Le Livre d'Urantia en anglais est dans le domaine public mondial depuis 2006.
Traductions : © 2014 Urantia Foundation
Fascicule 67. La rébellion planétaire |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 69. Les institutions humaines primitives |
THE DAWN OF CIVILIZATION
L’AURORE DE LA CIVILISATION
1955 68:0.1 THIS is the beginning of the narrative of the long, long forward struggle of the human species from a status that was little better than an animal existence, through the intervening ages, and down to the later times when a real, though imperfect, civilization had evolved among the higher races of mankind.
2014 68:0.1 VOICI le commencement du récit du long, très long combat de l’espèce humaine allant de l’avant, partant d’un statut à peine meilleur qu’une existence animale, et passant par les âges intermédiaires pour arriver aux temps plus récents où une civilisation réelle, bien qu’imparfaite, s’était développée parmi les races supérieures de l’humanité.
1955 68:0.2 Civilization is a racial acquirement; it is not biologically inherent; hence must all children be reared in an environment of culture, while each succeeding generation of youth must receive anew its education. The superior qualities of civilization—scientific, philosophic, and religious—are not transmitted from one generation to another by direct inheritance. These cultural achievements are preserved only by the enlightened conservation of social inheritance.
2014 68:0.2 La civilisation est une acquisition raciale ; elle n’est pas inhérente à la biologie ; c’est pourquoi tous les enfants doivent être élevés dans un milieu culturel, et la jeunesse de chaque génération successive doit recevoir à nouveau son éducation. Les qualités supérieures de la civilisation — scientifiques, philosophiques et religieuses — ne se transmettent pas d’une génération à l’autre par héritage direct. Ces réalisations culturelles ne sont préservées que par la conservation éclairée du patrimoine social.[1][2][3][1][2][3][4]
1955 68:0.3 Social evolution of the co-operative order was initiated by the Dalamatia teachers, and for three hundred thousand years mankind was nurtured in the idea of group activities. The blue man most of all profited by these early social teachings, the red man to some extent, and the black man least of all. In more recent times the yellow race and the white race have presented the most advanced social development on Urantia.
2014 68:0.3 L’évolution sociale d’ordre coopératif fut inaugurée par les instructeurs de Dalamatia. Pendant trois-cent-mille ans, l’humanité fut élevée dans l’idée qu’il fallait agir collectivement. L’homme bleu profita plus que tous les autres de ces enseignements premiers ; l’homme rouge en profita dans une certaine mesure et l’homme noir, moins que tous les autres. À des époques plus récentes, les races jaune et blanche ont présenté le développement social le plus avancé d’Urantia.[4]
1. PROTECTIVE SOCIALIZATION
1. LA SOCIALISATION PROTECTRICE
1955 68:1.1 When brought closely together, men often learn to like one another, but primitive man was not naturally overflowing with the spirit of brotherly feeling and the desire for social contact with his fellows. Rather did the early races learn by sad experience that “in union there is strength”; and it is this lack of natural brotherly attraction that now stands in the way of immediate realization of the brotherhood of man on Urantia.
2014 68:1.1 Quand les hommes sont amenés à se rapprocher étroitement, ils apprennent souvent à s’aimer mutuellement, mais les hommes primitifs ne débordaient pas naturellement de sentiments fraternels ni du désir de contacts sociaux avec leurs semblables. C’est plutôt par de tristes expériences que les races primitives apprirent que « l’union fait la force » ; et c’est ce manque d’attirance fraternelle naturelle qui fait, maintenant, obstacle à une réalisation immédiate de la fraternité des hommes sur Urantia.[4][5][6]
1955 68:1.2 Association early became the price of survival. The lone man was helpless unless he bore a tribal mark which testified that he belonged to a group which would certainly avenge any assault made upon him. Even in the days of Cain it was fatal to go abroad alone without some mark of group association. Civilization has become man’s insurance against violent death, while the premiums are paid by submission to society’s numerous law demands.
2014 68:1.2 De bonne heure, l’association devint le prix de la survie. L’homme isolé était impuissant s’il ne portait pas une marque tribale témoignant de son appartenance à un groupe qui se vengerait certainement de toute attaque contre lui. Même à l’époque de Caïn, il était funeste d’aller seul au loin sans porter la marque de quelque groupe[1]. La civilisation est devenue l’assurance de l’homme contre une mort violente, et ses primes sont payées par la soumission aux nombreuses exigences légales de la société.[2]
1955 68:1.3 Primitive society was thus founded on the reciprocity of necessity and on the enhanced safety of association. And human society has evolved in agelong cycles as a result of this isolation fear and by means of reluctant co-operation.
2014 68:1.3 La société primitive fut ainsi fondée sur les nécessités réciproques et sur l’accroissement de sécurité dus aux associations. C’est sous l’empire de la peur de l’isolement et grâce à une coopération donnée à contrecœur que la société humaine a évolué pendant des cycles millénaires.[7][3]
1955 68:1.4 Primitive human beings early learned that groups are vastly greater and stronger than the mere sum of their individual units. One hundred men united and working in unison can move a great stone; a score of well-trained guardians of the peace can restrain an angry mob. And so society was born, not of mere association of numbers, but rather as a result of the organization of intelligent co-operators. But co-operation is not a natural trait of man; he learns to co-operate first through fear and then later because he discovers it is most beneficial in meeting the difficulties of time and guarding against the supposed perils of eternity.
2014 68:1.4 Les hommes primitifs apprirent de bonne heure que les groupes sont beaucoup plus grands et plus forts que la simple somme des individus qui les composent. Cent hommes unis et travaillant à l’unisson peuvent déplacer un gros bloc de pierre ; une vingtaine de gardiens de la paix bien entrainés peuvent contenir une foule en colère. C’est ainsi que naquit la société, non d’une simple association numérique, mais plutôt grâce à l’organisation de coopérateurs intelligents. Mais la coopération n’est pas une caractéristique naturelle de l’homme ; celui-ci apprend à coopérer d’abord par peur, et plus tard parce qu’il découvre que c’est très avantageux pour faire face aux difficultés du temps présent et pour se protéger contre les périls supposés de l’éternité.[7][8][9][2]
1955 68:1.5 The peoples who thus early organized themselves into a primitive society became more successful in their attacks on nature as well as in defense against their fellows; they possessed greater survival possibilities; hence has civilization steadily progressed on Urantia, notwithstanding its many setbacks. And it is only because of the enhancement of survival value in association that man’s many blunders have thus far failed to stop or destroy human civilization.
