Le Livre d'Urantia en anglais est dans le domaine public mondial depuis 2006.
Traductions : © 2014 Urantia Foundation
Fascicule 69. Les institutions humaines primitives |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 71. Développement de l’État |
THE EVOLUTION OF HUMAN GOVERNMENT
L’ÉVOLUTION DU GOUVERNEMENT HUMAIN
1955 70:0.1 NO SOONER had man partially solved the problem of making a living than he was confronted with the task of regulating human contacts. The development of industry demanded law, order, and social adjustment; private property necessitated government.
1955 70:0.2 On an evolutionary world, antagonisms are natural; peace is secured only by some sort of social regulative system. Social regulation is inseparable from social organization; association implies some controlling authority. Government compels the co-ordination of the antagonisms of the tribes, clans, families, and individuals.
2014 70:0.2 Sur un monde évolutionnaire, les antagonismes sont naturels, la paix ne s’assure que par un système social régulateur. La règlementation sociale est inséparable de l’organisation sociale ; une association implique une autorité qui contrôle. Le gouvernement oblige à coordonner les antagonismes entre tribus, clans, familles et individus.
1955 70:0.3 Government is an unconscious development; it evolves by trial and error. It does have survival value; therefore it becomes traditional. Anarchy augmented misery; therefore government, comparative law and order, slowly emerged or is emerging. The coercive demands of the struggle for existence literally drove the human race along the progressive road to civilization.
2014 70:0.3 Le gouvernement est un développement inconscient ; il évolue par tâtonnements. Il possède une valeur de survie et, en conséquence, il devient traditionnel. L’anarchie accroissait la misère ; c’est pourquoi les gouvernements (la loi et l’ordre relatifs) émergèrent lentement ou sont en train d’apparaitre. Les exigences coercitives de la lutte pour l’existence ont littéralement poussé la race humaine sur la route progressive de la civilisation.[1][2]
1. THE GENESIS OF WAR
1. LA GENÈSE DE LA GUERRE
1955 70:1.1 War is the natural state and heritage of evolving man; peace is the social yardstick measuring civilization’s advancement. Before the partial socialization of the advancing races man was exceedingly individualistic, extremely suspicious, and unbelievably quarrelsome. Violence is the law of nature, hostility the automatic reaction of the children of nature, while war is but these same activities carried on collectively. And wherever and whenever the fabric of civilization becomes stressed by the complications of society’s advancement, there is always an immediate and ruinous reversion to these early methods of violent adjustment of the irritations of human interassociations.
2014 70:1.1 La guerre est l’état naturel et l’héritage de l’homme en évolution ; la paix est l’étalon social mesurant le développement de la civilisation. Avant que les races en progrès n’aient été partiellement organisées au point de vue social, l’homme était très individualiste, extrêmement méfiant et querelleur à un point incroyable. La violence est la loi de la nature, l’hostilité est la réaction automatique des enfants de la nature, tandis que la guerre n’est que ces mêmes activités poursuivies collectivement. Dans toutes les circonstances où le tissu dont est faite la civilisation est soumis à des tensions à cause des complications découlant du progrès de la société, il se produit, partout et toujours, un retour immédiat et ruineux à ces méthodes initiales pour ajuster, par la violence, les frictions provenant des relations entre humains.[1][2][1][2][3][4][5][6]
1955 70:1.2 War is an animalistic reaction to misunderstandings and irritations; peace attends upon the civilized solution of all such problems and difficulties. The Sangik races, together with the later deteriorated Adamites and Nodites, were all belligerent. The Andonites were early taught the golden rule, and, even today, their Eskimo descendants live very much by that code; custom is strong among them, and they are fairly free from violent antagonisms.
2014 70:1.2 La guerre est une réaction animale contre les malentendus et les irritations ; la paix accompagne la solution civilisée de tous ces problèmes et difficultés. Les races Sangik, ainsi que plus tard les Adamites et les Nodites dégénérés, étaient tous belliqueux. Les Andonites apprirent de bonne heure la règle d’or ; aujourd’hui encore, leurs descendants Esquimaux vivent principalement selon ce code ; la coutume est forte parmi eux, et ils sont relativement exempts d’antagonismes violents.[3][4][4][5]
1955 70:1.3 Andon taught his children to settle disputes by each beating a tree with a stick, meanwhile cursing the tree; the one whose stick broke first was the victor. The later Andonites used to settle disputes by holding a public show at which the disputants made fun of and ridiculed each other, while the audience decided the winner by its applause.
2014 70:1.3 Andon apprit à ses enfants à résoudre leurs litiges en les faisant frapper chacun un arbre avec un bâton tout en maudissant l’arbre ; le premier dont le bâton cassait était proclamé vainqueur. Plus tard, les Andonites réglèrent leurs différends en organisant des séances publiques au cours desquelles les adversaires se raillaient et se ridiculisaient mutuellement, tandis que l’auditoire désignait le vainqueur par acclamations.
1955 70:1.5 With the emergence of social groupings, individual irritations began to be submerged in the group feelings, and this promoted intratribal tranquillity but at the expense of intertribal peace. Peace was thus first enjoyed by the in-group, or tribe, who always disliked and hated the out-group, foreigners. Early man regarded it a virtue to shed alien blood.
2014 70:1.5 Après l’apparition de groupements sociaux, les irritations individuelles commencèrent à se fondre dans les sentiments collectifs, et ceci favorisa la tranquillité à l’intérieur des tribus, mais aux dépens de la paix entre tribus. La paix fut donc d’abord la prérogative du groupe interne, ou tribu, qui détestait et haïssait toujours le groupe externe, les étrangers. L’homme primitif considérait comme louable de verser le sang étranger.[6]
1955 70:1.6 But even this did not work at first. When the early chiefs would try to iron out misunderstandings, they often found it necessary, at least once a year, to permit the tribal stone fights. The clan would divide up into two groups and engage in an all-day battle. And this for no other reason than just the fun of it; they really enjoyed fighting.
2014 70:1.6 Mais même ceci ne réussit pas au début. Quand les premiers chefs essayèrent d’aplanir des malentendus, ils se virent souvent obligés d’autoriser, au moins une fois par an, des combats à coup de pierre dans la tribu. Les membres du clan se divisaient en deux groupes et se lançaient dans une bataille qui durait toute la journée, sans aucune autre raison que de s’amuser ; ils aimaient réellement se battre.[1][2]
1955 70:1.8 1. Hunger, which led to food raids. Scarcity of land has always brought on war, and during these struggles the early peace tribes were practically exterminated.
2014 70:1.8 1. La faim, qui conduisit à des razzias sur la nourriture. La rareté des terres a toujours amené la guerre, et, au cours de ces luttes, les premières tribus pacifiques furent pratiquement exterminées.
1955 70:1.9 2. Woman scarcity—an attempt to relieve a shortage of domestic help. Woman stealing has always caused war.
2014 70:1.9 2. La pénurie de femmes — une tentative pour suppléer à l’insuffisance d’aide domestique. Le rapt de femmes a toujours provoqué la guerre.
1955 70:1.10 3. Vanity—the desire to exhibit tribal prowess. Superior groups would fight to impose their mode of life upon inferior peoples.
2014 70:1.10 3. La vanité — le désir d’exhiber les prouesses de la tribu. Les groupes supérieurs combattaient pour imposer leur mode de vie aux peuples inférieurs.
1955 70:1.11 4. Slaves—need of recruits for the labor ranks.
2014 70:1.11 4. Les esclaves — le besoin de recrues pour la main-d’œuvre.
1955 70:1.12 5. Revenge was the motive for war when one tribe believed that a neighboring tribe had caused the death of a fellow tribesman. Mourning was continued until a head was brought home. The war for vengeance was in good standing right on down to comparatively modern times.
2014 70:1.12 5. La vengeance constituait le motif de guerre quand une tribu croyait qu’une autre tribu voisine avait occasionné la mort d’un des siens. Le deuil se prolongeait jusqu’à ce qu’une tête fut rapportée. La guerre de vengeance fut considérée comme justifiée jusqu’à une époque relativement moderne.
1955 70:1.13 6. Recreation—war was looked upon as recreation by the young men of these early times. If no good and sufficient pretext for war arose, when peace became oppressive, neighboring tribes were accustomed to go out in semifriendly combat to engage in a foray as a holiday, to enjoy a sham battle.
2014 70:1.13 6. Le délassement — la guerre était envisagée comme une récréation par les jeunes de ces temps reculés. Quand il n’y avait pas de prétexte assez bon et suffisant pour déclencher une guerre, quand la paix devenait oppressante, les tribus voisines avaient l’habitude d’engager des sorties de combat semi-amical afin de se lancer dans une escarmouche en tant que délassement, de jouir d’un simulacre de bataille.
1955 70:1.14 7. Religion—the desire to make converts to the cult. The primitive religions all sanctioned war. Only in recent times has religion begun to frown upon war. The early priesthoods were, unfortunately, usually allied with the military power. One of the great peace moves of the ages has been the attempt to separate church and state.
2014 70:1.14 7. La religion — le désir de convertir à un culte. Toutes les religions primitives sanctionnaient la guerre. C’est seulement tout récemment que la religion a commencé à la désapprouver. Malheureusement, l’ancien clergé était en général allié à la puissance militaire. L’une des grandes mesures des âges pour la paix fut la tentative de séparer l’Église de l’État.
1955 70:1.15 Always these olden tribes made war at the bidding of their gods, at the behest of their chiefs or medicine men. The Hebrews believed in such a “God of battles”; and the narrative of their raid on the Midianites is a typical recital of the atrocious cruelty of the ancient tribal wars; this assault, with its slaughter of all the males and the later killing of all male children and all women who were not virgins, would have done honor to the mores of a tribal chieftain of two hundred thousand years ago. And all this was executed in the “name of the Lord God of Israel.”
2014 70:1.15 Les anciennes tribus faisaient toujours la guerre à la demande de leurs dieux, sur ordre de leurs chefs ou de leurs sorciers-guérisseurs. Les Hébreux croyaient en un tel « Dieu des batailles » ; l’histoire de leur raid contre les Madianites est un récit typique de la cruauté atroce des anciennes guerres de tribus ; cette attaque, avec le massacre de tous les mâles et la tuerie subséquente de tous les enfants mâles ainsi que de toutes les femmes qui n’étaient pas vierges, aurait fait honneur aux mœurs d’un chef de tribu d’il y a deux-cent-mille ans[1][2][3]. Et tout ceci fut accompli au « nom du Seigneur Dieu d’Israël »[4].
1955 70:1.16 This is a narrative of the evolution of society—the natural outworking of the problems of the races—man working out his own destiny on earth. Such atrocities are not instigated by Deity, notwithstanding the tendency of man to place the responsibility on his gods.
2014 70:1.16 Le présent récit décrit l’évolution de la société — la solution naturelle des problèmes des races — l’homme élaborant sa propre destinée sur terre. De telles atrocités ne sont pas commises à l’instigation de la Déité, nonobstant la tendance des hommes à en faire porter la responsabilité à leurs dieux.
1955 70:1.17 Military mercy has been slow in coming to mankind. Even when a woman, Deborah, ruled the Hebrews, the same wholesale cruelty persisted. Her general in his victory over the gentiles caused “all the host to fall upon the sword; there was not one left.”
2014 70:1.17 La miséricorde militaire a été lente à se manifester dans l’humanité. Même pendant qu’une femme, Déborah, régnait sur les Hébreux, la même cruauté systématique persista. Lors de sa victoire sur les Gentils, le commandant des troupes de Déborah fit « passer toute l’armée au fil de l’épée ; il n’en subsista pas un seul »[5].
1955 70:1.19 Early wars were fought between tribes as a whole, but in later times, when two individuals in different tribes had a dispute, instead of both tribes fighting, the two disputants engaged in a duel. It also became a custom for two armies to stake all on the outcome of a contest between a representative chosen from each side, as in the instance of David and Goliath.
