Father’s love and to the realization of their sonship with God. After all, even the great advocate of the atonement doctrine realized something of this truth, for he declared that “God was in Christ reconciling the world to himself.”
2014 98:7.1 Ce n’est pas pour réconcilier un Dieu courroucé qu’un Fils Créateur s’est incarné dans la similitude d’une chair mortelle et effusé sur l’humanité d’Urantia ; c’est plutôt pour gagner tous les hommes à la reconnaissance de l’amour du Père et à la réalisation de leur filiation avec Dieu. Après tout, même le grand avocat de la doctrine de l’expiation a quelque peu compris cette vérité, car il a proclamé que « Dieu, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui-même[1]. »[22][23][9][10][11]
1955 98:7.2 It is not the province of this paper to deal with the origin and dissemination of the Christian religion. Suffice it to say that it is built around the person of Jesus of Nazareth, the humanly incarnate Michael Son of Nebadon, known to Urantia as the Christ, the anointed one. Christianity was spread throughout the Levant and Occident by the followers of this Galilean, and their missionary zeal equaled that of their illustrious predecessors, the Sethites and Salemites, as well as that of their earnest Asiatic contemporaries, the Buddhist teachers.
2014 98:7.2 Le présent fascicule ne cherche pas à analyser l’origine et la propagation de la religion chrétienne. Il suffit de dire qu’elle est bâtie autour de la personne de Jésus de Nazareth, le Fils Micaël de Nébadon humainement incarné, connu sur Urantia comme le Christ, l’oint du Seigneur. Le christianisme fut répandu dans tout le Levant et l’Occident par les disciples de ce Galiléen. Leur zèle missionnaire égalait celui de leurs illustres prédécesseurs, les Séthites et les Salémites, aussi bien que celui de leurs sincères contemporains asiatiques, les éducateurs bouddhistes.[24][28]
1955 98:7.3 The Christian religion, as a Urantian system of belief, arose through the compounding of the following teachings, influences, beliefs, cults, and personal individual attitudes:
1955 98:7.4 1. The Melchizedek teachings, which are a basic factor in all the religions of Occident and Orient that have arisen in the last four thousand years.
2014 98:7.4 1. Les enseignements de Melchizédek, facteur fondamental dans toutes les religions d’Orient et d’Occident qui ont pris corps depuis quatre-mille ans.
1955 98:7.5 2. The Hebraic system of morality, ethics, theology, and belief in both Providence and the supreme Yahweh.
2014 98:7.5 2. Le système hébraïque de moralité, d’éthique, de théologie et de croyance à la fois en la Providence et en Yahweh le suprême.
1955 98:7.6 3. The Zoroastrian conception of the struggle between cosmic good and evil, which had already left its imprint on both Judaism and Mithraism. Through prolonged contact attendant upon the struggles between Mithraism and Christianity, the doctrines of the Iranian prophet became a potent factor in determining the theologic and philosophic cast and structure of the dogmas, tenets, and cosmology of the Hellenized and Latinized versions of the teachings of Jesus.
2014 98:7.6 3. La conception zoroastrienne de lutte entre le bien cosmique et le mal cosmique, conception qui avait déjà laissé son empreinte sur le judaïsme et le mithraïsme. À travers un contact prolongé accompagnant les luttes entre mithraïsme et christianisme, les doctrines du prophète iranien devinrent un facteur puissant dans la mise en forme et la structure théologique et philosophique des dogmes, des doctrines et de la cosmologie des versions hellénisées et latinisées des enseignements de Jésus.
1955 98:7.7 4. The mystery cults, especially Mithraism but also the worship of the Great Mother in the Phrygian cult. Even the legends of the birth of Jesus on Urantia became tainted with the Roman version of the miraculous birth of the Iranian savior-hero, Mithras, whose advent on earth was supposed to have been witnessed by only a handful of gift-bearing shepherds who had been informed of this impending event by angels.
2014 98:7.7 4. Les cultes des mystères, spécialement le mithraïsme, mais aussi l’adoration de la Grande Mère dans le culte phrygien. Même les légendes au sujet de la naissance de Jésus sur Urantia furent viciées par la version romaine de la naissance miraculeuse du sauveur-héros iranien Mithra, dont la venue sur terre était censée n’avoir eu pour témoins qu’un petit groupe de bergers porteurs de présents, qui avaient été informés de l’évènement imminent par des anges.
1955 98:7.8 5. The historic fact of the human life of Joshua ben Joseph, the reality of Jesus of Nazareth as the glorified Christ, the Son of God.
2014 98:7.8 5. Le fait historique de la vie humaine de Joshua ben Joseph, la réalité de Jésus de Nazareth en tant que Christ glorifié, le Fils de Dieu.