2014 68:1.5 Les peuples qui s’organisèrent ainsi de bonne heure en sociétés primitives obtinrent de meilleurs résultats dans leurs attaques contre la nature ainsi que dans leur défense contre leurs semblables. Ils avaient de plus grandes possibilités de survie. La civilisation a donc constamment progressé sur Urantia malgré ses nombreux reculs. Et c’est uniquement parce que la valeur de survie est accrue par l’association que les nombreuses bévues des hommes n’ont réussi jusqu’à présent ni à arrêter ni à détruire la civilisation humaine.
1955 68:1.6 That contemporary cultural society is a rather recent phenomenon is well shown by the present-day survival of such primitive social conditions as characterize the Australian natives and the Bushmen and Pygmies of Africa. Among these backward peoples may be observed something of the early group hostility, personal suspicion, and other highly antisocial traits which were so characteristic of all primitive races. These miserable remnants of the nonsocial peoples of ancient times bear eloquent testimony to the fact that the natural individualistic tendency of man cannot successfully compete with the more potent and powerful organizations and associations of social progression. These backward and suspicious antisocial races that speak a different dialect every forty or fifty miles illustrate what a world you might now be living in but for the combined teaching of the corporeal staff of the Planetary Prince and the later labors of the Adamic group of racial uplifters.
2014 68:1.6 La société culturelle contemporaine est un phénomène plutôt récent. Cela est bien démontré par la survie, à l’heure actuelle, de conditions sociales aussi primitives que celles des aborigènes australiens et des Boschimans et Pygmées d’Afrique. Chez ces peuplades arriérées, on peut encore observer quelque peu l’hostilité tribale, la suspicion personnelle et d’autres traits hautement antisociaux si caractéristiques de toutes les races primitives. Ces misérables restes des peuples asociaux de jadis témoignent éloquemment du fait que la tendance individualiste naturelle de l’homme ne peut lutter avec succès contre les organisations et associations de progrès social plus efficaces et plus puissantes. Ces races antisociales arriérées et soupçonneuses, dont les dialectes changent tous les soixante ou quatre-vingts kilomètres, montrent dans quel monde vous auriez risqué de vivre s’il n’y avait pas eu les enseignements de l’état-major corporel du Prince Planétaire et les apports ultérieurs du groupe adamique des élévateurs raciaux.[1][10][11]
1955 68:1.7 The modern phrase, “back to nature,” is a delusion of ignorance, a belief in the reality of the onetime fictitious “golden age.” The only basis for the legend of the golden age is the historic fact of Dalamatia and Eden. But these improved societies were far from the realization of utopian dreams.
2014 68:1.7 L’expression moderne « retour à la nature » est une illusion de l’ignorance, une croyance à la réalité d’un ancien « âge d’or » fictif. La légende de l’âge d’or a pour seule base le fait historique de l’existence de Dalamatia et d’Éden, mais ces sociétés améliorées étaient loin de réaliser les rêves utopiques.[1]
2. FACTORS IN SOCIAL PROGRESSION
2. LES FACTEURS DE PROGRÈS SOCIAL
1955 68:2.1 Civilized society is the result of man’s early efforts to overcome his dislike of isolation. But this does not necessarily signify mutual affection, and the present turbulent state of certain primitive groups well illustrates what the early tribes came up through. But though the individuals of a civilization may collide with each other and struggle against one another, and though civilization itself may appear to be an inconsistent mass of striving and struggling, it does evidence earnest striving, not the deadly monotony of stagnation.
2014 68:2.1 La société civilisée résulte des efforts initiaux des hommes pour surmonter leur aversion de l’isolement, ce qui n’implique pas nécessairement une affection mutuelle, et l’état turbulent présent de certains groupes primitifs illustre bien les difficultés que traversèrent les premières tribus. Bien que les membres d’une civilisation puissent se heurter et se combattre, et bien que la civilisation, elle-même, puisse apparaitre comme un ensemble incohérent de tentatives et de luttes, elle n’en démontre pas moins un effort soutenu, et non la monotonie mortelle de la stagnation.
1955 68:2.2 While the level of intelligence has contributed considerably to the rate of cultural progress, society is essentially designed to lessen the risk element in the individual’s mode of living, and it has progressed just as fast as it has succeeded in lessening pain and increasing the pleasure element in life. Thus does the whole social body push on slowly toward the goal of destiny—extinction or survival—depending on whether that goal is self-maintenance or self-gratification. Self-maintenance originates society, while excessive self-gratification destroys civilization.
2014 68:2.2 Le niveau de l’intelligence a puissamment contribué au rythme de la progression culturelle, mais la société a essentiellement pour but de diminuer l’élément risque dans le mode de vie individuel. Elle a progressé à l’allure même où elle a réussi à diminuer la souffrance et à augmenter l’élément plaisir dans la vie. C’est ainsi que le corps social tout entier avance lentement vers le but de sa destinée — la survie ou la disparition — selon que son but est la préservation du moi ou le plaisir égoïste. La préservation du moi fait naitre la société, tandis que l’excès des jouissances égoïstes détruit la civilisation.[4]
1955 68:2.3 Society is concerned with self-perpetuation, self-maintenance, and self-gratification, but human self-realization is worthy of becoming the immediate goal of many cultural groups.
1955 68:2.4 The herd instinct in natural man is hardly sufficient to account for the development of such a social organization as now exists on Urantia. Though this innate gregarious propensity lies at the bottom of human society, much of man’s sociability is an acquirement. Two great influences which contributed to the early association of human beings were food hunger and sex love; these instinctive urges man shares with the animal world. Two other emotions which drove human beings together and held them together were vanity and fear, more particularly ghost fear.
2014 68:2.4 L’instinct grégaire dans l’homme naturel ne suffit pas à expliquer le développement d’une organisation sociale telle que celle qui existe présentement sur Urantia. Bien que cette propension innée soit à la base de la société humaine, une grande part de la sociabilité de l’homme est un acquêt. Deux grandes influences qui contribuèrent aux associations primitives d’êtres humains furent la faim et l’amour sexuel, besoins instinctifs que les hommes partagent avec le monde animal. Deux autres sentiments ont rapproché les êtres humains et les ont maintenus rapprochés, la vanité et la peur, plus particulièrement la peur des fantômes.[12][1][2][3]
1955 68:2.5 History is but the record of man’s agelong food struggle. Primitive man only thought when he was hungry; food saving was his first self-denial, self-discipline. With the growth of society, food hunger ceased to be the only incentive for mutual association. Numerous other sorts of hunger, the realization of various needs, all led to the closer association of mankind. But today society is top-heavy with the overgrowth of supposed human needs. Occidental civilization of the twentieth century groans wearily under the tremendous overload of luxury and the inordinate multiplication of human desires and longings. Modern society is enduring the strain of one of its most dangerous phases of far-flung interassociation and highly complicated interdependence.