2014 70:1.19 Les premières guerres eurent lieu entre tribus entières, mais, plus tard, lorsque deux individus appartenant à des tribus différentes avaient une dispute, ils se battaient en duel au lieu d’entrainer les deux tribus dans une bataille générale. La coutume s’établit également pour deux armées de tout miser sur l’issue du combat entre deux représentants choisis de part et d’autre, comme ce fut le cas pour David et Goliath[7].[1][2]
1955 70:1.20 The first refinement of war was the taking of prisoners. Next, women were exempted from hostilities, and then came the recognition of noncombatants. Military castes and standing armies soon developed to keep pace with the increasing complexity of combat. Such warriors were early prohibited from associating with women, and women long ago ceased to fight, though they have always fed and nursed the soldiers and urged them on to battle.
2014 70:1.20 Le premier adoucissement de la guerre consista à faire des prisonniers. Puis les femmes furent exemptées des hostilités, et ensuite vint la récognition des non-combattants. Des castes militaires et des armées permanentes se développèrent bientôt pour marcher de pair avec la complexité croissante du combat. De bonne heure, il fut interdit aux guerriers de s’adjoindre des femmes et ces dernières avaient depuis longtemps cessé de combattre, bien qu’elles aient toujours nourri et soigné les soldats, et les aient exhortés à se battre.[2]
1955 70:1.21 The practice of declaring war represented great progress. Such declarations of intention to fight betokened the arrival of a sense of fairness, and this was followed by the gradual development of the rules of “civilized” warfare. Very early it became the custom not to fight near religious sites and, still later, not to fight on certain holy days. Next came the general recognition of the right of asylum; political fugitives received protection.
2014 70:1.21 La pratique de déclarer la guerre représenta un grand progrès. Ces déclarations d’intention de se battre dénotaient l’avènement d’un sens de l’équité qui fut suivi par le développement graduel des règles de la guerre « civilisée ». Très tôt, l’usage s’établit de ne pas combattre près des lieux consacrés à la religion et, plus tard, de ne point se battre pendant certains jours sanctifiés. Ensuite vint la reconnaissance générale du droit d’asile ; les réfugiés politiques reçurent une protection.
1955 70:1.22 Thus did warfare gradually evolve from the primitive man hunt to the somewhat more orderly system of the later-day “civilized” nations. But only slowly does the social attitude of amity displace that of enmity.
2014 70:1.22 La guerre évolua ainsi graduellement de la primitive chasse à l’homme au système un peu plus ordonné des nations « civilisées » plus récentes. Cependant, l’attitude sociale d’amitié ne remplace que lentement celle d’inimitié.
2. THE SOCIAL VALUE OF WAR
2. LA VALEUR SOCIALE DE LA GUERRE
1955 70:2.1 In past ages a fierce war would institute social changes and facilitate the adoption of new ideas such as would not have occurred naturally in ten thousand years. The terrible price paid for these certain war advantages was that society was temporarily thrown back into savagery; civilized reason had to abdicate. War is strong medicine, very costly and most dangerous; while often curative of certain social disorders, it sometimes kills the patient, destroys the society.
2014 70:2.1 Dans les âges passés, une guerre féroce provoquait des changements sociaux et facilitait l’adoption d’idées neuves qui autrement n’auraient pas vu naturellement le jour en dix-mille ans. Le prix terrible payé pour ces avantages certains consistait en des reculs temporaires de la société à l’état sauvage ; la raison civilisée était forcée d’abdiquer. La guerre est un remède puissant, très couteux et fort dangereux ; elle guérit souvent certains troubles sociaux, mais parfois elle tue le patient, elle détruit la société.[1][3][4]
1955 70:2.2 The constant necessity for national defense creates many new and advanced social adjustments. Society, today, enjoys the benefit of a long list of useful innovations which were at first wholly military and is even indebted to war for the dance, one of the early forms of which was a military drill.
2014 70:2.2 La nécessité constante de la défense nationale crée de nombreux ajustements sociaux nouveaux et progressifs. De nos jours, la société jouit du bénéfice d’une longue liste d’innovations utiles qui furent d’abord uniquement militaires ; elle doit même à la guerre la danse, dont l’une des formes premières était un exercice militaire.[3]
1955 70:2.3 War has had a social value to past civilizations because it:
1955 70:2.4 1. Imposed discipline, enforced co-operation.
2014 70:2.4 1. Imposait de la discipline, obligeait à la coopération.
2014 70:2.5 2. Donnait une prime à la force d’âme et au courage.
1955 70:2.6 3. Fostered and solidified nationalism.
2014 70:2.6 3. Encourageait et renforçait le nationalisme.
1955 70:2.7 4. Destroyed weak and unfit peoples.
2014 70:2.7 4. Détruisait les peuples faibles et inaptes.
1955 70:2.8 5. Dissolved the illusion of primitive equality and selectively stratified society.
2014 70:2.8 5. Supprimait l’illusion d’égalité primitive et stratifiait sélectivement la société.
1955 70:2.9 War has had a certain evolutionary and selective value, but like slavery, it must sometime be abandoned as civilization slowly advances. Olden wars promoted travel and cultural intercourse; these ends are now better served by modern methods of transport and communication. Olden wars strengthened nations, but modern struggles disrupt civilized culture. Ancient warfare resulted in the decimation of inferior peoples; the net result of modern conflict is the selective destruction of the best human stocks. Early wars promoted organization and efficiency, but these have now become the aims of modern industry. During past ages war was a social ferment which pushed civilization forward; this result is now better attained by ambition and invention. Ancient warfare supported the concept of a God of battles, but modern man has been told that God is love. War has served many valuable purposes in the past, it has been an indispensable scaffolding in the building of civilization, but it is rapidly becoming culturally bankrupt—incapable of producing dividends of social gain in any way commensurate with the terrible losses attendant upon its invocation.
2014 70:2.9 La guerre a eu une certaine valeur évolutive et sélective, mais, tout comme l’esclavage, elle doit être un jour abandonnée au cours des lents progrès de la civilisation. Les guerres d’antan encourageaient les voyages et les relations culturelles ; maintenant, ces fins sont mieux servies par les méthodes modernes de transport et de communication. Les guerres d’antan fortifiaient les nations, mais les luttes modernes disloquent la culture civilisée. Les guerres anciennes aboutissaient à décimer les peuples inférieurs ; le résultat net des conflits modernes est la destruction sélective des meilleures souches humaines. Les guerres du passé favorisaient l’organisation et le rendement, mais ceux-ci sont maintenant devenus les buts de l’industrie moderne. Au cours des temps passés, la guerre était un ferment social qui poussait la civilisation en avant ; ce résultat s’obtient mieux maintenant par l’ambition et l’invention. Les guerres anciennes soutenaient le concept d’un Dieu des batailles, mais l’homme moderne a été informé que Dieu est amour[8]. La guerre a servi bien des desseins utiles dans le passé, elle a été un échafaudage indispensable pour construire la civilisation, mais elle court rapidement à sa faillite culturelle — elle devient totalement incapable de donner en gains sociaux des dividendes proportionnés aux pertes terribles qui l’accompagnent.[5][1][2][4]
1955 70:2.10 At one time physicians believed in bloodletting as a cure for many diseases, but they have since discovered better remedies for most of these disorders. And so must the international bloodletting of war certainly give place to the discovery of better methods for curing the ills of nations.
2014 70:2.10 Jadis, les médecins croyaient à la saignée pour guérir de nombreuses maladies, mais, depuis lors, ils ont découvert des remèdes plus efficaces pour la plupart de ces troubles. De même il faudra certainement que la saignée internationale de la guerre fasse place à la découverte de meilleures méthodes pour guérir les maux des nations.
1955 70:2.11 The nations of Urantia have already entered upon the gigantic struggle between nationalistic militarism and industrialism, and in many ways this conflict is analogous to the agelong struggle between the herder-hunter and the farmer. But if industrialism is to triumph over militarism, it must avoid the dangers which beset it. The perils of budding industry on Urantia are:
2014 70:2.11 Les nations d’Urantia se sont déjà engagées dans la lutte gigantesque entre le militarisme nationaliste et l’industrialisme. Sous bien des rapports, ce conflit est analogue à la lutte séculaire entre les pâtres-chasseurs et les cultivateurs. Mais, si l’industrialisme doit triompher du militarisme, il doit éviter les dangers qui l’assaillent. Les périls de l’industrie naissante sur Urantia sont :[5][2]
1955 70:2.12 1. The strong drift toward materialism, spiritual blindness.
2014 70:2.12 1. La forte tendance au matérialisme, l’aveuglement spirituel.
2014 70:2.13 2. Le culte de la puissance de la richesse, la dénaturation des valeurs.
1955 70:2.14 3. The vices of luxury, cultural immaturity.
2014 70:2.14 3. Les vices attenants au luxe, le manque de maturité culturelle.
2014 70:2.15 4. Les dangers croissants de l’indolence, l’insensibilité à l’esprit de service.
1955 70:2.16 5. The growth of undesirable racial softness, biologic deterioration.
2014 70:2.16 5. L’accroissement d’une mollesse raciale indésirable, la dégénérescence biologique.
1955 70:2.17 6. The threat of standardized industrial slavery, personality stagnation. Labor is ennobling but drudgery is benumbing.
2014 70:2.17 6. La menace d’esclavage industriel standardisé, la stagnation de la personnalité. Le travail ennoblit, mais les corvées fastidieuses abêtissent.
1955 70:2.18 Militarism is autocratic and cruel—savage. It promotes social organization among the conquerors but disintegrates the vanquished. Industrialism is more civilized and should be so carried on as to promote initiative and to encourage individualism. Society should in every way possible foster originality.
2014 70:2.18 Le militarisme est autocrate et cruel — voire sauvage. Il favorise l’organisation sociale parmi les conquérants, mais il désintègre les vaincus. L’industrialisme est plus civilisé et devrait être mené de manière à encourager les initiatives et l’individualisme. La société devrait favoriser l’originalité par tous les moyens.[7][7]
1955 70:2.19 Do not make the mistake of glorifying war; rather discern what it has done for society so that you may the more accurately visualize what its substitutes must provide in order to continue the advancement of civilization. And if such adequate substitutes are not provided, then you may be sure that war will long continue.
2014 70:2.19 Ne commettez pas l’erreur de glorifier la guerre ; discernez plutôt ce qu’elle a fait pour la société afin de pouvoir imaginer plus exactement le rôle de ses substituts pour continuer à faire progresser la civilisation. À défaut de substituts adéquats, vous pouvez être certains que la guerre continuera encore longtemps.[4]
1955 70:2.20 Man will never accept peace as a normal mode of living until he has been thoroughly and repeatedly convinced that peace is best for his material welfare, and until society has wisely provided peaceful substitutes for the gratification of that inherent tendency periodically to let loose a collective drive designed to liberate those ever-accumulating emotions and energies belonging to the self-preservation reactions of the human species.
2014 70:2.20 Les hommes n’accepteront jamais la paix, en tant que mode normal de vie, avant d’avoir été convaincus, entièrement et à maintes reprises, que la paix est ce qu’il y a de mieux pour leur bienêtre matériel, et aussi avant que la société ait sagement fourni des substituts pacifiques pour satisfaire à l’une de leurs tendances inhérentes, celle de laisser périodiquement libre cours à une poussée collective destinée à libérer les sentiments et les énergies perpétuellement accumulés provenant des réactions de l’instinct humain de conservation.[6][2]
1955 70:2.21 But even in passing, war should be honored as the school of experience which compelled a race of arrogant individualists to submit themselves to highly concentrated authority—a chief executive. Old-fashioned war did select the innately great men for leadership, but modern war no longer does this. To discover leaders society must now turn to the conquests of peace: industry, science, and social achievement.
2014 70:2.21 Mais, même en passant, la guerre devrait être honorée en tant qu’école d’expérience qui a contraint une race d’individualistes arrogants à se soumettre à une autorité hautement concentrée — un chef exécutif. La guerre à l’ancienne mode conduisait à choisir pour chefs les hommes naturellement éminents, mais la guerre moderne ne le fait plus. Pour découvrir des chefs, la société doit maintenant se tourner du côté des conquêtes pacifiques : l’industrie, la science et les réalisations sociales.[2][3]
3. EARLY HUMAN ASSOCIATIONS
3. LES ASSOCIATIONS HUMAINES PRIMITIVES
1955 70:3.2 Sex hunger and mother love establish the family. But real government does not appear until superfamily groups have begun to form. In the prefamily days of the horde, leadership was provided by informally chosen individuals. The African Bushmen have never progressed beyond this primitive stage; they do not have chiefs in the horde.