1955 98:7.9 6. The personal viewpoint of Paul of Tarsus. And it should be recorded that Mithraism was the dominant religion of Tarsus during his adolescence. Paul little dreamed that his well-intentioned letters to his converts would someday be regarded by still later Christians as the “word of God.” Such well-meaning teachers must not be held accountable for the use made of their writings by later-day successors.
2014 98:7.9 6. Le point de vue personnel de Paul de Tarse. Et il faut noter que le mithraïsme était la religion dominante à Tarse pendant son adolescence. Paul ne songeait guère que ses lettres bien intentionnées à ses convertis seraient plus tard considérées par des chrétiens comme la « parole de Dieu ». Des éducateurs de bonne volonté comme lui ne doivent pas être tenus pour responsables de l’usage que des successeurs venus bien plus tard auront fait de leurs écrits.[25]
1955 98:7.10 7. The philosophic thought of the Hellenistic peoples, from Alexandria and Antioch through Greece to Syracuse and Rome. The philosophy of the Greeks was more in harmony with Paul’s version of Christianity than with any other current religious system and became an important factor in the success of Christianity in the Occident. Greek philosophy, coupled with Paul’s theology, still forms the basis of European ethics.
2014 98:7.10 7. La pensée philosophique des Hellénistes depuis Alexandrie et Antioche, en passant par la Grèce, jusqu’à Syracuse et Rome. La philosophie des Grecs était plus en harmonie avec la version paulinienne du christianisme qu’avec aucun autre système religieux courant. Elle devint un facteur important du succès du christianisme en Occident. La philosophie grecque, doublée de la théologie de Paul, forme encore la base de l’éthique européenne.
1955 98:7.11 As the original teachings of Jesus penetrated the Occident, they became Occidentalized, and as they became Occidentalized, they began to lose their potentially universal appeal to all races and kinds of men. Christianity, today, has become a religion well adapted to the social, economic, and political mores of the white races. It has long since ceased to be the religion of Jesus, although it still valiantly portrays a beautiful religion about Jesus to such individuals as sincerely seek to follow in the way of its teaching. It has glorified Jesus as the Christ, the Messianic anointed one from God, but has largely forgotten the Master’s personal gospel: the Fatherhood of God and the universal brotherhood of all men.
2014 98:7.11 À mesure que les enseignements originels de Jésus pénétrèrent l’Occident, ils furent occidentalisés et, à mesure qu’ils furent occidentalisés, ils commencèrent à perdre leur potentiel d’attrait universel pour toutes les races et toutes les sortes d’hommes. Aujourd’hui, le christianisme est devenu une religion bien adaptée aux mœurs sociales, économiques et politiques des races blanches. Il a cessé, depuis longtemps, d’être la religion de Jésus, bien qu’il dépeigne toujours vaillamment une belle religion à propos de Jésus aux personnes qui cherchent sincèrement à suivre la voie de son enseignement. Le christianisme a glorifié Jésus en tant que Christ, l’oint messianique de Dieu, mais il a grandement oublié l’évangile personnel du Maitre : la Paternité de Dieu et la fraternité universelle de tous les hommes.[26][27][28][29]
1955 98:7.12 And this is the long story of the teachings of Machiventa Melchizedek on Urantia. It is nearly four thousand years since this emergency Son of Nebadon bestowed himself on Urantia, and in that time the teachings of the “priest of El Elyon, the Most High God,” have penetrated to all races and peoples. And Machiventa was successful in achieving the purpose of his unusual bestowal; when Michael made ready to appear on Urantia, the God concept was existent in the hearts of men and women, the same God concept that still flames anew in the living spiritual experience of the manifold children of the Universal Father as they live their intriguing temporal lives on the whirling planets of space.
2014 98:7.12 Telle est la longue histoire des enseignements de Machiventa Melchizédek sur Urantia. Il y a bientôt quatre-mille ans que ce Fils de secours de Nébadon s’effusa sur Urantia[2]. Au cours de ces millénaires, les enseignements du « prêtre d’El Elyon, le Très Haut Dieu » ont pénétré chez toutes les races et tous les peuples. Machiventa avait atteint le but de son effusion exceptionnelle. Le concept de Dieu était présent dans le cœur des hommes et des femmes au moment où Micaël se prépara à apparaitre sur Urantia. Ce même concept jette toujours de nouvelles flammes dans l’expérience spirituelle vivante des multiples enfants du Père Universel, pendant qu’ils vivent leur mystérieuse vie temporelle sur les planètes tourbillonnantes de l’espace.[10][26][30][31]
1955 98:7.13 [Presented by a Melchizedek of Nebadon.]
2014 98:7.13 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
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