2014 68:2.5 L’histoire n’est que le compte rendu de la lutte millénaire des hommes pour leur nourriture. L’homme primitif ne pensait que lorsqu’il avait faim ; économiser de la nourriture fut son premier renoncement, son premier acte d’autodiscipline. Avec le développement de la société, la faim cessa d’être le seul motif d’association. De nombreuses autres sortes de faims, le désir d’assouvir des besoins divers conduisirent tous l’humanité à s’associer plus étroitement. Mais la société d’aujourd’hui est déséquilibrée par la croissance excessive de prétendus besoins humains. La civilisation occidentale du vingtième siècle gémit d’épuisement sous l’énorme surcharge du luxe et la multiplication désordonnée des envies et des désirs humains. La société moderne subit la tension d’une des phases les plus dangereuses d’interassociation à grande échelle et d’interdépendance hautement complexe.[4][1][3]
1955 68:2.6 Hunger, vanity, and ghost fear were continuous in their social pressure, but sex gratification was transient and spasmodic. The sex urge alone did not impel primitive men and women to assume the heavy burdens of home maintenance. The early home was founded upon the sex restlessness of the male when deprived of frequent gratification and upon that devoted mother love of the human female, which in measure she shares with the females of all the higher animals. The presence of a helpless baby determined the early differentiation of male and female activities; the woman had to maintain a settled residence where she could cultivate the soil. And from earliest times, where woman was has always been regarded as the home.
2014 68:2.6 La pression sociale de la faim, de la vanité et de la peur des fantômes était continue, mais celle de la satisfaction sexuelle était temporaire et sporadique. À lui seul, le désir sexuel ne contraignait pas les hommes et les femmes primitifs à assumer les lourdes charges de l’entretien d’un foyer. Le foyer primitif était fondé sur l’effervescence sexuelle du mâle privé de satisfactions fréquentes, et sur le profond amour maternel de la femme, amour qu’elle partage, dans une certaine mesure, avec les femelles de tous les animaux supérieurs. La présence d’un enfant sans défense détermina la première différenciation entre les activités masculines et féminines ; la femme dut entretenir une résidence fixe où elle pouvait cultiver le sol. Depuis les temps les plus reculés, l’endroit où se tient la femme a toujours été considéré comme le foyer.[13]
1955 68:2.7 Woman thus early became indispensable to the evolving social scheme, not so much because of the fleeting sex passion as in consequence of food requirement; she was an essential partner in self-maintenance. She was a food provider, a beast of burden, and a companion who would stand great abuse without violent resentment, and in addition to all of these desirable traits, she was an ever-present means of sex gratification.
2014 68:2.7 La femme devint donc de bonne heure indispensable à l’évolution du plan social, moins à cause d’une éphémère passion sexuelle que par suite du besoin de nourriture ; elle était une partenaire essentielle à la conservation de soi. Elle était un fournisseur de nourriture, une bête de somme et une compagne capable de supporter des mauvais traitements sans ressentiment violent ; en plus de tous ces traits désirables, elle était un moyen toujours présent de satisfaction sexuelle.
1955 68:2.8 Almost everything of lasting value in civilization has its roots in the family. The family was the first successful peace group, the man and woman learning how to adjust their antagonisms while at the same time teaching the pursuits of peace to their children.
2014 68:2.8 Presque toutes les valeurs durables de la civilisation ont leurs racines dans la famille. La famille fut le premier groupement pacifique couronné de succès, car l’homme et la femme apprirent à concilier leurs antagonismes tout en enseignant les occupations pacifiques à leurs enfants.[8][14][15][16][17][18][19][20][21][25]
1955 68:2.9 The function of marriage in evolution is the insurance of race survival, not merely the realization of personal happiness; self-maintenance and self-perpetuation are the real objects of the home. Self-gratification is incidental and not essential except as an incentive insuring sex association. Nature demands survival, but the arts of civilization continue to increase the pleasures of marriage and the satisfactions of family life.
2014 68:2.9 La fonction du mariage, dans l’évolution, est d’assurer la survie de la race, et non simplement de réaliser un bonheur personnel. Les vrais objectifs du foyer consistent à se préserver et à se perpétuer. La satisfaction égoïste est accessoire ; elle n’est essentielle que comme stimulant assurant l’association sexuelle. La nature exige la survivance, mais les arts de la civilisation ne cessent d’accroitre les plaisirs du mariage et les satisfactions de la vie familiale.[5][6]
1955 68:2.10 If vanity be enlarged to cover pride, ambition, and honor, then we may discern not only how these propensities contribute to the formation of human associations, but how they also hold men together, since such emotions are futile without an audience to parade before. Soon vanity associated with itself other emotions and impulses which required a social arena wherein they might exhibit and gratify themselves. This group of emotions gave origin to the early beginnings of all art, ceremonial, and all forms of sportive games and contests.
2014 68:2.10 Si nous élargissons la notion de vanité pour y faire entrer l’orgueil, l’ambition et l’honneur, nous pouvons alors discerner non seulement comment ces propensions contribuent à former des associations humaines, mais aussi comment elles maintiennent les hommes réunis, puisque ces sentiments seraient vains sans un public devant qui parader. À la vanité s’adjoignirent bientôt d’autres sentiments et d’autres impulsions nécessitant un cadre social pour s’exhiber et s’assouvir. Ce groupe de sentiments donna naissance aux premières manifestations de tous les arts et cérémonies, et de toutes les formes de compétitions et de jeux sportifs.[22][23][24][2]
1955 68:2.11 Vanity contributed mightily to the birth of society; but at the time of these revelations the devious strivings of a vainglorious generation threaten to swamp and submerge the whole complicated structure of a highly specialized civilization. Pleasure-want has long since superseded hunger-want; the legitimate social aims of self-maintenance are rapidly translating themselves into base and threatening forms of self-gratification. Self-maintenance builds society; unbridled self-gratification unfailingly destroys civilization.