2014 70:3.2 L’appétit sexuel et l’amour maternel instaurent la famille, mais aucun véritable gouvernement n’apparait avant que des groupes suprafamiliaux aient commencé à se former. Aux temps préfamiliaux de la horde, le commandement était assuré par des individus choisis sans formalités. Les Boschimans africains n’ont jamais dépassé ce stade primitif ; leurs hordes n’ont pas de chefs.[8]
1955 70:3.3 Families became united by blood ties in clans, aggregations of kinsmen; and these subsequently evolved into tribes, territorial communities. Warfare and external pressure forced the tribal organization upon the kinship clans, but it was commerce and trade that held these early and primitive groups together with some degree of internal peace.
2014 70:3.3 Les familles s’unirent par des liens de sang en clans, en assemblées de parents, et les clans se transformèrent, plus tard, en tribus, en communautés territoriales. La guerre et la pression extérieure forcèrent les clans de parenté à s’organiser en tribus, mais ce furent le commerce et le négoce qui assurèrent la cohésion de ces groupes primitifs avec un certain degré de paix intérieure.
1955 70:3.4 The peace of Urantia will be promoted far more by international trade organizations than by all the sentimental sophistry of visionary peace planning. Trade relations have been facilitated by development of language and by improved methods of communication as well as by better transportation.
2014 70:3.4 La paix sur Urantia sera amenée bien davantage par des organisations de commerce international que par toute la sophistique sentimentale des plans chimériques de paix. Les relations commerciales ont été facilitées par le développement du langage et par des méthodes perfectionnées de communications, ainsi que par l’amélioration des moyens de transport.[9][10][11]
1955 70:3.5 The absence of a common language has always impeded the growth of peace groups, but money has become the universal language of modern trade. Modern society is largely held together by the industrial market. The gain motive is a mighty civilizer when augmented by the desire to serve.
2014 70:3.5 L’absence d’un langage commun a toujours entravé la croissance des groupes pacifiques, mais l’argent est devenu le langage universel du commerce moderne. La cohésion de la société moderne est en grande partie assurée par le marché industriel. L’appât du gain est un important élément civilisateur quand le désir de servir s’y ajoute.
1955 70:3.6 In the early ages each tribe was surrounded by concentric circles of increasing fear and suspicion; hence it was once the custom to kill all strangers, later on, to enslave them. The old idea of friendship meant adoption into the clan; and clan membership was believed to survive death—one of the earliest concepts of eternal life.
2014 70:3.6 Au début, chaque tribu était entourée par des zones concentriques de peur et de soupçons croissants, d’où l’ancienne coutume de tuer tous les étrangers et, plus tard, de les réduire en esclavage. La vieille idée d’amitié signifiait l’adoption dans le clan ; on croyait que l’on continuait à appartenir à son clan après la mort — ce fut l’un des premiers concepts de la vie éternelle.
1955 70:3.7 The ceremony of adoption consisted in drinking each other’s blood. In some groups saliva was exchanged in the place of blood drinking, this being the ancient origin of the practice of social kissing. And all ceremonies of association, whether marriage or adoption, were always terminated by feasting.
2014 70:3.7 La cérémonie d’adoption consistait à boire le sang l’un de l’autre. Dans certains groupes, on échangeait de la salive au lieu de boire du sang ; ce fut l’origine du baiser conventionnel. Et toutes les cérémonies d’association, qu’elles fussent de mariage ou d’adoption, se terminaient toujours par des festins.
1955 70:3.8 In later times, blood diluted with red wine was used, and eventually wine alone was drunk to seal the adoption ceremony, which was signified in the touching of the wine cups and consummated by the swallowing of the beverage. The Hebrews employed a modified form of this adoption ceremony. Their Arab ancestors made use of the oath taken while the hand of the candidate rested upon the generative organ of the tribal native. The Hebrews treated adopted aliens kindly and fraternally. “The stranger that dwells with you shall be as one born among you, and you shall love him as yourself.”
2014 70:3.8 Plus tard, on employa du sang dilué dans du vin rouge et, finalement, on but seulement du vin pour sceller la cérémonie d’adoption ; celle-ci était notifiée par l’attouchement des coupes de vin et consommée par l’absorption de la boisson. Les Hébreux employèrent une forme modifiée de cette cérémonie d’adoption. Leurs ancêtres arabes utilisaient le serment prêté pendant que la main du candidat reposait sur l’organe génital du natif de la tribu. Les Hébreux traitaient les étrangers adoptés avec bienveillance et fraternité. « L’étranger qui séjourne parmi vous sera pour vous comme quelqu’un né parmi vous, et tu l’aimeras comme toi-même[9]. »
1955 70:3.9 “Guest friendship” was a relation of temporary hospitality. When visiting guests departed, a dish would be broken in half, one piece being given the departing friend so that it would serve as a suitable introduction for a third party who might arrive on a later visit. It was customary for guests to pay their way by telling tales of their travels and adventures. The storytellers of olden times became so popular that the mores eventually forbade their functioning during either the hunting or harvest seasons.
2014 70:3.9 « L’amitié de l’hôte » était une relation d’hospitalité temporaire. Quand les invités en visite partaient, on cassait un plat en deux moitiés, dont l’une était donnée à l’ami partant pour servir d’introduction appropriée à une tierce personne qui pourrait arriver plus tard en visite. Il était de règle, pour les convives, de payer leur écot en racontant des histoires de leurs voyages et aventures. Les conteurs d’antan devinrent si populaires que les mœurs finirent par leur interdire d’exercer leurs talents aux époques de la chasse ou des moissons.
1955 70:3.10 The first treaties of peace were the “blood bonds.” The peace ambassadors of two warring tribes would meet, pay their respects, and then proceed to prick the skin until it bled; whereupon they would suck each other’s blood and declare peace.
2014 70:3.10 Les premiers traités de paix furent les « liens de sang ». Les ambassadeurs de paix de deux tribus en guerre se rencontraient, se rendaient hommage et ensuite se mettaient à piquer leur peau jusqu’à ce qu’elle saigne ; après quoi, ils suçaient mutuellement leur sang et déclaraient la paix.
1955 70:3.11 The earliest peace missions consisted of delegations of men bringing their choice maidens for the sex gratification of their onetime enemies, the sex appetite being utilized in combating the war urge. The tribe so honored would pay a return visit, with its offering of maidens; whereupon peace would be firmly established. And soon intermarriages between the families of the chiefs were sanctioned.
2014 70:3.11 Les premières missions de paix consistèrent en des délégations d’hommes amenant leurs plus belles jeunes filles pour assouvir l’appétit sexuel de leurs ex-ennemis, cet appétit étant utilisé pour combattre les tendances belliqueuses. La tribu ainsi honorée rendait la visite, avec son offrande de jeunes filles ; sur quoi, la paix était fermement établie et, bientôt, des mariages entre les familles des chefs étaient sanctionnés.
4. CLANS AND TRIBES
4. CLANS ET TRIBUS
1955 70:4.1 The first peace group was the family, then the clan, the tribe, and later on the nation, which eventually became the modern territorial state. The fact that the present-day peace groups have long since expanded beyond blood ties to embrace nations is most encouraging, despite the fact that Urantia nations are still spending vast sums on war preparations.
2014 70:4.1 Le premier groupe pacifique fut la famille ; vinrent ensuite le clan, la tribu et plus tard la nation, qui devint en fin de compte l’État territorial moderne. Le fait que les groupes pacifiques, de nos jours, se soient développés depuis longtemps au-delà des liens du sang pour englober des nations est fort encourageant, malgré le fait que les nations d’Urantia dépensent encore des sommes immenses pour des préparatifs de guerre.
1955 70:4.2 The clans were blood-tie groups within the tribe, and they owed their existence to certain common interests, such as:
1955 70:4.3 1. Tracing origin back to a common ancestor.
2014 70:4.3 1. Leur filiation remontant à un ancêtre commun.
1955 70:4.4 2. Allegiance to a common religious totem.
2014 70:4.4 2. La fidélité à un totem religieux commun.
1955 70:4.8 6. Having had a common military experience.
2014 70:4.8 6. Le partage d’une expérience militaire commune.
1955 70:4.9 The clan headmen were always subordinate to the tribal chief, the early tribal governments being a loose confederation of clans. The native Australians never developed a tribal form of government.
2014 70:4.9 Les chefs des clans étaient toujours subordonnés au chef de la tribu ; les premiers gouvernements tribaux furent une vague confédération de clans. Les aborigènes australiens n’ont jamais développé une forme tribale de gouvernement.
1955 70:4.10 The clan peace chiefs usually ruled through the mother line; the tribal war chiefs established the father line. The courts of the tribal chiefs and early kings consisted of the headmen of the clans, whom it was customary to invite into the king’s presence several times a year. This enabled him to watch them and the better secure their co-operation. The clans served a valuable purpose in local self-government, but they greatly delayed the growth of large and strong nations.
2014 70:4.10 Les chefs de temps de paix des clans régnaient en général par la ligne maternelle ; les chefs de guerre des tribus établirent la ligne paternelle. La cour des chefs de tribu et des premiers rois se composait des chefs de clans. La coutume voulait qu’ils fussent invités plusieurs fois par an à se présenter devant le roi, ce qui lui permettait de les surveiller et de mieux s’assurer leur coopération. Les clans jouèrent un rôle très utile dans les autarchies locales, mais retardèrent considérablement la croissance de nations grandes et fortes.
5. THE BEGINNINGS OF GOVERNMENT
5. LES DÉBUTS DU GOUVERNEMENT
1955 70:5.1 Every human institution had a beginning, and civil government is a product of progressive evolution just as much as are marriage, industry, and religion. From the early clans and primitive tribes there gradually developed the successive orders of human government which have come and gone right on down to those forms of social and civil regulation that characterize the second third of the twentieth century.
2014 70:5.1 Toute institution humaine a eu un commencement, et le gouvernement civil est un produit de l’évolution progressive au même titre que le mariage, l’industrie et la religion. À partir des premiers clans et des tribus primitives, se développèrent progressivement les régimes successifs de gouvernement humain qui ont apparu et disparu pour arriver finalement aux formes de règlementation civile et sociale qui caractérisent le deuxième tiers du vingtième siècle.[3]
1955 70:5.2 With the gradual emergence of the family units the foundations of government were established in the clan organization, the grouping of consanguineous families. The first real governmental body was the council of the elders. This regulative group was composed of old men who had distinguished themselves in some efficient manner. Wisdom and experience were early appreciated even by barbaric man, and there ensued a long age of the domination of the elders. This reign of the oligarchy of age gradually grew into the patriarchal idea.
2014 70:5.2 Avec l’apparition graduelle des unités familiales, les bases du gouvernement furent établies dans l’organisation du clan, le groupement de familles consanguines. Le premier véritable corps gouvernemental fut le conseil des anciens[10]. Ce groupe régulateur se composait d’hommes âgés qui s’étaient distingués de quelque manière efficace. La sagesse et l’expérience furent appréciées de bonne heure même par l’homme barbare, et il s’ensuivit une longue période de domination par les anciens. Ce règne oligarchique de l’âge se transforma petit à petit en l’idée du patriarcat.[12][13][2]
1955 70:5.3 In the early council of the elders there resided the potential of all governmental functions: executive, legislative, and judicial. When the council interpreted the current mores, it was a court; when establishing new modes of social usage, it was a legislature; to the extent that such decrees and enactments were enforced, it was the executive. The chairman of the council was one of the forerunners of the later tribal chief.
2014 70:5.3 Les premiers conseils des anciens contenaient le potentiel de toutes les fonctions gouvernementales : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Quand le conseil interprétait les mœurs courantes, il était un tribunal ; quand il établissait de nouveaux modes d’usages sociaux, il était une assemblée législative ; dans la mesure où ces décrets et promulgations étaient mis en vigueur, il était le pouvoir exécutif. Le président du conseil des anciens fut un des précurseurs du chef de tribu subséquent.
1955 70:5.4 Some tribes had female councils, and from time to time many tribes had women rulers. Certain tribes of the red man preserved the teaching of Onamonalonton in following the unanimous rule of the “council of seven.”
1955 70:5.5 It has been hard for mankind to learn that neither peace nor war can be run by a debating society. The primitive “palavers” were seldom useful. The race early learned that an army commanded by a group of clan heads had no chance against a strong one-man army. War has always been a kingmaker.
2014 70:5.5 Il a été difficile au genre humain d’apprendre que ni la paix ni la guerre ne peuvent être régies par une assemblée consultative. Les « palabres » primitives furent rarement utiles. La race apprit de bonne heure qu’une armée commandée par un groupe de chefs de clans n’avait aucune chance contre une forte armée n’ayant qu’un seul chef. La guerre a toujours engendré des rois.
1955 70:5.6 At first the war chiefs were chosen only for military service, and they would relinquish some of their authority during peacetimes, when their duties were of a more social nature. But gradually they began to encroach upon the peace intervals, tending to continue to rule from one war on through to the next. They often saw to it that one war was not too long in following another. These early war lords were not fond of peace.
2014 70:5.6 Au début, les chefs militaires furent choisis uniquement pour le service militaire et ils abandonnèrent un peu de leur autorité pendant les périodes de paix où leurs devoirs étaient davantage d’ordre social. Mais, peu à peu, ils commencèrent à empiéter sur les intervalles de paix avec tendance à continuer leur règne d’une guerre à la suivante. Souvent, ils veillaient à ce qu’une guerre ne mît pas trop longtemps à suivre la précédente. Ces seigneurs guerriers primitifs n’aimaient point la paix.
1955 70:5.7 In later times some chiefs were chosen for other than military service, being selected because of unusual physique or outstanding personal abilities. The red men often had two sets of chiefs—the sachems, or peace chiefs, and the hereditary war chiefs. The peace rulers were also judges and teachers.
2014 70:5.7 Plus tard, certains chefs furent choisis pour d’autres raisons que le service militaire, et sélectionnés à cause de leurs exceptionnelles qualités physiques ou de leurs remarquables aptitudes personnelles. Les hommes rouges avaient souvent deux groupes de chefs — les sachems, ou chefs de paix, et les chefs de guerre héréditaires. Les chefs de paix étaient également des juges et des éducateurs.[2]
1955 70:5.8 Some early communities were ruled by medicine men, who often acted as chiefs. One man would act as priest, physician, and chief executive. Quite often the early royal insignias had originally been the symbols or emblems of priestly dress.
2014 70:5.8 Quelques-unes des premières communautés furent régies par des sorciers-guérisseurs qui agirent souvent en tant que chefs. Un seul homme exerçait les fonctions de prêtre, de médecin et de chef exécutif. Les premiers insignes royaux avaient très souvent commencé par être des symboles ou des emblèmes de vêtements sacerdotaux.
1955 70:5.9 And it was by these steps that the executive branch of government gradually came into existence. The clan and tribal councils continued in an advisory capacity and as forerunners of the later appearing legislative and judicial branches. In Africa, today, all these forms of primitive government are in actual existence among the various tribes.
2014 70:5.9 Ce fut par ces étapes que la branche exécutive du gouvernement prit graduellement corps. Les conseils des clans et des tribus continuaient leur activité à titre consultatif et en tant que précurseurs des départements législatif et judiciaire qui apparurent plus tard. En Afrique, de nos jours, toutes ces formes de gouvernement primitif existent effectivement parmi les diverses tribus.
6. MONARCHIAL GOVERNMENT
6. LE GOUVERNEMENT MONARCHIQUE
1955 70:6.1 Effective state rule only came with the arrival of a chief with full executive authority. Man found that effective government could be had only by conferring power on a personality, not by endowing an idea.
1955 70:6.2 Rulership grew out of the idea of family authority or wealth. When a patriarchal kinglet became a real king, he was sometimes called “father of his people.” Later on, kings were thought to have sprung from heroes. And still further on, rulership became hereditary, due to belief in the divine origin of kings.
2014 70:6.2 Le pouvoir souverain prit naissance dans l’idée de l’autorité ou de la richesse des familles. Quand un roitelet patriarcal devenait un véritable roi, on l’appelait parfois « père de son peuple »[11]. Plus tard, on crut que les rois étaient issus de héros. Plus tard encore, le pouvoir devint héréditaire parce que l’on croyait à l’origine divine des rois.[13][1][2]
1955 70:6.3 Hereditary kingship avoided the anarchy which had previously wrought such havoc between the death of a king and the election of a successor. The family had a biologic head; the clan, a selected natural leader; the tribe and later state had no natural leader, and this was an additional reason for making the chief-kings hereditary. The idea of royal families and aristocracy was also based on the mores of “name ownership” in the clans.
2014 70:6.3 La royauté héréditaire empêchait l’anarchie qui avait précédemment sévi entre la mort d’un roi et l’élection de son successeur, et fait tant de ravages. La famille avait un chef biologique et le clan, un chef naturel sélectionné, mais la tribu et, plus tard, l’État n’avaient pas de chef naturel ; ce fut un motif supplémentaire pour rendre héréditaires les rois-chefs. L’idée des familles royales et de l’aristocratie fut également fondée sur la coutume de « posséder un nom » dans les clans.
1955 70:6.4 The succession of kings was eventually regarded as supernatural, the royal blood being thought to extend back to the times of the materialized staff of Prince Caligastia. Thus kings became fetish personalities and were inordinately feared, a special form of speech being adopted for court usage. Even in recent times it was believed that the touch of kings would cure disease, and some Urantia peoples still regard their rulers as having had a divine origin.
2014 70:6.4 La succession des rois fut finalement considérée comme surnaturelle. On crut que le sang royal remontait à l’époque de l’état-major matérialisé du Prince Caligastia. Les rois devinrent ainsi des personnalités fétiches et furent démesurément craints ; une forme spéciale de langage fut adoptée à l’usage de la cour. Encore récemment, on a cru que l’attouchement des rois guérissait les maladies, et certains peuples d’Urantia considèrent encore que leurs souverains ont une origine divine.
1955 70:6.5 The early fetish king was often kept in seclusion; he was regarded as too sacred to be viewed except on feast days and holy days. Ordinarily a representative was chosen to impersonate him, and this is the origin of prime ministers. The first cabinet officer was a food administrator; others shortly followed. Rulers soon appointed representatives to be in charge of commerce and religion; and the development of a cabinet was a direct step toward depersonalization of executive authority. These assistants of the early kings became the accepted nobility, and the king’s wife gradually rose to the dignity of queen as women came to be held in higher esteem.
2014 70:6.5 Le roi-fétiche d’antan était souvent gardé dans l’isolement ; on le considérait comme trop sacré pour être vu, sauf pendant les jours de fête ou saints. On choisissait ordinairement un représentant pour le personnifier ; c’est là l’origine des premiers ministres. Le premier fonctionnaire ministériel fut un administrateur des aliments ; d’autres ne tardèrent pas à suivre. Les souverains nommèrent bientôt des représentants chargés du commerce et de la religion ; le développement des cabinets ministériels fut une mesure directe pour dépersonnaliser l’autorité exécutive. Les adjoints des premiers rois formèrent la noblesse attitrée, et l’épouse du roi fut graduellement élevée à la dignité de reine à mesure que les femmes en vinrent à être plus estimées.[2]
1955 70:6.6 Unscrupulous rulers gained great power by the discovery of poison. Early court magic was diabolical; the king’s enemies soon died. But even the most despotic tyrant was subject to some restrictions; he was at least restrained by the ever-present fear of assassination. The medicine men, witch doctors, and priests have always been a powerful check on the kings. Subsequently, the landowners, the aristocracy, exerted a restraining influence. And ever and anon the clans and tribes would simply rise up and overthrow their despots and tyrants. Deposed rulers, when sentenced to death, were often given the option of committing suicide, which gave origin to the ancient social vogue of suicide in certain circumstances.
2014 70:6.6 Des souverains sans scrupules acquirent de grands pouvoirs par la découverte de poisons. La magie pratiquée dans les premières cours était diabolique ; les ennemis du roi mouraient bientôt. Toutefois, les tyrans, même les plus despotes, étaient assujettis à certaines restrictions ; ils étaient au moins freinés par la peur toujours présente d’être assassinés. Les sorciers-guérisseurs, les sorciers et les prêtres ont toujours puissamment freiné les rois. Par la suite, les propriétaires fonciers, l’aristocratie, exerça une influence restrictive et, de temps à autre, les clans et tribus se soulevaient tout simplement et renversaient leurs despotes et tyrans. Quand les souverains déposés étaient condamnés à mort, on leur accordait souvent le choix de se suicider, d’où l’origine de l’ancienne popularité du suicide en certaines circonstances.[16]
7. PRIMITIVE CLUBS AND SECRET SOCIETIES
7. LES CLUBS PRIMITIFS ET LES SOCIÉTÉS SECRÈTES
1955 70:7.1 Blood kinship determined the first social groups; association enlarged the kinship clan. Intermarriage was the next step in group enlargement, and the resultant complex tribe was the first true political body. The next advance in social development was the evolution of religious cults and the political clubs. These first appeared as secret societies and originally were wholly religious; subsequently they became regulative. At first they were men’s clubs; later women’s groups appeared. Presently they became divided into two classes: sociopolitical and religio-mystical.
2014 70:7.1 Les liens du sang déterminèrent les premiers groupes sociaux. Les clans de parenté s’agrandirent par association. Les mariages intertribaux furent l’étape suivante d’accroissement du groupe, et la tribu complexe résultante forma le premier véritable corps politique. Le progrès suivant, dans le développement social, fut l’évolution des cultes religieux et des clubs politiques. Ils apparurent, en premier lieu, comme sociétés secrètes, entièrement religieuses à l’origine. Ensuite, ils fixèrent des règles. D’abord, ce furent des clubs d’hommes ; plus tard apparurent des groupes de femmes. Bientôt, ils se divisèrent en deux classes : politico-sociale et mystico-religieuse.[16]
2014 70:7.2 Ces sociétés avaient de nombreuses raisons pour rester secrètes, telles que :
1955 70:7.3 1. Fear of incurring the displeasure of the rulers because of the violation of some taboo.
2014 70:7.3 1. La crainte d’attirer le courroux des dirigeants pour avoir violé quelque tabou.
1955 70:7.4 2. In order to practice minority religious rites.
2014 70:7.4 2. Le désir de pratiquer des rites religieux minoritaires.
1955 70:7.5 3. For the purpose of preserving valuable “spirit” or trade secrets.
2014 70:7.5 3. L’intention de préserver de précieux secrets « d’esprits » ou de commerce.
1955 70:7.6 4. For the enjoyment of some special charm or magic.
1955 70:7.7 The very secrecy of these societies conferred on all members the power of mystery over the rest of the tribe. Secrecy also appeals to vanity; the initiates were the social aristocracy of their day. After initiation the boys hunted with the men; whereas before they had gathered vegetables with the women. And it was the supreme humiliation, a tribal disgrace, to fail to pass the puberty tests and thus be compelled to remain outside the men’s abode with the women and children, to be considered effeminate. Besides, noninitiates were not allowed to marry.
2014 70:7.7 Le fait même du secret conférait à tous les membres de ces sociétés le pouvoir du mystère vis-à-vis du reste de la tribu. Le secret flatte également la vanité ; les initiés formaient l’aristocratie sociale de leur temps. Après leur initiation, les jeunes gens chassaient avec les hommes, tandis qu’auparavant ils cueillaient les légumes avec les femmes. Et l’humiliation suprême, la disgrâce vis-à-vis de la tribu, consistait à échouer aux épreuves de puberté et à être ainsi obligé de rester hors de la demeure des hommes en compagnie des femmes et des enfants, à être considéré comme efféminé. D’ailleurs les non-initiés n’avaient pas la permission de se marier.