2014 68:2.11 La vanité contribua puissamment à la naissance de la société, mais, au moment où ces révélations sont faites, les efforts tortueux d’une génération vaniteuse menacent d’inonder et de submerger toute la structure complexe d’une civilisation hautement spécialisée. Le besoin de plaisirs a depuis longtemps supplanté celui de la faim ; les objectifs sociaux légitimes de la préservation du moi se transforment rapidement en formes viles et menaçantes de satisfactions égoïstes. La préservation du moi édifie la société ; le déchainement des satisfactions égoïstes détruit infailliblement la civilisation.[25][26][27][3][4]
3. SOCIALIZING INFLUENCE OF GHOST FEAR
3. L’INFLUENCE SOCIALISANTE DE LA PEUR DES FANTÔMES
1955 68:3.1 Primitive desires produced the original society, but ghost fear held it together and imparted an extrahuman aspect to its existence. Common fear was physiological in origin: fear of physical pain, unsatisfied hunger, or some earthly calamity; but ghost fear was a new and sublime sort of terror.
2014 68:3.1 Les désirs primitifs produisirent la société originelle, mais la peur des fantômes assura sa cohésion et imprima à son existence un aspect extrahumain. La peur ordinaire avait une origine physiologique : la peur de la douleur physique, la faim inassouvie ou quelque calamité terrestre ; mais la peur des fantômes fut une sorte de terreur nouvelle et formidable.
1955 68:3.2 Probably the greatest single factor in the evolution of human society was the ghost dream. Although most dreams greatly perturbed the primitive mind, the ghost dream actually terrorized early men, driving these superstitious dreamers into each other’s arms in willing and earnest association for mutual protection against the vague and unseen imaginary dangers of the spirit world. The ghost dream was one of the earliest appearing differences between the animal and human types of mind. Animals do not visualize survival after death.
2014 68:3.2 Le plus important facteur individuel, dans l’évolution de la société humaine, fut probablement de rêver de fantômes. Bien que la plupart des rêves aient troublé profondément le mental primitif, les fantômes apparus en rêve terrorisèrent littéralement les premiers hommes et amenèrent les rêveurs superstitieux à se jeter dans les bras les uns des autres avec une volonté sincère d’association pour se protéger mutuellement contre les dangers invisibles, vagues et imaginaires du monde des esprits. Rêver de fantômes fut une des différences qui apparut le plus tôt entre le mental humain et le mental animal. Les animaux n’imaginent pas la survie après la mort.[28][29][2][3]
1955 68:3.3 Except for this ghost factor, all society was founded on fundamental needs and basic biologic urges. But ghost fear introduced a new factor in civilization, a fear which reaches out and away from the elemental needs of the individual, and which rises far above even the struggles to maintain the group. The dread of the departed spirits of the dead brought to light a new and amazing form of fear, an appalling and powerful terror, which contributed to whipping the loose social orders of early ages into the more thoroughly disciplined and better controlled primitive groups of ancient times. This senseless superstition, some of which still persists, prepared the minds of men, through superstitious fear of the unreal and the supernatural, for the later discovery of “the fear of the Lord which is the beginning of wisdom.” The baseless fears of evolution are designed to be supplanted by the awe for Deity inspired by revelation. The early cult of ghost fear became a powerful social bond, and ever since that far-distant day mankind has been striving more or less for the attainment of spirituality.
2014 68:3.3 À part le facteur des fantômes, toute la société fut fondée sur des instincts biologiques et des besoins fondamentaux. Mais la peur des fantômes introduisit dans la civilisation un nouveau facteur, une peur qui s’écarte et va au-delà des besoins élémentaires de l’individu, et s’élève même bien au-dessus des luttes pour préserver le groupe. La crainte des esprits des trépassés mit en lumière une nouvelle et étonnante forme de peur, une terreur effroyable et puissante, qui donna un coup de fouet aux ordres sociaux relâchés des premiers âges et provoqua la formation des groupes primitifs, plus sérieusement disciplinés et mieux contrôlés de ces temps anciens. Par la peur superstitieuse de l’irréel et du surnaturel, cette superstition insensée, qui subsiste encore en partie, prépara le mental des hommes à une découverte ultérieure, celle de « la crainte du Seigneur qui est le commencement de la sagesse »[2]. Les peurs sans fondement dues à l’évolution sont destinées à être supplantées par le respect craintif de la Déité inspiré par la révélation. Le culte primitif de la peur des fantômes devint un lien social puissant et, depuis ce jour bien lointain, l’humanité s’est toujours plus ou moins efforcée d’atteindre la spiritualité.
1955 68:3.4 Hunger and love drove men together; vanity and ghost fear held them together. But these emotions alone, without the influence of peace-promoting revelations, are unable to endure the strain of the suspicions and irritations of human interassociations. Without help from superhuman sources the strain of society breaks down upon reaching certain limits, and these very influences of social mobilization—hunger, love, vanity, and fear—conspire to plunge mankind into war and bloodshed.
2014 68:3.4 La faim et l’amour rapprochèrent les hommes ; la vanité et la peur des fantômes les gardèrent unis ; mais ces seuls sentiments, sans l’influence des révélations pacificatrices, sont incapables de supporter les tensions provoquées par les suspicions et les irritations des associations humaines. Sans l’aide des sources suprahumaines, la tension sociale aboutit à une rupture quand elle atteint certaines limites ; et ces influences mêmes de mobilisation sociale — faim, amour, vanité et peur — conspirent alors à plonger l’humanité dans la guerre et les effusions de sang.[4][1][2][3][4]
1955 68:3.5 The peace tendency of the human race is not a natural endowment; it is derived from the teachings of revealed religion, from the accumulated experience of the progressive races, but more especially from the teachings of Jesus, the Prince of Peace.
4. EVOLUTION OF THE MORES
4. L’ÉVOLUTION DES MŒURS
1955 68:4.1 All modern social institutions arise from the evolution of the primitive customs of your savage ancestors; the conventions of today are the modified and expanded customs of yesterday. What habit is to the individual, custom is to the group; and group customs develop into folkways or tribal traditions—mass conventions. From these early beginnings all of the institutions of present-day human society take their humble origin.
2014 68:4.1 Toutes les institutions sociales modernes proviennent de l’évolution des coutumes primitives de vos ancêtres sauvages ; les conventions d’aujourd’hui sont les coutumes d’hier élargies et modifiées. Ce que l’habitude est pour l’individu, la coutume l’est pour le groupe, et les coutumes des groupes se transforment en usages populaires ou en traditions tribales — en conventions de masse. Toutes les institutions de la société humaine contemporaine ont leur modeste origine dans ces premières amorces.