1955 70:7.8 Primitive people very early taught their adolescent youths sex control. It became the custom to take boys away from parents from puberty to marriage, their education and training being intrusted to the men’s secret societies. And one of the chief functions of these clubs was to keep control of adolescent young men, thus preventing illegitimate children.
2014 70:7.8 Les peuples primitifs apprirent de très bonne heure à leurs jeunes adolescents à maitriser leurs impulsions sexuelles. La coutume s’établit de séparer les garçons de leurs parents à partir de la puberté jusqu’au mariage, et de confier leur éducation et leur formation aux sociétés secrètes des hommes. L’une des fonctions principales de ces clubs était de conserver un contrôle sur les jeunes gens adolescents afin d’éviter les naissances illégitimes.
1955 70:7.9 Commercialized prostitution began when these men’s clubs paid money for the use of women from other tribes. But the earlier groups were remarkably free from sex laxity.
2014 70:7.9 La prostitution commercialisée débuta quand ces clubs d’hommes payèrent en argent le droit de disposer de femmes d’autres tribus. Mais les groupes primitifs étaient remarquablement exempts de licence sexuelle.
1955 70:7.10 The puberty initiation ceremony usually extended over a period of five years. Much self-torture and painful cutting entered into these ceremonies. Circumcision was first practiced as a rite of initiation into one of these secret fraternities. The tribal marks were cut on the body as a part of the puberty initiation; the tattoo originated as such a badge of membership. Such torture, together with much privation, was designed to harden these youths, to impress them with the reality of life and its inevitable hardships. This purpose is better accomplished by the later appearing athletic games and physical contests.
2014 70:7.10 La cérémonie d’initiation de la puberté s’étendait généralement sur une période de cinq années. Beaucoup d’entailles douloureuses et de tortures que l’on s’infligeait soi-même faisaient partie de ces cérémonies. La circoncision fut pratiquée d’abord comme rite d’initiation dans une de ces confréries secrètes. Les marques de la tribu étaient incisées sur le corps comme faisant partie de l’initiation de la puberté ; le tatouage fut à l’origine un insigne d’appartenance. De telles tortures, ainsi que de multiples privations, avaient pour but d’endurcir ces jeunes gens, de leur donner une idée des réalités de la vie et de ses tribulations inévitables. Ce résultat est mieux atteint par les jeux athlétiques et les épreuves physiques qui furent instaurés plus tard.
1955 70:7.11 But the secret societies did aim at the improvement of adolescent morals; one of the chief purposes of the puberty ceremonies was to impress upon the boy that he must leave other men’s wives alone.
2014 70:7.11 Mais les sociétés secrètes cherchaient réellement à améliorer la moralité des adolescents. L’un des buts principaux des cérémonies de puberté était de faire comprendre aux garçons qu’ils ne devaient pas toucher aux épouses des autres hommes.
1955 70:7.12 Following these years of rigorous discipline and training and just before marriage, the young men were usually released for a short period of leisure and freedom, after which they returned to marry and to submit to lifelong subjection to the tribal taboos. And this ancient custom has continued down to modern times as the foolish notion of “sowing wild oats.”
2014 70:7.12 Après ces années de discipline et d’entrainement rigoureux, et juste avant leur mariage, on laissait généralement aux jeunes gens une courte période de loisirs et de liberté après laquelle ils revenaient se marier en acceptant pour le reste de leur vie l’asservissement aux tabous de leur tribu. Cette ancienne coutume a subsisté jusqu’aux temps modernes dans l’idée stupide de « jeter sa gourme ».
1955 70:7.13 Many later tribes sanctioned the formation of women’s secret clubs, the purpose of which was to prepare adolescent girls for wifehood and motherhood. After initiation girls were eligible for marriage and were permitted to attend the “bride show,” the coming-out party of those days. Women’s orders pledged against marriage early came into existence.
2014 70:7.13 Beaucoup de tribus sanctionnèrent ultérieurement la formation de clubs secrets de femmes, dont le but était de préparer les jeunes filles adolescentes à devenir des épouses et des mères. Après leur initiation, les jeunes filles étaient éligibles pour le mariage et recevaient la permission de participer à « la présentation des filles à marier », les débuts mondains de cette époque. Des ordres féminins avec vœux de célibat apparurent de bonne heure.[13]
1955 70:7.14 Presently nonsecret clubs made their appearance when groups of unmarried men and groups of unattached women formed their separate organizations. These associations were really the first schools. And while men’s and women’s clubs were often given to persecuting each other, some advanced tribes, after contact with the Dalamatia teachers, experimented with coeducation, having boarding schools for both sexes.
2014 70:7.14 Bientôt, des clubs non secrets firent leur apparition quand des groupes masculins et féminins de célibataires formèrent leurs organisations séparées. En réalité, ces associations furent les premières écoles. Tandis que les clubs d’hommes et les clubs de femmes s’adonnaient souvent à des persécutions mutuelles, certaines tribus plus évoluées, après contact avec les éducateurs de Dalamatia, expérimentèrent l’enseignement mixte avec des internats pour chaque sexe.
1955 70:7.15 Secret societies contributed to the building up of social castes chiefly by the mysterious character of their initiations. The members of these societies first wore masks to frighten the curious away from their mourning rites—ancestor worship. Later this ritual developed into a pseudo seance at which ghosts were reputed to have appeared. The ancient societies of the “new birth” used signs and employed a special secret language; they also forswore certain foods and drinks. They acted as night police and otherwise functioned in a wide range of social activities.
2014 70:7.15 Les sociétés secrètes contribuèrent à instaurer des castes sociales, principalement à cause du caractère mystérieux de leurs initiations. Les membres de ces sociétés portèrent d’abord des masques pour effrayer les curieux et les écarter de leurs rites de deuil — du culte des ancêtres. Ce rituel se transforma plus tard en pseudoséances au cours desquelles des fantômes étaient censés avoir apparu. Les sociétés anciennes de la « nouvelle naissance » utilisaient des signes et employaient un langage secret spécial ; elles proscrivaient aussi certains aliments et boissons. Elles jouaient le rôle de police de nuit et avaient, par ailleurs, une activité très étendue dans le domaine social.
1955 70:7.16 All secret associations imposed an oath, enjoined confidence, and taught the keeping of secrets. These orders awed and controlled the mobs; they also acted as vigilance societies, thus practicing lynch law. They were the first spies when the tribes were at war and the first secret police during times of peace. Best of all they kept unscrupulous kings on the anxious seat. To offset them, the kings fostered their own secret police.
2014 70:7.16 Toutes les associations secrètes imposaient un serment à leurs adhérents, prescrivaient la confiance et enseignaient la conservation des secrets. Ces ordres secrets impressionnaient les foules et en avaient le contrôle ; ils agissaient également comme sociétés de vigilance et pratiquaient ainsi la loi de Lynch. Leurs membres furent les premiers espions des tribus en guerre et formèrent la première police secrète en temps de paix. Mieux encore, ils maintinrent les rois peu scrupuleux dans un état d’anxiété. Pour leur faire contrepoids, les rois entretinrent leur propre police secrète.[2]
1955 70:7.17 These societies gave rise to the first political parties. The first party government was “the strong” vs. “the weak.” In ancient times a change of administration only followed civil war, abundant proof that the weak had become strong.
2014 70:7.17 Ces sociétés donnèrent naissance aux premiers partis politiques. Le premier gouvernement de parti fut celui des « forts » contre les « faibles ». Dans les temps anciens, un changement d’administration ne survenait qu’après une guerre civile qui prouvait amplement que les faibles étaient devenus forts.[1]
1955 70:7.18 These clubs were employed by merchants to collect debts and by rulers to collect taxes. Taxation has been a long struggle, one of the earliest forms being the tithe, one tenth of the hunt or spoils. Taxes were originally levied to keep up the king’s house, but it was found that they were easier to collect when disguised as an offering for the support of the temple service.
2014 70:7.18 Ces clubs furent employés par les marchands pour faire rentrer leurs créances et par les souverains pour recouvrer des impôts. La taxation fiscale a été une longue lutte, dont l’une des premières formes fut la dime, le dixième du produit de la chasse ou du butin. À l’origine, les impôts furent prélevés pour maintenir le train de vie de la maison royale, mais on découvrit qu’il était plus facile de les recouvrer en les déguisant sous forme d’une offrande pour contribuer au service des temples.
1955 70:7.19 By and by these secret associations grew into the first charitable organizations and later evolved into the earlier religious societies—the forerunners of churches. Finally some of these societies became intertribal, the first international fraternities.
2014 70:7.19 Petit à petit, ces associations secrètes se transformèrent pour devenir les premières œuvres charitables, puis évoluèrent en sociétés religieuses primitives annonciatrices des Églises. Finalement, quelques-unes de ces sociétés devinrent communes à plusieurs tribus ; ce furent les premières confréries internationales.[1]
8. SOCIAL CLASSES
8. LES CLASSES SOCIALES
1955 70:8.1 The mental and physical inequality of human beings insures that social classes will appear. The only worlds without social strata are the most primitive and the most advanced. A dawning civilization has not yet begun the differentiation of social levels, while a world settled in light and life has largely effaced these divisions of mankind, which are so characteristic of all intermediate evolutionary stages.
2014 70:8.1 L’inégalité mentale et physique des êtres humains provoque l’apparition de classes sociales. Les seuls mondes sans couches sociales sont les plus primitifs ou les plus avancés. À son aurore, une civilisation n’a pas encore commencé la différenciation des niveaux sociaux, tandis qu’un monde ancré dans la lumière et la vie a, dans une large mesure, fait disparaitre ces divisions de l’humanité, si caractéristiques de toutes les étapes intermédiaires de l’évolution.[2][3]
1955 70:8.2 As society emerged from savagery to barbarism, its human components tended to become grouped in classes for the following general reasons:
1955 70:8.3 1. Natural—contact, kinship, and marriage; the first social distinctions were based on sex, age, and blood—kinship to the chief.
2014 70:8.3 1. Raisons naturelles — contact, parenté et mariage ; les premières distinctions sociales furent basées sur le sexe, l’âge et le sang — la parenté avec le chef.
1955 70:8.4 2. Personal—the recognition of ability, endurance, skill, and fortitude; soon followed by the recognition of language mastery, knowledge, and general intelligence.
2014 70:8.4 2. Raisons personnelles — la récognition des aptitudes, de l’endurance, de l’habileté et de la force d’âme, bientôt suivie par celle de la maitrise du langage, du savoir et de l’intelligence générale.
1955 70:8.5 3. Chance—war and emigration resulted in the separating of human groups. Class evolution was powerfully influenced by conquest, the relation of the victor to the vanquished, while slavery brought about the first general division of society into free and bond.
2014 70:8.5 3. Raisons de chance — la guerre et l’émigration aboutirent à séparer des groupes humains. L’évolution des classes fut fortement influencée par les conquêtes, les rapports entre vainqueurs et vaincus, tandis que l’esclavage amena la première division générale de la société entre hommes libres et serfs.
1955 70:8.6 4. Economic—rich and poor. Wealth and the possession of slaves was a genetic basis for one class of society.
2014 70:8.6 4. Raisons économiques — riches et pauvres. La fortune et la possession d’esclaves furent une base qui engendra l’une des classes de la société.
1955 70:8.7 5. Geographic—classes arose consequent upon urban or rural settlement. City and country have respectively contributed to the differentiation of the herder-agriculturist and the trader-industrialist, with their divergent viewpoints and reactions.
2014 70:8.7 5. Raisons géographiques — des classes se formèrent par suite de l’établissement de la population dans des régions urbaines ou rurales. Villes et campagnes ont respectivement contribué à la différenciation entre éleveurs-cultivateurs et marchands-industriels, avec leurs réactions et leurs points de vue divergents.
1955 70:8.8 6. Social—classes have gradually formed according to popular estimate of the social worth of different groups. Among the earliest divisions of this sort were the demarcations between priest-teachers, ruler-warriors, capitalist-traders, common laborers, and slaves. The slave could never become a capitalist, though sometimes the wage earner could elect to join the capitalistic ranks.