1955 68:4.2 It must be borne in mind that the mores originated in an effort to adjust group living to the conditions of mass existence; the mores were man’s first social institution. And all of these tribal reactions grew out of the effort to avoid pain and humiliation while at the same time seeking to enjoy pleasure and power. The origin of folkways, like the origin of languages, is always unconscious and unintentional and therefore always shrouded in mystery.
2014 68:4.2 Il faut se rappeler que les mœurs prirent naissance dans un effort pour adapter la vie des groupes aux conditions d’existence en masse ; les mœurs furent la première institution sociale de l’homme. Toutes ces réactions tribales résultèrent de l’effort accompli pour éviter la douleur et l’humiliation tout en cherchant à jouir des plaisirs et du pouvoir. L’origine des usages populaires, à l’instar de celle des langages, est toujours inconsciente et non intentionnelle, donc toujours enveloppée de mystère.[3]
1955 68:4.3 Ghost fear drove primitive man to envision the supernatural and thus securely laid the foundations for those powerful social influences of ethics and religion which in turn preserved inviolate the mores and customs of society from generation to generation. The one thing which early established and crystallized the mores was the belief that the dead were jealous of the ways by which they had lived and died; therefore would they visit dire punishment upon those living mortals who dared to treat with careless disdain the rules of living which they had honored when in the flesh. All this is best illustrated by the present reverence of the yellow race for their ancestors. Later developing primitive religion greatly reinforced ghost fear in stabilizing the mores, but advancing civilization has increasingly liberated mankind from the bondage of fear and the slavery of superstition.
2014 68:4.3 La peur des fantômes conduisit l’homme primitif à envisager le surnaturel ; elle établit ainsi des bases solides pour les puissantes influences sociales de l’éthique et de la religion, qui à leur tour préservèrent intactes de génération en génération les mœurs et les coutumes de la société. Les mœurs se trouvèrent de bonne heure établies et cristallisées par la croyance que les trépassés tenaient jalousement à la manière dont ils avaient vécu et dont ils étaient morts. On croyait donc qu’ils puniraient implacablement les vivants osant traiter avec une négligence dédaigneuse les règles de vie qu’ils avaient respectées pendant qu’eux-mêmes vivaient dans la chair. Tout ceci est parfaitement illustré par le respect que la race jaune porte actuellement à ses ancêtres. Les religions primitives qui apparurent plus tard renforcèrent puissamment l’action de la peur des fantômes en stabilisant les mœurs, mais le développement de la civilisation a progressivement libéré l’humanité des liens de la peur et de l’esclavage de la superstition.[30]
1955 68:4.4 Prior to the liberating and liberalizing instruction of the Dalamatia teachers, ancient man was held a helpless victim of the ritual of the mores; the primitive savage was hedged about by an endless ceremonial. Everything he did from the time of awakening in the morning to the moment he fell asleep in his cave at night had to be done just so—in accordance with the folkways of the tribe. He was a slave to the tyranny of usage; his life contained nothing free, spontaneous, or original. There was no natural progress toward a higher mental, moral, or social existence.
2014 68:4.4 Avant la libération et la libéralisation apportées par l’enseignement des éducateurs de Dalamatia, l’homme ancien était la victime impuissante du rituel des mœurs ; le sauvage primitif était prisonnier d’un cérémonial sans fin. Tout ce qu’il faisait depuis son réveil matinal jusqu’au moment où il s’endormait, le soir, dans sa caverne devait être accompli exactement d’une certaine façon, conformément aux usages populaires de sa tribu. Il était esclave de la tyrannie des usages ; sa vie ne comportait rien de libre, de spontané, ni d’original. Aucun progrès naturel ne le menait vers une existence mentale, morale ou sociale supérieure.[2]
1955 68:4.5 Early man was mightily gripped by custom; the savage was a veritable slave to usage; but there have arisen ever and anon those variations from type who have dared to inaugurate new ways of thinking and improved methods of living. Nevertheless, the inertia of primitive man constitutes the biologic safety brake against precipitation too suddenly into the ruinous maladjustment of a too rapidly advancing civilization.
2014 68:4.5 L’homme primitif était enserré dans l’étau de la coutume ; le sauvage était un véritable esclave des usages ; mais, de temps à autre, apparurent des types variants de personnalités qui osèrent inaugurer de nouvelles manières de penser et des méthodes de vie améliorées. Néanmoins, l’inertie de l’homme primitif constitue le frein de sécurité biologique contre la précipitation consistant à se lancer trop soudainement dans les dérèglements désastreux accompagnant une civilisation qui progresse trop vite.
1955 68:4.6 But these customs are not an unmitigated evil; their evolution should continue. It is nearly fatal to the continuance of civilization to undertake their wholesale modification by radical revolution. Custom has been the thread of continuity which has held civilization together. The path of human history is strewn with the remnants of discarded customs and obsolete social practices; but no civilization has endured which abandoned its mores except for the adoption of better and more fit customs.
2014 68:4.6 Toutefois, ces coutumes ne sont pas un mal sans contrepartie ; leur évolution devrait se poursuivre. Il est presque fatal pour le maintien de la civilisation de vouloir les modifier globalement par une révolution radicale. La coutume a été le fil de continuité qui assura la cohésion de la civilisation. La voie de l’histoire humaine est jonchée de vestiges de coutumes abandonnées et de pratiques sociales surannées ; mais nulle civilisation n’a survécu en abandonnant ses mœurs, à moins d’avoir adopté des coutumes meilleures et mieux appropriées.[25][31]
1955 68:4.7 The survival of a society depends chiefly on the progressive evolution of its mores. The process of custom evolution grows out of the desire for experimentation; new ideas are put forward—competition ensues. A progressing civilization embraces the progressive idea and endures; time and circumstance finally select the fitter group for survival. But this does not mean that each separate and isolated change in the composition of human society has been for the better. No! indeed no! for there have been many, many retrogressions in the long forward struggle of Urantia civilization.
2014 68:4.7 La survie d’une société dépend principalement de l’évolution progressive de ses mœurs. Le processus d’évolution des coutumes est fondé sur le désir d’expérimenter. Des idées nouvelles sont mises en avant — la concurrence s’ensuit. Une civilisation progressive embrasse les idées avancées et elle dure ; le temps et les circonstances choisissent en dernier ressort le groupe le plus apte à survivre. Cela ne signifie pas que chaque changement distinct et isolé dans la composition de la société humaine ait été un gain. Non ! Certes non ! Car il y eut maints et maints reculs dans la longue lutte de la civilisation d’Urantia vers le progrès.
5. LAND TECHNIQUES—MAINTENANCE ARTS
5. LES TECHNIQUES DU SOL — LES ARTS D’ENTRETIEN
1955 68:5.1 Land is the stage of society; men are the actors. And man must ever adjust his performances to conform to the land situation. The evolution of the mores is always dependent on the land-man ratio. This is true notwithstanding the difficulty of its discernment. Man’s land technique, or maintenance arts, plus his standards of living, equal the sum total of the folkways, the mores. And the sum of man’s adjustment to the life demands equals his cultural civilization.
2014 68:5.1 La terre est le théâtre de la société ; les hommes en sont les acteurs. L’homme doit toujours adapter son jeu pour se conformer à la situation de la terre. L’évolution des mœurs dépend toujours du rapport hommes-sol. Ceci est vrai, bien qu’il soit difficile de le discerner. Les techniques des hommes relativement au sol, ou arts d’entretien, ajoutées à leur niveau de vie, forment le total des usages populaires constituant les mœurs. Et la somme des adaptations humaines aux exigences de la vie correspond à sa civilisation culturelle.[4][32][1][3]
1955 68:5.3 1. The collection stage. Food coercion, hunger, led to the first form of industrial organization, the primitive food-gathering lines. Sometimes such a line of hunger march would be ten miles long as it passed over the land gleaning food. This was the primitive nomadic stage of culture and is the mode of life now followed by the African Bushmen.
2014 68:5.3 1. Le stade de la cueillette. La contrainte alimentaire, la faim, conduisit à la première forme d’organisation industrielle, les chaines primitives de cueillette de la nourriture. La ligne des marcheurs de la faim parcourant un pays en glanant la nourriture s’étendait parfois sur quinze kilomètres. Ce fut le stade primitif de culture nomade et c’est le mode de vie des Boschimans d’Afrique aujourd’hui.
1955 68:5.4 2. The hunting stage. The invention of weapon tools enabled man to become a hunter and thus to gain considerable freedom from food slavery. A thoughtful Andonite who had severely bruised his fist in a serious combat rediscovered the idea of using a long stick for his arm and a piece of hard flint, bound on the end with sinews, for his fist. Many tribes made independent discoveries of this sort, and these various forms of hammers represented one of the great forward steps in human civilization. Today some Australian natives have progressed little beyond this stage.
2014 68:5.4 2. Le stade de la chasse. L’invention des armes-outils permit aux hommes de devenir des chasseurs et de se libérer ainsi en grande partie de l’esclavage de la nourriture. Un Andonite réfléchi, qui s’était sérieusement meurtri le poing dans un combat violent, redécouvrit l’idée d’utiliser, au lieu de son bras, un long bâton à l’extrémité duquel il avait attaché, avec des tendons, un morceau de silex dur pour remplacer le poing. De nombreuses tribus firent, chacune de leur côté, des découvertes de ce genre, et ces diverses formes de marteaux représentèrent l’un des grands pas en avant de la civilisation humaine. Certains indigènes australiens n’ont guère dépassé ce stade à l’heure actuelle.[33]
1955 68:5.5 The blue men became expert hunters and trappers; by fencing the rivers they caught fish in great numbers, drying the surplus for winter use. Many forms of ingenious snares and traps were employed in catching game, but the more primitive races did not hunt the larger animals.
2014 68:5.5 Les hommes bleus devinrent des chasseurs et des trappeurs experts. En barrant les rivières, ils prenaient de grandes quantités de poissons dont ils séchaient le surplus en prévision de l’hiver. De nombreuses formes de pièges et de traquenards ingénieux furent employées pour attraper le gibier, mais les races les plus primitives ne chassaient pas les animaux de grande taille.
1955 68:5.6 3. The pastoral stage. This phase of civilization was made possible by the domestication of animals. The Arabs and the natives of Africa are among the more recent pastoral peoples.
2014 68:5.6 3. Le stade pastoral. Cette phase de la civilisation fut rendue possible par la domestication des animaux. Les Arabes et les indigènes d’Afrique figurent parmi les peuples pastoraux les plus récents.
1955 68:5.7 Pastoral living afforded further relief from food slavery; man learned to live on the interest of his capital, the increase in his flocks; and this provided more leisure for culture and progress.
2014 68:5.7 La vie pastorale apporta une amélioration supplémentaire à l’esclavage alimentaire. L’homme apprit à vivre sur l’intérêt de son capital, sur le croit de son troupeau. Il eut ainsi plus de loisirs pour faire des progrès et se cultiver.
1955 68:5.8 Prepastoral society was one of sex co-operation, but the spread of animal husbandry reduced women to the depths of social slavery. In earlier times it was man’s duty to secure the animal food, woman’s business to provide the vegetable edibles. Therefore, when man entered the pastoral era of his existence, woman’s dignity fell greatly. She must still toil to produce the vegetable necessities of life, whereas the man need only go to his herds to provide an abundance of animal food. Man thus became relatively independent of woman; throughout the entire pastoral age woman’s status steadily declined. By the close of this era she had become scarcely more than a human animal, consigned to work and to bear human offspring, much as the animals of the herd were expected to labor and bring forth young. The men of the pastoral ages had great love for their cattle; all the more pity they could not have developed a deeper affection for their wives.
2014 68:5.8 La société prépastorale avait été une société de coopération sexuelle, mais l’extension de l’élevage plongea la femme dans un abime d’esclavage social. Aux époques primitives, l’homme avait la charge d’assurer la nourriture animale tandis que la femme devait fournir les légumes comestibles. La dignité du statut féminin s’abaissa donc considérablement dès que l’homme entra dans l’ère pastorale de son existence. La femme dut encore travailler pour produire les aliments végétaux nécessaires à la vie, alors que l’homme n’eut plus qu’à recourir à son troupeau pour fournir de la nourriture animale en abondance. L’homme devint ainsi relativement indépendant de la femme, et le statut de la femme déclina régulièrement pendant tout l’âge pastoral. Vers la fin de cette période, la femme n’était guère plus qu’un animal humain, réduit à travailler et à porter la descendance de l’homme, tout comme les animaux des troupeaux sur qui l’on comptait pour travailler et mettre bas leurs petits. Les hommes de l’âge pastoral portaient un grand amour à leurs troupeaux ; il est d’autant plus regrettable qu’ils n’aient pu développer une affection plus profonde pour leurs femmes.
1955 68:5.9 4. The agricultural stage. This era was brought about by the domestication of plants, and it represents the highest type of material civilization. Both Caligastia and Adam endeavored to teach horticulture and agriculture. Adam and Eve were gardeners, not shepherds, and gardening was an advanced culture in those days. The growing of plants exerts an ennobling influence on all races of mankind.