2014 70:8.8 6. Raisons sociales — des classes se sont graduellement formées selon l’appréciation populaire de la valeur sociale de différents groupes. Parmi les premières divisions de ce genre, on trouve les démarcations entre prêtres-éducateurs, chefs-guerriers, capitalistes-marchands, manœuvres ordinaires et esclaves. L’esclave ne pouvait jamais devenir un capitaliste, mais le salarié pouvait parfois entrer dans les rangs capitalistes.
1955 70:8.9 7. Vocational—as vocations multiplied, they tended to establish castes and guilds. Workers divided into three groups: the professional classes, including the medicine men, then the skilled workers, followed by the unskilled laborers.
2014 70:8.9 7. Raisons professionnelles — au fur et à mesure que les professions se multiplièrent, elles tendirent à établir des castes et des corporations. Les travailleurs se scindèrent en trois groupes : les classes professionnelles, y compris les sorciers-guérisseurs, puis les ouvriers qualifiés et enfin les manœuvres non spécialisés.
1955 70:8.10 8. Religious—the early cult clubs produced their own classes within the clans and tribes, and the piety and mysticism of the priests have long perpetuated them as a separate social group.
1955 70:8.11 9. Racial—the presence of two or more races within a given nation or territorial unit usually produces color castes. The original caste system of India was based on color, as was that of early Egypt.
2014 70:8.11 9. Raisons raciales — la présence de deux ou plusieurs races, dans une nation ou une unité territoriale donnée, produit généralement des castes de couleur. Le système originel des castes aux Indes était basé sur la couleur, comme d’ailleurs celui de l’ancienne Égypte.
1955 70:8.12 10. Age—youth and maturity. Among the tribes the boy remained under the watchcare of his father as long as the father lived, while the girl was left in the care of her mother until married.
2014 70:8.12 10. Raisons d’âge — jeunesse et maturité. Dans les tribus, les garçons demeuraient sous la surveillance de leur père tant que ce dernier vivait, tandis que les filles étaient laissées aux soins de leur mère jusqu’à leur mariage.
1955 70:8.13 Flexible and shifting social classes are indispensable to an evolving civilization, but when class becomes caste, when social levels petrify, the enhancement of social stability is purchased by diminishment of personal initiative. Social caste solves the problem of finding one’s place in industry, but it also sharply curtails individual development and virtually prevents social co-operation.
2014 70:8.13 Des classes flexibles et mouvantes sont indispensables à une civilisation évoluante, mais, quand les classes deviennent des castes, quand les niveaux sociaux se pétrifient, le progrès de la stabilité se paye par une déperdition de l’initiative personnelle. La caste sociale résout le problème de trouver sa place dans l’industrie, mais elle restreint considérablement le développement individuel et empêche pratiquement la coopération sociale.[8][18]
1955 70:8.14 Classes in society, having naturally formed, will persist until man gradually achieves their evolutionary obliteration through intelligent manipulation of the biologic, intellectual, and spiritual resources of a progressing civilization, such as:
2014 70:8.14 Du fait que les classes sociales se sont formées naturellement, elles persisteront jusqu’à ce que les hommes arrivent à les faire disparaitre progressivement par évolution en manipulant avec intelligence les ressources biologiques, intellectuelles et spirituelles d’une civilisation en progrès, et notamment les suivantes :[19]
1955 70:8.15 1. Biologic renovation of the racial stocks—the selective elimination of inferior human strains. This will tend to eradicate many mortal inequalities.
1955 70:8.16 2. Educational training of the increased brain power which will arise out of such biologic improvement.
2014 70:8.16 2. L’entrainement éducatif de la puissance cérébrale accrue par cette amélioration biologique.
1955 70:8.17 3. Religious quickening of the feelings of mortal kinship and brotherhood.
2014 70:8.17 3. La stimulation religieuse des sentiments de parenté et de fraternité humaines.
1955 70:8.18 But these measures can bear their true fruits only in the distant millenniums of the future, although much social improvement will immediately result from the intelligent, wise, and patient manipulation of these acceleration factors of cultural progress. Religion is the mighty lever that lifts civilization from chaos, but it is powerless apart from the fulcrum of sound and normal mind resting securely on sound and normal heredity.
2014 70:8.18 Mais ces mesures ne peuvent porter leurs véritables fruits que dans les lointains millénaires de l’avenir, bien que d’importantes améliorations sociales doivent suivre immédiatement le maniement intelligent, sage et patient de ces facteurs accélérateurs du progrès culturel. La religion est le puissant levier qui élève la civilisation au-dessus du chaos, mais elle est impuissante sans le point d’appui d’un mental sain et normal, solidement basé sur une hérédité également saine et normale.[8][18][21][22][23][24][8]
9. HUMAN RIGHTS
9. LES DROITS DE L’HOMME
1955 70:9.1 Nature confers no rights on man, only life and a world in which to live it. Nature does not even confer the right to live, as might be deduced by considering what would likely happen if an unarmed man met a hungry tiger face to face in the primitive forest. Society’s prime gift to man is security.
2014 70:9.1 La nature ne confère aucun droit à l’homme, elle ne lui donne que la vie et un monde où la vivre. La nature ne lui assure même pas le droit de rester vivant, comme on peut s’en rendre compte en imaginant ce qui se passerait probablement si un homme sans armes rencontrait face à face un tigre affamé dans une forêt vierge. Le don primordial que la société fait aux hommes est la sécurité.[25][26][34][1][2][3][9][14]
1955 70:9.2 Gradually society asserted its rights and, at the present time, they are:
1955 70:9.3 1. Assurance of food supply.
1955 70:9.4 2. Military defense—security through preparedness.
1955 70:9.5 3. Internal peace preservation—prevention of personal violence and social disorder.
1955 70:9.6 4. Sex control—marriage, the family institution.
1955 70:9.8 6. Fostering of individual and group competition.
1955 70:9.9 7. Provision for educating and training youth.
1955 70:9.10 8. Promotion of trade and commerce—industrial development.
1955 70:9.11 9. Improvement of labor conditions and rewards.
1955 70:9.12 10. The guarantee of the freedom of religious practices to the end that all of these other social activities may be exalted by becoming spiritually motivated.
1955 70:9.13 When rights are old beyond knowledge of origin, they are often called natural rights. But human rights are not really natural; they are entirely social. They are relative and ever changing, being no more than the rules of the game—recognized adjustments of relations governing the ever-changing phenomena of human competition.
2014 70:9.13 Quand des droits sont si anciens que l’on ne peut connaitre leur origine, ils sont souvent appelés droits naturels. Cependant, les droits humains ne sont pas réellement naturels ; ils sont entièrement sociaux. Ils sont relatifs et toujours changeants, et ne représentent rien de plus que les règles du jeu — une mise au point reconnue des rapports qui régissent les phénomènes toujours changeants de la concurrence humaine.[10]
1955 70:9.14 What may be regarded as right in one age may not be so regarded in another. The survival of large numbers of defectives and degenerates is not because they have any natural right thus to encumber twentieth-century civilization, but simply because the society of the age, the mores, thus decrees.
2014 70:9.14 Ce que l’on peut considérer comme un droit à une époque donnée ne l’est plus à une autre. La survie d’un grand nombre de déficients et de dégénérés n’est pas due à leur droit naturel d’encombrer la civilisation du vingtième siècle, mais simplement au fait que la société de l’époque, les mœurs, l’ont ainsi décrété.[8][19][28][29][30]
1955 70:9.15 Few human rights were recognized in the European Middle Ages; then every man belonged to someone else, and rights were only privileges or favors granted by state or church. And the revolt from this error was equally erroneous in that it led to the belief that all men are born equal.
2014 70:9.15 L’Europe du Moyen Âge reconnaissait peu de droits humains. Chaque homme appartenait alors à quelqu’un d’autre, et les droits n’étaient que des privilèges ou des faveurs accordés par l’État ou l’Église. La révolte contre cette erreur fut également une erreur parce qu’elle fit croire que tous les hommes naissent égaux.
1955 70:9.16 The weak and the inferior have always contended for equal rights; they have always insisted that the state compel the strong and superior to supply their wants and otherwise make good those deficiencies which all too often are the natural result of their own indifference and indolence.
2014 70:9.16 Les hommes faibles et inférieurs ont toujours lutté pour avoir des droits égaux ; ils ont toujours insisté pour que l’État oblige ceux qui sont forts et supérieurs à subvenir à leurs besoins et à compenser encore autrement les insuffisances qui sont trop souvent le résultat naturel de leur propre indifférence et de leur indolence.[5][8]
1955 70:9.17 But this equality ideal is the child of civilization; it is not found in nature. Even culture itself demonstrates conclusively the inherent inequality of men by their very unequal capacity therefor. The sudden and nonevolutionary realization of supposed natural equality would quickly throw civilized man back to the crude usages of primitive ages. Society cannot offer equal rights to all, but it can promise to administer the varying rights of each with fairness and equity. It is the business and duty of society to provide the child of nature with a fair and peaceful opportunity to pursue self-maintenance, participate in self-perpetuation, while at the same time enjoying some measure of self-gratification, the sum of all three constituting human happiness.
2014 70:9.17 Mais cet idéal d’égalité est né de la civilisation ; il ne se trouve pas dans la nature. Même la culture démontre de manière probante l’inégalité naturelle des hommes en faisant ressortir leurs capacités inégales à l’assimiler. La réalisation soudaine et non évolutive d’une prétendue égalité naturelle ferait rapidement rétrograder les hommes civilisés aux grossiers usages et coutumes des époques primitives. La société ne peut offrir des droits égaux à tous, mais elle peut promettre d’administrer loyalement et équitablement les droits variables de chacun. La société a la responsabilité et le devoir de fournir aux enfants de la nature une occasion équitable et paisible de pourvoir à leurs besoins, de participer à l’autoperpétuation et de jouir en même temps de certaines satisfactions égoïstes, la somme de ces trois facteurs constituant le bonheur humain.[5][8][1][2]
10. EVOLUTION OF JUSTICE
10. L’ÉVOLUTION DE LA JUSTICE
1955 70:10.2 Justice, as conceived by man, means getting one’s rights and has, therefore, been a matter of progressive evolution. The concept of justice may well be constitutive in a spirit-endowed mind, but it does not spring full-fledgedly into existence on the worlds of space.
2014 70:10.2 La justice telle que les hommes la conçoivent consiste à faire valoir ses droits, et c’est pourquoi elle est une affaire d’évolution progressive. Le concept de justice peut bien faire partie constituante d’un mental doté d’esprit, mais la justice toute faite ne surgit pas spontanément dans les mondes de l’espace.[11]
1955 70:10.3 Primitive man assigned all phenomena to a person. In case of death the savage asked, not what killed him, but who? Accidental murder was not therefore recognized, and in the punishment of crime the motive of the criminal was wholly disregarded; judgment was rendered in accordance with the injury done.
2014 70:10.3 L’homme primitif attribuait tous les phénomènes à une personne. Quand un sauvage trépassait, on ne se demandait pas ce qui l’avait fait périr, mais qui l’avait tué. Le meurtre accidentel n’était donc pas reconnu et, lors de la punition d’un crime, le mobile du coupable n’était aucunement pris en considération. Le jugement était rendu d’après le tort causé.
1955 70:10.4 In the earliest primitive society public opinion operated directly; officers of law were not needed. There was no privacy in primitive life. A man’s neighbors were responsible for his conduct; therefore their right to pry into his personal affairs. Society was regulated on the theory that the group membership should have an interest in, and some degree of control over, the behavior of each individual.
2014 70:10.4 Dans les sociétés les plus primitives, l’opinion publique agissait directement ; il n’y avait pas besoin d’agents de justice. La vie primitive ne connaissait pas d’intimité. Les voisins d’un homme étaient responsables de sa conduite ; ils avaient donc le droit de fureter dans ses affaires personnelles. La société était règlementée d’après la théorie que la communauté des membres du groupe doit s’intéresser au comportement de chaque individu et, dans une certaine mesure, en avoir le contrôle.[2]
1955 70:10.5 It was very early believed that ghosts administered justice through the medicine men and priests; this constituted these orders the first crime detectors and officers of the law. Their early methods of detecting crime consisted in conducting ordeals of poison, fire, and pain. These savage ordeals were nothing more than crude techniques of arbitration; they did not necessarily settle a dispute justly. For example: When poison was administered, if the accused vomited, he was innocent.