2014 68:5.9 4. Le stade agricole. Cette ère fut déterminée par la culture des plantes, qui représente le type le plus élevé de civilisation matérielle. Caligastia et Adam s’efforcèrent tous deux d’enseigner l’horticulture et l’agriculture. Adam et Ève furent des jardiniers et non des pasteurs, car, à cette époque, le jardinage était une forme avancée de culture. La culture des plantes exerce une influence ennoblissante sur toutes les races de l’humanité.[13][34]
1955 68:5.10 Agriculture more than quadrupled the land-man ratio of the world. It may be combined with the pastoral pursuits of the former cultural stage. When the three stages overlap, men hunt and women till the soil.
1955 68:5.11 There has always been friction between the herders and the tillers of the soil. The hunter and herder were militant, warlike; the agriculturist is a more peace-loving type. Association with animals suggests struggle and force; association with plants instills patience, quiet, and peace. Agriculture and industrialism are the activities of peace. But the weakness of both, as world social activities, is that they lack excitement and adventure.
2014 68:5.11 Il y a toujours eu des frictions entre les bergers et les laboureurs. Le chasseur et le pasteur sont militants et belliqueux ; l’agriculteur est plus pacifique. L’association avec les animaux suggère la lutte et la force ; l’association avec les plantes instille l’esprit de patience, de quiétude et de paix. L’agriculture et l’industrie sont les activités de la paix. Mais leur faiblesse commune, en tant qu’activités sociales sur le plan mondial, est leur monotonie et leur manque d’aventures.[13][35]
1955 68:5.12 Human society has evolved from the hunting stage through that of the herders to the territorial stage of agriculture. And each stage of this progressive civilization was accompanied by less and less of nomadism; more and more man began to live at home.
2014 68:5.12 La société humaine a évolué en partant du stade de la chasse et passé par celui de l’élevage pour atteindre le stade territorial de l’agriculture. Chaque étape de cette progression de la civilisation fut marquée par une diminution constante du nomadisme ; les hommes se mirent à vivre de plus en plus à leur foyer.
1955 68:5.13 And now is industry supplementing agriculture, with consequently increased urbanization and multiplication of nonagricultural groups of citizenship classes. But an industrial era cannot hope to survive if its leaders fail to recognize that even the highest social developments must ever rest upon a sound agricultural basis.
2014 68:5.13 Maintenant, l’industrie s’ajoute à l’agriculture, avec un accroissement correspondant de l’urbanisation et une multiplication des groupes non agricoles parmi les classes de citoyens. Mais une civilisation industrielle ne peut espérer survivre si ses dirigeants ne se rendent pas compte que les développements sociaux, même les plus élevés, doivent toujours reposer sur une base agricole saine.[13][35][36][3]
6. EVOLUTION OF CULTURE
6. L’ÉVOLUTION DE LA CULTURE
1955 68:6.1 Man is a creature of the soil, a child of nature; no matter how earnestly he may try to escape from the land, in the last reckoning he is certain to fail. “Dust you are and to dust shall you return” is literally true of all mankind. The basic struggle of man was, and is, and ever shall be, for land. The first social associations of primitive human beings were for the purpose of winning these land struggles. The land-man ratio underlies all social civilization.
2014 68:6.1 L‘homme est une créature du sol, un enfant de la nature ; quels que soient ses efforts pour échapper à la terre, il est certain d’échouer en dernier ressort. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » est littéralement vrai pour l’humanité tout entière[4]. La lutte fondamentale de l’homme a été, est et sera toujours pour la terre. Les premières associations d’êtres humains primitifs eurent pour objectif de gagner ces batailles pour la terre. Le rapport hommes-sol est sous-jacent à toute civilisation sociale.[1][13][37]
1955 68:6.2 Man’s intelligence, by means of the arts and sciences, increased the land yield; at the same time the natural increase in offspring was somewhat brought under control, and thus was provided the sustenance and leisure to build a cultural civilization.
2014 68:6.2 L’intelligence de l’homme accrut le rendement de la terre grâce aux arts et aux sciences ; en même temps, l’accroissement naturel de sa descendance fut quelque peu contrôlé, assurant ainsi les moyens d’existence et les loisirs permettant d’établir une civilisation culturelle.
1955 68:6.3 Human society is controlled by a law which decrees that the population must vary directly in accordance with the land arts and inversely with a given standard of living. Throughout these early ages, even more than at present, the law of supply and demand as concerned men and land determined the estimated value of both. During the times of plentiful land—unoccupied territory—the need for men was great, and therefore the value of human life was much enhanced; hence the loss of life was more horrifying. During periods of land scarcity and associated overpopulation, human life became comparatively cheapened so that war, famine, and pestilence were regarded with less concern.
2014 68:6.3 La société humaine est contrôlée par une loi décrétant que la population doit varier en proportion directe des arts du sol et en proportion inverse d’un niveau de vie donné. Tout au long de ces âges primitifs, encore plus qu’à présent, la loi de l’offre et de la demande concernant l’homme et la terre détermina la valeur estimative de l’un et de l’autre. Pendant les périodes où les terres libres abondaient — territoires inoccupés — le besoin d’hommes était grand, et la valeur de la vie humaine fortement rehaussée en conséquence ; les pertes de vies étaient alors considérées comme plus horribles. Pendant les périodes de rareté des terres et de surpeuplement correspondant, la vie humaine représentait comparativement une moindre valeur, si bien que la guerre, les famines et les épidémies étaient alors considérées avec moins d’inquiétude.[1][44][2][3]
1955 68:6.4 When the land yield is reduced or the population is increased, the inevitable struggle is renewed; the very worst traits of human nature are brought to the surface. The improvement of the land yield, the extension of the mechanical arts, and the reduction of population all tend to foster the development of the better side of human nature.
2014 68:6.4 Quand le rendement de la terre diminue, ou quand la population s’accroit, l’inévitable lutte reprend et les pires traits de la nature humaine remontent à la surface. L’accroissement du rendement de la terre, l’extension des arts mécaniques et la réduction de la population tendent tous à encourager le meilleur côté de la nature humaine.[44]
1955 68:6.5 Frontier society develops the unskilled side of humanity; the fine arts and true scientific progress, together with spiritual culture, have all thrived best in the larger centers of life when supported by an agricultural and industrial population slightly under the land-man ratio. Cities always multiply the power of their inhabitants for either good or evil.
2014 68:6.5 Une société de pionniers produit des manœuvres non qualifiés ; les beaux-arts et le véritable progrès scientifique, ainsi que la culture spirituelle, ont toujours mieux prospéré dans les grands centres de vie soutenus par une population agricole et industrielle pour lesquels le rapport hommes-sol est légèrement moindre. Les villes multiplient toujours le pouvoir de leurs habitants, pour le bien comme pour le mal.[13]
1955 68:6.7 All down through the ages the standards of living have determined the quality of a surviving population in contrast with mere quantity. Local class standards of living give origin to new social castes, new mores. When standards of living become too complicated or too highly luxurious, they speedily become suicidal. Caste is the direct result of the high social pressure of keen competition produced by dense populations.
2014 68:6.7 Tout au long des âges, les niveaux de vie ont déterminé la qualité d’une population survivante en contraste avec sa seule quantité. Les niveaux de vie d’une classe locale donnent naissance à de nouvelles castes sociales, à de nouvelles mœurs. Quand les niveaux de vie deviennent trop compliqués ou comportent un luxe excessif, ils tournent rapidement au suicide. Les castes résultent directement de la forte pression sociale d’une concurrence aigüe due à la densité de la population.[38][44]
1955 68:6.8 The early races often resorted to practices designed to restrict population; all primitive tribes killed deformed and sickly children. Girl babies were frequently killed before the times of wife purchase. Children were sometimes strangled at birth, but the favorite method was exposure. The father of twins usually insisted that one be killed since multiple births were believed to be caused either by magic or by infidelity. As a rule, however, twins of the same sex were spared. While these taboos on twins were once well-nigh universal, they were never a part of the Andonite mores; these peoples always regarded twins as omens of good luck.
2014 68:6.8 Les races primitives eurent souvent recours à des pratiques restrictives de la population ; toutes les tribus primitives tuaient les enfants difformes ou maladifs. Avant l’époque de l’achat des épouses, on tuait souvent les petites filles à leur naissance. Les nouveau-nés étaient parfois étranglés, mais la méthode la plus courante était l’exposition. Un père de jumeaux insistait généralement pour que l’un des deux soit tué, car on croyait que les naissances multiples étaient dues à la magie ou à l’infidélité. Pourtant, les jumeaux de même sexe étaient généralement épargnés. Bien que ces tabous sur les jumeaux aient été jadis presque universels, ils ne firent jamais partie des mœurs des Andonites ; ces peuples considéraient toujours les jumeaux comme d’heureux présages.
1955 68:6.9 Many races learned the technique of abortion, and this practice became very common after the establishment of the taboo on childbirth among the unmarried. It was long the custom for a maiden to kill her offspring, but among more civilized groups these illegitimate children became the wards of the girl’s mother. Many primitive clans were virtually exterminated by the practice of both abortion and infanticide. But regardless of the dictates of the mores, very few children were ever destroyed after having once been suckled—maternal affection is too strong.
2014 68:6.9 De nombreuses races apprirent la technique de l’avortement, et cette pratique devint très courante après l’établissement du tabou sur les enfants de célibataires. Les jeunes filles eurent longtemps pour coutume de tuer leur enfant, mais, dans les groupes plus civilisés, ces enfants illégitimes devinrent pupilles de leur grand-mère maternelle. De nombreux clans primitifs furent pratiquement exterminés par les pratiques conjointes de l’avortement et de l’infanticide. Toutefois, malgré la tyrannie des mœurs, il était très rare de voir tuer des enfants une fois qu’ils avaient pris le sein — l’amour maternel est trop fort.[39][40]
1955 68:6.10 Even in the twentieth century there persist remnants of these primitive population controls. There is a tribe in Australia whose mothers refuse to rear more than two or three children. Not long since, one cannibalistic tribe ate every fifth child born. In Madagascar some tribes still destroy all children born on certain unlucky days, resulting in the death of about twenty-five per cent of all babies.
2014 68:6.10 Il subsiste encore au vingtième siècle des restes de ces pratiques primitives de contrôle des naissances. Dans une tribu d’Australie, les mères refusent d’élever plus de deux ou trois enfants. Il n’y a pas très longtemps, les membres d’une tribu cannibale mangeaient chaque enfant cinquième né. À Madagascar, certaines tribus détruisent encore tous les enfants nés certains jours néfastes, et cette pratique provoque la mort d’environ vingt-cinq pour cent des nouveau-nés.[40]
1955 68:6.11 From a world standpoint, overpopulation has never been a serious problem in the past, but if war is lessened and science increasingly controls human diseases, it may become a serious problem in the near future. At such a time the great test of the wisdom of world leadership will present itself. Will Urantia rulers have the insight and courage to foster the multiplication of the average or stabilized human being instead of the extremes of the supernormal and the enormously increasing groups of the subnormal? The normal man should be fostered; he is the backbone of civilization and the source of the mutant geniuses of the race. The subnormal man should be kept under society’s control; no more should be produced than are required to administer the lower levels of industry, those tasks requiring intelligence above the animal level but making such low-grade demands as to prove veritable slavery and bondage for the higher types of mankind.
2014 68:6.11 Du point de vue mondial, le surpeuplement n’a jamais posé de question grave dans le passé, mais, si les guerres se raréfient et si la science réussit à maitriser progressivement les maladies humaines, il peut devenir un problème sérieux dans un proche avenir. À ce moment-là, la grande épreuve de sagesse dans la conduite du monde se présentera. Les dirigeants d’Urantia auront-ils la clairvoyance et le courage de favoriser la multiplication d’êtres humains moyens et stabilisés, ou de favoriser celle des groupes extrêmes, d’une part ceux qui dépassent la normale et d’autre part la masse considérablement croissante des êtres inférieurs à la normale ? L’homme normal devrait être encouragé ; il est l’épine dorsale de la civilisation et la source des génies mutants de la race. L’homme inférieur à la normale devrait être gardé sous le contrôle de la société ; il ne devrait pas en être produit plus qu’il n’en faut pour travailler aux niveaux inférieurs de l’industrie, aux tâches qui demandent une intelligence dépassant le niveau animal, mais qui exigent des activités d’un niveau tellement inférieur qu’elles deviennent véritablement un esclavage et un asservissement pour les types supérieurs de l’humanité.[40][41][42][43][44][45][46][47][48][2][7]
1955 68:6.12 [Presented by a Melchizedek sometime stationed on Urantia.]
2014 68:6.12 [Présenté par un Melchizédek jadis stationné sur Urantia.]
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