2014 70:10.5 On crut de très bonne heure que des esprits dispensaient la justice par l’entremise des sorciers-guérisseurs et des prêtres. Cela fit des membres de ces ordres les premiers détectives et agents de la loi. Leurs méthodes primitives pour découvrir les crimes consistaient à faire subir des ordalies du feu, du poison et de la douleur. Ces épreuves sauvages n’étaient rien de plus que de grossières techniques d’arbitrage ; elles ne réglaient pas nécessairement les différends avec justice. Par exemple, quand on administrait un poison, l’accusé était tenu pour innocent s’il le vomissait.
1955 70:10.6 The Old Testament records one of these ordeals, a marital guilt test: If a man suspected his wife of being untrue to him, he took her to the priest and stated his suspicions, after which the priest would prepare a concoction consisting of holy water and sweepings from the temple floor. After due ceremony, including threatening curses, the accused wife was made to drink the nasty potion. If she was guilty, “the water that causes the curse shall enter into her and become bitter, and her belly shall swell, and her thighs shall rot, and the woman shall be accursed among her people.” If, by any chance, any woman could quaff this filthy draught and not show symptoms of physical illness, she was acquitted of the charges made by her jealous husband.
2014 70:10.6 L’Ancien Testament relate une de ces ordalies, un test de culpabilité conjugale. Si un homme suspectait sa femme de lui être infidèle, il l’emmenait chez le prêtre et exposait ses soupçons, après quoi le prêtre préparait un breuvage composé d’eau bénite et de balayures du sol du temple. À la suite d’un cérémonial approprié comprenant des malédictions menaçantes, on obligeait la femme accusée à boire l’écœurante potion[12]. Si elle était coupable « l’eau qui cause la malédiction entrera en elle et deviendra amère, et son ventre enflera, et ses cuisses pourriront, et la femme sera en exécration à son peuple ». Si par hasard une femme pouvait avaler cette immonde boisson sans montrer de symptômes de maladie physique, elle était acquittée des accusations portées par son mari jaloux.[2]
1955 70:10.7 These atrocious methods of crime detection were practiced by almost all the evolving tribes at one time or another. Dueling is a modern survival of the trial by ordeal.
2014 70:10.7 Ces méthodes atroces de détection des crimes furent pratiquées à une époque ou à une autre par presque toutes les tribus en évolution. Le duel est une survivance moderne du jugement par ordalies.
1955 70:10.8 It is not to be wondered that the Hebrews and other semicivilized tribes practiced such primitive techniques of justice administration three thousand years ago, but it is most amazing that thinking men would subsequently retain such a relic of barbarism within the pages of a collection of sacred writings. Reflective thinking should make it clear that no divine being ever gave mortal man such unfair instructions regarding the detection and adjudication of suspected marital unfaithfulness.
2014 70:10.8 Il ne faut pas s’étonner que les Hébreux et d’autres tribus semi-civilisées aient pratiqué ces techniques primitives d’administration de la justice il y a plus de trois-mille ans, mais il est stupéfiant que des hommes réfléchis aient ultérieurement inséré ces restes de barbarie dans les pages d’un recueil d’écrits sacrés. La simple réflexion devrait rendre évident que nul être divin n’a jamais donné aux mortels des instructions aussi injustes concernant la détection et le jugement des infidélités conjugales soupçonnées.
1955 70:10.9 Society early adopted the paying-back attitude of retaliation: an eye for an eye, a life for a life. The evolving tribes all recognized this right of blood vengeance. Vengeance became the aim of primitive life, but religion has since greatly modified these early tribal practices. The teachers of revealed religion have always proclaimed, “‘Vengeance is mine,’ says the Lord.” Vengeance killing in early times was not altogether unlike present-day murders under the pretense of the unwritten law.
2014 70:10.9 La société adopta de bonne heure l’attitude de compensation par représailles ; œil pour œil, vie pour vie[13][14]. Les tribus en évolution reconnurent toutes le droit de vengeance par le sang[15]. La vengeance devint le but de la vie primitive, mais, depuis lors, la religion a grandement modifié ces premières pratiques tribales. Les instructeurs de la religion révélée ont toujours proclamé : « À moi la vengeance, dit le Seigneur[16]. » Dans les temps primitifs, les meurtres par la vengeance n’étaient pas tellement différents de ceux que l’on commet aujourd’hui en alléguant la loi non écrite.[31][32][11]
1955 70:10.10 Suicide was a common mode of retaliation. If one were unable to avenge himself in life, he died entertaining the belief that, as a ghost, he could return and visit wrath upon his enemy. And since this belief was very general, the threat of suicide on an enemy’s doorstep was usually sufficient to bring him to terms. Primitive man did not hold life very dear; suicide over trifles was common, but the teachings of the Dalamatians greatly lessened this custom, while in more recent times leisure, comforts, religion, and philosophy have united to make life sweeter and more desirable. Hunger strikes are, however, a modern analogue of this old-time method of retaliation.
2014 70:10.10 Le suicide était un mode courant de représailles. Si un homme était incapable de se venger lui-même durant sa vie, il mourait persuadé qu’il pourrait revenir comme fantôme et exercer sa colère contre son ennemi. Cette croyance était très générale, et la menace de se suicider sur le seuil d’un ennemi était donc habituellement suffisante pour l’amener à composition. L’homme primitif n’attachait pas grand prix à la vie. Le suicide à propos de vétilles était commun, mais les enseignements des Dalamatiens réduisirent beaucoup cette coutume, et, à une époque plus récente, les loisirs, le confort, la religion et la philosophie se sont alliés pour rendre la vie plus douce et plus désirable. Les grèves de la faim présentent toutefois une analogie moderne avec ces anciens procédés de représailles.[33]
1955 70:10.11 One of the earliest formulations of advanced tribal law had to do with the taking over of the blood feud as a tribal affair. But strange to relate, even then a man could kill his wife without punishment provided he had fully paid for her. The Eskimos of today, however, still leave the penalty for a crime, even for murder, to be decreed and administered by the family wronged.
2014 70:10.11 L’une des premières expressions de progrès dans la loi tribale concernait la reprise de la vendetta comme une affaire de la tribu. Il est cependant étrange de constater que, même alors, un homme pouvait tuer sa femme sans punition, pourvu qu’il eût entièrement payé le prix de son achat. Cependant, aujourd’hui encore, les Esquimaux laissent à la famille lésée le soin de décider et d’administrer la sanction d’un crime, même s’il s’agit d’un meurtre.
1955 70:10.12 Another advance was the imposition of fines for taboo violations, the provision of penalties. These fines constituted the first public revenue. The practice of paying “blood money” also came into vogue as a substitute for blood vengeance. Such damages were usually paid in women or cattle; it was a long time before actual fines, monetary compensation, were assessed as punishment for crime. And since the idea of punishment was essentially compensation, everything, including human life, eventually came to have a price which could be paid as damages. The Hebrews were the first to abolish the practice of paying blood money. Moses taught that they should “take no satisfaction for the life of a murderer, who is guilty of death; he shall surely be put to death.”
2014 70:10.12 Un autre progrès fut l’imposition d’amendes pour avoir violé un tabou, l’institution de pénalités. Ces amendes constituèrent les premiers revenus publics. La pratique de payer « l’argent du sang » entra également en vogue comme substitut de la vengeance du sang[17]. Les dommages correspondants étaient habituellement payés en femmes ou en bétail ; il fallut longtemps pour que des amendes réelles, des compensations monétaires, fussent imposées comme punition d’un crime. Puisque l’idée de punition d’un crime représentait essentiellement une compensation, toutes les choses, y compris la vie humaine, finirent par avoir un prix que l’on pouvait payer à titre de dommages-intérêts. Les Hébreux furent les premiers à abolir la pratique de payer l’argent du sang. Moïse leur enseigna qu’ils ne devaient « point prendre de rançon pour la vie d’un meurtrier coupable d’avoir tué ; il sera certainement mis à mort »[18].[2]
1955 70:10.14 Punishment by burning alive was once a common practice. It was recognized by many ancient rulers, including Hammurabi and Moses, the latter directing that many crimes, particularly those of a grave sex nature, should be punished by burning at the stake. If “the daughter of a priest” or other leading citizen turned to public prostitution, it was the Hebrew custom to “burn her with fire.”
2014 70:10.14 La punition d’un coupable en le brulant vif fut jadis de pratique courante. Elle était admise par beaucoup d’anciens chefs, y compris Hammourabi et Moïse. Ce dernier ordonna que beaucoup de crimes, en particulier les crimes graves de nature sexuelle, fussent punis en brulant le coupable sur un bucher[19]. Si « la fille d’un prêtre », ou de tout autre citoyen de marque, s’adonnait publiquement à la prostitution, les Hébreux avaient coutume de la « bruler au feu ».
1955 70:10.15 Treason—the “selling out” or betrayal of one’s tribal associates—was the first capital crime. Cattle stealing was universally punished by summary death, and even recently horse stealing has been similarly punished. But as time passed, it was learned that the severity of the punishment was not so valuable a deterrent to crime as was its certainty and swiftness.
2014 70:10.15 La trahison — le fait de « vendre » ou de trahir un membre de la tribu — fut le premier crime capital. Le vol du bétail était universellement puni par une exécution sommaire et, encore récemment, le vol de chevaux a été puni de la même manière. Mais, à mesure que le temps passait, on apprit que la punition du crime avait moins de valeur préventive par sa sévérité que par sa certitude et sa rapidité.[3]
1955 70:10.16 When society fails to punish crimes, group resentment usually asserts itself as lynch law; the provision of sanctuary was a means of escaping this sudden group anger. Lynching and dueling represent the unwillingness of the individual to surrender private redress to the state.
2014 70:10.16 Quand la société ne réussit pas à punir les crimes, la rancune du groupe s’affirme généralement sous forme de lynchage. L’établissement de sanctuaires fut un moyen d’échapper à ces accès de colère collective. Le lynchage et le duel représentent le comportement des individus qui refusent d’abandonner à l’État le redressement privé.
11. LAWS AND COURTS
11. LOIS ET TRIBUNAUX
1955 70:11.1 It is just as difficult to draw sharp distinctions between mores and laws as to indicate exactly when, at the dawning, night is succeeded by day. Mores are laws and police regulations in the making. When long established, the undefined mores tend to crystallize into precise laws, concrete regulations, and well-defined social conventions.
2014 70:11.1 Il est tout aussi difficile de faire des distinctions tranchées entre les mœurs et les lois que d’indiquer exactement, à l’aurore, à quel moment le jour a succédé à la nuit. Les mœurs sont des lois et des règlements de police en gestation. Quand elles sont établies depuis longtemps, les mœurs mal définies tendent à se cristalliser en lois précises, en règles concrètes et en conventions sociales bien précises.[3]
1955 70:11.2 Law is always at first negative and prohibitive; in advancing civilizations it becomes increasingly positive and directive. Early society operated negatively, granting the individual the right to live by imposing upon all others the command, “you shall not kill.” Every grant of rights or liberty to the individual involves curtailment of the liberties of all others, and this is effected by the taboo, primitive law. The whole idea of the taboo is inherently negative, for primitive society was wholly negative in its organization, and the early administration of justice consisted in the enforcement of the taboos. But originally these laws applied only to fellow tribesmen, as is illustrated by the later-day Hebrews, who had a different code of ethics for dealing with the gentiles.
2014 70:11.2 Au commencement, la loi est toujours négative et prohibitive ; dans les civilisations en progrès, elle devient de plus en plus positive et directrice. La société primitive opérait négativement ; elle accordait à l’individu le droit de vivre en imposant à tous les autres le commandement « Tu ne tueras point »[20]. Tout octroi de droits ou de libertés à un individu implique une restriction de la liberté de tous les autres, ce qui est effectué par le tabou, la loi primitive. L’idée tout entière du tabou est négative par inhérence, car la société primitive était entièrement négative dans son organisation, et l’administration primitive de la justice consistait à imposer les tabous. Mais, à l’origine, les lois ne s’appliquaient qu’aux membres de la tribu, comme on en vit plus tard un exemple chez les Hébreux qui avaient, pour traiter avec les Gentils, un code éthique différent de leur code intérieur.[34]
1955 70:11.3 The oath originated in the days of Dalamatia in an effort to render testimony more truthful. Such oaths consisted in pronouncing a curse upon oneself. Formerly no individual would testify against his native group.
2014 70:11.3 Le serment prit naissance aux jours de Dalamatia dans un effort pour rendre les témoignages plus véridiques. Les serments consistaient alors à prononcer une malédiction sur soi-même. Auparavant, nul individu n’aurait voulu témoigner contre son groupe natal.
1955 70:11.4 Crime was an assault upon the tribal mores, sin was the transgression of those taboos which enjoyed ghost sanction, and there was long confusion due to the failure to segregate crime and sin.
2014 70:11.4 Le crime consistait en une attaque contre les mœurs de la tribu, le péché était la transgression des tabous bénéficiant de l’approbation des fantômes, et il y eut une longue confusion due à ce que l’on ne parvenait pas à séparer le crime du péché.
1955 70:11.5 Self-interest established the taboo on killing, society sanctified it as traditional mores, while religion consecrated the custom as moral law, and thus did all three conspire in rendering human life more safe and sacred. Society could not have held together during early times had not rights had the sanction of religion; superstition was the moral and social police force of the long evolutionary ages. The ancients all claimed that their olden laws, the taboos, had been given to their ancestors by the gods.
2014 70:11.5 L’intérêt personnel fit instaurer le tabou interdisant de tuer, la société le sanctifia sous forme de mœurs traditionnelles, tandis que la religion en consacra la coutume comme une loi morale ; les trois facteurs contribuèrent ainsi à rendre la vie humaine plus sure et plus sacrée. Dans les premiers temps, la société se serait désagrégée si les droits n’avaient pas eu la sanction de la religion ; la superstition fut la police morale et sociale des longs âges évolutionnaires. Les anciens prétendaient tous que leurs lois antiques, les tabous, avaient été données à leurs ancêtres par les dieux.
1955 70:11.6 Law is a codified record of long human experience, public opinion crystallized and legalized. The mores were the raw material of accumulated experience out of which later ruling minds formulated the written laws. The ancient judge had no laws. When he handed down a decision, he simply said, “It is the custom.”
2014 70:11.6 La loi est une transcription codifiée d’une longue expérience humaine, une opinion publique cristallisée et légalisée. Les mœurs furent la matière première, l’expérience accumulée, à partir de laquelle les intelligences légiférantes ultérieures formulèrent les lois écrites. Les anciens juges n’avaient pas de lois. Quand ils signifiaient une décision, ils disaient simplement : « C’est la coutume[21]. »[1][2][3][13]
1955 70:11.7 Reference to precedent in court decisions represents the effort of judges to adapt written laws to the changing conditions of society. This provides for progressive adaptation to altering social conditions combined with the impressiveness of traditional continuity.
2014 70:11.7 La référence à des précédents, dans les décisions des tribunaux, représente l’effort des juges pour adapter les lois écrites aux conditions changeantes de la société. Elle permet l’adaptation progressive aux conditions sociales évoluantes, conjuguée avec la solennité de la continuité traditionnelle.
1955 70:11.8 Property disputes were handled in many ways, such as:
1955 70:11.9 1. By destroying the disputed property.
2014 70:11.9 1. La destruction de la propriété contestée.
1955 70:11.10 2. By force—the contestants fought it out.
2014 70:11.10 2. La force — les contestants en décidaient par un combat.
1955 70:11.11 3. By arbitration—a third party decided.
2014 70:11.11 3. L’arbitrage — une tierce partie décidait.
1955 70:11.12 4. By appeal to the elders—later to the courts.
2014 70:11.12 4. L’appel aux anciens — et, plus tard, aux tribunaux.
1955 70:11.13 The first courts were regulated fistic encounters; the judges were merely umpires or referees. They saw to it that the fight was carried on according to approved rules. On entering a court combat, each party made a deposit with the judge to pay the costs and fine after one had been defeated by the other. “Might was still right.” Later on, verbal arguments were substituted for physical blows.
2014 70:11.13 Les premiers tribunaux furent des rencontres pugilistiques règlementées où les juges étaient simplement des arbitres. Ils veillaient à ce que le combat se poursuive selon les règles approuvées. Avant d’engager un combat devant le tribunal, chacun des lutteurs déposait une somme entre les mains du juge pour garantir le paiement des frais et de l’amende par le vaincu. « La force était encore le droit. » Plus tard, les arguments verbaux furent substitués aux coups physiques.[2]
1955 70:11.14 The whole idea of primitive justice was not so much to be fair as to dispose of the contest and thus prevent public disorder and private violence. But primitive man did not so much resent what would now be regarded as an injustice; it was taken for granted that those who had power would use it selfishly. Nevertheless, the status of any civilization may be very accurately determined by the thoroughness and equity of its courts and by the integrity of its judges.
2014 70:11.14 Toute l’idée de la justice primitive ne consistait pas tant à être équitable qu’à régler la contestation et à empêcher ainsi les désordres publics et la violence privée. Les hommes primitifs n’éprouvaient guère de ressentiments contre ce que l’on considèrerait aujourd’hui comme une injustice ; il était admis que ceux qui disposaient du pouvoir l’emploieraient égoïstement. Néanmoins, on peut déterminer très exactement le statut de n’importe quelle civilisation par le sérieux et l’équité de ses tribunaux, et par l’intégrité de ses juges.[3]
12. ALLOCATION OF CIVIL AUTHORITY
12. L’ATTRIBUTION DE L’AUTORITÉ CIVILE
1955 70:12.1 The great struggle in the evolution of government has concerned the concentration of power. The universe administrators have learned from experience that the evolutionary peoples on the inhabited worlds are best regulated by the representative type of civil government when there is maintained proper balance of power between the well-co-ordinated executive, legislative, and judicial branches.
2014 70:12.1 La grande lutte dans l’évolution du gouvernement a concerné la concentration du pouvoir. Les administrateurs de l’univers ont appris, par expérience, que la meilleure manière de régler la vie des peuples évolutionnaires sur les mondes habités est un gouvernement civil du type représentatif où l’équilibre du pouvoir est maintenu par une bonne coordination entre les branches exécutive, législative et judiciaire.
1955 70:12.2 While primitive authority was based on strength, physical power, the ideal government is the representative system wherein leadership is based on ability, but in the days of barbarism there was entirely too much war to permit representative government to function effectively. In the long struggle between division of authority and unity of command, the dictator won. The early and diffuse powers of the primitive council of elders were gradually concentrated in the person of the absolute monarch. After the arrival of real kings the groups of elders persisted as quasi-legislative-judicial advisory bodies; later on, legislatures of co-ordinate status made their appearance, and eventually supreme courts of adjudication were established separate from the legislatures.
2014 70:12.2 Alors que l’autorité primitive était basée sur la force, sur la puissance physique, le gouvernement idéal est le système représentatif où le commandement est fondé sur l’aptitude ; mais, en ces temps de barbarie, la guerre sévissait beaucoup trop pour permettre à un gouvernement représentatif de fonctionner efficacement. Dans la longue lutte entre la division de l’autorité et l’unité de commandement, ce furent les dictateurs qui gagnèrent. Les pouvoirs initiaux et diffus du conseil primitif des anciens se concentrèrent progressivement en la personne du monarque absolu. Après l’instauration de véritables rois, les groupes d’anciens subsistèrent comme corps consultatifs quasi législatifs-judiciaires. Plus tard, des législatures à statut coordonné firent leur apparition et, finalement, des cours suprêmes de jugement furent établies en dehors des législatures.
1955 70:12.3 The king was the executor of the mores, the original or unwritten law. Later he enforced the legislative enactments, the crystallization of public opinion. A popular assembly as an expression of public opinion, though slow in appearing, marked a great social advance.
2014 70:12.3 Les rois faisaient appliquer les mœurs, la loi originelle non écrite. Plus tard, ils imposèrent les actes législatifs, la cristallisation de l’opinion publique. Les assemblées populaires en tant qu’expression de l’opinion publique furent lentes à apparaitre, mais marquèrent un grand progrès social.
1955 70:12.4 The early kings were greatly restricted by the mores—by tradition or public opinion. In recent times some Urantia nations have codified these mores into documentary bases for government.
2014 70:12.4 Les pouvoirs des premiers rois étaient grandement limités par les mœurs — par la tradition ou l’opinion publique. À une époque plus récente, certaines nations d’Urantia ont codifié ces mœurs en des documents formant une base pour gouverner.
1955 70:12.5 Urantia mortals are entitled to liberty; they should create their systems of government; they should adopt their constitutions or other charters of civil authority and administrative procedure. And having done this, they should select their most competent and worthy fellows as chief executives. For representatives in the legislative branch they should elect only those who are qualified intellectually and morally to fulfill such sacred responsibilities. As judges of their high and supreme tribunals only those who are endowed with natural ability and who have been made wise by replete experience should be chosen.
2014 70:12.5 Les mortels d’Urantia ont droit à la liberté. Il leur appartient de créer leurs systèmes gouvernementaux, d’adopter leurs constitutions ou d’autres chartes d’autorité civile et de procédure administrative. Après avoir fait cela, ils devraient choisir pour chefs exécutifs leurs compagnons les plus compétents et les plus dignes. Ils ne devraient élire, pour représentants dans la branche législative, que des personnes intellectuellement et moralement qualifiées pour en assumer les responsabilités sacrées ; et, pour juges de leurs tribunaux élevés et suprêmes, que des personnes douées d’une aptitude naturelle et rendues sages par une profonde expérience.[14]
1955 70:12.6 If men would maintain their freedom, they must, after having chosen their charter of liberty, provide for its wise, intelligent, and fearless interpretation to the end that there may be prevented:
1955 70:12.7 1. Usurpation of unwarranted power by either the executive or legislative branches.
1955 70:12.8 2. Machinations of ignorant and superstitious agitators.
1955 70:12.9 3. Retardation of scientific progress.
1955 70:12.10 4. Stalemate of the dominance of mediocrity.
1955 70:12.11 5. Domination by vicious minorities.
1955 70:12.13 7. Disastrous disruption of panics.
1955 70:12.14 8. Exploitation by the unscrupulous.
1955 70:12.15 9. Taxation enslavement of the citizenry by the state.
1955 70:12.16 10. Failure of social and economic fairness.
1955 70:12.17 11. Union of church and state.
1955 70:12.18 12. Loss of personal liberty.
1955 70:12.19 These are the purposes and aims of constitutional tribunals acting as governors upon the engines of representative government on an evolutionary world.
2014 70:12.19 Tels sont les desseins et les buts des tribunaux constitutionnels agissant comme gouverneurs sur les rouages du gouvernement représentatif d’un monde évolutionnaire.
1955 70:12.20 Mankind’s struggle to perfect government on Urantia has to do with perfecting channels of administration, with adapting them to ever-changing current needs, with improving power distribution within government, and then with selecting such administrative leaders as are truly wise. While there is a divine and ideal form of government, such cannot be revealed but must be slowly and laboriously discovered by the men and women of each planet throughout the universes of time and space.
2014 70:12.20 La lutte de l’humanité pour perfectionner le gouvernement sur Urantia concerne la mise au point des canaux administratifs, leur adaptation aux besoins courants en perpétuel changement, l’amélioration de la répartition des pouvoirs à l’intérieur du gouvernement, et ensuite la sélection de chefs administratifs vraiment sages. Il existe une forme de gouvernement divine et idéale, mais elle ne peut être révélée ; elle doit être lentement et laborieusement découverte par les hommes et les femmes de chaque planète dans tous les univers du temps et de l’espace.
1955 70:12.21 [Presented by a Melchizedek of Nebadon.]
2014 70:12.21 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
Fascicule 69. Les institutions humaines primitives |
Table des matières
Version unique |
Fascicule 71. Développement de l’État |